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[MEXIQUE].

Portrait de Pedro de Castro y Figueroa y Salazar.

Vers 1840. Huile sur toile (25,5 x 20 cm) montée dans un double encadrement (32, 39 cm).

Pedro de Castro y Figueroa y Salazar, duc de la Conquista et marquis de Gracia Real (1678-1741) était un officier de l'armée espagnole. Il fut nommé vice-roi de Nouvelle-Espagne, par Philippe V, en 1740 pour remplacer Juan Antonio de Vizarrón y Eguiarreta. Pendant sa période de vice-roi, il travailla à l'amélioration des mines de Zacatecas en améliorant le système de drainage, fit nettoyer les obstructions du port de Veracruz et ordonna la construction du fort San Juan de Ulúa. La Nouvelle-Espagne désignait les possessions de l'Espagne dans le Nouveau Monde au nord de l'isthme de Panama. Elle fut créée à la suite de la chute de l'Empire aztèque en 1521 et devint la première parmi les quatre vice-royauté espagnoles en Amérique en 1531. Elle englobait le Mexique, l'Amérique centrale, une grande partie du sud-ouest et du centre des États-Unis, les Indes occidentales espagnoles, la Floride espagnole et les Philippines ainsi que d'autres îles du Pacifique. Après 1535, elle passa sous l'autorité du vice-roi de Nouvelle-Espagne, qui était désigné par le roi d'Espagne, la capitale étant Mexico. Au fil du temps, la Nouvelle-Espagne perdit peu à peu des morceaux de territoire, du fait que certains devenaient indépendants ou qu'elle donnait des parties de territoires à d'autre puissances européennes, mais la partie centrale resta sous influence espagnole jusqu’à l'indépendance de l'empire du Mexique en 1821. Bon état de conservation.

MEXIQUE. — CHAPLIN (Charles).

Le Rio Usumasinta (Amérique centrale).

1853. Dessin à la plume, à l’encre noire et à la mine de plomb, signé et daté dans l’angle inférieur gauche, in-4 oblong (24,7 x 35,9 cm), monté sur papier dans un encadrement de filets colorés et d’une guirlande aquarellée, titre manuscrit dans la partie inférieure.

Vue pittoresque d’un fleuve du Mexique méridional. Elle montre deux voyageurs se déplaçant dans une pirogue, elle-même conduite par deux personnes situées respectivement à l’avant et à l’arrière de l’embarcation. Les voyageurs, habillés à l’occidentale, sont assis au milieu de la pirogue, l’un d’entre eux se protégeant du soleil par une ombrelle et l’autre tenant un fusil. A l’arrière-plan on aperçoit les rives du fleuve; celles-ci forment deux monticules recouverts d’une végétation dense avec, au sommet, quelques arbres qui se détachent sur l’horizon. Le Rio Usumacinta prend sa source au Guatemala, sert de frontière à l’Etat mexicain du Chiapas puis traverse les forêts tropicales du Tabasco avant de se jeter dans le golfe du Mexique. Il est divisé en haut et bas Usumacinta. Le haut Usumacinta coule depuis sa source au Guatemala jusqu’à la «Boca del Cerro» en Tabasco; le bas Usumacinta commence à cet endroit et se termine dans la ville de Centla, après avoir rejoint le fleuve Grijalva. Au Mexique, ce fleuve passe à une quarantaine de kilomètres au nord-est de la célèbre cité maya de Palenque. Une autre version de cette vue pittoresque a été publiée, sous la signature de A. Morellet, dans le Magasin Pittoresque de 1850, avec comme titre «Le rio Usumasinta» (p. 293). Né en 1825 aux Andelys (Eure), Charles Chaplin fut l’élève de Drolling à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1845. Il débuta comme peintre de portraits et de paysages. A partir de 1851, il se spécialisa dans les portraits féminins et les scènes de genre, s’inspirant de la peinture du XVIIIe siècle, notamment celle de François Boucher, ce qui lui permit d’acquérir une réputation de peintre intimiste de la femme. Apprécié par l’impératrice Eugénie, il reçut d’importantes commandes officielles, en particulier pour le décor des palais de l’Elysée et des Tuileries, ainsi que de l’Opéra Garnier. Il exposa au Salon de 1845 à 1868. D’origine britannique par son père, il fut naturalisé français en 1886 et mourut en 1891 à Paris. Ses œuvres sont conservées, entre autres, dans les musées de Bordeaux, Bayonne, Bourges, Londres, Mulhouse, Reims et Saintes. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, édit. 1999, t. III, pp. 479-480. – Bellier de La Chavignerie et Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, t. I, 1882, pp. 226-227 et Supplément, p. 133.

MILLET (Thomas) — BRULLEY (Augustin-Jean) — PAGE (P. F.) — VERNEUIL — CLAUSSON (L. J.).

Traits de patriotisme de Polverel et de Sonthonax.

Paris, Laurens, 1794. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).

Brochure datée du 23 novembre 1794 et signée par Thomas Millet, Brulley, Clausson, Duny, Page, et Verneuil. Les signataires dénoncent les agissements des envoyés à Saint-Domingue, Léger-Félicité Sonthonax et Étienne Polverel, qu'ils accusent d'avoir "provoqué et fait exécuter l'incendie de la ville du Cap", mis "Saint-Domingue sans défense afin d'en rendre la conquête plus facile à l'Angleterre", et dépouillé les colons de leurs propriétés. Bon exemplaire. Manque de papier dans la marge inférieure des pages 3/4 sans manque de texte. Inconnu de Max Bissainthe et de Sabin.

MILLET (Thomas) — CLAUSSON (L. J.).

Les accusateurs incarcérés de Polverel et Sonthonax, accusés et libres, à la Convention Nationale.

1794. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).

Brochure datée des 5 et 7 septembre 1794, et signée par Clausson et Th. Millet "commissaires des colons de Saint-Domingue, réfugiés aux États-Unis". Les signataires, qui furent incarcérés à la maison d'arrêt des ci-devant Carmes, demandaient une nouvelle fois à être remis en liberté, protestant que leurs accusateurs étaient libres. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 5137. — Inconnu de Sabin.

MILLIN (Aubin Louis).

Voyage en Savoie, en Piémont, à Nice et à Gênes.

Paris, C. Wassermann, 1816. 2 volumes in-8 de (2) ff., VI, II, 376 pp. - (2) ff., 415 pp. ; demi-basane brune, dos lisses ornés, pièces de titre de veau orange, tranches rouges (reliure de l'époque).

Edition originale, dédiée à l'abbé Andrès, bibliothécaire du roi, et secrétaire de l'Académie royale de Naples. Après avoir visité les départements du midi pour étudier les monuments, Millin entreprit, en 1811, un voyage en Italie. Parti de Paris, il s'arrêta dans les principales villes de France situées sur la route et entra en Italie par le Piémont. Après avoir passé l'hiver à Rome, il partit pour Naples, visita les deux calabres et fut de retour dans la capitale française en 1813. Par la suite il publia le récit de son séjour en Savoie et au Piémont en donnant des descriptions sur les villes de Chambéry, Turin ou encore Nice. Bel exemplaire. Légères rousseurs. Brunet, III, 1723 ; Fossati Bellani, 473.

MINISTERE DES COLONIES. — PROST (Gaston).

Le Cacao des Colonies Françaises.

Paris, Imprimerie de Vaugirard, vers 1920. Lithographie originale en couleurs (79 x 59 cm).

Affiche éducative sur le cacao, de sa récolte à sa consommation : le cacaoyer, la fleur, le fruit , la récolte, le séchage, la chocolaterie, le broyeur pour la pâte de chocolat, la confiserie-patisserie, le petit déjeuner. Bon exemplaire malgré des traces de pliure et de petits manques marginaux.

MONNERON (Charles Claude Ange).

Lettre autographe signée à ses sœurs, Mesdemoiselles Bourzeis au petit hôtel de Beaufort, rue Quincampoix à Paris.

Au Port Loüis, Isle de France, 8 octobre 1764. 3 pp. in-4, adresse.

Parent de Dupleix, Charles Monneron (1735-1799) entra dans la Compagnie des Indes à l'âge de 19 ans. Nommé à Pondichéry en 1758, il devint commis de la Compagnie, puis greffier jusqu'à la prise de cette place par les Anglais. Lorsque celle-ci fut rendue à la France, Monneron s'embarqua à nouveau pour Pondichéry. A l'occasion d'une escale à l'île de France (Maurice), il écrivit à ses sœurs : "Une de mes lettres doit vous être parvenue, elle est datée de St Yago, où nous avons relâché pendant 9 jours; nous en sommes repartis le 21 may, et nous ne sommes arrivés à l'Isle de France qu'après 122 jours de traversée…". Regrettant l'éloignement et l'absence de courrier, il ajoute : "Comme il est très possible que vous ayiez changé de demeure, Montgolfier vous remettra ma lettre et sans contredit se chargera de la réponse". Il prévoit de quitter l'île de France début novembre et ne pourra pas leur écrire avant l'été prochain : "Je ne pense pas être stable à Pondichéry avant le mois de décembre 1765…". En 1769, Monneron sera nommé intendant général de Pondichéry; par la suite, il deviendra député aux Etats généraux de 1789 puis à l'Assemblée constituante. Egalement négociant et banquier, il fut le commanditaire des frères Montgolfier. Intéressante lettre en rapport avec la Compagnie des Indes.

MONNERON (Louis).

Lettre à messieurs les habitans des isles-de-France & de Bourbon, actuellement à Paris.

Paris, L. Potier de Lille, 1790. In-4 de 12 pp.; cartonnage de papier marbré rouge, pièce de titre rouge (reliure moderne).

Lettre en réponse à un mémoire d'habitants des îles de La Réunion et de Maurice, qui accusait l'auteur d'avoir voulu sacrifier les iles aux colonies des Indes Orientales. Armateur à l'Île de France avec deux de ses frères, membre des Amis Réunis de Pondichéry, Louis Monneron représenta en 1789 aux États généraux, les Indes orientales (député de Pondichéry). Il fut élu député à l'Assemblée nationale le 13 mars 1789 et le restera jusqu'à sa dissolution, le 30 septembre 1791. Il s'opposa notamment au décret donnant aux colons l'initiative des lois applicables dans les colonies, ce qui rendait impossible toute émancipation des hommes de couleur. Le 26 octobre 1798, comme émissaire, il fut chargé d'aller faire respecter la dite Constitution à la Réunion. Or l'assemblée réunionnaise ne croyant pas en une République conciliante, elle se refusa à accepter l'abolition et voyait toujours la France comme «l'ennemi de la colonie». Bon exemplaire. Roquincourt, 2170. — Ryckebusch, 5802.

MONNERON (Louis).

Mémoire lu à l'Assemblée Nationale en faveur des colonies françoises aux Indes.

Paris, Prault, 1790. In-4 de (1) f., 36-(4) pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre bordeaux (reliure moderne).

Mémoire lu à l'Assemblée Nationale le 25 octobre 1790 dans lequel son auteur demande l'autorisation, pour la ville de Pondichéry, d'achever la construction de ses fortifications et d'entrenir une garnison. En contrepartie, la ville assumerait une partie des frais et le reste pourra être compensé par les avantage économiques et stratégiques qu'elle apporterait à la France. Bon exemplaire. Mouillure claire marginale. Roquincourt, 2171.

MONNERON (Louis).

Réponses aux objections contre le rétablissement de Pondichéry, présenté à MM. de l'Assemblée Nationale.

Paris, L. Potier de Lille, 1791. In-4 de 14 pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre rouge (reliure moderne).

L'auteur demande aux députés, au nom "des principes d'humanité & des intérêts très-pressans de politique & de commerce" de "maintenir sur un pied respectable de défense vos établissemens aux Indes" Bon exemplaire. Mouillure claire dans la marge inférieure. Roquincourt, 2172.

MONNERON (Louis).

Réponse à l'adresse de quelques habitans des isles de France et de Bourbon.

Paris, L. Potier de Lille, 1790. In-4 de 19 pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre rouge (reliure moderne).

L'auteur répond point par point aux faits exposés dans un écrit intitulé Adresse à l'Assemblée Nationale par les habitans des isles de France et de Bourbon. Ces derniers l'accusent d'avoir défendu les intérêts de Pondichéry aux dépens de ceux des iles de France et de Bourbon. Bon exemplaire. Mouillure claire dans la marge inférieure. Roquincourt, 2169.

MORAINVILLE (J.-B.-A.).

Voyage autour du monde, ou description des cinq parties du globe terrestre.

Douai, Deregnaucourt, 1829. In-12 de 12-12-24 pp.; broché, non rogné, couverture rose imprimée avec un grand bois illustré au dos représentant des Chinois.

Rare impression populaire illustré d'une vignette au titre et de 4 gravures sur bois dans le texte : costumes de certains peuples (Samoyèdes, Habitants du Sénégal et du Sahara, Amérique ou Colombie), et le tombeau de Mahomet. La description du monde se termine page 12 de la troisième partie avec une chronologie des grandes découvertes des XVe et XVIe siècle. Ils sont suivis de six feuillets, chiffrés de 13 à 24, imprimés à Chartres par l'imprimerie de Garnier fils, relatant les évènements de l'année 1830, et se terminant par les "prophéties de Napoléon à l'île Sainte-Hélène" ! Bon exemplaire. Petites taches sur la couverture, marges des feuillets et de la couverture froissées.

MOREAU de SAINT-MÉRY (Médéric-Louis-Élie).

Opinion sur la motion de M. de Curt.

Paris, Imprimerie Nationale, 1789. In-8 de 20 pp.

Discours prononcé devant l'Assemblée Nationale le 1er décembre 1789. Moreau de Saint-Méry dénonce l'ignorance par la métropole des affaires des colonies, et considérait que les décrets de l'Assemblée Nationale ne s'appliquaient pas aux colonies car aucune mention particulière sur ce point n'y figurait. Il termine en demandant "de leur donner le comité particulier qu'elles réclament", et qui est l'objet de la motion de M. Curt présentée à l'assemblée le 27 novembre 1789. Bon exemplaire. Ryckebusch, 5833. — Inconnu de Monglond et de Sabin.

MOZAMBIQUE — PORTUGAL — JOSE Ier;

[Loi accordant la liberté du commerce avec le Mozambique aux sujets Portugais des Indes].

Lisboa, 1755. In-4 de (2) pp., broché.

Loi du 10 juin 1755 ouvrant le commerce des ports mozambicains à tous les sujets de l'État portugais de l’Inde, et à toutes les marchandises sauf les perles de verre. Mais la loi ne fut mise en place que le 29juillet 1757 à cause de l’opposition interne du gouverneur général lui-même. Colonie portugaise depuis le XV° siècle, la côte du Mozambique, et particulièrement l’île du même nom, étaient une escale majeure dans le long voyage qui menait les navires portugais de Lisbonne jusqu’en Inde. Bon exemplaire.

[MOZAMBIQUE]. — SAINT FRANCOIS-XAVIER.

