Livres anciens - Livres de voyages - Cartes géographiques anciennes
Réflexions sommaires adressées à la France et à la colonie de S. Domingue.
Paris, Chardon, 1789. In-8 de 43 pp.; cartonnage de papier marbré vert à la Bradel, pièce de titre marron (reliure moderne).
Brochure signée du nom de Laborie, un avocat, procureur au Cap-Français, député suppléant à l'Assemblée Constituante, et président de la chambre d'agriculture du Cap. Elle fut publiée en réponse à un mémoire du 27 octobre 1789 qui refusait d'accorder des assemblées municipales aux colonies. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 6394. — Roquincourt, 1604. — Sabin, 38432.
Réflexions sur l'affranchissement des esclaves dans les colonies françaises.
Paris, Guiraudet et Ch. Jouaust, 1838. In-8 de (1) f., 38 pp. ; cartonnage de papier marbré, pièce de titre marron (reliure moderne).
L'auteur se prononce pour un affranchissement progressif, et propose d'attendre la fin de l'expérience anglaise qui s'était engagé dans ce processus depuis 1833. Bon exemplaire. Premier cahier jauni. Max Bissainthe, 6398. — Ryckebusch, 4544.
Voyage de la rivière des Amazones. Lû à l'assemblée publique de l'Académie des Sciences, le 28 avril 1745. [Suivi de:] Nouveau projet d'une mesure invariable, propre à devenir universelle. Lû à l'assemblée publique de l'Académie des Sciences, le 24 avril 1748.
[Paris], [Imprimerie Royale], 1749. In-4 de 104-viij pp.; veau havane marbré, dos à nerf orné, pièce de titre de maroquin rouge, filets dorés encadrant les plats, tranches rouges (reliure de l'époque).
Rare tiré à part d'une relation publiée dans le tome de 1745 de l'Histoire de l'académie des sciences (pages 391 à 492). Il est illustré de 2 cartes gravées dépliantes : Carte du cours du Maragnon ou la grande rivière des Amazones, et Carte du détroit appellé Pongo de Mansériché dans le Maragnon. Chargé par l'Académie des Sciences de conduire une expédition au Pérou pour y mesurer la longueur d'un arc de méridien près de l'équateur, La Condamine resta 10 ans en Amérique. Pour son voyage de retour, il descendit le cours de l'Amazone du Pérou jusqu'à Belèm au Brésil. C'est le récit de ce retour jusqu'à Paris, de mars 1743 à février 1745 qui fait l'objet de cette publication. Cette relation à également fait l'objet d'une publication particulière, sous le titre de Relation abrégée d'un voyage fait dans l'intérieur de l'Amérique méridionale depuis la côte de la mer du Sud jusqu'aux côtes du Brésil et de la Guyane, en descendant la rivière des Amazones, 1745, avec l'ajout d'une préface mais seulement la première carte. Bon exemplaire. Habiles restaurations. Sabin, 38941.
Souvenirs de voyage. Algérie & Tunisie. Correspondance.
Langres, autographie Vathelet, 1868.Petit in-8 de (1) f., 407 pp.; broché, couverture beige imprimée, non rogné.
Première édition, probablement tirée à petit nombre, car l'autographie ne permettait pas de grands tirages. L'autrice accompagna son mari, Alphonse Lagrange, médecin et botaniste, dans son voyage de collecte de plantes. Son ouvrage reprend les lettres envoyées à sa mère, de janvier à mai 1864, dans lesquelles elle relate son voyage qui la mena à Alger, Blida, Cherchell, Tizi Ouzou, Biskra, Batna, Constantine, et Tunis. Elle y vante le colonialisme français, qui apporte selon elle sécurité et civilisation. De son côté, en 1867, son mari Alphonse Lagrange fit paraître un catalogue autographié intitulé Plantes recueillies par M. et Mme Lagrange, aux environs de Tanger (Maroc), dans un rayon de six à huit lieues. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Envoi autographe signé de l'autrice à son cousin et son épouse. Couverture tachée et écornée, dos cassé avec de petits manques. Playfair, 2894. — Tailliart, 781. — Inconnu de Gay.
