28 résultats

Commerce de l'Inde. Danger d'une liberté trop indéfinie.

Paris, P. F. Didot, 1790. In-4 de 4 pp.; broché, sans couverture.

Plaidoyer pour la ville de Lorient, où se trouvait le siège de la Compagnie des Indes, alors que la ville craignait de perdre le privilège d'être le seul port autorisé pour le commerce avec l'Inde. Bon exemplaire. Roquincourt, 3487.

Mémoire introductif d'instance présenté à MM. les membres du Conseil du contentieux administratif de Cochinchine dans la cause entre MM. Vandelet et Dussutour (demandeurs), et M. le gouverneur de Cochinchine (défendeur).

Saigon, C. Guilland & Martinon, 1883. In-8 de 84 pp. ; cartonnage marbré, titre au dos (reliure moderne).

En 1881, les négociants français Vandelet et Dussutour obtinrent du roi du Cambodge, et pour trois ans, le monopole du commerce de l'opium et de l'alcool de fabrication indigène. Mais le gouverneur de Cochinchine, désigné comme arbitre pour régler un différent entre le roi et les négociants, en profita pour ajouter de nouvelles clauses au contrat, ce qui donna lieu à de nombreuses difficultés. Bon exemplaire.

Proclamation du roi, sur le décret de l'Assemblée Nationale, du 3 avril, pour la liberté du commerce de l'Inde, au-delà du Cap de Bonne-Espérance.

Paris, Imprimerie Royale, 1790. In-4 de 2-(2 bl.) pp.; en feuilles, non rogné.

Le roi Louis XVI donna son approbation à un décret de l'Assemblée Nationale qui mettait fin au monopole du commerce détenu par la Compagnie des Indes Orientales et de la Chine (créée en 1785). Bon exemplaire. Roquincourt, 5529.

Requête au roi.

Paris, P. Fr. Didot le jeune, 1790. In-4 de 26 pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre rouge (reliure moderne).

Requête des habitants de Pondichéry qui protestaient contre le retrait de la garnison qui assurait la défense de la ville. Bon exemplaire. Mouillure claire dans la marge inférieure. Roquincourt, 4392.

[Vue de Beyrouth].

Beyrouth, 1930. Aquarelle originale in-12 (14,6 x 10,9 cm), exécutée sur papier à dessin et montée sur papier noir.

Vue animée du front de mer de Beyrouth. Cette aquarelle, datée et signée dans l’angle inférieur gauche, comporte une signature difficilement lisible, peut-être «E. Castaing». Elle montre, au premier plan et dans la partie droite, ce qui semble être un entrepôt, monté sur pilotis, chacun étant renforcé dans la partie supérieure par trois poutres, l’ensemble soutenant un premier étage où quelques personnages sont représentés, attendant probablement l’arrivée de marchandises. Ce bâtiment comprend un deuxième étage surmonté d’un toit aux poutres apparentes; à proximité se trouve une barque. Au second plan, on aperçoit une partie des quais avec, dans la partie gauche, un groupe de personnes dont certaines sont assises sur le parapet, l’une d’entre elles étant face à la mer, et trois autres lui tournant le dos. Deux personnages, debout, semblent se déplacer sur le quai. Puis, séparée par un mur, se trouve à l’arrière-plan une importante végétation constituée de cyprès ou de peupliers, indiquant la présence d’un parc ou d’un jardin; on aperçoit aussi plusieurs constructions dont la plus importante se trouve dans la partie droite du dessin: il s’agit d’une maison de deux étages avec un toit horizontal sur lequel se dressent trois arbustes. Fondée vers 5000 avant J.-C., la ville de Beyrouth était, à l’origine, moins puissante que les autres cités phéniciennes telles que Tyr, Byblos ou Sidon. Elle gagna de l’importance sous l’empire romain puis sous l’empire ottoman, pour devenir, au XXe siècle, un centre financier, un port de commerce et un foyer culturel d’une importance majeure à l’est de la Méditerranée et au Proche-Orient. Placée, ainsi que le reste du Liban, sous mandat français par la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, elle devint la capitale du pays en 1943, lorsque celui-ci obtint son indépendance. Intéressante vue pittoresque, montrant des constructions probablement aujourd’hui disparues.

BECKER-CARUS (Ewald).

Carte illustrée de l'Ancien Testament.

Hambourg, Éditions Ewald Becker, [vers 1950]. En 4 feuilles jointes formant une carte de 1,70 x 1,66 m ; montée sur toile, entre deux baguettes de bois avec liens de cuir.