Bénédiction d'un africain.

XVIII° siècle. Peinture originale sur toile montée sur chassis (58 x 47).

Saint François Xavier (1506-1552) était un missionnaire jésuite navarrais. Proche ami d'Ignace de Loyola, il fut un des cofondateurs de la Compagnie de Jésus. Ses succès missionnaires en Inde et en Extrême-Orient lui acquirent le titre d'«Apôtre des Indes». Béatifié en 1619, il fut canonisé trois ans plus tard par Grégoire XV. En 1541, il embarqua pour Goa alors comptoir commercial portugais sur la côte occidentale de l'Inde, et fit notamment une longue escale au Mozambique en attendant des vents favorables pour repartir. Il visita notamment le Mozambique, l'Archipel des Comores, Ceylan, Malacca, les îles Moluques, le Japon où il convertissa de nombreuses personnes, et mourut de maladie sur l'île chinoise de Shangchuan. Bon état de conservation.

MÉGE (Luciano) — WILLEMS (Guillermo).

Montevideo.

Montevideo, Luciano Mége, [vers 1865]. Lithographie originale en deux feuilles jointes (0,36 x 1,14 m).

Rarissime et grand panorama de la ville de Montevideo, capitale de l'Uruguay, située en bordure du Río de la Plata. Il a été dessiné par Willems, et lithographié en deux tons par Willems et Mége à Montevideo. La vue est prise depuis la baie, que l'on voit ici animée de nombreux voiliers et bateaux à vapeur. On remarque notamment le bateau à vapeur américain Mississippi, qui effectuait, dès 1861, la liaison entre Montevideo et Buenos-Aires en Argentine. Dans la ville, on peut voir les quais et le débarcadère, l'Hôpital de la Charité, la cathédrale Matriz, et les anciens bâtiments des douanes, construits en 1855, inaugurés en 1857, et démolis en 1890 pour la construction du port. Graveur uruguayen, Luciano Mége était le propriétaire du premier établissement typographique et lithographique de Montevideo. Après 1851, il s'associa avec d'autres lithographes, comme le lithographe allemand Guillermo Willems ou Williens, vers 1860. Après sa mort, sa veuve s'associa en octobre 1862 avec Willems. Après 1869, la société fut renommée Mége y Compañía. Très rare, nous n'en avons trouvé aucune trace, et aucun exemplaire dans les collections publiques, y compris aux archives nationales de l'Uruguay. Grande déchirure dans la partie gauche restaurée, défauts au niveau du ciel et dans les marges.

NOUVELLE-CALEDONIE.

Moniteur impérial de la Nouvelle-Calédonie et dépendances.

Port-de-France, Nouméa, Imprimerie du gouvernement, 1859-1861. Ensemble de 118 journaux reliés en un volume in-folio (43,5 x 28 cm) de (247) pp. ; demi-basane marron, dos lisse orné de filets dorés (reliure de l’époque).

Tête de série de la première publication périodique de la Nouvelle-Calédonie. Elle couvre la période du dimanche 2 octobre 1859 (n° 1) au dimanche 29 décembre 1861 (n° 118). Chaque journal, entièrement lithographié, comprend habituellement 2 pages (parfois 4). Le texte est imprimé sur 2 colonnes jusqu’au n° 43, puis, à partir du n° 44, sur 3 colonnes. En dernière page se trouve la mention de l’imprimeur gérant Poincignon (puis L. Triquéra à partir du n° 50). L’illustration comprend au total 5 gravures in texte représentant la bataille de Solférino, Port-de-France (actuellement Nouméa), l’établissement français de l’île des Pins, le Curcuma et l’établissement Paddon à l’île Dubouzet. Certains titres sont ornés d’un décor allégorique comprenant en son centre une petite vignette représentant la rade de Nouméa. Chaque numéro du Moniteur comprend une partie officielle : arrêtés et décisions du gouverneur concernant notamment les concessions, la sécurité de la colonie, les approvisionnements, etc., et une partie non officielle : cérémonies et fêtes locales, spectacles, ventes aux enchères, justice, commerce, observations météorologiques, mouvements dans le port (entrées et sorties des navires de guerre ou de commerce), bâtiments sur rade, etc. On y trouve aussi quelques études, notamment des Fragments historiques par le Père Montrouzier (1820-1897), missionnaire mariste, curé de Napoléonville (22 articles, du n° 47 au n° 68), ainsi qu’une Notice sur les îles Loyalty par Henri Jouan (1821-1907), lieutenant de vaisseau commandant la Bonite (8 articles, du n° 111 au n° 118). Extrait : « A la suite des agitations qui se sont produites sur l’habitation Payta distante de 20 km de Port-de-France, vers le NO, et de la prise d’armes des Indigènes employés sur cette concession, M. le Procureur impérial a lancé un mandat d’amener contre les Européens : Peter Licker, Daniel Sleat, H. Hawkins. Promptement arrêtés par nos brigades de gendarmerie à cheval, ils ont été écroués à la prison du fort du Nord, pour être déférés aux tribunaux, sous la prévention d’excitation à la révolte. En même temps, le caporal indigène Androu conduisait à Port-de-France le chef Jac-Kuindo de la tribu établie sur le territoire de Payta. Sévèrement admonesté par l’autorité supérieure au sujet de la conduite des indigènes de la tribu dont il est le chef, Jac-Kuindo a été bien et dument prévenu qu’il devenait personnellement responsable de tous les écarts des siens… » (n° 7, 13 novembre 1859). La présente collection regroupe tous les numéros lithographiés du Moniteur impérial. A partir du n° 119 (5 janvier 1862), la publication sera imprimée et portera comme titre : Le Moniteur de la Nouvelle-Calédonie. Journal officiel de la colonie. Puis, à partir du n° 1396 (23 juin 1886), elle sera intitulée : Le Journal officiel de la Nouvelle-Calédonie et dépendances. Très rare. Le CCFr ne mentionne que deux exemplaires dans les bibliothèques publiques françaises : BnF (incomplet : ne commence qu’au 1er juillet 1860) et Archives d’Outre-Mer à Aix-en-Provence (complet). Provenance : signature « Bonnemaison » apposée au crayon sur une dizaine de numéros. Dos frotté et insolé, traces de plis aux journaux avec parfois quelques restaurations ; une partie du titre du numéro 2 manque. O’Reilly, Bibliographie de la Nouvelle-Calédonie, 3856. Liste des numéros : Première année : Numéro 1. Dimanche 2 octobre 1859. 1 p. (restaurations au niveau des plis). [Numéro 2]. Dimanche 9 octobre 1859. 2 pp. (la partie droite du titre manque). Numéro 3. Dimanche 16 octobre 1859. 2 pp. (restaurations au niveau des plis). Numéro 4. Dimanche 23 octobre 1859. 2 pp. (la feuille est détachée, petits manques de papier). Numéro 5. Dimanche 30 octobre 1859. 2 pp., titre orné, 1 gravure de la bataille de Solferino. Numéro 6. Dimanche 6 novembre 1859. 2 pp. Numéro 7. Dimanche 13 novembre 1859. 2 pp. Numéro 8. Dimanche 20 novembre 1859. 2 pp. Numéro 9. Dimanche 27 novembre 1859. 2 pp., titre orné, 1 gravure de Port-de-France, signature au crayon « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest. au niveau des plis). Numéro 10. Dimanche 4 décembre 1859. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 11. Dimanche 11 décembre 1859. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 12. Dimanche 18 décembre 1859. 2 pp. (rest. au niveau des plis). Numéro 13. Dimanche 25 décembre 1859. 2 pp., titre orné, 1 gravure de l’établissement français de l’île des Pins (rest.). Deuxième année : Numéro 14. Dimanche 1er janvier 1860. 2 pp. (rest. au niveau d’un pli ; petit manque de papier). Numéro 15. Dimanche 8 janvier 1860. 2 pp., 1 gravure montrant le Curcuma (rest. à un pli). Numéro 16. Dimanche 15 janvier 1860. 2 pp. Numéro 17. Dimanche 22 janvier 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 18. Dimanche 29 janvier 1860. 2 pp., 1 gravure de l’établissement Paddon à l’île Dubouzet. Numéro 19. Dimanche 5 février 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 20. Dimanche 12 février 1860. 2 pp. (rest. au titre). Numéro 21. Dimanche 19 février 1860. 2 pp. Numéro 22. Dimanche 26 février 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 23. Dimanche 4 mars 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 24. Dimanche 11 mars 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 25. Dimanche 18 mars 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 26. Dimanche 25 mars 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 27. Dimanche 1er avril 1860. 2 pp. Numéro 28. Dimanche 8 avril 1860. 2 pp., signature « Brocard » au-dessus du titre. Numéro 29. Dimanche 15 avril 1860. 2 pp. Numéro 30. Dimanche 22 avril 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 31. Dimanche 29 avril 1860. 2 pp. Numéro 32. Dimanche 6 mai 1860. 2 pp. Numéro 33. Dimanche 13 mai 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 34. Dimanche 20 mai 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 35. Dimanche 27 mai 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 36. Dimanche 3 juin 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 37. Dimanche 10 juin 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 38. Dimanche 17 juin 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 39. Dimanche 24 juin 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 40. Dimanche 1er juillet 1860. 4 pp. (dont 2 de supplément). Numéro 41. Dimanche 8 juillet 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 42. Dimanche 15 juillet 1860. 2 pp., sign. « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 43. Dimanche 22 juillet 1860. 2 pp. Numéro 44. Dimanche 29 juillet 1860. 2 pp. Numéro 45. Dimanche 5 août 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 46. Dimanche 12 août 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 47. Dimanche 19 août 1860. 2 pp., sign. « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest. à un pli). Numéro 48. Dimanche 26 août 1860. 2 pp. (petite déchirure à un pli). Numéro 49. Dimanche 2 septembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 50. Dimanche 9 septembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 51. Dimanche 16 septembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 52. Dimanche 23 septembre 1860. 2 pp. Numéro 53. Dimanche 30 septembre 1860. 2 pp. Numéro 54. Dimanche 7 octobre 1860. 2 pp. Numéro 55. Dimanche 14 octobre 1860. 4 pp. (rest. au niveau des plis). Numéro 55 - Supplément. 2 pp. Numéro 56. Dimanche 21 octobre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 57. Dimanche 28 octobre 1860. 2 pp. (mouillures ; rest. à un pli). Numéro 58. Dimanche 4 novembre 1860. 2 pp. Numéro 59. Dimanche 11 novembre 1860. 2 pp. Numéro 60. Dimanche 18 novembre 1860. 2 pp. Numéro 61. Dimanche 25 novembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 62. Dimanche 2 décembre 1860. 2 pp. (mouillures ; rest. à un pli). Numéro 62 - Supplément. 2 pp. Numéro 63. Dimanche 9 décembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 64. Dimanche 16 décembre 1860. 2 pp. Numéro 65. Dimanche 23 décembre 1860. 2 pp. Numéro 66. Dimanche 30 décembre 1860. 2 pp. (mouillures ; rest. à un pli). Troisième année : Numéro 67. Dimanche 6 janvier 1861. 2 pp. (mouillures dans la partie supérieure). Numéro 68. Sans date [dimanche 13 janvier 1861]. 2 pp. Numéro 69. Dimanche 20 janvier 1861. 2 pp. Numéro 70. Dimanche 27 janvier 1861. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 71. Dimanche 3 février 1861. 2 pp. Numéro 72. Dimanche 10 février 1861. 2 pp. Numéro 73. Dimanche 17 février 1861. 4 pp. Numéro 74. Dimanche 24 février 1861. 2 pp. Numéro 75. Dimanche 3 mars 1861. 2 pp. Numéro 76. Dimanche 10 mars 1861. 2 pp. Numéro 77. Dimanche 17 mars 1861. 2 pp. Numéro 78. Dimanche 24 mars 1861. 2 pp. Numéro 79. Dimanche 31 mars 1861. 4 pp. Numéro 80. Dimanche 7 avril 1861. 2 pp. Numéro 81. Dimanche 14 avril 1861. 2 pp. Numéro 82. Dimanche 21 avril 1861. 2 pp. (mouillures marginales). Numéro 83. Dimanche 28 avril 1861. 2 pp. Numéro 84. Dimanche 5 mai 1861. 2 pp. Numéro 85. Dimanche 12 mai 1861. 2 pp. Numéro 86. Dimanche 19 mai 1861. 4 pp. Numéro 87. Dimanche 26 mai 1861. 2 pp. Numéro 88. Dimanche 2 juin 1861. 2 pp. Numéro 89. Dimanche 9 juin 1861. 2 pp. Numéro 90. Dimanche 16 juin 1861. 2 pp. Numéro 91. Dimanche 23 juin 1861. 2 pp. Numéro 92. Dimanche 30 juin 1861. 2 pp. Numéro 93. Dimanche 7 juillet 1861. 2 pp. Numéro 94. Dimanche 14 juillet 1861. 2 pp. Numéro 95. Dimanche 21 juillet 1861. 2 pp. Numéro 96. Dimanche 28 juillet 1861. 2 pp. Numéro 97. Dimanche 4 août 1861. 2 pp. Numéro 98. Dimanche 11 août 1861. 2 pp. Numéro 99. Dimanche 18 août 1861. 2 pp. Numéro 100. Dimanche 25 août 1861. 2 pp. Numéro 101. Dimanche 1er septembre 1861. 2 pp. Numéro 102. Dimanche 8 septembre 1861. 2 pp. Numéro 103. Dimanche 15 septembre 1861. 2 pp. Numéro 104. Dimanche 22 septembre 1861. 2 pp. Numéro 105. Dimanche 29 septembre 1861. 2 pp. Numéro 106. Dimanche 6 octobre 1861. 2 pp. Numéro 107. Dimanche 13 octobre 1861. 2 pp. Numéro 108. Dimanche 20 octobre 1861. 4 pp. Numéro 109. Dimanche 27 octobre 1861. 2 pp. Numéro 110. Dimanche 3 novembre 1861. 2 pp. Numéro 111. Dimanche 10 novembre 1861. 2 pp. Numéro 112. Dimanche 17 novembre 1861. 2 pp. Numéro 113. Dimanche 24 novembre 1861. 2 pp. Numéro 114. Dimanche 1er décembre 1861. 2 pp. Numéro 115. Dimanche 8 décembre 1861. 2 pp. Numéro 116. Dimanche 15 décembre 1861. 2 pp. Numéro 117. Dimanche 22 décembre 1861. 2 pp. Numéro 118. Dimanche 29 décembre 1861. 2 pp.

[OCEAN INDIEN].

[Inventaire d’une habitation]. Manuscrit.

[fin XVIIIe ou début XIXe]. In-4 (24,3 x 18,4 cm) de 6 pp. ; en feuilles.