Histoire des désastres de Saint-Domingue, précédé d'un tableau du régime et des progrès de cette colonie, depuis sa fondation, jusqu'à l'époque de la révolution française.
Paris, Garnery, an III-1795. In-8 de xij-388 pp. ; demi-basane bleue, dos lisse orné (reliure de la fin du XIX° siècle).
Première édition, illustrée d'une carte gravée dépliante. Ouvrage rare publié anonymement et généralement attribué à Michel-Étienne Descourtilz, médecin et botaniste mais qui, à l'époque de la publication n'était âgé que de 18 ans et ne s'était pas encore rendu sur l'île. Parfois aussi attribué à François de Barbé-Marbois, mais dans cet ouvrage, l’auteur raconte à plusieurs reprises ses expériences dans l’île jusqu’à sa fuite en 1793, tandis que Barbé-Marbois avait dû quitter Saint-Domingue, en 1789. Il a été vraisemblablement écrit par le créole Francois Laplace, colon de Saint-Domingue, propriétaire d'une caféterie, et défenseur de la cause esclavagiste. Quoiqu'il en soit, cet ouvrage est un témoignagne direct de la révolution de Saint-Domingue depuis septembre 1789 jusqu'à la fuite de l'auteur en 1793. Bon exemplaire. Quelques rousseurs. Gwendal Le Goff, La colère de l’esclave dans l’oeil du maître. Mémoire de 2015. — Max Bissainthe, 5453. — Monglond, III, 351. — Sabin 312.
Ensemble de 10 cartes postales anciennes.
S.l., [vers 1920].
On trouve ainsi représenté : - Sation thermale de Helle-Bourg - Paquebot des messageries Maritimes dans le port à Pointe-des-Galets - Le pont de l'Escalier (route de Salazie) - Cases de Noirs, près Saint-Pierre - Panorama de Saint-Denis - Eglise de Salazie - Les courses a Saint-Denis - Station thermale de Cilaos - Habitation de planteurs blancs dans les Hauts - Le piton d'Anchir (Salazie). Très bon état de conservation.
Rapport sur le port des Galets. [Suivi de]: Correspondance et rapports de voyage, principalement à bord du Peï Ho.
1888-1891. Manuscrit in-folio (34,2 x 21 cm) de (93) pp. ; demi-toile noire (reliure de l’époque).
Etude sur le port de la Pointe des Galets à La Réunion. Elle est divisée en trois chapitres. Le premier est consacré à la description du port: situation, entrée, avant-port, canal de communication, port intérieur, ateliers. Le second se rapporte aux relâches des paquebots dans le port: entrée des bâtiments à vapeur, courants, raz-de-marée, cyclones, corps-morts, bouée en grande rade, moyens de déchargement, remorqueurs. Le troisième présente les conclusions de l’auteur: tarifs de l’approvisionnement en charbon, examen du port au point de vue nautique, instructions nautiques, service sanitaire, résumé. A la suite se trouvent 16 copies de lettres et de rapports de voyage concernant le paquebot Peï Ho, de la Compagnie des Messageries Maritimes, entre Marseille et Tamatave (Madagascar), plus la copie d’un rapport de voyage sur le paquebot Yang Tsé, de la même compagnie, entre Marseille et Yokohama (Japon). Destinés pour la plupart au directeur de l’exploitation des Messageries Maritimes à Marseille, ces rapports contiennent un grand nombre d’observations sur les voyages de l’auteur, principalement dans l’océan Indien, entre 1888 et 1891. Extraits: «Depuis l’inauguration du port des Galets, en février 86, jusqu’à aujourd’hui, il y est entré 29 bâtiments à vapeur dont 3 navires de guerre. La plupart des navires de commerce qui y sont entrés appartiennent à la Cie Péninsulaire havraise favorisée par un tarif spécial dont l’existence n’est un secret pour personne […]. Quoique le nombre des navires qui ont