Magnifique carte monumentale de la Terre Sainte, publiée vers 1950 par Ewald Becker à Hambourg. Elle s'étend au nord jusqu'à la région historique de Cilicie et le lac de Van, en Turquie, à l'ouest jusqu'aux rives du Nil, où figurent les villes d'Hérakléopolis, de Memphis et la Vallée des Rois, et à l'est jusqu'au Golfe Persique et aux régions antiques de l'Élam et de Médie, aujourd'hui en Iran. Elle est décorée de 28 vignettes figurant des scènes de l'Ancien Testament et des monuments anciens, numérotées et légendées dans un encadré en bas à gauche : représentation du Déluge et de l'arche de Noé ; Abraham quitte Haran pour la Terre Promise ; stèle divine provenant d'Ougarit ; Babylone avec l'enceinte sacrée et la Tour de Babel ; la reine de Saba va trouver le roi Salomon ; Moïse, bébé, sauvé des eaux du Nil ; les pyramides et le Sphinx de Gizeh ; statue de Ramsès II ; masque en or du pharaon Toutânkhamon ; la Vallée des rois, etc. À droite de ces légendes se trouve un tableau donnant la chronologie des rois d'Égypte, d'Assyrie, d'Israël, de Babylonie, de Perse, et une liste des prophètes. La partie inférieure droite est occupée par une carte des douze tribus d'Israël. Ewald Becker-Carus était un peintre, graphiste et professeur d'art allemand. Il existe une version allemande de cette carte, ayant pour titre Bildkarte zum Alten Testament. Il existe également une variante, traduite en plusieurs langues. Très rare. Nous n'avons pas trouvé d'exemplaires de cette version française dans les collections publiques. Bel exemplaire. Petits frottements dans les légendes et dans la carte des douze tribus. Die Kladde, Ausgabe 1/2018, Ostfriesisches Schulmuseum Folmhusen, Blatter fur Freundinnen und Freunde des Schulmuseums Folmhusen, p. 2 (photo de la version allemande).

BELANGER (Charles).

Lettre signée à Joseph de Villèle, avec une apostille autographe signée de ce dernier.

Paris, 13 décembre 1824. 4 pp. in-folio (30,8 x 20,3 cm) sur une feuille double, tranches dorées.

Belle lettre relative à son voyage aux Indes orientales. Nommé directeur du Jardin du Roi à Pondichéry, Bélanger annonce qu’il fera le trajet par voie terrestre avec Eugène Desbassayns, commissaire ordonnateur des Etablissements français en Inde. Celui-ci étant chargé d’une mission auprès du shah de Perse, les voyageurs seront amenés à traverser ce pays: «La Perse est peut-être de tous les pays de l’Asie avec lesquels l’Europe a d’anciennes relations, celui qui offre le champ le plus vaste et le plus nouveau à l’étude des sciences naturelles. Les recherches légères faites par Olivier et Michaud, seuls naturalistes qui aient jusqu’à ces dernières années parcouru cette contrée, ont suffi seulement pour donner une idée des richesses qu’elle renferme… Si [la minéralogie et la zoologie] ont été jugées dignes d’intérêt, le règne végétal doit en offrir bien plus encore; sans parler des découvertes scientifiques que l’on pourrait faire en botanique, un grand nombre de végétaux utiles parmi lesquels on distingue la canne de Mazouderan, plusieurs espèces d’excellents fruits, diverses plantes riches en gomme, en résine, en matières colorantes, ont été signalées par les voyageurs comme des conquêtes précieuses que l’on pourrait faire sur la Perse au profit de l’Europe ou de ses colonies…». «Enfin le pays des Marattes, le Décan, le Mysore que je parcourrais successivement n’ont jamais été explorés: il est donc inutile d’insister sur l’intérêt dont un voyage dans ces contrées pourrait être pour les différentes branches d’histoire naturelle». Pour réaliser ce programme, Bélanger demande à Villèle une allocation de 6000 francs, en précisant que Desbassayns a accepté de supporter une partie des frais de voyage. Cette aide lui permettra d’envoyer des collections au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Villèle a ajouté, dans la marge, qu’il recommande cette démarche «utile au progrès des sciences et devant donner à mon neveu un compagnon de voyage aussi méritant que M. Bélanger». Botaniste et explorateur, Charles Bélanger (1805-1881) effectua un important voyage aux Indes entre 1825 et 1829. Il traversa la Russie méridionale, la Géorgie, l’Arménie et la Perse, s’embarqua à Bouchir, passa par Mascate, débarqua à Bombay, explora la côte de Malabar, franchit les Gâtes occidentales jusqu’à Mysore et arriva à Pondichéry en mars 1826. Après avoir enrichi le jardin botanique, il fit trois grandes excursions: à la côte de Coromandel jusqu’au Carnatic; au Bengale et en Birmanie; puis à Java. A son retour, ses travaux firent l’objet d’un rapport élogieux de l’Académie des sciences. Cf. Numa Broc, Asie, pp. 20-21. Document bien conservé.

BERTOU (Jules de).

Examen d'un nouveau voyage en Orient.

Paris, Charles Douniol, 1855. In-8 de 24 pp.; cartonnage de papier vergé brun à la bradel, pièce de titre de maroquin brun en long (reliure moderne).

Tiré à part d'un article publié dans le journal Le Correspondant, le 25 janvier 1855. Compte rendu de lecture de la traduction anglaise de l'ouvrage de Van de Velde, Narrative of a journey through Syria and Palestine in 1851 and 1852, publié à Londres en 1854. Ancien officier de marine dans l'armée néerlandaise, Van de Velde était également un peintre de paysage et un cartographe. De 1839 à 1841, il se rendit à Batavia afin d'établir des cartes de la région, avant d'effectuer son voyage d'exploration en Palestine et en Syrie en 1851. Le comte de Bertou consacra une grande partie de sa vie à l'étude topographique détaillée de la dépression Jourdain-mer Morte. Bon exemplaire. Numa Broc, Asie, 28. — Manque aux principales bibliographies.

BRIÈRE (Louis).

François Pyrard de Laval, et son éditeur anglais.

Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1892. In-8 de 13 pp. ; broché, couverture crème imprimée.