Liste détaillée des biens d’une habitation cotonnière, divisée en trois lots. Pour chaque lot, le descriptif indique la superficie totale (en arpents), les cultures (maïs, coton), les bâtiments (maison, magasins), les installations (moulins à coton et à maïs, poulaillers, pigeonniers), le matériel (pioches, haches, serpes, couteaux, presses, pirogues), le cheptel (volailles, canes, truies) et les esclaves, avec leurs noms et leurs qualifications (commandeur, charpentier, équarisseur, moulineur, scieur, et «pioche», c’est-à-dire affecté au travail de la terre). L’origine des esclaves est également indiquée: Malabar, Mozambique, Malgache. Extrait: «1er lot de 265 arpents environ contenant ce qui suit: 110 arpents en mahys & cotton [maïs et coton], le reste en bois debout. - 14 pioches, 6 haches, 2 serpes, 8 couteaux pour couper les cottons. - 1 pirogue de 18 pieds environ. - 1 maison de 36 pieds de long sur 16 de large couverte en bardeaux [en bois]. - 1 magasin couvert en paille de 55 pieds de long sur 18 de large. - 1 magasin contenant une presse montée et ferrée. - Huit moulins à cotton avec 4 cylindres en fer […]. - Noirs: Sipaye, Malabard, commandeur. - Rosalie, femme de Sipaye, Malabarde. - Edouard, charpentier, Mozambique. - Couromba, Malabard & commandeur. - Sans Souci, scieur, Mozambique. - Lahemar, écarisseur, Mozambique. - Pierre, pioche, négrillon, Mozambique. - Jérôme, pioche, Mozambique…». Dans le premier lot, 60 esclaves sont ainsi mentionnés. Le deuxième lot comprend 357 arpents, dont 100 en coton, 50 en maïs et 8 en patates, et compte 61 esclaves; quant au troisième, il possède 213 arpents, dont 30 en coton, et contient 58 esclaves. Cette division en lots pourrait s’expliquer par un partage, une succession ou le départ du colon, les esclaves ayant été répartis en nombre à peu près égal dans chacun des trois lots. Compte tenu de l’origine géographique de ces derniers, on peut supposer que l’habitation en question était située dans l’océan Indien: il pourrait s’agir de l’île Bourbon (actuellement La Réunion), de l’île de France (île Maurice) ou de l’archipel des Seychelles; ces deux dernières colonies passèrent respectivement sous contrôle britannique en 1810 et 1811. Concernant les Seychelles, les communications s’effectuaient principalement par pirogues et le coton en était la principale culture jusque vers 1820. L’encre a pâli mais le document reste lisible; quelques taches d’encre sur certaines pages. Sur les populations d’esclaves dans l’océan Indien, cf. JAUZE (Albert), Malgaches et Africains à Bourbon: La Réunion à l’époque de l’esclavage, in «Hommes & Migrations», 2008, n° 1275, pp. 150-157, et EYMERET (Joël), Population et vie quotidienne aux Seychelles sous le Premier Empire, in «Revue française d’histoire d’outre-mer», 1984, n° 262-263, pp. 5-29.

OLIVEIRA MARTINS (Joaquim Pedro).

Les explorations des Portugais antérieures à la découverte de l'Amérique.

Paris, Ernest Leroux, 1893. In-8 de (2) ff., viij-(1)-(1 bl.)-33 pp. , toile bordeaux, pièce de titre noire, couvertures conservées (reliure moderne).

Texte d'une conférence faite à Madrid en 1891, traduite et commentée par Alexandre Boutroue. Il est illustré d'une carte dépliante. Limité aux explorations avant 1492, l'auteur évoque la découverte des îles de l'Atlantique (Madère et les Açores), puis le début du contournement de l'Afrique par Christophe Colomb et Bartolomeo Diaz. Bon exemplaire. Envoi autographe signé du traducteur Alexandre Boutroue.

PAGE (P. F.) — BRULLEY (Augustin-Jean).

Défi aux factieux. Adresse à la Convention Nationale.

Paris, Laurens, 1794. In-8 de 16 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).

Brochure datée du 1er octobre 1794 et signée par "les commissaires de Saint-Domingue, députés à la Convention Nationale" Page, Brulley et Legrand. Les signataires, qui furent incarcérés à la prison du Luxembourg, demandaient qu'eux et les autres députés "disséminés dans diverses prisons", soient traduits devant le Tribunal Révolutionnaire "avec Polverel, Sonthonax, Dufay, Mils, Garnot Bellay, Poisson, Raimond et Leborgne. "Là, nous serons tous entendus contradictoirement; là seront produit les pièces, les actes, les témoins, les preuves. On écoutera, on lira, on saisira la vérité. Les coupables seront enfin connus." Bon exemplaire. Max Bissainthe, 7233. — Inconnu de Sabin.

PAYNE (James Bertrand).

L'Angleterre, la Russie et la Perse, esquisse historique, politique, et prophétique, formant le résumé de trois lettres adressées au "Globe" (journal quotidien de Londres).

Londres, imprimé pour circulation privée, 1872. In-4 de (4) ff., 35 pp.; percaline verte à la bradel, dos muet, titre et auteur en lettres dorées sur le premier plat, tranches rouges (reliure de l'époque).

Edition originale dédiée au Schah de Perse. Texte en anglais en regard. Essai tiré à petit nombre d'une analyse de la diplomatie anglaise vis à vis de la Perse d'une part, et des relations entre la Russie et la Perse d'autre part. L'auteur cherche à montrer qu'une alliance avec la Perse serait bénéfique pour le commerce et permettrait de tenir la Russie à bonne distance des possessions britanniques en Inde, soupçonnant cette dernière de les convoiter. Bel exemplaire. Envoi autographe signé de l'auteur à Amédée de Roubin "officier d'instruction de l'académie". Signature autographe sur la page de garde : Ch. de Foucauld. Il pourrait s'agir du célèbre explorateur et géographe français. Wilson, 168.

PERRÉE-DUHAMEL (Pierre-Nicolas).

Discours sur le rétablissement de la compagnie d'Afrique.

Paris, Imprimerie Nationale, An 10 [1802]. In-8 de 10 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).

Discours prononcé devant le Tribunat le 30 avril 1802 dans lequel son auteur se prononce pour le rétablissement d'une Compagnie d'Afrique, sur le modèle de celle qui fut supprimée en 1791. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond.

PLANAT (Jules).

Histoire de la régénération de l'Égypte.

Genève et Paris, J. Barbezat, 1830. In-8 de (2) ff., iv-374 pp.; demi-maroquin havane, dos à nerfs orné de caissons à froid, tranches mouchetées (reliure légèrement postérieure).

Première édition, publiée à titre posthume. Elle est illustrée de 4 planches lithographiées dépliantes (frontispice montrant le nouvel uniforme des troupes égyptiennes, 2 plans dont celui de La Mecque et une carte de l'Arabie dressée par l'auteur). L'auteut fit parti des quelques officiers français qui accompagnèrent en Égypte le général Boyer chargé, à la demande de Méhémet-Ali, de réformer l'armée. Il séjourna cinq années au Caire (de 1824 à 1829) en qualité de chef d'état-major au service du pacha d'Égypte. Son ouvrage est rédigé sous forme de lettres addressées au député Alexandre de Laborde, membre du comité philhellène. Elles dressent un tableau de la nouvelle armée égyptienne, des conditions de sa formation, et traitent également des campagnes contre les Wahebis et de la guerre d'indépendence de la Grèce (à laquelle il n'a pas participé mais dont il donne le point de vue égyptien). Bel exemplaire. Légères rousseurs. Blackmer, 1320. — Hage Chahine, 3760. — Ibrahim-Hilmy, II, 122.

PORTUGAL — JOSE Ier.

Estatutos Da Junta Do Commercio Ordenados por El Rey Nosso Senhor no seu Real Decreto de 30 de Setembro de 1755.

Lisboa, Miguel Rodrigues, 1756. In-4 de (1) f., 37 pp. ; broché, couverture de papier marbré moderne.

A l'initiative du marquis de Pombal, le roi José Ier remplaça la confrérie de l'Espírito Santo da Pedreira de Lisbonne, sorte d’association de négociants, coupable d’avoir fait des représentations contre la Compagnie de Grão-Pará et Maranhão, par une sorte de chambre de commerce, Junta do commercio. La présente brochure détaille les statuts de cet organisme, dans lesquels est mentionné le commerce dans les colonies portugaises de l'Inde et du Brésil. Les produits mentionnés sont le sucre, le tabac, le poivre, le cacao et d'autres épices. Bon exemplaire. Petites galeries de vers marginales.

PORTUGAL — JOSE Ier.

[Loi sur l'affranchissement des fils d'esclaves].

Lisboa, Regia Officina Typografica, 1773. In-4 de 4 pp., broché.

En 1761, une première charte déterminait que tout esclave arrivé dans le royaume du Portugal et des Algarves venant d'Afrique, Amérique ou Asie, seraient automatiquement libres. En 1773, cette seconde charte stipulait que tout enfant né d'une esclave, serait automatiquement libre, quel que soit le statut de ses ancêtres. Cette proclamation officielle, comme les précédentes, furent initiées par le marquis de Pombal, l'homme fort du Portugal durant vingt ans, non pas pour des raisons humanitaires, étrangères à sa nature, mais parce que les esclaves constituaient une main-d'œuvre nécessaire au Brésil. Dans le même temps, il stimula le commerce d'esclaves noirs vers cette colonie, et deux compagnies furent fondées, avec le soutien et la participation directe du marquis de Pombal, la Compagnie de Grão-Pará et Maranhão, et la Compagnie générale de Pernambuco et Paraíba, dont l'activité principale était précisément le trafic d'esclaves, principalement des Africains, vers les terres brésiliennes. Ce n'est qu'en 1856 que cette dernière charte sera appliquée au Brésil, entraînant la chute de l'Empereur Dom Pedro II. Bon exemplaire.

POUJOULAT (Jean-Joseph-François).

La France et la Russie à Constantinople. La question des Lieux Saints.

Paris, Amyot, 1853. In-8 de (2) ff., 160 pp.; broché, couverture jaune imprimée, ni rogné ni coupé.

Première édition. La question des Lieux Saints (situés principalement à Jérusalem), éclata en 1850 lorsque Napoléon III réclama l'application d'anciens traités qui en confiait la gestion à la France. Car, depuis 1808, la Russie avait fait admettre ses droit à la protection des dits lieux sans que la France (très occupée par ailleurs) ne réagisse. La querelle entre la Russie et la France fut l'une des causes de la guerre de Crimée qui éclata à la fin de 1853. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Quelques piqûres. Hage Chahine, 3833. — Rôhricht, 367.

PROUVE (Victor).

Ce que nous devons à nos colonies.

Paris-Nancy, Imprimerie Berger-Levrault, 1918. Lithographie originale (env. 65 x 45 cm).

Affiche de propagande sur la Première Guerre Mondiale, lithographiée par Victor Prouvé. Représentant un cavalier spahi, cette affiche rend hommage aux colonies françaises pour leur action durant la guerre : "Nous savons tous maintenant ce que nous devons aux milliers de volontaires indigènes qui ont combattu pour la France". Très bon état de conservation.

RALLIER (Louis-Antoine Esprit).

Suite des observations sur Saint-Domingue.

Paris, Baudouin, 1797. In-8 de 40 pp. ; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun (reliure moderne).

L'auteur était membre du Conseil des Anciens, l'une des deux chambres, avec le conseil des Cinq-Cents, du Directoire; alors que le Conseil des Cinq-Cents proposait les lois, celui des Anciens les votait. Après avoir comparé la situation des propriétés et des cultivateurs en France et à Saint-Domingue, Rallier étudia la situation des "cultivateurs nouvellement affranchis" et de leurs relations avec les propriétaires et les autorités, puis proposa une série d'articles préparatoires à une nouvelle législation. Bon exemplaire. Petite galerie de ver dans la marge, rares taches brunes. Max Bissainthe, 7571. — Monglond, IV, 74. — Sabin, 67605.

RIVIÈRE (B.).

Notes et observations sur les colonies françaises des Antilles, et particulièrement sur Cayenne, avec la comparaison de ses produits à ceux des autres colonies.

Bordeaux, Pierre Beaume, mai 1825. In-8 de (2) ff., ij-30 pp.; cartonnage de papier marbé à la bradel, pièce de titre rouge (reliure moderne).

Première édition. Présentation des avantages de la colonie de Guyane qui réunie "toutes les conditions qui doivent un jour la rendre la plus importantes de nos colonies (page 20). Exemplaire du directeur des douanes de Bordeaux Mr Charles des Moulins. Ce dernier fut également par la suite botaniste et malocologiste, et président de la Société linnéenne de Bordeaux. Quelques corrections autographes de l'auteur avec sa signature. Inconnu de Sabin.

ROCHET d'HERICOURT (Charles-Xavier).

Voyage sur la côte orientale de la mer Rouge, dans le pays d’Adel et le royaume de Choa.

Paris, Arthus Bertrand, 1841. In-8 de (2) ff., xxiij-(1)-439 pp; demi-veau brun, dos lisse orné, pièce de titre de veau noir, tranches marbrées (reliure de l’époque).

Première édition, peu commune, illustrée de 12 planches lithographiées (portrait, vues, objets et outils), et d'une grande carte dépliante. Négociant et aventurier, Rochet d’Héricourt fut le premier à ouvrir la route du Choa, itinéraire le plus court entre le golfe d’Aden et l’Éthiopie centrale. Parti du Caire en février 1839, il gagna Moka en cabotant et en recueillant de précieuses informations sur le commerce et la navigation en Mer Rouge. Arrivé à Tadjoura, il décida de pénétrer en Éthiopie par le Choa plutôt que par la route habituelle de Massaouah, puis se rendit au pays des Adel et la ville d'Ankober, où il fut accueilli par le roi. Il y séjourna presque une année avant de revenir en France en 1840. Il fut reçu au Ministère de la Guerre, des Affaires Étrangères et du Commerce où il recommanda l'installation de comptoirs français dans cette région. Excellent observateur, il s’intéressa surtout aux hommes, à leurs mœurs, leurs institutions, leurs religions, ainsi qu’aux problèmes politiques et économiques. On trouve, pages 371 à 432, un recueil de mots arabes, amharas et gallas employés usuellement dans la conversation. Bon exemplaire comportant un envoi autographe signé de l'auteur à "monsieur Eyries, membre de l'Institut". Rédacteur, traducteur de récits de voyages, et géographe, Jean-Baptiste Eyriès fonda, en 1807, avec Conrad Malte-Brun, les Annales des Voyages. Il fut membre fondateur de la Société de Géographie de Paris en 1821, président de la commission centrale de cette société savante en 1826, et fut élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1839. Cachet armorié à sec de la famille Journu sur une page de garde. La famille Journu est une famille subsistante de la noblesse française. Elle compte parmi ses membres de nombreux négociants et armateurs bordelais. Originaire de Villefranche-sur-Saône, elle s'installa dans la ville de Lyon, puis dans celle de Bordeaux au début du XVIIIesiècle. Elle se lança alors dans le négoce et dans l'armement de navires vers les Indes et les Antilles, et obtint rapidement une place distinguée dans la bourgeoisie bordelaise. Quelques rousseurs. Gay, 115. — Numa Broc, Afrique, 289.