fréquenté le port des Galets soit encore relativement restreint, il n’en est pas moins établi que les grands bâtiments peuvent y entrer sans difficulté. Les 24 entrées et sorties accomplies aujourd’hui l’ont été sans incident et les bâtiments qui se sont présentés n’ont jamais eu à attendre un changement de circonstances nautiques ou météorologiques…» (chap. II). «Le temps de notre séjour au port des Galets a été employé à d’importants travaux. La machine motrice, les machines accessoires, ont été démontées et visitées ainsi que les grandes et petites chaudières. On a fait un nettoyage à fond de toutes les cales qui en avaient grand besoin […]. La coque a été repeinte ainsi que la partie accessible des œuvres-vives. Tout le matériel a été visité, aéré et nettoyé. Les ateliers du port et leur outillage ont été mis gracieusement à notre disposition par le chef de l’exploitation […]. J’ai dû recourir au concours des ateliers eux-mêmes pour quelques travaux urgents… » (A bord du Peï Ho, 21 novembre 1888). Lancé le 7 octobre 1870 à La Ciotat, le Peï Ho assura régulièrement la ligne d’Extrême-Orient jusqu’en 1885, date à laquelle il fut transformé (suppression d’une cheminée, remplacement des chaudières) et placé sur la ligne de Madagascar. En 1888, il fut le premier navire à accoster dans le nouveau port de la Pointe des Galets à La Réunion. Par la suite, il participa au transport des troupes du corps expéditionnaire de Madagascar (1895), puis à l’expédition de Chine (1900). Il fut démoli à Marseille en 1902 (source: site internet messageries-maritimes.org). Situé au nord-ouest de La Réunion, le port de la Pointe des Galets comprend actuellement deux sites: le Port Ouest, construit entre 1879 et 1886, et le Port Est, inauguré un siècle plus tard, en 1986. Il est le seul port de France à cumuler les activités de port de commerce, port militaire, gare maritime, port de plaisance et port de pêche. L’auteur pourrait être Jean-Baptiste Louis Marie Trocmé (1840-1916), capitaine au long cours à la Compagnie des Messageries Maritimes. Lors d’une navigation sur le Peï Ho, il subit un important cyclone les 12 et 13 février 1892 près de l’île Maurice. Cf. Journal de Monaco n° 1770, 5 juillet 1892, p. 2. Ce manuscrit ne semble pas avoir été publié. Dos et coins usés, mais bon état intérieur.
[Vue d'une baie].
[vers 1860]. Aquarelle originale sur papier (17 x 26 cm).
Jolie aquarelle représentant une baie probablement sur l'Île de La Réunion. On y voit notamment un trois mâts ayant jeté l'ancre sur la gauche, et, sur la droite deux cases créoles ou paillottes, qui constituèrent l’essentiel de l’habitat populaire réunionnais jusqu’au milieu du vingtième siècle. A l’origine, les «paillotes» furent les premières habitations sur l’île, composée des matériaux du pays (bambou calumet, vacoa, palmes, latanier, vétiver…), puis rapidement les premières vraies cases créoles avec une armature en bois ont vu le jour, construites notamment par les premiers colons de la culture du café et des épices. Bon état de conservation. Coins coupés ou légèrement abîmés.
La Houille blanche à la Réunion. Rapport au sujet de l’utilisation des chutes d’eau de la Colonie au point de vue de l’électrification du C.P.R. et des autres usages possibles de l’énergie électrique.
S.l. [Saint-Denis], janvier-février 1921. Tapuscrit signé, petit in-folio (31 x 21 cm) de (1) f. et 80 pp. dactylographiées (ch. 1-37, 39-76, 78-82, sans manque); demi-toile noire, dos muet, étiquette sur le plat supérieur.