Tiré à part d'un article publié dans la Revue historique et archéologique du Maine. En 1601, Pyrard fit partie d'une expédition financée par des armateurs de Saint-Malo et de Vitré pour chercher un chemin aux Indes orientales. Après des escales sur les îles d'Annobon, Madagascar et les Comores, son navire fit naufrage aux Maldives en 1602, et il fut retenu prisonnier du roi de Malé pendant cinq ans. Libéré par une attaque du roi de Bengale, il put gagner Calicut puis Cochin où les Portugais l’emprisonnèrent puis l’incorporèrent dans la milice de Goa. Il participa à plusieurs expéditions aux îles de Ceylan, Malacca, Sumatra, Java, Ormuz, et Cambaye. En 1609, les Portugais expulsèrent les Français se trouvant aux Indes, et Pyrard rentra en France en 1611 après un voyage mouvementé et une escale au Brésil. Plaquette peu commune tirée à 50 exemplaires et conservée dans sa brochure d'origine. Envoi autographe signé de l'auteur à son cousin l'abbé G. Esnault. Bon exemplaire.

CITROEN (André) — [EXPEDITION CITROEN].

Lettre autographe signée [au gouverneur Marcel Olivier].

[Paris], 27 mars 1932. 3 pp. in-8 (18 x 13,8 cm); en-tête imprimé «31, rue Octave Feuillet».

Belle lettre évoquant le souvenir de Georges-Marie Haardt, mort à la fin de l’expédition en Asie. «Merci, mon cher ami, de vos affectueuses pensées dans le grand deuil qui m’a frappé si brutalement. En apprenant la tragique nouvelle, j’ai de suite songé à faire prévenir les grands amis du cher Haardt dont vous étiez. Il […] me parlait toujours de vous, évoquant son arrivée à Madagascar où vous l’aviez si cordialement reçu. J’ai senti quelle peine était la vôtre et que vous pleuriez avec nous…». Pionnier de l’industrie automobile, André Citroën (1878-1935) organisa quatre expéditions: la traversée du Sahara (1922-1923), de l’Afrique (1924-1925, dite «Croisière noire»), de l’Asie (1931-1932, ou «Croisière jaune») puis de l’Alaska (1934, nommée «Croisière blanche»). Conduite par Georges-Marie Haardt et Louis Audouin-Dubreuil, la Croisière jaune permit de relier Beyrouth à Pékin en 315 jours en passant par le Turkestan, le Xinjiang et le désert de Gobi. Elle fut un succès, mais Haardt mourut à Hong Kong le 16 mars 1932, des suites d’une maladie contractée au cours de l’expédition. Le destinataire de cette lettre, Marcel Olivier, avait été gouverneur général de Madagascar de 1924 à 1929; en 1925, il reçut les membres de la Croisière noire qui venait de s’achever. Document bien conservé.

COLLAS (Bernard-Camille).

La Turquie en 1861.

Paris, librairie A. Franck, 1861. In-8 de (2) ff., vij-(1 bl.)-399 pp.; chagrin rouge, dos à nerfs orné, large encadrement doré et à froid sur les plats, coupes filetées, chasses ornées, tranches dorées (reliure de l'époque).

Première édition. Capitaine de la marine marchande, l'auteur navigua beaucoup avant de revenir dans sa ville natale de Bordeaux peu avant la révolution de 1848. Il fut député conservateur de la Gironde, directeur d'une compagnie fluviale au Havre, et fondateur avec Marius Michel de la Société Collas & Michel, qui obtint le marché d'administration des phares de l'Empire Ottoman. C'est cette dernière activité qui lui permit d'observer la Turquie et de rédiger son ouvrage, à travers ses "rapports fréquents avec les hommes les plus considérables du pays" et sa recherche de documents originaux. Exemplaire dans une élégante reliure de l'époque. Cachet au nom de Garbour, en alphabet romain et en alphabet arabe. Piqûres. Atabey, 262. — Hage Chahine, 1043 (pour la Turquie en 1864).

DECAMPS (Alexandre-Gabriel).

Café turc.

Paris, Imprimerie Bertauts, vers 1850. Lithographie originale (72 x 55 cm avec les marges).

Belle représentation d'un café turc où l'on aperçoit un groupe d'hommes buvant un café ou fumant un narguilé. Cette planche a été lithographiée par Eugène Le Roux d'après Alexandre-Gabriel Decamps. Peintre et graveur français, Decamps fut l'une des grandes figures du romantisme. En 1828, il fut envoyé en mission en Grèce en compagnie du peintre Louis Garneray, chargé de commémorer par un tableau la victoire de Navarin, et poursuivit un périple qui le conduisit à Constantinople, en Asie mineure (Smyrne) et au Moyen-Orient. Cette expérience sera décisive. Au cours de son séjour, il prit des notes, réalisa des croquis et emmagasina les images avec lesquelles il façonnera à son retour sa vision de l'Orient, devenu une source profonde d'inspiration. De retour à Paris, ses carnets remplis de dessins, Decamps lança la mode de l'orientalisme qui marquera l'art français. Bon état de conservation.

DU CAMP (Maxime).

Souvenirs et paysages d'Orient. Smyrne. Éphèse. Magnésie. Constantinople. Scio.

Paris, Arthus Bertrand, 1848. In-8 de (2) ff., vi-380 pp.; broché, couverture bleue imprimée, non rogné.