ROUME (Philippe-Rose).

Pétition adressée à l'Assemblée Nationale, par Philippe-Rose Roume, commissaire-ordonnateur de l'île de Tabago, et soldat dans la garde nationale de Paris; chargé par le ministre de la marine de répondre aux réclamation des hypothècaires Anglais.

S.l., 1791. In-8 de 10-(1) pp.; cartonnage de papier marbré fauve, pièce de titre marron (reliure moderne).

Durant la Guerre d'Indépendance des états-Unis, les Français prirent l'île de Tobago, et il fut convenu, par le traité de cession, que les lois françaises s'appliqueraient mais que les engagements antérieurs seraient soumis aux lois anglaises qui étaient alors en vigueur. De ce fait, un tribunal spécial fut créé. Mais il y eut de nombreuses contestations sur les dettes des colons contractées envers des créanciers anglais, lesquels portèrent un mémoire devant l'Assemblée Nationale. L'auteur, commissaire-général et ordonnateur de Tobago fut chargé de rédiger une réponse à ces réclamations, et dans cette pétition, il demande à l'assemblée de l'examiner avec impartialité. Inconnu de Monglond. — Roquincourt, 2871. — Sabin, 73470.

ROUSSIN (Albin Reine).

Lettre autographe signée à François Arago.

Paris, 11 février 1843. In-8 (20,3 x 13,2 cm) de 1 p. sur une feuille double.

Belle lettre du célèbre marin à son collègue de l’Académie des sciences. « Vous savez que je suis ministre de la Marine ; il n’a pas fallu moins que les instances du Roi, mes devoirs envers le corps dont je fais partie, mon amour pour mon pays, pour forcer l’éloignement que je ressentais à accepter cet honneur […]. Cette circonstance fatale ne me fera-t-elle perdre quelque chose de votre bienveillance pour moi ? J’en serais désespéré, au point que je ne le crois pas : j’espère que vous continuerez de m’ouvrir une petite porte dans ce trésor inépuisable de science que vous prodiguez si généreusement à tous ceux qui veulent y puiser… ». En post-scriptum, il ajoute : « Faites-moi connaître vos idées sur la Marine ; je ne vous promets pas d’y déférer toujours, car il y a peut-être bien des obstacles, mais je vous promets de les prendre toujours en sérieuse considération ». Né à Dijon en 1781, Albin Reine Roussin entra dans la Marine en 1793. Créé baron en 1820, il réalisa des travaux hydrographiques le long des côtes africaines et d’Amérique du Sud qui le firent élire à l’Académie des sciences en 1830. Il fut ministre de la Marine en 1834, 1840 et 1843. Elevé à la dignité d’amiral, il publia ses Mémoires en 1848 et mourut à Paris en 1854. Astronome, physicien et homme politique, François Arago naquit à Estagel (Pyrénées-Orientales) en 1786. Ancien élève de l’Ecole polytechnique, il acheva avec Biot la mesure de l’arc du méridien terrestre. Elu à l’Académie des sciences, il devint directeur de l’Observatoire où il donna des cours d’astronomie. Ministre de la Marine en 1848, il mourut à Paris en 1853. Taillemite, Dictionnaire des marins français, 2002, pp. 469-470 (Roussin).

RUSSIE.

Vues de Saint-Pétersbourg.

Vers 1860. Aquarelles originales (environ 30 x 10 cm), encadrées.

Ensemble de 2 vues panoramiques de Saint-Pétersbourg maginfiuement aquarellées. On trouve ainsi représenté divers monuments célèbres de la ville tels que la cathédrale Saint-Isaac, la Fontaine de l'Amirauté, le Monument à Nicolas Ier, ou encore le Palais Belosselski-Belozerski. Bel état de conservation.

[SAINT-DOMINGUE].

[Lettre sur l’habitation Chaussée].

[Nantes], [vers 1825]. 2 pp. petit in-4 (20 x 15,7 cm) ; sur une feuille double, ratures et corrections.

La difficile succession d’une habitation de Saint-Domingue. Brouillon d’une lettre écrite par l’un des héritiers de l’habitation Chaussée, à Saint-Domingue, au moment du versement des indemnités accordées aux anciens colons : « Nous avons cédé un peu bénévolement nos droits à la moitié des 12784,77 que nous laisse l’obligation de 1791 : mais enfin nous acceptâmes la proposition des héritiers Gerbier de nous en tenir au tiers en grand de l’indemnité, et bien certainement ma femme et moi eussions signé l’acte que vous nous avez soumis s’il nous eût accordé ce tiers. Les héritiers Gerbier élèvent de nouvelles prétentions au lieu de se considérer comme liés par notre acceptation… ». En conséquence, il renonce à accepter le tiers de la somme, et demande à nouveau la moitié de l’indemnité accordée. Il évoque ensuite une autre difficulté : « Il paraîtrait que les héritiers Gerbier n’ont pas été indemnisés sur Valière des Nègres y transportés de l’habitation Chaussée ? Il paraîtrait aussi que M. Chaussée depuis son acquisition fit valoir son habitation avec le tiers seulement des Nègres nécessaires à sa culture ? Est-ce possible ? … ». Une autre branche de la famille, les héritiers Lafaucherie, a aussi des droits sur la succession ; comme elle comprend des enfants mineurs en faveur desquels il pourrait se désister, il demande à son correspondant de lui fournir des renseignements sur leur position juridique. De plus, il existe une créance sur l’habitation qu’un autre héritier voudrait récupérer en partie : « Que veut dire cette réclamation si rigoureuse de M. Fairmaire pour le 1/10e des 60000 # des colonies ou 40000 f argent de France. C’était bien le moment d’être exigeant quand nous venions d’abandonner nos prétentions à la de l’indemnité ? Et puis les héritiers Gerbier peuvent-ils croire que nous devions toujours ces 60000 # ? Les héritiers Gerbier doivent être indemnisés en raison des droits […] et non en raison de la créance qu’ils avaient d’abord contre M. Chaussée ». Il pourrait s’agir de Nicolas Olivier Chaussée, né à Nantes en 1762, décédé avant 1798, propriétaire d’une caféterie à Saint-Domingue et qui émigra par la suite à Goshenhoppen, en Pennsylvanie (Etats-Unis). Sa sœur, Françoise Claudine Chaussée, née à Nantes en 1761 et morte à Paris en 1814, avait épousé en secondes noces Aimé Jean-Baptiste Gerbier de Vologé (sources : sites domingino.de et gw.geneanet.org). Cote d’inventaire ajoutée au début, probablement lors du dépôt des dossiers relatifs aux demandes d’indemnisation des anciens colons de Saint-Domingue. Intéressant document.

[SAINT-DOMINGUE].

Pièce manuscrite signée [au comte de Peynier].

Neiba partie espagnole de Saint-Domingue, 26 mai 1790. 3 pp. in-4 (23,6 x 18 cm) sur une feuille double.

Les troubles de Saint-Domingue au début de la Révolution. Il s’agit d’une pétition signée par des colons établis dans la partie française de Saint-Domingue, et qui ont dû fuir dans la partie espagnole à la suite de menaces exercées contre eux : « Dans la nuit du 27 du mois dernier, il étoit venu une troupe d’hommes chez Buisson Demare pour l’assassiner. Trois jours après cette époque nous avons été fort surpris de voir venir la troupe dans le quartier, nous nous sommes esquivés dans les bois d’où nous voyions brûler nos habitations sans savoir pour quelle cause. Nous étions dans la dernière surprise quand nous nous sommes vus poursuivi & entendre dire qu’il falloit tuer hommes femmes & enfans. Pour lors nous avons pris la fuite en Espagne laissant tous nos biens & effets à la merci des soldats […] ; étant si près de l’Espagne, nous aurions eu le temps d’y faire passer nos animaux & nos effets qu’on nous a pris […]. Ce qui nous faisoit voir plus clairement que ces messieurs désiroient notre perte & cherchoient tous les moyens à nous détruire, c’est qu’ils ont été à trois lieues dans les mornes incendier des habitations appartenant à nos parents qui ne savoient rien à tout ce qui se passoit… ». Désirant la paix et la tranquillité dans la colonie, ils demandent au gouverneur Peynier d’y rétablir l’ordre. Cette pétition comporte 11 signatures : F. Poisson, J. Poisson, Renaud Desruisseaux, Poisson Paris, J.L. Beaugé, Renaud Ferrier, Renaud, Pierre Poisson, J.F. Poisson, J. François Baugé, L. Salvy. Provenance : Archives personnelles de Louis-Antoine de Thomassin, comte de Peynier.

[SAINT-DOMINGUE].

[Pièce signée concernant l’habitation Sacquenville].

Le Cap, 4 mars 1769. Manuscrit in-folio (37,2 x 22,8 cm) de (12) pp.; broché, rubans de soie verte, sceau de cire rouge en dernière page.

Le redressement d’une erreur dans les comptes d’une habitation. Propriétaires d’une habitation sucrière située sur la paroisse de l’Acul, à environ 10 km au sud-ouest du Cap-Français (actuellement Cap-Haïtien), les héritiers Sacquenville, qui résidaient en France, avaient chargé la maison Auger, Andrieux et Cie, négociants au Cap, de la régie et de l’administration de leur exploitation agricole. Ces derniers ont géré eux-mêmes l’habitation, avant d’en confier la gestion à un négociant nommé Duplessis. Lorsque le temps de la régie fut expiré, les régisseurs durent rendre des comptes. On s’aperçut alors d’une erreur: «Par le compte rendu par le Sieur Duplessis il se trouva un article à la date du quatorze janvier mil sept cent soixante par lequel il étoit dit qu’il avoit payé au Sieur Boissou raffineur sur ladite habitation une somme de dix mil huit cens vingt cinq livres cinq sols huit deniers pour solde de ses appointements à compter du premier janvier mil sept cens cinquante sept jusques au quatorze janvier mil sept cens soixante…». Apparemment, Duplessis aurait payé en trop au Sieur Boissou une somme de 9 228 livres 7 sols et 4 deniers. Les héritiers Sacquenville se retournèrent contre Auger, Andrieux et Cie, qui eux-mêmes menèrent une action contre Duplessis. Après un examen plus approfondi, on constata que l’erreur ne venait pas des appointements du raffineur, mais d’une somme de 8445 livres 13 sols qui correspondait à des dépenses effectuées par Boissou pour l’exploitation, et qu’on lui avait remboursées en les ajoutant par erreur à ses appointements. Or, cette somme fut enregistrée deux fois dans les comptes de l’habitation: «Il a été pleinement reconnu que le Sieur Duplessis qui avoit reçu du Sieur Boissou toutes les quittances au soutien du compte au détail […], avoit porté ces mêmes quittances au détail et article par article par ordre de date dans le compte par lui rendu aux héritiers Sacquenville […]. Cette somme il l’avoit portée deux fois dans la dépense de son compte…». Duplessis étant décédé depuis cette date, c’est le Sieur Aubert, son exécuteur testamentaire, qui devra rembourser les héritiers Sacquenville en hypothéquant les biens de Duplessis. Cet acte, ici en copie authentique, est signé par Grimperel et Pertuis, notaires du roi au Cap-Français, et contresigné par Esteve, sénéchal, juge civil et criminel au siège royal du Cap. En dernière page se trouve le sceau aux armes de France de la juridiction royale du Cap. Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, t. I, Philadelphie, 1797, p. 637 (sucrerie Sacquenville).

[SAINT-DOMINGUE].

Succession de Jean-Baptiste Robineau. Ensemble de 3 pièces, dont une signée Hirel.

Le Cap et s.l., 1732-[1733]. 3 manuscrits in-folio de (2), (4) et (2) pp.; en feuilles, réunis par une épingle.

La difficile succession d’un planteur de Saint-Domingue. Propriétaire de deux habitations situées dans les environs du Cap-Français (actuel Cap-Haïtien), Jean-Baptiste Robineau disparut en octobre 1730 lors d’une traversée pour se rendre en France. Il laissait un frère, deux sœurs, un demi-frère et quatre demi-sœurs. D’après son testament, il nommait légataire universel son frère Vincent Marie, mais certains membres de la famille contestèrent le partage des biens et prirent des consultations juridiques afin d’obtenir une répartition plus équitable pour chaque héritier. Chaque document contient, dans la colonne de droite, les questions à poser au juriste, et, dans celle de gauche, les réponses obtenues. Le premier manuscrit évoque d’abord Antoine Robineau, décédé quelques années auparavant, ancien procureur général du Conseil supérieur du Cap, un «magistrat-colon» de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, père de Jean-Baptiste et Vincent Marie. Suivent trois articles dont le premier indique que les revenus de «tous les biens et esclaves» d’octobre 1730 au 20 mai 1733, date du partage, appartiennent aux héritiers et non au légataire. Les deux suivants concernent les mineurs de la succession, puis les bâtiments et travaux faits sur les biens propres, qui appartiennent aussi aux héritiers. Le second document contient les réponses de Hirel, assesseur à la sénéchaussée du Cap, sur les aspects techniques de la succession de Jean-Baptiste Robineau: les proportions reçues par les héritiers dans le cas des biens propres (provenant directement d’Antoine Robineau), les augmentations et améliorations apportées à l’habitation, les dettes et la question des esclaves: [Demande]: «Les Nègres échus au défunt par le partage général suivent-ils le sort des [biens] propres comme immeuble adhérents, ou appartiennent-ils totalement au légataire universel en vertu de la disposition du testament comme meubles ordinaires?». - [Réponse]: «Les Nègres qui sont échus au testateur par le partage de 1729 de la succession de son père n’ont point changé de nature, de meubles qu’ils étoient, ils ne sont point devenus immeubles, et on doit les regarder comme des effets mobiliers dans la succession du testateur, tout ainsy qu’ils l’ont été dans la succession du père, d’où il s’ensuit qu’ils tombent dans le legs universel, et quoy qu’ils se soient trouvés attachés à la culture de l’habitation ou plutôt de l’héritage propre échu au testateur, ils n’en sont pas moins pour cela meubles…» (p. 3). Quant au troisième document, il contient les réponses d’Auriol, notaire au Cap-Français. Les questions posées sont les mêmes que précédemment, mais les réponses sont plus brèves et moins détaillées. Référence: Marcel Chatillon, Gabriel Debien, Xavier du Boisrouvray et Gilles de Maupeou, Les papiers Robineau, in Papiers privés sur l’histoire des Antilles, Revue française d’histoire d’outre-mer, n° 216, 1972, pp. 438-442 (ne mentionne pas les présents manuscrits). Mouillures et déchirures avec perte de quelques mots dans le premier document.

[SAINT-DOMINGUE].

Succession de Jean-Baptiste Robineau. Lettres de rescision.

Le Cap, Paris, 1735-[1749]. Manuscrit in-folio (33,3 x 21,4 cm) de (7) pp. ; broché, rubans de soie bleue.