La production d’énergie hydraulique à la Réunion. Ingénieur des Ponts et Chaussées, Etienne Coste fut directeur du Chemin de fer et Port de la Réunion (C.P.R.) de 1920 à 1925. Dans ce mémoire, il propose, à partir d’une étude approfondie des cours d’eau et de la pluviométrie, d’installer des usines hydroélectriques sur les principales rivières de l’île (en particulier sur la rivière des Roches et la rivière Saint-Etienne), puis d’électrifier le chemin de fer ainsi que le port de la Réunion. Ce travail est divisé en 6 chapitres: I. Orographie, géologie, hydrographie et pluviométrie de l’île (pp. 3-29). - II. Rivières susceptibles d’être captées pour la production de l’énergie électrique (pp. 30-51). - III. Consommation de charbon par le chemin de fer et risques d’incendie des champs de canne à sucre qui bordent la ligne (pp. 52-55). - IV. Avantages à remplacer le charbon par l’électricité (pp. 56-59). - V. Frais d’établissement et prix de revient du kilowatt an et du kilowatt heure. Construction de l’usine centrale de la rivière des Roches. Transport de la force et électrification du C.P.R. Etablissement de l’usine centrale sur la rivière Saint-Etienne. Ligne reliant les deux centrales. Dépenses de premier établissement. Renouvellement de la voie de Saint-Paul à Saint-Pierre. Prix de revient du kilowatt an et du kilowatt heure pour chacune des usines. - VI. Etude de l’électrification au point de vue financier. L’illustration comprend 6 graphiques hors texte et 6 photographies in texte contrecollées. Les photographies, non signées, représentent la rivière des Roches (bassin la Mer d’après le croquis de l’auteur, bassin la Mer en crue, bassin d’Argent en crue, bassin la Paix en crue), et la rivière Saint-Etienne (2 vues). Les graphiques, tirés sur fond bleu, sont les suivants: Schéma théorique du thalweg des rivières à la Réunion. - Graphique indiquant le nombre de jours dans l’année pendant lesquels le vent souffle de diverses directions. - Schéma théorique des sources à la Réunion (coupe). - Rivière des Roches (avec l’usine desservie par un canal). - Altitude du canal de fuite de l’usine Pradel. - Altitude des principales villes entre Saint-Benoît et Saint-Pierre. Extrait: «La rivière des Roches près St-Benoît (île de la Réunion) est formée par les eaux permanentes du plateau de Bélouve (partie est et sud) et par celles d’un grand cirque qui s’étend de la Rivière du Mât à la Rivière des Marsouins. Son bassin d’alimentation est très important, ses pentes et hauts plateaux très boisés, sa situation géographique à l’ESE de l’île où règnent les vents généraux, lui assure en toute saison un débit minimum d’environ 2000 litres à la seconde et en font un des cours d’eau les plus importants de la région […]. L’utilisation industrielle de cette force hydraulique peut à mon avis être entreprise dans de bonnes conditions. Une dérivation de cette rivière au-dessus des rapides permettrait d’obtenir une chute d’environ 80 mètres et avec un débit de 2000 litres à la seconde, en basses eaux nous aurions une force de 1600 chevaux sur l’arbre des turbines. J’estime à environ 6 à 700000 francs la somme qui serait à dépenser pour avoir une station centrale d’électricité pouvant alimenter le chemin de fer et le port (600 chevaux), les usines à sucre et tapioca de la région de St-Benoît et de St-André (environ 700 chevaux) et éclairer les villages et les propriétés particulières de 6 heures du soir à 6 heures du matin…» (pp. 31-32). Exploité entre 1882 et 1976, le chemin de fer de la Réunion empruntait la côte pour relier Saint-Benoît à Saint-Pierre, en passant par Saint-Denis et Saint-Paul. Il devait permettre un acheminement plus rapide des marchandises vers un port en eau profonde (Le Port, situé à la Pointe des Galets), destiné à accueillir les nouveaux bateaux à vapeur qui devaient passer par le canal de Suez. Sur une page de garde, envoi autographe signé: «A Monsieur le Docteur Auber, sénateur de la Réunion. Hommage de l’auteur. Saint-Denis le 11 mai 1921». Il s’agit de Joseph Pierre Jules Auber (1867-1928), docteur en médecine et homme politique, ancien directeur du service de santé et d’hygiène de la Réunion. Plats de la reliure frottés, coins usés. Ryckebusch, Inventaire des ouvrages concernant l’île Bourbon, 2082 et 2083 (pour une étude similaire publiée en 1925).