Première édition, dédiée à « G.F. », désignant Gustave Flaubert. Maxime Du Camp était un écrivain et un photographe français, membre de l’Académie française. La fortune de son père lui permit de satisfaire le goût très vif qu’il avait pour les voyages. Le présent ouvrage relate son premier voyage en Europe et en Orient, fait en 1844 et 1845, sitôt ses études terminées. Il le conduisit de Marseille à Malte, Smyrne, Ephèse, et Constantinople auquel il consacre de nombreux chapitres. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Envoi autographe signé de l'auteur. Petites taches sur la couverture, sans rousseurs. Hage-Chahine, 1438. — Vicaire, III, 305.

FONTANE (Marius).

Essais de poésie védique.

Paris, Alphonse Lemerre, 1876. In-16 de (3) ff., 48 pp. ; cartonnage de papier brun moucheté, dos lisse, pièce de titre de maroquin rouge (reliure de l'époque).

Première édition, tirée à 100 exemplaires. Recueil de 19 poèmes, dont les quinze premiers sont traduits du Rig-Véda (Collection d’hymnes sacrés de l’Inde antique composés en sanskrit védique), et les quatre suivants, conçus dans le même style par l'auteur "ne contiennent toutefois que des pensées et des images védiques". Marius Fontane fut le secrétaire générale de la Compagnie maritime universelle du canal de Suez, puis secrétaire de Ferdinand de Lesseps. Il fut, comme ce dernier, compromis dans le scandale de Panama. Bel exemplaire.

[GRECE] — CHAIGNEAU (François Paul).

Lettre autographe signée à l’archéologue Raoul-Rochette.

Brig la Surprise, rade de Smyrne 18 septembre 1838. 7 pp. in-4 (27,2 x 20,5 cm) sur 2 feuilles doubles.

L’enlèvement des bas-reliefs du temple d’Assos (Turquie). Longue lettre du commandant de la Surprise, relatant le démontage des frises du temple d’Athéna à Assos, une ancienne cité grecque de la Troade située au nord-ouest de la Turquie actuelle, sur la mer Egée. Le début est consacré aux formalités nécessaires à leur enlèvement : réception du firman (ou décret) de la Porte, contact avec l’aga du village de Behram (Behramkale) où se trouve le site d’Assos, autorisation à demander au voïvode d’Aivagik (Ayvacik, province de Çanakkale). Puis l’auteur relate les difficultés de l’opération : « Vous savez […] combien est escarpé le pic sur lequel ils étaient situés et avec quelle difficulté on parvient à le gravir ; aussi a-t-il fallu à tout l’équipage du brig, la journée du 10 et une partie du lendemain pour y transporter trois jumelles de vaisseau et quelques espars. Pendant [ce temps], je m’occupai de reconnaître les bas-reliefs que nous avions vus ensemble, à les faire numéroter, et à tracer avec de la peinture sur les quartiers des rochers, la route qu’il nous faudrait frayer pour les descendre […]. Dans la journée du 11 nous avons mis la première pièce en mouvement. Le soir quatre de ces morceaux avaient franchi la pente la plus rapide du rocher d’Assos. Les Turcs rassemblés en grand nombre ne revenaient pas de leur extase… ». Chaigneau donne les noms des officiers qui ont dirigé les travaux : « Il a fallu six jours d’un travail assidu pour conduire au bord de mer les bas-reliefs d’Assos et près de deux pour les embarquer ». Au total, 18 sculptures furent prélevées : « Les bas-reliefs portant les n° 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 16, 17 et le chapiteau de colonne sont ceux que vous m’aves désignés ; ceux portant les n° 3, 10, 13, 14, 15 et 18 ont été trouvés par nous, et ceux portant les n° 1 et 2 ont été retirés de l’intérieur de maisons dans la construction desquelles ils entraient ». Il envoie à son correspondant, en même temps que la présente lettre, les dessins des bas-reliefs. Entré dans la Marine en 1823, François Paul Chaigneau (Lorient, 1808 - Toulon, 1874) fut nommé lieutenant de vaisseau en 1835. Il servit alors à la division du Levant et ramena, à bord de la Surprise, les bas-reliefs d’Assos donnés à Louis-Philippe par le sultan Mahmoud II. Capitaine de frégate en 1843, il effectua une expédition le long des côtes occidentales d’Afrique entre 1845 et 1848. Promu capitaine de vaisseau en 1850, il devint contre-amiral en 1861. Le destinataire de cette lettre, Désiré Raoul Rochette, dit Raoul-Rochette (Saint-Amand, 1790 - Paris, 1854), était un spécialiste de l’archéologie grecque et romaine. Conservateur du Cabinet des médailles à la Bibliothèque nationale, il était membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres ainsi que de l’Académie des beaux-arts. Auteur de nombreuses publications, il avait effectué plusieurs voyages, notamment en Italie, en Sicile et en Grèce. Les frises du temple d’Assos sont actuellement conservées au Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines.

HUMBOLDT (Frédéric-Henri-Alexandre de).

Apostille autographe signée sur une lettre de François Guizot à lui adressée.

Paris, 2 décembre 1835. 1 p. in-4 (25,4 x 20,1 cm) avec en-tête imprimé; petite déchirure sans manque.