La succession d’un colon de Saint-Domingue. Disparu en octobre 1730 lors d’une traversée pour se rendre en France, Jean-Baptiste Robineau était propriétaire de deux habitations situées au nord de la partie française de Saint-Domingue (Haïti) : l’une au quartier Morin, près du Cap-Français (Cap-Haïtien), et l’autre au quartier de Fort-Dauphin (Fort-Liberté), près de la frontière avec la partie espagnole. Il avait laissé un testament qui instituait son frère Vincent Marie légataire universel. Un partage eut lieu le 20 mai 1733, mais celui-ci fut contesté par la famille car le legs incluait des biens qui avaient appartenu à Antoine Robineau, ancien procureur général au Conseil supérieur du Cap, père de Jean-Baptiste et Vincent Marie, et qui auraient dû passer dans la succession. De plus, le partage ne prenait pas en compte les revenus des habitations entre 1730 et 1733, et se basait sur des estimations sous-évaluées pour ces dernières. Le présent document contient une copie des « lettres de rescision », ou de demande d’annulation du partage de 1733 : « On a par ce partage adjugé aud. S. Robineau le fond de terre de l’habitation du quartier Morin sur le pied d’une estimation faite en 1726, comme si les terrains en 1733 ne valoient pas plus qu’en 1726, ce qui n’est pas raisonnable d’autant que lad. habitation étoit en 1733 dans un état parfait, bien plantée en grand-cannes et en vivres […] ; de plus on ne parle point de moulin, sucrerie, purgerie, cases et autres bâtimens qui étoient sur l’habitation. On a aussi adjugé aud. S. Robineau légataire, le fond de terre et l’habitation du Fort Dauphin lieudit la petite Artibonite, moyennant aussy l’estimation de 1726 […]. Cette estimation est injuste et trop à l’avantage du S. Robineau… » (pp. 3-4). En conséquence : « Les lettres de rescision contre le partage sont fondées 1° En ce que le légataire universel a retenu pour luy les revenus de tous les biens et esclaves depuis le mois d’octobre 1730 jusqu’au 20 may 1733 jour du partage. 2° En ce qu’on a admis à partage deux légataires qui n’ont dû avoir que leur legs. 3° En ce qu’on a adjugé au légataire universel les bastimens et travaux faits sur les fonds, qui doivent être de même nature que les propres » (p. 6). D’après le dernier paragraphe, l’affaire n’était pas encore réglée en 1749. Référence : Marcel Chatillon, Gabriel Debien, Xavier du Boisrouvray et Gilles de Maupeou, Les papiers Robineau, in Papiers privés sur l’histoire des Antilles, Revue française d’histoire d’outre-mer, n° 216, 1972, pp. 438-442 (ne mentionne pas le présent manuscrit). Document bien conservé. Quelques annotations au crayon dans les marges.

[SAINT-DOMINGUE].

Transaction entre les intéressés aux Maisons de Saint-Domingue et de la Martinique, d’une part, et le Sr J. André Cropp, d’autre part.

Nantes, 23 octobre 1755. Manuscrit in-folio (38,5 x 25 cm) de (3) pp. ; en feuilles.

Le cautionnement d’une société établie à Saint-Domingue. Jean André Cropp dirigeait une société, probablement une maison de commerce ou une habitation, située à Léogane, dans l’ouest de la partie française de Saint-Domingue. Endettée, cette maison ne pouvait pas négocier avec ses créanciers pour étaler ses remboursements parce qu’elle n’était pas couverte par un cautionnement. La présente transaction (ici en copie), conclue entre Cropp et les actionnaires, a pour objectif de nommer une personne qui se portera garante de cette société. « Nous soussignés intéressés aux Maisons et Sociétés établies à l’Amérique, l’une à Léogane sous la direction du Sr J. André Cropp, l’autre à la Martinique sous la direction du Sieur Louis François Hellin, sommes convenus de ce qui suit, à savoir que sur ce qui nous a été représenté par le Sr Cropp, que les propositions d’arrangement qu’il avoit faites en diverses fois à la généralité de ses créanciers, ont été sans effet, principalement à cause qu’il ne pouvoit leur fournir caution de leur exécution… ». L’existence d’un procès à Rennes sur la validité ou l’invalidité des sociétés de l’Amérique, empêchait également de trouver une caution. Finalement, le choix se porte sur Martin Linoeno, négociant à Nantes, beau-frère de Cropp, aux conditions suivantes : « Nous susdits intéressés, d’une part, et Jean André Cropp de l’autre […] avons accepté et acceptons la présente transaction et dès à présent ses offres de nous céder et abandonner, comme il nous cède et abandonne l’intérêt de quarante mille livres à lui comptant dans la société de St Domingue, et de celuy de cent vingt mille livres dans celle de la Martinique ; et en conséquence nous autorisons le Sr Martin Linoeno à se porter caution envers les créanciers dudit Sr Cropp… ». Cropp cède ainsi ses parts : « Moy Jean André Cropp adhérant aux conventions accordées cy dessus par Messieurs les Intéressés aux Maisons de l’Amérique, et aux conditions à moy imposées, m’engage à faire l’éligement des fonds de la maison que j’ay gérée avec tous les soins et l’exactitude dont je seray capable, moyennant ma provision de deux pour cent, approuver autant qu’il sera en mon pouvoir la prompte rentrée des fonds ; à ne faire aucune opération sans l’avis de la personne qui me sera donnée pour conseil… ». La transaction est approuvée par Linoeno, « tant comme acceptant le cautionnement porté en la transaction cy dessus, que comme intéressé pour cinquante mille livres aux dites Maisons de l’Amérique ». Quelques légères rousseurs.

[SAINT-DOMINGUE] — BOYE (Jacques).

Etat des services et campagnes du citoyen Etienne Félix Hénin, chef d’escadron. Pièce manuscrite signée (en copie).

Au quartier-général du Cap, 29 brumaire an 12 (21 novembre 1803). 1 p. in-folio (47,8 x 37,2 cm), annotations au verso, traces de plis.

Brevet d’adjudant commandant d’un officier de l’armée de Saint-Domingue. « Le général en chef, capitaine général de la colonie de Saint-Domingue, voulant récompenser la conduite distinguée et la bravoure, que le Cit. E. Félix Hénin chef d’escadron adjoint à l’état-major général de l’armée de St Domingue a montrées en diverses occasions et notamment dans l’affaire qui a eu lieu le 26 brumaire dernier (18 novembre 1803), devant le Cap, le nomme adjudant commandant. Il jouira à compter du 26 brumaire an 12, des honneurs et émolumens attachés à ce grade… ». Ce brevet contient deux tableaux : le premier, intitulé « Détails des services » indique ses différents grades, principalement à l’armée d’Italie et à l’armée de Saint-Domingue ; le second, nommé « Campagnes, actions, blessures » précise qu’il fut blessé à la bataille d’Arcole et qu’il eut un cheval tué sous lui lors de la bataille du Cap le 26 brumaire an 12. Né à Baloy (Yonne) en 1755, Etienne Félix d’Hénin de Cuvillers entra dans l’armée en 1779 comme cadet gentilhomme au régiment de Languedoc-Dragons. A partir de 1788, il effectua une carrière diplomatique en tant que chargé d’affaires, d’abord à Venise, puis à Constantinople. En 1796, il réintégra l’armée et servit à l’état-major général de l’armée d’Italie. Passé à l’armée de Saint-Domingue en 1802, il devint chef d’état-major de la division du Nord et commandant du Cap. Le 1er décembre 1803, il fut fait prisonnier par les Anglais. Rentré en France, il devint baron de l’Empire en 1810 puis maréchal de camp en 1819. Auteur d’ouvrages sur la vie politique, le clergé et le magnétisme, il mourut à Paris en 1841. Général de la Révolution et de l’Empire, Jacques Boyé (Montauban, 1766 - Saint-Pétersbourg, 1838) servit à Saint-Domingue à partir de 1793. Il mena plusieurs campagnes contre les rebelles, les Espagnols et les Anglais qui le firent prisonnier en 1804. Libéré en 1811, il participa, l’année suivante, à la campagne de Russie. Fait prisonnier à bataille de la Bérézina, il fut libéré en 1814. Ayant pris la nationalité russe, il changea son nom en Yakov Petrovitch Boyko et devint conseiller d’Etat auprès du tsar. Il ne doit pas être confondu avec le général Jean-Pierre Boyer (1776-1850), homme d’Etat haïtien. On joint : LOUIS XVIII. Lettres de chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis en faveur d’Etienne Félix, baron d’Hénin de Cuvillers. Pièce signée, contresignée par le maréchal Soult, duc de Dalmatie. Paris, 14 novembre 1814, 1 p. in-4 oblong sur parchemin, sceau de cire rouge conservé dans une boîte en fer

[SAINT-DOMINGUE] — CHAMPION de CICE (Jérôme Marie).

Copie de la lettre adressée à M. La Borie député suppléant de St Domingue à l’Assemblée nationale.

Paris, 24 mars 1790. 1 p. in-folio (31,6 x 20,4 cm) sur une feuille double ; cachet de cire rouge.

Réponse du garde des Sceaux à un mémoire sur Saint-Domingue. « La sanction du Roi est accordée, et nous n’attendrons plus que l’instruction que l’Assemblée a promise. Le tout sera publié dans toutes les parties de la colonie par une proclamation du Roi, et sera accompagné d’une lettre de Sa Majesté, adressée à tous les colons de St Domingue […]. Quant au rétablissement du Tribunal du Cap, le Roi est disposé à déférer au désir de la colonie, et n’attendra que l’expression du vœu de l’Assemblée coloniale… ». Archevêque de Bordeaux et représentant du clergé aux Etats généraux, Jérôme Marie Champion de Cicé (Rennes, 1735 - Aix-en-Provence, 1810) fut l’un des premiers députés à se rallier au Tiers Etat. Garde des Sceaux à partir du 4 août 1789, il refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé et quitta ses fonctions le 21 novembre 1790. Propriétaire et président de la Chambre d’agriculture du Cap, Pierre Joseph Laborie (1744-1800) fut député suppléant de Saint-Domingue à l’Assemblée nationale. A la fin de 1789, il avait publié un opuscule intitulé : Réflexions sommaires adressées à la France et à la colonie de Saint-Domingue (Paris, Imprimerie de Chardon, in-8 de 43 pp.), dans lequel il invoque des raisons économiques pour justifier le maintien de l’esclavage. Cette copie, établie au Cap, est certifiée conforme à l’original. Bon état de conservation.

SAINT-DOMINGUE. — JONQUIERES (F. de). — AUGE.

Documents relatifs aux demandes d'indemnisation.

Paris, 1825-1826. 2 pp. in-4 imprimées, et 1 p. in-4 imprimée.

Ensemble de deux imprimés : - Instruction à suivre par les Anciens Propriétaires et Colons de Saint-Domingue, pour faire liquider l'indemnité qui leur est allouée en vertu de la loi du 30 avril 1826. [Paris, 1826]. Note d'instructions destinée aux anciens propriétaires qui dresse la liste complète des documents à fournir, notamment les renseignements sur les propriétés : localisation, superficie, cultures, abornements, distance de l'embarcadère, moyens d'exploitation, nombre d'esclaves, animaux, bâtiments et usines, nature des denrées récoltées en 1789 ou dans l'année la plus rapprochée. Le cabinet Jonquières et Augé prendra une commission de 4 % au-dessous de 4000 fr. d'indemnité, 3 % de 4001 à 10000 fr. et 2 % au-dessus de 10000 fr. - Avis aux anciens colons de Saint-Domingue.[Paris, 1826]. Imprimé contenant, en 14 points, la liste des renseignements à fournir pour constituer le dossier d'indemnisation : localisation, nom de l'habitation, superficie, cultures, matériel, animaux, revenu annuel, valeur présumée de l'habitation, etc. Dans la marge, on a ajouté à la main : "7° Le nombre de nègres qui existaient dans l'habitation. 8° La nature des moulins". Etabli d'abord au 12 rue de Ménars, le cabinet Jonquières et Augé fut transféré au 65 rue Neuve des Petits-Champs à Paris. En 1825, un traité fut signé entre le roi Charles X et le président de la République haïtienne, selon lequel Haïti consentait une indemnité de 150 millions en faveur des colons dépossédés, en échange de la reconnaissance de la République haïtienne par la France. Une commission d'indemnisation fut nommée, et examina, entre 1826 et 1833, plus de 27000 demandes de propriétaires de Saint-Domingue et de leurs ayants droits, retenant finalement 12000 dossiers. Bon état de conservation.

[SAINT-DOMINGUE] — SIMOND, HANKEY & fils.

Lettre signée à M. Mérot fils aîné, à Jersey.

Londres, 25 novembre 1796. 3 pp. in-4 (22,8 x 18,2 cm) sur une feuille double, en français.

Le remplacement du gérant de l’habitation Mérot à Saint-Domingue. Originaire de Nantes, la famille Mérot possédait une habitation-sucrerie au Boucassin, dans la paroisse de l’Arcahaye, au nord de Port-au-Prince. Au moment de la Révolution, une partie de la famille émigra en Angleterre et continua à suivre les affaires de Saint-Domingue par l’intermédiaire de la maison Simond, Hankey et fils, de Londres, auteur de la présente lettre. Il est d’abord question du courrier reçu et envoyé, d’un crédit non encore utilisé, d’un « paquet » en provenance de Saint-Domingue et qui n’est pas arrivé, du départ du général britannique Simcoe, des renforts attendus (3 000 hommes) et de la guerre que l’Espagne veut déclarer au Portugal. Viennent ensuite les nouvelles de l’habitation : « [On] vient de recevoir à l’instant lettre […] annonçant que […] Mr Guy de Mareil gérant votre habitation est décédé dans la nuit du 28 au 29 août dernier avant que la fièvre dont il étoit attaqué lui ait laissé le tems de consommer ses dispositions en faveur de Mr Goyon des Murlières. [Cependant] après un mûr entretien avec notre ami commun [celui-ci] pense que Mr de La Tullaye major des vaisseaux & à son défaut Mr de La Tullaye lieutenant des vaisseaux frère du susdit, méritent votre confiance entière, ils avoient celle de leur famille ainsi que de Mr Drouet général des finances, qui habitoit souvent la Ville-au-Blanc, mais dont l’habitation à Léogane est au pouvoir des brigands ; ils sont à la tête de l’artillerie à St Domingue, jouissent de la réputation & du crédit le plus distingué, sont vos concitoyens nantais & sûrement capables de tenir une place de confiance dont dépend le bonheur de votre famille respectable… ». Une procuration va être envoyée à Mérot qui devra la remplir et la retourner à Simond, Hankey et fils ; il devra aussi donner des instructions précisant que son nouveau gérant aura pour correspondant la maison E.J. Guieu Bion & Cie, négociants à Port-au-Prince. Le destinataire de la lettre est probablement Jean Mérot (1754-1843), qui confia la gestion de ses biens à Saint-Domingue à la famille de La Tullaye. Il était le frère de François Mérot du Barré (1761-1843), dont l’un des fils, Edouard, naquit à Londres en 1796. Rentré en France en 1802, François devint alors entreposeur des tabacs et poudres à Nantes (source : Archives départementales de Loire-Atlantique). La maison Simond, Hankey et fils (ou Simond, Hankey et Cie) était une banque nouvellement créée qui accordait de nombreux crédits aux réfugiés des Antilles. Cf. Chevalier (G.A.), Debien (G.), Dermigny (L.) et al., Les Papiers privés de l’Amérique française (suite et fin), in « Revue d’histoire de l’Amérique française », 1953, 7 (2), p. 279.