Lettre signée à M. Marais, à Saint-Denis.
Nantes, 25 mars [et 9 mai 1825]. 3 pp. in-4 (25,8 x 20,4 cm) sur une feuille double ; adresse, marques postales.
Le commerce des denrées provenant de l’île Bourbon (La Réunion). Armateur à Nantes, Félix Queneau fait parvenir à son correspondant le duplicata d’une lettre qu’il lui a envoyée le 25 mars 1825. Elle concerne la remise d’une lettre de change tirée sur les armateurs nantais Perchais & Meade, ainsi que l’envoi d’objets à Saint-Denis : fusils, tissus et livres. Il est ensuite question du prix des denrées : « Les sucres sont à des prix satisfaisants pour les expéditeurs, & l’on peut compter sur un beau prix pour cette année, la récolte des Antilles étant très peu de chose ; les belles qualités se vendent de 85 à 87 fr. Les cafés par continuation jouent un triste rôle, & ceux qui ont profité d’un moment de hausse qui a eu lieu sur cette fève, ont bien fait, car aujourd’hui l’on vend difficilement à 25 et 26 s pour les bonnes qualités » (25 mars 1825). Suit la lettre du 9 mai, dans laquelle Queneau accuse réception d’une lettre du 3 janvier arrivée par la Victorine, puis annonce à Marais qu’il a assuré l’envoi des objets mentionnés dans la lettre précédente pour 2 200 fr. Il précise aussi que la traite tirée sur Perchais & Meade a été acceptée et qu’il a pu créditer son compte pour le même montant. Puis il ajoute : « Dans le cas où vous feriez quelques envois de denrée, donnez la préférence aux sucres, qui donneront toute l’année de beaux résultats, vu que la récolte des Antilles a manqué & que nous n’avons pas d’approvisionnements. J’ai vendu 6 000 [de] sucre pour Mr Félix Delpit qui donnent de produit net $ 9,40/100 du quintal ; ainsi je pense qu’avec de semblables résultats l’on doit être tenté d’expédier. Les cafés se vendent difficilement & ne présentent que de la perte… » (9 mai 1825). Enfin, il demande à son correspondant de lui faire obtenir quelques consignations, compte tenu de la concurrence qu’il y aura cette année pour le fret, puis il l’invite à contribuer au chargement de son navire l’Eole. Document bien conservé.
Discours, dans la discussion de la partie du budget de la guerre, relative à la colonisation d'Alger.
Paris, Mme Vve Agasse, 1834. In-8 de 12 pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre noire (reliure moderne).
Discours prononcé devant la chambre des députés le 29 avril 1834. Député du Cher, le marquis de La Rochefoucauld se prononce contre le vote du budget pour la colonisation d'Alger. Bon exemplaire.
Notice historique sur la vie de Williams Wilberforce, membre du parlement.
Paris, A. Henry, 1833. In-8 de 23 pp.; cartonnage de papier marbré à la Bradel, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Première édition. William Wilberforce fut un parlementaire anglais qui combatit toute sa vie pour l'abolition de la traite et de l'esclavage qu'il obtint quelques temps avant sa mort. Il fut inhumé à l'abbaye de Westminster. Bon exemplaire.
Voyages aux Etats-Unis et au Mexique. Albums de photographies.