Parution du Voyage dans l’Inde de Victor Jacquemont. Entre 1828 et 1832, Victor Jacquemont effectua un important voyage en Inde, visitant notamment la haute vallée du Gange, l’Himalaya et le Cachemire. Il fit parvenir au Muséum de nombreuses collections d’histoire naturelle et la relation de son voyage fut publiée à partir de 1835 à la demande de Guizot, alors ministre de l’Instruction Publique. Celui-ci accorda un exemplaire de cet ouvrage au baron Alexandre de Humboldt, membre de l’Institut: «Les livraisons déjà publiées sont à votre disposition et vous pourrez les faire retirer, quand vous le voudrez, dans les bureaux de la Division des sciences et des lettres». Humboldt, ne pouvant se déplacer lui-même, ajouta en marge de la lettre: «Mr Maze libraire rue de Seine n° 31, veut bien se charger de retirer en mon nom les livraisons du Voyage de Victor Jacquemont que je dois à la munificence de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Instruction publique. Alexandre Humboldt. Paris le 3 Déc. 1835». Celui-ci avait effectué, de 1799 à 1804, un voyage scientifique en Amérique du Sud et en Amérique Centrale avec le botaniste Bonpland. La relation de ce voyage, en trente volumes, fut publiée à Paris de 1807 à 1834. L’œuvre de Humboldt, considérable, concerne aussi bien les sciences naturelles et la biogéographie, que la physique du globe et la géographie physique. Intéressante lettre associant les noms de deux grands explorateurs du XIXe siècle.

[INDE].

Collège colonial de Pondichéry dirigé par MM. les prêtres de la Congrégation des Missions étrangères.

[Pondichéry], 1851-[1858]. Manuscrit in-folio (34 x 22 cm) de (1) f. de titre et (240) pp. ; daim vert (reliure de l’époque).

Le livre de comptes du collège français de Pondichéry. Il s’ouvre par l’ « Inventaire du mobilier, de l’argenterie, des livres pour bibliothèque et de divers articles appartenant à la maison des Missions Etrangères ». Daté du 31 décembre 1851, cet inventaire occupe les 36 premières pages et contient les meubles, la vaisselle, la verroterie, les vases et ustensiles divers, l’argenterie, la coutellerie, les objets et ornements de la chapelle, puis les livres de la bibliothèque : cours de littérature, de philosophie et d’histoire, dictionnaires, livres de grammaire et de géographie, ouvrages de logique, de poésie et de mythologie, cours de rhétorique, traductions d’auteurs latins et grecs, etc. Viennent ensuite les dépenses et les recettes, comptabilisées entre le 1er janvier 1855 et le 31 décembre 1858. On y trouve notamment les dépenses de cuisine, les achats de denrées (café, sucre, riz, viande, lait, huile d’olives, pain, beurre…), les frais de chauffage, la liste des élèves avec le montant des émoluments dus par les familles, avec distinction entre les internes et les externes, la liste du personnel et celle des professeurs. Le registre inclut aussi les frais d’entretien du jardin de Virampatnam (ou Veerampattinam, à 7 km de Pondichéry) : salaire du gardien, solde du jardinier, journées d’ouvriers, frais d’arrosage des tamariniers, achat de palmiers, etc. Extraits : Personnel du Collège : « 1856, 1er décembre : traitement des professeurs laïcs : 272 ; id., traitement des domestiques : 52,40 ; 15 décembre : avancé à Doïriam, 15 ; 22 décembre : avancé à M. Adoille, 5 ; 26 décembre, au Père Bally, 5 ; 31 décembre : traitement des professeurs laïcs (décembre), 272 ; à MM. les professeurs ecclésiastiques, 27 ; traitement des domestiques, 46,4… ». Eclairage et chauffage : « 1857, 31 janvier : pour 12 charrettes de bois, 13,2 ; 1er février : Huile de coco, 21,3 ; id., Huile de palma, 4,2 ; pour 12 charrettes de bois, 16,1… ». Comestibles : « 1857, 1er septembre : huile d’olives, 5 ; id., vinaigre d’Europe, 0,4 ; id., vermicelle et petits pois, 2,2 ; thé et confitures, 1,3 ; 1er novembre : fromage, 6 ; flacon de prune, 2,4 » ; etc. Destiné initialement à « l’éducation des jeunes de la classe blanche », le Collège royal de Pondichéry fut créé en 1826 par Eugène Desbassayns de Richemont, administrateur général des Etablissements français de l’Inde. En 1834, sa direction fut confiée aux Missions étrangères de Paris qui en gardèrent le contrôle jusqu’en 1899. Devenu Collège colonial de Pondichéry en 1848, son administration et son enseignement devinrent entièrement laïcs à partir de 1900, l’établissement étant accessible à tous en fonction du seul mérite. En 1954, il devint le Collège français, puis à partir de 1972, le Lycée français international de Pondichéry. Reliure très usagée, dos manquant, renforcé par une bande adhésive noire, plats usés et décolorés, de nombreux feuillets sont déreliés.

[INDE] — PEYNIER (Louis Antoine de Thomassin, comte de).

Copie de la lettre de M. le Cher de Peinier à M. le marquis de Bussy.

Goa, 19 janvier 1784. 3 pp. in-folio (43 x 27,4 cm) sur une feuille double, pliée.