[SAINT-DOMINGUE] — VAUSSELIN & BARRAULT DE NARÇAY (notaires).

Pièce signée.

Port-au-Prince, 12 septembre 1787. Manuscrit petit in-folio (31 x 20 cm) de (5) pp., broché.

La vente d’une esclave et l’affranchissement de sa fille. En 1766, le sieur Letellier vendit à Me Oger des Bignons, notaire à Port-au-Prince, une esclave nommée Ursule, âgée d’environ 22 ans, pour la somme de 2 400 livres. Or, celle-ci avait une fille nommée Luce, âgée à l’époque d’environ 7 ans, et qui aurait dû faire partie de la transaction, les jeunes enfants ne pouvant être séparés de leur mère. Mais Letellier voulait garder Luce afin de lui donner sa liberté. Deux actes sous seing privé furent alors établis : le premier signé Letellier et Oger des Bignons, le second signé seulement par Letellier. En 1787, Luce s’adressa à Mes Vausselin et Barrault de Narçay pour faire enregistrer ces deux pièces : « Par devant les notaires du Roi au Port-au-Prince […] est comparue la nommée Luce Mulâtresse, demeurant en cette ville, paroisse de Notre-Dame de l’Assomption, laquelle a par ces présentes apporté et remis à Me Barrault de Narçay, l’un des notaires soussignés […] deux écrits sous signatures privées. Le premier […] sur lequel il apert que ledit Sieur Letellier a vendu et livré audit Me Oger des Bignons, une négresse nommée Ursule, âgée d’environ vingt-deux ans, pour le prix et somme de deux mille quatre cent livres […]. Le deuxième et dernier […] par lequel il apert que ledit Sieur Letellier donne la liberté à la nommée Luce, Mulâtresse, fille de ladite Ursule… » (pp. 1-2). Suit la retranscription des deux actes de 1766. Oger des Bignons semble avoir exercé sa charge jusqu’en 1786, Vausselin de 1782 à 1794 et Barrault de Narçay de 1784 à 1793 (source : Bolloc’h & Ménier, Dépôt des papiers publics des colonies : Saint-Domingue, notariat, in « Revue d’histoire des colonies », 1951, n° 135, p. 339). Intéressant document, bien conservé.

[SAINTE-LUCIE] — BELLIN (Jacques-Nicolas).

Carte de l'isle de Sainte Lucie.

1763. En 8 sections montées sur toile et pliées, formant une carte de 59,2 x 90,2 Cm ; titre manuscrit à l'encre au dos.

Belle et grande carte de Sainte-Lucie, île des Antilles située entre la Martinique et Saint-Vincent. Elle est ornée d'un beau cartouche de titre décoré des armoiries royales, et d'une rose des vents indiquant le nord, placé à gauche de la carte. L'île est divisée en deux parties : Basse Terre à l'ouest, et Cabesterre à l'est. Trois symboles désignent les endroits où les gros vaisseaux et les petits bâtiments de 40 à 50 tonneaux peuvent mouiller, ainsi que les terrains défrichés où l'on a planté anciennement du manioc et du mahy. La partie haute de la carte est occupée par trois plans : plan du port du Carénage, au nord-ouest de l'île, renommé Castries en 1785, et aujourd'hui capitale de Sainte-Lucie ; plan du cul de sac des Roseaux, à l'ouest ; et un plan des mouillages du Grand Islet et du Choc, au nord-ouest de l'île. À l'intérieur de l'île, très peu détaillé, on peut voir le volcan de la Soufrière. La carte a été dressée par Jacques-Nicolas Bellin. Ingénieur hydrographe français, IL entra en 1721 au Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine, créé en 1720 par le Régent. C’est grâce à lui que le Dépôt de la Marine, constitué à partir des archives de la Marine, devint l’une des plus belles collections d’Europe. Il publia de nombreux ouvrages et atlas tels que la Description géographique de la Guyane en 1763 ou le Neptune François en 1773. Très bon exemplaire. Deux petites taches dans le coin inférieur droit. Tooley, MCC n°81, Printed maps of St. Kitts, St. Lucia and St. Vincent, p. 11.

SAINT-HILAIRE.

Rapport sur l'administration de la justice aux colonies.

Paris, Imprimerie Royale, 1836. In-8 de 27 pp. ; cartonnage de papier gris, titre au dos (reliure moderne).

Pour la première fois, et sur le même modèle que cela se pratiquait pour la métropole, le conseiller d'état Saint-Hilaire, directeur des colonies, dresse un tableau de l'administration de la justice dans les colonies. L'auteur du rapport déplore un manque de données qui ne lui permettent pas de poursuivre très loin son analyse, mais il constate tout de même que, avec des effectifs moindres, les justices coloniales règlent un nombre d'affaire comparable à celui de la plupart des département français. Bel exemplaire.

SAINT-MAURIS (Charles Emmanuel, chevalier de).

Pièce signée.

Paris, 7 mars 1782. 1 p. in-12 oblong (16,7 x 20,1 cm) ; cachet de cire armorié.

Certificat en faveur d’un officier ayant servi à la Martinique. «Nous […] certifions à tous qu’il appartiendra que M. Laurent chevalier d’Epernay, officier au corps royal de l’artillerie, a débarqué à la Martinique dans cette qualité avec un détachement dudit régiment auquel il était attaché dans l’année 1767, lorsque nous étions commandant général en ladite île; et que pendant les deux années que nous avons commandé dans cette qualité, nous n’avons que des éloges à donner au zèle, à l’intelligence et à l’activité que cet officier a toujours montré pour le service du Roy…». Issu de l’une des plus anciennes familles de la noblesse de Franche-Comté et colonel d’un régiment portant son nom, le chevalier de Saint-Mauris fut commandant en second de la Martinique, avant de devenir, en 1767, gouverneur par intérim après le départ du comte d’Ennery, gouverneur général. Rentré en France, il devint par la suite gouverneur de Péronne et maréchal de camp; c’est à ce titre qu’il signa le présent document. Référence: Saint-Mauris (Charles Emmanuel Polycarpe), Généalogie historique de la maison de Saint-Mauris, Vesoul, Imprimerie de C.-F. Bobillier, 1830, p. 254.

SANTO-DOMINGO (capitaine).

Exposé de la conduite de M. Santo-Domingo, commandant le vaisseau le Léopard, en station à Saint-Domingue.

Paris, Imprimerie de Quillau, 1791. In-8 de 16 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin bordeaux au dos avec le titre en long (reliure moderne).

Récit en forme de justification du capitaine en second du Léopard, en mouillage à Port-au-Prince en juillet 1790. Nommé capitaine par l'équipage (car son titulaire était à terre et refusait de remonter à bord), et il embarqua, après une escale à Saint-Marc, les membres de l'Assemblée Générale (nouveau nom de l'Assemblée Coloniale) et les mena en France. [Joint, du même:] - Conduite de M. de Santo-Domingo, lue par lui-même à l'Assemblée Nationale, le 7 octobre 1790. Paris, Didot fils aîné, 1790. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbé à la bradel, pièce de titre de maroquin citron au dos avec le titre en long (reliure moderne). Bons exemplaires. Correction manuscrite de l'époque page 5 du premier texte. Max Bissainthe, 5714, 7916, 7917. — Sabin, 76875 & 76874.

SANTO DOMINGO (Joseph-Hippolyte, comte de).

Perdre ou sauver les colonies, voilà la question.

Paris, Auguste Mié, 1831. In-8 broché de 36 pp.; cartonnage de papier chagriné marron, pièce de titre noire (reliure moderne).

Avec la révolution de 1830 et l'arrivée sur le trône de France du roi Louis-Philippe, le statut des colonies changea. La Charte de 1830 déclarait que les colonies seraient régies par des loix (article 64) et non plus par des ordonnances. Dans cette brochure, l'auteur demande que la Charte soit appliquée et que des loix soient votées. Il s'oppose également aux demandes des colons tel que priver les esclaves affranchis de droits politiques, ou nommer eux-mêmes les magistrats. Il dénonce les conditions faites aux esclaves et la cruauté des colons: "les esclaves sont aux yeux du colon une espèce de bétail à deux pieds" (page 28). Bon exemplaire. Inconnu de Sabin et de Ryckebusch.

SAYVE (Félix, comte de).

Étude sur la révolution des États-Unis.

Paris, E. Dentu, 1863. In-8 de 47 pp.; cartonnage de papier chagriné bordeaux, dos lisse, pièce de titre noire (reliure moderne).

Rare tiré à part d'articles publiés dans l'Écho de la Presse, du 9 au 15 décembre 1862. On y trouve l'analyse de la première année de la guerre de Sécession, aussi sévère pour un camp que pour l'autre, ainsi qu'une attaque des institutions américaines. Bon exemplaire. Quelques rousseurs. Sabin, 77423.

[SENEGAL] — AMICI (Domenico).

[Vue animée d’un comptoir français, probablement Saint Louis au Sénégal].

1872. Aquarelle originale datée et signée (26,4 x 36,9 cm) sur papier fort.

Cette aquarelle, signée et datée «D. Amici 1872» dans la partie inférieure, représente, au premier plan, un petit bassin délimité par une digue, d’où émergent de nombreux rochers. Deux personnages, dont l’un agenouillé sur la jetée et l’autre maniant une longue perche, vaquent à leurs occupations. Au second plan se trouvent trois constructions, montées sur pilotis: disposées parallèlement aux quais, elles semblent correspondre aux magasins et à la direction du comptoir. Un grand mât surmonté du drapeau français domine cet ensemble. Devant ces bâtiments, l’artiste a représenté des personnes vêtues à l’européenne, discutant entre elles ou se déplaçant, parmi lesquelles plusieurs jeunes femmes munies d’une ombrelle. Une petite embarcation, de couleur verte, est amarrée à proximité. Puis on aperçoit, à l’arrière-plan, une partie des quais où circulent des piétons ainsi qu’une calèche. Deux palmiers y ont été représentés. On remarque aussi deux bâtiments, l’un donnant sur le quai et l’autre construit en hauteur, avec un escalier ou une rampe permettant d’y accéder. Une large rangée d’arbres termine l’arrière-plan. Né en 1808 à Rome, Domenico Amici réalisa de nombreuses gravures et eaux-fortes représentant, pour la plupart, des vues d’architecture et des paysages pris dans cette ville. Il est notamment l’auteur d’un album intitulé «Principali vedute di Roma» (1832-1835, 42 pl.) et d’un autre portant comme titre: «Nuova raccolta delle vedute antiche e moderne di Roma e suoi contorni (1835-1847, 50 pl.). Parmi ses œuvres aquarellées, on peut citer «Assemblée devant une villa romaine, 1861» et «Le Forum, 1873». Sa signature est toujours composée de grandes lettres penchées tantôt vers la gauche, tantôt vers la droite, selon la disposition des éléments du dessin. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, I, p. 270. – Site internet artnet.fr (indique par erreur 1871 comme date de décès).

[SENEGAL] — BRIAULT (Maurice).

Le fleuve devant la Pointe aux Chameaux. Aquarelle datée et signée dans l’angle inférieur gauche, montée sur papier fort, sous marie-louise.

[Saint-Louis], 1919. In-4 oblong (20 x 34,6 cm hors montage ; 27,4 x 42,4 avec montage) ; titre inscrit au crayon sous la marie-louise.

Belle aquarelle montrant plusieurs cabanes de pêcheurs le long du fleuve Sénégal. On y voit trois grandes cabanes disposées près du rivage, avec de nombreux poteaux plantés à proximité. Le toit de ces constructions est de forme pyramidale. Aucun personnage n’est visible sur le dessin ; le reste du paysage est constitué de dunes ou de rochers. La Pointe aux Chameaux se trouve sur une île du fleuve Sénégal, à Saint-Louis, près de l’embouchure du fleuve. Cette ville, fondée par des colons français au XVIIe siècle, fut la capitale du Sénégal de 1872 à 1957 ; elle joua un rôle économique et culturel prépondérant dans l’ensemble de l’Afrique occidentale. Missionnaire, ethnologue, peintre et aquarelliste, Maurice Louis Briault naquit à Percy (Manche) en 1874. En 1892, il entra dans la Congrégation des Pères du Saint-Esprit et fut ordonné prêtre deux ans plus tard. Il exerça son apostolat au Gabon, où il séjourna à trois reprises entre 1898 et 1912, puis au Cameroun et au Sénégal entre 1916 et 1919. A son retour, il prit la direction des Annales spiritaines et continua de voyager en Afrique et aux Antilles. Il mourut à Paris en 1953. Auteur de plusieurs ouvrages tels que Sous le zéro équatorial (1926) et Sur les pistes de l’A.E.F. (1945), qui lui firent obtenir le prix Montyon de l’Académie française en 1928 et 1946, le Père Briault réalisa de nombreux dessins lors de ses voyages : « Nul, peut-être, n’a saisi et rendu comme lui la grave beauté de la nature équatoriale, la lumière de ses ciels orageux, les eaux noires des grands fleuves, les verts profonds de la forêt vierge, les herbes roussies des savanes, la terre rouge où s’alignent les villages, les lointains bleus qu’a lavés la dernière tornade. Devant ces tableaux, le plus souvent de dimensions modestes, mais qui témoignent d’une sincérité profonde et d’une puissance d’évocation étonnante, aucun ‘africain’ ne saurait demeurer insensible » (Joseph Bouchaud, Bulletin de la province de France, n° 66, janvier 1954, p. 193 et suivantes). Sur le montage, envoi autographe signé de l’auteur : « Au Docteur Coffin, pour son ruban. Hommage de l’auteur et client, MB. Mai 1921 ». Il s’agit de Louis Georges Ernest Coffin, né à Paris en 1860, docteur en médecine établi au 16, rue Soufflot depuis 1890, chevalier de la Légion d’honneur en 1921. Son père, Pierre Emile Coffin, était aussi docteur en médecine et avait caché chez lui, pendant la Commune, des prêtres de l’église Saint-Etienne-du-Mont menacés d’être fusillés (source : site gw.geneanet.org). Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, édit. 1999, t. II, p. 802.

[SENEGAL] — DRANER (Jules Renard, dit).

[Colon à l'éventail].

Vers 1870. Aquarelle originale et rehaut de blanc sur papier (29 x 20,5 cm), signée en bas à droite.