1947-1951. 2 volumes grand in-4 (34,5 x 32 cm) de (45) ff. dont 1 de texte pour le premier et (23) ff. dont 1 de texte pour le second; demi-chagrin vert foncé, dos à nerfs, étiquettes dactylographiées aux dos (reliure de l’époque).
Albums de voyages en Amérique du Nord et au Mexique. Ils contiennent respectivement 590 et 270 photographies, soit un total de 860 photographies contrecollées au recto et au verso de chaque feuillet, plus 8 cartes postales et 15 reproductions de tableaux. Les photographies, non signées, ont été pour la plupart prises par l’auteur. Le premier volume relate un voyage effectué aux Etats-Unis entre le 8 mai et le 19 juin 1947. Antoine Larue quitte la France avec deux autres personnes dans le but de visiter les usines chimiques de l’Est des Etats-Unis et éventuellement de passer des contrats avec les entreprises américaines. Un feuillet dactylographié, placé en tête du volume, contient un résumé du voyage: les trois voyageurs prennent l’avion au Bourget le 8 mai, passent par Londres et Gander (Terre-Neuve) pour arriver à New York le lendemain soir. Après quelques rencontres, ils se rendent le 12 à Philadelphie où commence véritablement le voyage d’affaires. L’étape suivante est Pittsburgh, puis Natrona (Pennsylvanie) où Larue passe deux jours à visiter l’usine de la Pennsalt (16 et 17 mai). De retour à Pittsburgh, il se rend à Niagara où il visite les chutes. Le 19 a lieu une longue journée de discussion et d’examen chez Du Pont pour le sodium. Le 21, les voyageurs sont de retour à New York où ils ont des rendez-vous d’affaires les 22 et 23 mai. Le même jour, ils dînent dans un restaurant qui dispose d’un des premiers appareils de télévision où apparaît un match de boxe du Madison Square Garden. Après une visite au Metropolitan Museum et un après-midi passé avec la famille de Georges Moraillon, un parent établi à New York, Larue se consacre à trois journées d’affaires consécutives (26 au 28 mai). Le 29, il visite le laboratoire de l’American Cyanamid à Stamford (Connecticut). Le 30, il confectionne des colis qu’il va envoyer en France pour ravitailler sa famille. Le lendemain, il se rend à Wilmington (Delaware) où il visite les jardins de M. du Pont de Nemours, un descendant du fondateur de la célèbre firme chimique. Larue se rend ensuite à Washington, puis à Baltimore et à Philadelphie où il a deux journées d’affaires, les 3 et 4 juin. De retour à Wilmington, il se consacre à Du Pont de Nemours. Il se rend ensuite à Pittsfield pour une journée de travail dans l’usine de la Pennsalt, afin «de prouver que le procédé D.D.T. Jarrie-Mermillod est intéressant» (7 juin). L’étape suivante est Boston puis Schenectady (Etat de New York), où il visite, les 9 et 10 juin, l’usine de la General Electric. Il passe encore deux journées à New York pour affaires, puis il prend l’avion le 13 pour l’Europe. Arrivé à Lisbonne le lendemain, il rentre en France le 19 juin 1947. Parmi les 590 photographies contenues dans ce premier album, 50 concernent les Etats-Unis: New York (gratte-ciels), Natrona (visite de l’usine), Whilemarsh (laboratoire de recherches de la Pennsalt), Niagara (visite des chutes, réunion dans un bureau de Du Pont de Nemours), Washington (Capitole et monuments divers), Pittsfield (usine de la Pennsalt), Boston (voilier ancré dans le port). Sur les 8 cartes postales, 4 montrent les bureaux et l’usine de la General Electric à Schenectady. Les autres photographies concernent les Açores, le Portugal et la France (châteaux de la Loire, Bretagne, Paris…) avec des photos de famille ou d’amis proches. Le deuxième album concerne les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, le voyage s’effectuant entre le 6 avril et le 10 mai 1951. Antoine Larue s’embarque à Orly avec un collaborateur dans un avion de la Pan American. Le trajet s’effectue avec une escale à Shannon (Irlande), puis un vol d’une