L’approvisionnement des comptoirs français en Inde. Officier de marine, Peynier relate son passage dans différents ports (Colombo, Galles, Cochin, Mahé, Goa) afin d’y acheter des denrées destinées aux comptoirs français de la côte de Coromandel, ainsi qu’aux vaisseaux de son escadre. Il est essentiellement question de blé, de riz, d’animaux (bœufs, cochons) et de salaisons. Peynier mentionne les négociants qui servent d’intermédiaires, les quantités achetées ou disponibles, les règlements par lettres de change ainsi que les monnaies utilisées, leur valeur variant d’une ville à l’autre. Il évoque aussi l’état sanitaire des marins dont certains sont soignés à terre. Extraits : « A Colombo ou à Galles, il y a cinq cents milliers de riz dont une grande partie a été reçue par la Compagnie […]. A Galles il y a de 4 à 5 cents milliers de bled, que je voudrais faire passer à la côte de Coromandel et que je crains fort de ne pas pouvoir prendre dans nos vaisseaux, il y a également un peu de biscuit avarié. A Cochin il y avait cent bœufs et mille cochons au Roy, les vaisseaux en ont pris pour leur journalier et rafraîchissements pendant le temps que j’y ai resté et y en reprendront à mon retour. J’ai passé 24 heures à Mahé où j’ai vu M. de Cossigni […]. Vous avez dû recevoir de ses nouvelles par des officiers qu’il vous a envoyés, il y a très longtemps qu’il n’en a reçu de vous. De Mahé je suis venu à Goa où j’ai mouillé le premier janvier et où nous nous sommes tous réunis… » (p. 1). « J’ai trouvé à Goa 118 316 L. de bled que j’ai fait embarquer dans les vaisseaux. M. le gouverneur en a pris 50 000 L. qu’il me rendra à mon retour de Surate […]. Toutes ces provisions provenant des approvisionnements faits par feu M. de Beaubrun et non de celles que je devais trouver ici pour l’entière exécution du contrat passé à Colombo par M. Louis Monneron avec M. de Riboira - que vous me marquez devoir être de 1 000 000 L. de bled, 115 000 L. de bœuf salé et de 40 000 L. de cochon salé […]. En arrivant ici j’y ai trouvé une quarantaine d’hommes qui y sont entretenus par le Roy depuis près de 6 mois […]. J’ai embarqué tous les biens portants dans les vaisseaux. J’ai été obligé de mettre plusieurs malades à terre, il y en a actuellement environ 60 presque tous scorbutiques et plaies graves… » (p. 2). Né à Aix-en-Provence, Louis-Antoine de Thomassin de Peynier (1731-1809) appartenait à une importante famille de la noblesse provençale. Entré dans l'armée à 14 ans, il fut nommé lieutenant en 1747, puis passa dans la marine. Devenu capitaine de vaisseau, il participa à la guerre d'indépendance américaine avant d’effectuer, de 1782 à 1785, une longue campagne dans les mers de l'Inde. En 1789-1790, il fut gouverneur de la partie française de Saint-Domingue. Il était le fils de Louis de Thomassin, marquis de Peynier (1705-1794), intendant de la Guadeloupe en 1763, puis intendant de la Martinique de 1765 à 1771. Son correspondant, Charles-Joseph de Bussy-Castelnau (vers 1720 - 1785) était à l’époque gouverneur des Etablissements français en Inde. Il avait effectué l’essentiel de sa carrière militaire dans ce pays, travaillant successivement avec La Bourdonnais, Dupleix et Lally-Tollendal, puis avec le bailli de Suffren qui venait de quitter l’Inde à la fin de 1783. Document bien conservé, sauf quelques petites déchirures sans gravité.

[INDONESIE].

Village.

[Vers 1880]. Dessin original à la mine de plomb sur papier (env 24 x 16 cm).

Beau dessin représentant un village situé en Indonésie, probablement dans la région du Kalimantan occidental, province située dans l'île de Bornéo. On y trouve ainsi représentées des maisons traditionnelles montées sur pilotis appellées Rumah Panjang (maison longue). Bon état de conservation.

[INDONESIE].

[Vue d’une sucrerie].

S.l., [milieu du XIXe siècle]. Dessin original in-4 oblong (24,1 x 39 cm), non signé, exécuté à la mine de plomb et à l’aquarelle sur un ton bistre, sur papier fort.

Vue animée d’une usine à sucre, probablement en Indonésie. Au premier plan se trouve un petit massif de végétation d’où s’élèvent deux palmiers, et, à proximité, on aperçoit un groupe de quatre personnes ainsi qu’un habitant conduisant un charriot tiré par des bœufs, transportant vraisemblablement de la canne à sucre. Au second plan est représentée une usine en activité; celle-ci est composée d’un bâtiment principal constitué de deux étages recouverts d’un toit en forme de pagode, avec, sur le côté, une grande cheminée, et, du côté opposé, un bâtiment de forme allongée constitué d’un rez-de-chaussée sur lequel s’ouvrent plusieurs fenêtres et une porte. Un hangar est attenant au bâtiment principal; quelques personnes se trouvent à l’intérieur. Dans la partie droite du dessin, on aperçoit une construction basse dont le toit s’élève à peine au-dessus du niveau du sol; on voit aussi une grande gerbe de canne à sucre et plusieurs personnes en train de vaquer à leurs occupations ou se déplaçant entre cette construction et le hangar. Enfin à l’arrière-plan, on remarque, dans la partie gauche, une rade parcourue par deux voiliers et, dans la partie droite, un paysage montagneux. Originaire de Mélanésie où elle serait apparue vers 15000 à 8000 avant J.-C., la canne à sucre se développa d’abord en Inde, puis en Chine et en Perse. A partir de la fin du XVe siècle, les Espagnols et les Portugais contribuèrent à répandre sa culture aux Antilles et en Amérique. Les Néerlandais s’y intéressèrent aussi: en 1596, une expédition débarqua à Java et y trouva une industrie sucrière florissante qui était aux mains d’émigrants chinois; ils devaient par la suite la consolider et l’étendre. Source: Radt (Charlotte), Aperçu sur l’histoire de la canne à sucre, in «Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée», 1970, XVII, pp. 141-147. Quelques rousseurs, plus prononcées au dos.