Très jolie aquarelle représentant un colon se pavanant au Sénégal, dessinée par le caricaturiste belge Draner. En arrière-plan se trouve un batiment arborant le drapeau français, ainsi qu'un couple d'africains dont l'homme porte une ombrelle. En 1814, le Sénégal fut donné à la France par le Traité de Paris, et se vit, par la suite, accorder le monopole du commerce. De 1854 à 1865, Louis Faidherbe fut nommé gouverneur de la colonie, et créa le port de Dakar. Bon état de conservation.

[SENEGAL] — LAUVERGNE (Barthélémy).

Ile-de-Gorée.

[Paris], [1833-1839]. Gravure originale (26,6 x 36,7 cm).

Belle vue de l'île de Gorée, dessinée par Barthélémy Lauvergne et gravée à l'aquatinte par Sigismond Himely. Située dans la baie de Dakar au Sénégal, l'île de Gorée fut entre le XVe et le XIXe siècle l'un des plus grands centres de commerce d'esclaves vers les Amériques. La vue est issue du Voyage autour du monde par les mers de l'Inde et de Chine, exécuté sur la corvette de l'État la Favorite pendant les années 1830, 1831 et 1832. Parti de Toulon à bord de la corvette la Favorite, Laplace longea les côtes d'Afrique, fit escale à Pondichéry, Madras, aux îles Philippines, en Australie, en Tasmanie, en Nouvelle-Zélande avant de traverser l'océan Pacifique. Il revint en France en 1832, en passant par le Chili, le cap Horn et les côtes du Brésil. Bon exemplaire sur Chine monté.. Cachet froid de l'éditeur figurant la Favorite. Galerie de ver dans la marge supérieure.

SESTINI (Domenico).

Voyage dans la Grèce asiatique, à la péninsule de Cyzique, à Brusse et à Nicée; avec des détails sur l'histoire naturelle de ces contrées.

Paris, Leroy, 1789. In-8 de (2) ff., viij-252 pp.; cartonnage de papier marbré, pièce de titre, tranches rouges (reliure moderne).

Première édition française, traduite de l'italien par Jean-Claude Pingeron. Domenico Sestini était un archéologue et numismate italien, célèbre voyageur du Proche et du Moyen-Orient. Au cours de ses nombreux voyages, il visita la Sicile, l'Asie Mineure (où il apprit le turc), la Syrie, la Mésopotamie (Bagdad, Bassorah), la mer Égée, puis les Balkans, et la Hongrie. Durant son séjour à Constantinople, il s'occupa de l'éducation des enfants du comte Ludolfi, ambassadeur du roi de naples. Le présent ouvrage, rédigé sous formes de lettres, contient des observations sur les environs de Constantinople, la description de plusieurs villes qu'il visita, des détails sur les antiquités de la péninsule de Cysique et sur les ruines des villes de Brusse et de Nicée, ainsi que sur les productions du pays et son histoire naturelle. Bon exemplaire. Atabey, 1125. — Blackmer, 1529. — Boucher de La Richarderie, II, 139. — Weber, II, 587.

SHIDARI-KIKI (Georges Ferdinand Bigot, dit).

Annam et Tonkin (types en charge).

Épinal, Pellerin & Cie, [vers 1906]. Lithographie originale coloriée (40 x 29 cm).

Curieuse représentation caricaturale de divers types locaux et coloniaux d'Annam et du Tonkin durant le protectorat français, réalisée par Georges Ferdinand Bigot. Après avoir étudié à l'école des beaux-arts de Paris, et s'être perfectionné dans la gravure à l'eau-forte auprès de Félix Buhot, Bigot s'embarqua pour le Japon en 1882. Il y apprit la langue, suivit des cours de peinture traditionnelle, et donna des cours de dessin et d'aquarelle à l'école militaire. En même temps, il publia des recueils de gravures et donna des illustrations pour les journaux japonais. Parfaitement assimilé à la vie japonaise, ses gravures, célèbres au Japon, sont un très bon témoignage des mœurs du Japon à l'ère Meiji. De retour en france en 1899, il illustra à nouveau, notamment à l'imagerie d’Épinal et au Petit Parisien. Bon état de conservation. Papier un peu bruni.

SOBRY (Jean-François).

De la colonisation. Chapitre 25° ou 35° d'un Traité intitulé: La politique du Bon Sens.

Paris, P. Dufart, 1819. In-8 de 23 pp.; cartonnage de papier marbré cuivre, pièce de titre marron (reliure moderne).

Seule édition de ce rare petit opuscule. Commissaire de police à Paris, l'auteur s'élève contre la pratique française d'envoyer les condamnés en rélégation dans les colonies: "les gouvernements […] n'ont point le droit de composer des peuples de malfaiteurs. Ils n'ont point le droit d'envoyer des ramas de gens pareils hors de chez eux. Ils doivent supporter, contenir, séquestrer leurs méchans, et ne sont point admissibles à s'en décharger sur le reste du monde. Ce mode de colonisation est une infraction si évidente au droit des gens …" (page 10). Bon exemplaire. Piqûres. Inconnu des principales bibliographies.

SOLOGOUB (Leonid Romanovitch).

Murailles de Constantinople.

1919. Aquarelle originale sur carton signée en bas à gauche (46 x 34 cm).

Belle aquarelle originale représentant une vue des vestiges des murailles de Constantinople. Léonid Romanovitch Sologoub (1884-1956), intègra, en 1910, l'union des architectes artistes, et participa à Moscou et Saint Petersbourg aux expositions du monde de l 'art dont il devint membre en 1918. En 1919, il partit en Chine puis visita Ceylan, l'Inde et le Japon, pour arriver enfin à Constantinople à la fin de l'année. Bon état de conservation.

STEPHANOPOLI (Nicolo) — STEPHANOPOLI (Dimo).

Voyage en Grèce, pendant les années V et VI, (1797 et 1798). D'après deux missions, dont l'une du gouvernement français et l'autre du général Buonaparte.

Paris, Guilleminet, an VIII. 2 tomes en un volume in-8 de xvj-303 pp. — (2) ff., 319 pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre rouge, tranches jaunes mouchetées (reliure moderne).

Première édition, en second tirage, rédigé par Antoine Sérieys, et illustrée de 8 planches gravées dont 2 dépliantes d'après les dessins des auteurs. Demetrio Stefanopoli, botaniste, et son neveu Nicolo, tous deux descendants du dernier empereur de Trébizonde, furent chargés par Bonaparte (qu'ils avaient rencontré en Italie) d'une mission vers leur ancienne patrie la Grèce. Ils devaient prendre contact avec le peuple grec qui vivait sous l'occupation des Turques et faire les intermédiaires entre le Bey du Magne et le gouvernement français. Bon exemplaire. Atabey, 1175. — Blackmer, 1606. — Weber, II, 642.

TARBÉ (Charles).

Discours sur l'état actuel de la colonie de Saint-Domingue.

Paris, Imprimerie Nationale, prairial an V [1797]. In-8 de 18 pp.; cartonnage de papier marbré, pièce de titre de maroquin rouge (reliure moderne).

Cinq ans après un Rapport sur les troubles de Saint-Domingue, fait à l'Assemblée Nationale, au nom du Comité Colonial, Charles Tarbé, désormais député de l'Yonne au Conseil des Cinq-Cent, prononça un nouveau discours lors de la séance du 30 mai 1797, dans lequel il demandait le rappel des agents du Directoire, Sonthonax et Raimond, et l'annulation de toutes les décisions qu'ils avaient prises. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 8093. — Inconnu de Sabin et de Monglond.

TERRE SAINTE — PETIT (B.).

Souvenir du mont Carmel. Aquarelle datée et signée.

Mont Carmel, 11 novembre 1847. 1 f. in-32 oblong monté sur papier noir (7,4 x 10,4 cm ; 12,6 x 15,3 cm avec montage).

Vue du monastère du mont Carmel. Elle montre le monastère de Notre-Dame-du-Mont-Carmel (ou monastère Stella Maris), situé près de Haïfa (Israël). Au premier plan, on aperçoit quelques personnages, debout ou assis. Le bâtiment principal, surmonté du drapeau français, apparaît au second plan. Entouré d’un mur d’enceinte, il comprend deux étages. On aperçoit aussi le dôme de l’église du monastère, et, à l’arrière-plan, le phare construit à proximité des bâtiments. Son origine remonte à 1185, date à laquelle un groupe d’ermites commença à habiter les grottes du mont Carmel, avant de créer l’Ordre des Frères de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, ou ordre des Carmes. Plusieurs fois détruit, le monastère fut reconstruit de 1827 à 1836 à la suite d’une intervention du roi Charles X. Le phare fut construit en 1864. Sous l’église se trouve la grotte du prophète Elie, qui, selon la tradition, y aurait vécu. Au bas de l’aquarelle, envoi autographe signé : « Souvenir du mont Carmel. B Petit. 1861 ». L’auteur de cette aquarelle pourrait être Antoine Baptiste Petit (Paris, 1800 - Versailles, 1864), peintre d’architectures et professeur de perspective, qui participa au Salon de 1833 à 1850. En 1849, il exposa trois œuvres parmi lesquelles « Mosquée du sultan Hassan, au Caire » et « Bazar indien au Caire ». Bénézit, X, p. 800. - Bellier de La Chavignerie et Auvray, II, p. 248.

THIERRY (Charles, baron de).

Pièce autographe signée.

Vers 1850. Etiquette in-64 oblong (4,8 x 7,8 cm) de 1 p. sur papier fort, montée sur une feuille comportant des annotations.

Neveu de Thierry de Ville-d'Avray, intendant du garde-meuble de la Couronne, le baron de Thierry (1794-1864) commença une carrière diplomatique, puis acheta, en 1821, de vastes terrains situés dans l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande, à proximité de la baie des Iles et de la rivière Hokianga. Il proposa alors la création d'une colonie et prit le titre de "chef souverain de la Nouvelle-Zélande". Arrivé dans l'île en 1837, il ne fut pas reconnu par les chefs Maoris, ni par les autorités britanniques ou françaises. Après l'annexion de la Nouvelle-Zélande par la Grande-Bretagne en 1840, il dut renoncer à ses prétentions. La présente étiquette, authentifiée par un collectionneur d'autographes du XIXe siècle qui la monta sur papier vergé et ajouta une notice biographique ainsi que la description des armoiries de Thierry, contient le texte suivant : "Verre volcanique dont se servaient anciennement les Néozélandais pour tailler la chère [sic] humaine dans leurs festins anthropophages". Elle servait probablement à désigner, dans une collection d'objets récoltés sur place, le verre volcanique dont les bords devaient être particulièrement tranchants. Curieux document. Numa Broc, Dictionnaire illustré des explorateurs, Océanie, pp. 361-362.

[TURQUIE].

Album de photographies.

[vers 1890]. Grand in-folio, maroquin brun, dos à nerfs orné, enadrement doré sur les plats, large bande de maroquin rouge au centre du premier avec l'inscription frappée or "Turquie", dentelle dorée d'encadrement intérieure, tranches dorées (reliure de l'époque).

Ensemble de 23 photographies originales tirées sur papier albuminé (env. 27 x 20 cm), la majorité signées et légendées dans le négatif par l'atelier Sebah & Joaillier. Toutes montées sur carton et réimposées sur les feuilles de l'album. Elles représentent des costumes, des scènes et des vues. Sebah & Joaillier est un studio stambouliote réputé : situé à Péra, le quartier européen de la ville, il résulte de l’association vers 1890 de Jean Pascal Sebah, fils du photographe Pascal Sebah, et de Polycarpe Joaillier. Le studio se forgea une réputation de principal représentant de la photographie orientaliste. Bel ensemble monté dans une luxueuse reliure.

UJFALVY DE MEZÖ-KÖVESD (Charles Eugène).

Le Kalévala, épopée finnoise.

Paris, Ernest Leroux, 1876. In-8 de 40 pp.; toile bordeaux, pièce de titre verte (reliure moderne).

Impression sur 2 colonnes, avec le texte en finnois et la traduction française de Charles Eugène Ujfalvy de Mezô-Kôvesd. Seule la traduction de la première livraison fut publiée. Ethnologue et linguiste, il était spécialiste des langues finnoises et asiatiques. En 1876, il fut chargé par le Ministère de l'Instruction Publique d'une mission scientifique en Russie, en Sibérie et dans le Turkestan. A son retour, il fut nommé professeur d'histoire et de géographie de l'Asie centrale à l'École des langues orientales. Bon exemplaire. Envoi autographe signé de l'auteur à René de Semallé. Géographe, ce dernier fut l'auteur d'articles dans le Bulletin de la Société de géographie entre 1868 et 1883.

VAUBLANC (Vincent-Marie VIENOT de).

Discours sur l'état de Saint-Domingue et sur la conduite des agens du Directoire.

Paris, Imprimerie Nationale, An V [1797]. In-8 de 48 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun en long (reliure moderne).

Discours prononcé devant le Conseil des Cinq-Cents le 29 mai 1797, dans lequel l'auteur, qui naquit et grandit à Saint-Domingue où son père était cantonné, demande le rappel des envoyés du Directoire à Saint-Domingue (Sonthonax, Leblanc, Raymond et Giraud) coupables d'abus de pouvoir. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 8293. — Inconnu de Monglond. — Sabin, 98682.

VERGUET (Léopold).

Histoire de la première mission catholique au vicariat de Mélanésie.

Carcassonne, imprimerie de P. Labau, 1854. In-8 de (1) f., 319-(1) pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre noire, couvertures bleues conservées, non rogné (reliure moderne).

Première édition, illustrée de 24 planches hors texte (dont un portrait, 3 cartes, 12 visages de Polynésiens, 5 vues, 1 fac-similé de lettre, et 2 planches diverses). Prêtre de l'ordre des Maristes, l'auteur fit partie de la première mission catholique en Mélanésie. Partie de France en 1845, la mission fit escale à Sydney puis en Nouvelle-Calédonie avant de s'établir dans les îles Salomon. En 1847, il tomba malade, et regagna la France. Il continua néanmoins à rédiger l'histoire de la mission jusqu'en 1848 et jusqu'à la mort de Monseigneur Jean-Georges Collombs, successeur de Monseigneur Épalle. Bon exemplaire. Couvertures passées. O'Reilly, Nouvelle-Calédonie, 2934.

VERNEUIL.

Réponse des colons de Saint-Domingue, à l'adresse de Polverel et Sontonax.

Paris, Lefortier, 1794. In-8 de 20 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun en long (reliure moderne).

Opuscule, daté du 25 août 1794, et signé de "Verneuil, déporté par Sonthonax". Il sagit de l'un des colons de Saint-Domingue qui fut exilé par Léger-Félicité Sonthonax et Étienne Polverel, commissaires civils pour Saint-Domingue, envoyés par l'Assemblée Législative pour y faire appliquer la loi qui accordait la pleine citoyenneté à tous les libres de couleur. Cette justification fut publiée alors que les commissaires civils avaient été rappellés en France et mis en accusation. Pour leur défense, ils assurèrent que les exilés avaient pour projet "de faire égorger les citoyens les uns par les autres, et livrer nos propriétés aux émigrés de Coblentz". Bon exemplaire. Max Bissainthe, 8319. — Sabin, 99242.