traite jusqu’à Idlewild, l’aéroport international de New York où l’arrivée a lieu le 7 avril au matin. Après quelques visites (dont le Metropolitan Museum) et une journée d’affaires, les voyageurs se rendent à Wilmington où ils rencontrent, le 10 avril, le président de la Herculès (Hercules Inc.), une société américaine spécialisée dans la chimie. De là, ils prennent l’avion pour Brunswick (Géorgie) où ils visitent une usine de cette société. Le 11, ils sont de retour à Wilmington et participent à des réunions de travail avec les cadres de l’entreprise. Le lendemain, ils assistent à un discours télévisé du président Truman annonçant le limogeage du général Mac Arthur. Puis Larue prend le train pour Washington et monte le 13 avril au matin dans un avion à destination de Mexico. Arrivé sur place, il continue ses discussions d’affaires puis il visite la ville illuminée à l’occasion de la fête du Printemps. Après une journée d’affaires le 14, il visite le lendemain les pyramides, la Guadalupe et le Musée, avant d’assister à une corrida. Le 16 a lieu une nouvelle journée de travail. Puis il effectue, le 17, une excursion à Guadalajara où il visite la cathédrale et le palais de l’empereur Maximilien. Après avoir traversé des cols boisés à 3.000 mètres d’altitude avec de belles vues sur les volcans, les voyageurs parcourent un pays plus aride et se rendent à Taxco, la vieille ville espagnole connue pour ses mines d’argent. De retour à Mexico le soir même, Larue s’envole aussitôt pour San Antonio (Texas). L’étape suivante est Dallas, puis Fort Worth où il visite, le 18, l’usine de l’American Cyanamid. Le retour à New York a lieu le soir même. Du 19 au 21 avril ont lieu trois journées d’affaires, l’une d’entre-elles étant coupée par «l’intermède ahurissant du défilé de Mac Arthurvu d’un 17e étage de Broadway». Le 22 a lieu un voyage d’affaires à Schenectady, puis, les 24 et 25, un autre à Chicago, ce qui lui permet de visiter le musée où se trouvent de nombreux tableaux de Picasso. Les journées suivantes se passent à New York (26 et 27), Wilmington (28), Philadelphie (29 et 30 avril), puis à nouveau New York et Wilmington (1er au 4 mai). Du 5 au 8 mai, Larue effectue un voyage d’affaires à Montréal, ce qui lui permet de visiter Québec (château Frontenac, excursion au lac Beaufort). De retour à New York le 8, il prend l’avion le lendemain et rentre en France le 10 mai 1951. Sur les 270 photographies rassemblées dans l’album, 80 se rapportent aux Etats-Unis, 95 au Mexique et 30 au Canada. Concernant les Etats-Unis, plusieurs photos ont été prises dans l’avion (passagers) ou depuis l’avion (vues aériennes de Long Island, de Géorgie ou de Caroline du Sud). On y voit aussi des installations industrielles, des maisons, des aéroports (Washington, Chicago) ainsi que l’arrivée de Mac Arthur à New York. Les photos du Mexique montrent des monuments (temple de Quetzalcoatl, basilique de la Guadalupe, cathédrale de Mexico), des scènes animées (fête du Printemps, marché, corrida) ainsi que des vues de Cuernavaca et de Taxco. La partie consacrée au Canada contient des vues de Québec (château Frontenac), de Montréal (hôtel Laurentien, qui sera démoli en 1978) et du golfe du Saint-Laurent. L’album contient aussi 15 reproductions de tableaux (Picasso, Matisse, Renoir) du musée de Chicago; à la fin se trouvent quelques photographies d’ordre personnel ou familial. Ancien élève de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (promotion 1921), Antoine Larue (ou L.G.A. Larue) avait été directeur des relations sociales de la société Ugine. Il travailla par la suite dans l’industrie chimique et effectua de nombreux voyages d’affaires à l’étranger. Il était aussi bibliophile: à la fin du premier album, quelques photographies montrent sa bibliothèque qui sera dispersée en 1985 et 1993. Dos du second volume insolé, avec accroc à la coiffe supérieure.