[IRAN] — NASSEREDDINE SHAH.

Firman relatif à la construction d’un chemin de fer.

1295 de l’Hégire [1878]. Manuscrit petit in-folio (33,1 x 20 cm) de 3 pp., en français; sur une feuille double.

Un projet de transport ferroviaire en Iran. Ce décret du shah de Perse, ici en traduction française certifiée conforme par l’orientaliste Albert de Biberstein Kazimirski, concerne la construction d’un chemin de fer entre Téhéran et Racht (ou Recht), situé à 240 km au nord-ouest de la capitale, à proximité de la mer Caspienne: «Nous, Empereur très puissant […] acceptons, avec toutes ses stipulations, la convention relative à la construction d’un chemin de fer, avec tous les accessoires qui s’y rattachent, depuis Recht jusqu’à Téhéran, convention qui contient vingt-trois articles et que Son Excellence Nazare Aga notre ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire résident à Paris a, en vertu des pleins pouvoirs que Nous lui avons donnés, signée et échangée avec l’honorable Monsieur Alléon le 24 Zihadjé 1295 de l’Hégire (le 19 décembre 1878)…». La durée de la convention est fixée à 99 ans; à l’expiration de ce délai, le chemin de fer, avec tous ses accessoires, devra retourner au gouvernement persan. Le shah de Perse s’engage, lui et ses successeurs, « de maintenir en vigueur toutes les stipulations contenues dans ladite convention jusqu’à son expiration, et de veiller à son maintien par tous les moyens possibles afin de la préserver et de la protéger contre toutes espèces de dangers…». Né en 1831 à Tabriz, Nassereddine Shah appartenait à la dynastie Kadjar. Shah de Perse à partir de 1848, il introduisit de nombreuses innovations occidentales en Iran, dont un système de poste moderne, le transport ferroviaire, un système bancaire et la publication de journaux. Il ne put toutefois ramener à l’Iran les provinces orientales passées sous contrôle britannique. Premier monarque perse à visiter l’Europe, il mourut assassiné à Téhéran en 1896. La concession du chemin de fer entre Racht et Téhéran fut accordée en 1878 à un syndicat de banquiers et de financiers français, parmi lesquels Antoine Alléon, ancien administrateur de la Banque impériale ottomane. Les travaux de relevé de la ligne commencèrent l’année suivante, mais le projet souleva l’opposition des Russes et des Britanniques, ce qui amena le shah à annuler la concession en 1880. Traces de plis, petites déchirures marginales, cachets de certification en dernière page.

MONNERON (Charles Claude Ange).

Lettre autographe signée à ses sœurs, Mesdemoiselles Bourzeis au petit hôtel de Beaufort, rue Quincampoix à Paris.

Au Port Loüis, Isle de France, 8 octobre 1764. 3 pp. in-4, adresse.

Parent de Dupleix, Charles Monneron (1735-1799) entra dans la Compagnie des Indes à l'âge de 19 ans. Nommé à Pondichéry en 1758, il devint commis de la Compagnie, puis greffier jusqu'à la prise de cette place par les Anglais. Lorsque celle-ci fut rendue à la France, Monneron s'embarqua à nouveau pour Pondichéry. A l'occasion d'une escale à l'île de France (Maurice), il écrivit à ses sœurs : "Une de mes lettres doit vous être parvenue, elle est datée de St Yago, où nous avons relâché pendant 9 jours; nous en sommes repartis le 21 may, et nous ne sommes arrivés à l'Isle de France qu'après 122 jours de traversée…". Regrettant l'éloignement et l'absence de courrier, il ajoute : "Comme il est très possible que vous ayiez changé de demeure, Montgolfier vous remettra ma lettre et sans contredit se chargera de la réponse". Il prévoit de quitter l'île de France début novembre et ne pourra pas leur écrire avant l'été prochain : "Je ne pense pas être stable à Pondichéry avant le mois de décembre 1765…". En 1769, Monneron sera nommé intendant général de Pondichéry; par la suite, il deviendra député aux Etats généraux de 1789 puis à l'Assemblée constituante. Egalement négociant et banquier, il fut le commanditaire des frères Montgolfier. Intéressante lettre en rapport avec la Compagnie des Indes.

MONNERON (Louis).

Mémoire lu à l'Assemblée Nationale en faveur des colonies françoises aux Indes.

Paris, Prault, 1790. In-4 de (1) f., 36-(4) pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre bordeaux (reliure moderne).

Mémoire lu à l'Assemblée Nationale le 25 octobre 1790 dans lequel son auteur demande l'autorisation, pour la ville de Pondichéry, d'achever la construction de ses fortifications et d'entrenir une garnison. En contrepartie, la ville assumerait une partie des frais et le reste pourra être compensé par les avantage économiques et stratégiques qu'elle apporterait à la France. Bon exemplaire. Mouillure claire marginale. Roquincourt, 2171.

MONNERON (Louis).

Réponses aux objections contre le rétablissement de Pondichéry, présenté à MM. de l'Assemblée Nationale.