VERNEUIL — CLAUSSON (L. J.) — MILLET (Thomas) — BRULLEY (Augustin-Jean).

Faction anglaise, ses projets. Adresse à la Convention nationale.

Paris, Laurens, 1795/1796. In-8 de 15 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).

Brochure non datée, et signée par Verneuil, L'Archevesque-Thibaut, Thomas Millet, Brulley, Duny, Clausson, Page, et Legrand secrétaire. Les signataires, qui étaient sortis de prison après la loi du 30 septembre 1794, demandent que leurs papiers, qui ne sont plus sous scellés, mais ont été saisis par la commission des colonies, soient enfin examinés. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 8316. — Inconnu de Sabin.

VERNON (William Henry).

Discours à l'Assemblée Nationale, au nom des citoyens unis de l'Amérique.

Paris, Baudouin, 1790. In-8 de 4 pp.; cartonnage de papier marbré fauve, pièce de titre rouge (reliure moderne).

Discours prononcé le 10 juillet 1790, au nom des citoyens des États-Unis se trouvant à Paris (dont les noms sont imprimés à la suite du discours). Très élogieux envers l'Assemblée, ils demandent à ce qu'elle veille bien "accorder l'honneur d'assister à l'auguste cérémonie qui doit assurer pour toujours le bonheur de la France". On trouve à la suite la réponse du président de l'Assemblée, qui accorde avec plaisir l'autorisation demandée de prendre part à la célébration du premier 14 juillet, ou fête de la fédération. Bon exemplaire. Roquincourt, 3236. — Sabin, 99254.

VIDAL (Victorin).

L'Andorre.

Paris, librairie centrale, 1866. In-8 de (2) ff., iv-196-1 pp.; broché, couverture beige imprimée, non coupé ni rogné.

Première édition, peu commune, de cette étude approfondie sur l'histoire, la géographie, la culture et la société de la principauté d'Andorre.. Avocat à Foix, l'auteur visita l'Andorre à plusieurs reprises pour recueillir des informations sur le pays et ses habitants. Il connaît bien le pays et les institutions dont il parle. Dans ce livre, il décrit les montagnes majestueuses de l'Andorre, ses vallées verdoyantes et ses rivières cristallines. Il raconte également l'histoire fascinante de la principauté, depuis sa fondation au VIIIe siècle jusqu'à nos jours. Vidal explora également la culture unique de l'Andorre, y compris sa langue, sa musique et ses traditions. Enfin, il examina les problèmes sociaux et politiques qui affectèrent le pays au fil des ans. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Petites mouillures claires au dos. Dendaletche, 1854.

[VIETNAM].

[Vues de Hanoi et de Saigon].

[vers 1890]. Photographie originales tirées sur papier albuminé et montées sur carton (env. 16 x 22 cm).

Ensemble de 18 photographies originales représentant des vues de Saïgon et de Hanoï, certaines légendées dans le négatif. On trouve notamment représenté : - Pour Hanoi : pagode du Grand Bouddha, intérieur de la pagode du Grand Bouddha, rue Paul Bert, débarcadere des Messageries Fluviales, rue du coton, entrée du temple du Mont de Jade, ou encore lac Hoan Kiem centrée sur la tour de la tortue laquelle est surmontée d'une réplique de la Statue de la Liberté de Bartholdi. - Pour Saigon : quai du commerce, jardin botanique, pagode des Sept Congrégations, tombeau annamite, charrette annamite, ou encore arroyo de Cau-Kho. Certaines photographies sont attribuées à Aurélien Pestel, Pierre Dieulefils, François-Henri Schneider, ou encore Raphaël Moreau, les premiers photographes européens établis à Hanoï. Bon etat de conservation.

VILLARET-JOYEUSE (Thomas).

Discours sur l'importance des colonies & les moyens de les pacifier.

Paris, Imprimerie Nationale, An 5 (1797). In-8 de 11 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun en long (reliure moderne).

Discours prononcé devant le Conseil des Cinq-Cents le 31 mai 1797, par Thomas Villaret-Joyeuse, député du Morbihan et membre de la commission des colonies. Il avait un frère qui possèdait une plantation à l'île Maurice, et était le principal porte-parole des colons esclavagistes au Conseil des Cinq-Cents. Dans son discours, l'auteur demande que Saint-Domingue soit déclarée en état de siège et que le pouvoir y soit remis aux autorités militaires. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 8359. — Inconnu de Monglond. — Sabin, 99561.

VILLE (Ludovic).

Recherches sur les roches, les eaux et les gîtes minéraux des provinces d'Oran et d'Alger.

Paris, Imprimerie Nationale, 1852. In-4 de (2) ff., iv-423 pp.; demi-percaline brune, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin vert, couvertures imprimées conservées (reliure du XXe siècle).

Première édition, illustrée de tableaux et de quelques figures dans le texte; ainsi que de 4 planches gravées dont un plan avec les contours rehaussés. Polytechnicien et ingénieur des Mines, l'auteur fut pendant quatre ans ingénieur des mines dans les provinces d'Oran et d'Alger. C'est lors d'excursions dans ces deux provinces qu'il étudia la géologie. Son ouvrage donne également les ressources en minéraux, eaux potables, et métaux. Bon exemplaire. Quelques piqûres. Brunet, 43156. — Gay, 779. — Playfair, 1682.

VOLTAIRE (François-Marie Arouet de).

Fragments sur l'Inde, et sur le général Lalli.

Lausanne, 1773. In-8 de (2) ff., 162 pp.; veau granité, dos lisse orné, pièce de titre verte, coupes ornées, tranches marbrées (reliure de l'époque).

Édition publiée la même année que l'originale. Le général Thomas-Arthur de Lally-Tollendal, gouverneur général de l'Inde française, fut condamné à mort puis exécuté, en 1766, car rendu responsable de la perte des établissements français en Inde durant la guerre de Sept Ans. Cette exécution produisit une grande indignation en France et en Europe, et Voltaire, alors âgé de 79 ans, publia ce mémoire. Il y dénonce le jugement de haute trahison, et, en parti grâce à son soutien, le fils du général obtiendra une révision du procès, et la cassation du jugement de haute trahison, mais pas la réhabilitation complète de son père. Bel exemplaire. Habiles restaurations. Bengesco, Bibliographie des œuvres de Voltaire, 1828.

[WALLIS ET FUTUNA].

[Tapa du XXe siècle].

Tissu tapa en fibre naturelle peint à la main (41,5 x 139 cm).

Tapa provenant de Wallis et Futuna en Polynésie française. Il est divisé en trois parties, le côté droit représentant l'île de Wallis (ou Uvea), le centre avec un personnage entouré d'arbres fruitiers (mangue, banane, ou encore noix de coco), et le côté gauche représentant les îles de Futuna et d'Alofi. Le mot "tapa" vient de Tahiti et des îles Cook, où le capitaine Cook fut le premier Européen à le collecter et à l'introduire dans le reste du monde. L'arbre le plus couramment utilisé pour produire ce tissu d'écorce est le mûrier à papier ou encore de l'arbre à pain. Des bandes d'écorce sont détachées du tronc, puis superposées et enfin battues pour aplatir et lier les fibres ensemble. Elles sont ensuite peintes à la main. Bon état de conservation.

WEEMS (Mason Locke).

Entrevue de Guillaume Penn et de Charles II (1681).

Paris, imprimerie Claye, Taillefer et Cie, 1840. In-8 de 4 pp.; toile verte, pièce de titre ouge (reliure moderne).

Chapitre extrait et traduit de l'ouvrage de Weems, Life of William Penn, publié en1819. Il s'agit d'un dialogue entre le roi Charles II d'Angleterre et William Penn, concernant des terres en Amérique que ce dernier venait d'acquérir auprès de la couronne, ainsi que du futur accueil des Indiens. William Penn naquît dans une famille anglaise des plus aisées. En 1667, il se convertit aux principes de la Société religieuse des Amis, secte puritaine radicale connue depuis sous le nom de Quakers. Il se rallia progressivement au projet de s'exiler dans les territoires d’Amérique du Nord pour y fonder une colonie où les Amis pourront y vivre selon leurs principes. A la mort de son père, il hérita d’une fortune importante, en particulier d’une créance de 16 000 livres due par la couronne. Il négocia auprès de la Cour son remboursement contre des terres en Amérique du Nord. Le 4 mars 1681, Charles II lui octroya par charte un vaste territoire situé à l'ouest du New Jersey. En 1682, William Penn y fonda la ville de Philadelphie, en y appliquant les préceptes de gouvernement d'une société libérale idéale. La jeune colonie quaker devint rapidement prospère. Même si Charles II lui en avait donné la propriété, William Penn acheta la terre aux Amérindiens afin d’établir avec eux des relations pacifiques. Il signa donc un traité d'amitié avec Tamanend, le chef de la nation Lenape qui vivait dans la vallée du Delaware. Ce traité fut ratifié à Shackamaxon dans les environs de Philadelphie. De 1682 à 1684, il veilla au développement de cette colonie appelée Pennsylvanie qui devint par la suite l'État américain de Pennsylvanie. Bon exemplaire.

ZEILLER (Maartin).

Topographia Galliae, oder Beschreibung und Contrafaitung der vornehmbsten und bekantisten Oerter in dem machtigen und grossen Königreich Franckreich.

Francfort, Gaspard Merian, 1655-1661. 13 parties en 2 volumes in-folio de 36 pp., (4) ff., pp.37-97, (3) ff. - (2) ff., 35 pp., (1) f. - (2) ff., 38 pp., (2) ff. — (2) ff., 25 pp., (1) f. - 24 pp., (1) f. - 26 pp., (2) ff. - 71 pp., (2) ff. - 30 pp., (2) ff., pp.31-47, (1) f. - 28 pp. - 58 pp., (3) ff. - 80 pp., (2) ff. - 39 pp., (1) f. - 37 pp., (1) f. ; vélin ivoire, titre et tomaison frappés or sur les dos, tranches bleues (reliure de l'époque).

Edition originale, en allemand, publiée simultanément avec une édition latine et une hollandaise. Elle est illustrée de 8 titres gravés, d'un frontispice allégorique représentant Clovis et Louis XIV, de 18 cartes à double-page et de 399 figures gravées sur 308 planches. Elles représentent des vues, des fortifications et des plans de villes (notamment de Paris en 1620 et 1654), ainsi que des panoramas dépliants (Paris, Dijon, Tonnerre, La Charité, Nevers, Rouen, et Bordeaux). La Topographie de Zeiller constitue la plus importante somme topographique de la France au XVIIe siècle. Les cartes furent tirées de l’Atlas de Mercator, et les vues, la plupart sur double page, furent pour beaucoup inspirées des planches de Silvestre et de Marot, et gravées à l'eau-forte par Mattheus et Caspar Merian. Bel exemplaire bien conservé dans son vélin de l'époque. Quelques rousseurs et quelques feuillets uniformément brunis. Brunet, V, 1529.

ZUCHI (Andrea) — BALDUINO (Giacomo).

Imagini degl'abiti con cui Va uestita la Nobiltà della Serenis.ma Republica di Venezia.

Venezia, Ragheno, 1702. In-folio, vélin rigide, étiquette de maroquin rouge recollée sur le plat supérieurportant l’inscription «M. de Souzy» (reliure de l’époque).

Rarissime suite de costumes de hauts dignitaires vénitiens avec en arrière-plan des monuments de Venise. Elle est bien complète de son titre et de ses 12 planches gravées. Les planches sont signées du monogramme de Giacomo Balduino suivi du nom du graveur A. Zuchi et de l’adresse de l’éditeur Ludovic Ragheno. Liste des planches: Nobile Veneto in eta Puerile – Doge di Venezia in Abito d’inverno – Kau:er e Procurator di S. Marco con la Ducale – Dama Veneziana – Procurator di S. Marco in abito d’estate – Doge di Venezia in Abito d’estate – Nobile Veneto in Abito di Lutto – La Dogaressa Veneta in Abito d’Inverno – Nobile Veneto prima di metter Veste – Procurator di S. Marco in Abito d’inverno – Nobile Veneto in Abito d’inverno – Nobile Veneto in Abito d’estate. Seuls trois exemplaires ont pu être localisés dans des bibliothèquespubliques : à la British Library, St. Pancras à Londres; à la Gottfried Wilhelm Leibnitz Bibliothek-Niedersächsische Landesbibliothek à Hanovre, et à la Staatliche Museen zu Berlin, Preußischer Kulturbesitz, Kunstbibliothek à Berlin. Petites taches brunes affectant 3 planches (encre) mais très bon état général. Cicogna, Saggio di bibliografia veneziana 1744. [Relié avec :] WOLFF (Jeremias). [Augsburger Kleidertrachten]. Augsbourg, J. Wolff, [vers 1715]. Très rare suite de costumes d’Augsbourg comprenant 24 planches gravées et finement coloriées à l'époque. Publiées par J. Wolff avec légende trilingue allemand-français-italien, elles représentent des femmes et des hommes d’Augsbourg de différentes conditions, à différentes époques de l’année, devant des maisons bourgeoises et des églises. Liste des planches: Le guet – Une Servante qui porte des présents nuptials - Un Ministre de la Confession d’Augsbourg – Un Espoux – Une Espousée à la Bourgeoise – Femme de Condition allant à la Noce – Demoiselle de Qualité allant à la Noce –– Une Sagefemme portant un enfant au Baptesme – Femme de Condition allant à l’Eglise en Esté – Une Demoiselle allant à l’Eglise en hyver – Fille allant à l’Eglise en Esté – Fille d’un Ouvrier allant à l’Eglise en hyver – Une femme Catholique allant à l’Eglise – Dame de qualité Sortant en habit d’Eté - Dame de qualité Sortant en habit d’hyver – Fille de Condition allant à la promenade en Esté - Demoiselle Catholique – Fille d’Augspourg passant par les rües – Femme d’un Ouvrier en habit de düeil allant a un enterrement – Une Servante en habit de düeil – Une Servante Catholique en habit de düeil –Servante à la maison – Une Servante revenant du Marché – Un Huissier du Bourguemaitre. Suite la plus complète jamais identifiée. La bibliographie de Lipperheide ne cite que 19 planches. Les 8 dernières planches portent, en haut à droite, des traces d’emboutissage dans le papier, déchirure sur 12 cm en marge intérieure à la planche «Une servante, qui…», large déchirure consolidée à la planche de la «Servante a la maison», petits trous de ver dans la marge en haut à gauche des planches. Malgré les quelques défauts indiqués, ces deux suites sont d’une insigne rareté. Reliure usagée, frottée et tachée, vélin légèrement rétracté. Lipperheide, Dfd 2 u. 3.