Paris, L. Potier de Lille, 1791. In-4 de 14 pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre rouge (reliure moderne).

L'auteur demande aux députés, au nom "des principes d'humanité & des intérêts très-pressans de politique & de commerce" de "maintenir sur un pied respectable de défense vos établissemens aux Indes" Bon exemplaire. Mouillure claire dans la marge inférieure. Roquincourt, 2172.

PATTY.

[Vue animée d’un village indochinois].

S.l., [milieu du XXe siècle]. Dessin original in-4 oblong (39,5 x 55 cm), signé dans l’angle inférieur gauche, exécuté à la gouache sur papier fort teinté.

La vie quotidienne d’un village vietnamien au milieu du XXe siècle. Grand dessin montrant, au premier plan, deux personnes assises, vues de dos, entourées de plusieurs plats posés ou empilés sur le sol. Au second plan se trouve un groupe de villageois s’occupant d’une récolte, probablement de bambous, autour d’une charrette à bras en train d’être déchargée. Une jeune femme transportant un panier au moyen d’un bâton posé sur son épaule passe à proximité du groupe en pleine activité. Au second plan se dresse un hangar, le long duquel des tiges de bambous ont été posées. On aperçoit aussi, dans la partie gauche du dessin, des huttes, un vélo et des villageois vaquant à leurs occupations. Bénézit, X, p. 641, signale un artiste américain du nom de William Arthur Patty, né en 1889 à New Hartford (Connecticut), peintre de paysages, marines et natures mortes. Cependant, la signature du présent dessin («Patty») ne correspond pas à celles figurant sur les œuvres reproduites en ligne («Wm. A. Patty»). Une autre hypothèse serait celle du major Patty, membre des services secrets américains (Office Strategic Services) qui effectua des missions secrètes au Vietnam vers 1945: parachuté au Tonkin, il livra des armes au Vietminh, soutenu à l’époque par les Etats-Unis qui voulaient évincer la France de l’Indochine. Cf. Pierre Labrousse, La Méthode vietminh. Indochine 1945-1954, Lavauzelle, 1996, pp. 25 et 31. Curieux dessin, montrant le Vietnam rural quelques années avant la fin de l’Indochine française.

POUJOULAT (Jean-Joseph-François).

La France et la Russie à Constantinople. La question des Lieux Saints.

Paris, Amyot, 1853. In-8 de (2) ff., 160 pp.; broché, couverture jaune imprimée, ni rogné ni coupé.

Première édition. La question des Lieux Saints (situés principalement à Jérusalem), éclata en 1850 lorsque Napoléon III réclama l'application d'anciens traités qui en confiait la gestion à la France. Car, depuis 1808, la Russie avait fait admettre ses droit à la protection des dits lieux sans que la France (très occupée par ailleurs) ne réagisse. La querelle entre la Russie et la France fut l'une des causes de la guerre de Crimée qui éclata à la fin de 1853. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Quelques piqûres. Hage Chahine, 3833. — Rôhricht, 367.

SOLOGOUB (Leonid Romanovitch).

Murailles de Constantinople.

1919. Aquarelle originale sur carton signée en bas à gauche (46 x 34 cm).

Belle aquarelle originale représentant une vue des vestiges des murailles de Constantinople. Léonid Romanovitch Sologoub (1884-1956), intègra, en 1910, l'union des architectes artistes, et participa à Moscou et Saint Petersbourg aux expositions du monde de l 'art dont il devint membre en 1918. En 1919, il partit en Chine puis visita Ceylan, l'Inde et le Japon, pour arriver enfin à Constantinople à la fin de l'année. Bon état de conservation.

TERRE SAINTE — PETIT (B.).

Souvenir du mont Carmel. Aquarelle datée et signée.

Mont Carmel, 11 novembre 1847. 1 f. in-32 oblong monté sur papier noir (7,4 x 10,4 cm ; 12,6 x 15,3 cm avec montage).

Vue du monastère du mont Carmel. Elle montre le monastère de Notre-Dame-du-Mont-Carmel (ou monastère Stella Maris), situé près de Haïfa (Israël). Au premier plan, on aperçoit quelques personnages, debout ou assis. Le bâtiment principal, surmonté du drapeau français, apparaît au second plan. Entouré d’un mur d’enceinte, il comprend deux étages. On aperçoit aussi le dôme de l’église du monastère, et, à l’arrière-plan, le phare construit à proximité des bâtiments. Son origine remonte à 1185, date à laquelle un groupe d’ermites commença à habiter les grottes du mont Carmel, avant de créer l’Ordre des Frères de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, ou ordre des Carmes. Plusieurs fois détruit, le monastère fut reconstruit de 1827 à 1836 à la suite d’une intervention du roi Charles X. Le phare fut construit en 1864. Sous l’église se trouve la grotte du prophète Elie, qui, selon la tradition, y aurait vécu. Au bas de l’aquarelle, envoi autographe signé : « Souvenir du mont Carmel. B Petit. 1861 ». L’auteur de cette aquarelle pourrait être Antoine Baptiste Petit (Paris, 1800 - Versailles, 1864), peintre d’architectures et professeur de perspective, qui participa au Salon de 1833 à 1850. En 1849, il exposa trois œuvres parmi lesquelles « Mosquée du sultan Hassan, au Caire » et « Bazar indien au Caire ». Bénézit, X, p. 800. - Bellier de La Chavignerie et Auvray, II, p. 248.