L'industrie française et l'esclavage des Nègres aux Etats-Unis. Lettre au rédacteur en chef du Journal des Débats.
Paris, E. Dentu, 1860. In-8 de 16 pp. ; cartonnage de papier gris, titre au dos (reliure moderne).
Edition originale. Citoyen américain en séjour à Paris, Lawrence répond au Journal des Débats à propos des calomnies que ce périodique avait écrite au sujte de l'attentat de Harper's Ferry en Virginie en octobre 1859 dont le but était le soulèvement des esclaves. Pour lui, l'esclavage dans le sud des Etats-Unis n'est pas une cruauté mais une nécessité économique, notamment pour la culture du coton, pour l'Amérique mais aussi pour la France et toute l'Europe. Bel exemplaire. Quelques rousseurs. Sabin, 39381.
De Moscou aux monts Tatras, étude sur la formation actuelle d'une race.
Paris, Librairie Ch. Delagrave, 1881. In-8 de 60 pp.; cartonnage de papier chagriné bordeaux, pièce de titre rouge, couverture beige imprimée (reliure moderne).
Tiré à part d'un article publié dans le Bulletin de la Société de géographie, et illustré d'une carte dépliante et d'un panorama dépliant. Actuellement partagés entre la Pologne et la Slovaquie, les monts Tatras se trouvaient à l'époque dans l'empire Russe. Le présent ouvrage a pour but d'exposer les résultats des recherches effectuées sur les Podhalains des Tatras. L'auteur expose également son hypothèse que la population "formée par un mélange d'individus provenant de peuples forts différents" est en train de devenir, en raison de son isolement "de plus en plus homogène" et "qui possède des caractères héréditaires communs permettant de la différencier nettement de toutes les races environnantes". Bon exemplaire.
Motion d'ordre sur la marine.
Paris, Imprimerie Nationale, An 6 [1797]. In-8 de 14 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun en long (reliure moderne).
Discours lu lors de la séance du 16 novembre 1797. Le 26 octobre 1797, le Directoire décida du rassemblement d'une nouvelle armée, placée sous le commandement du général Bonaparte, dans le but d'envahir l'Angleterre. Mais, d'après l'orateur, la marine française était en piteux état, faute de moyens et de volonté politique. Il fallait donc la remettre sur pied et il proposa le vote d'une motion pour que la commission des colonies et de la marine se saisisse du problème. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond. — Polak, 5508.
Voyage dans les mers de l'Inde, fait par ordre du roi, à l'occasion du passage de Vénus sur le disque du soleil le 6 juin 1761, & le 3 du même mois 1769.
En suisse, chez les Libraires Associés, 1780-1782. 5 volumes in-8 de (1) f., 344 pp. — (1) f., 364 pp. — viij-431 pp. — (1) f., 434 pp. — (2) ff., 333 pp.; basane marbrée, dos lisseS ornéS, coupes ornées, tranches rouges (reliure de l'époque).
Ouvrage illustré de 6 planches gravées dont une dépliante. Guillaume Le Gentil partit en Inde observer le passage de Vénus devant le soleil prévu en 1761. Retardé, il observa le transit à bord mais il ne put faire de mesures précises à cause des mouvements du navire. En attendant le second passage prévu en 1769, il voyagea en Inde et dans l'Océan indien, de Madagascar à Manille. Puis il construisit un observatoire à Pondichéry, mais cette fois-ci ce sont les nuages qui empêchèrent toute observation. Bon exemplaire. Brunet, III, 940. — Gay, 3239.
Cent soixante-quinzième lettre bougrement patriotique du véritable père Duchêne.
Paris, de l'imprimerie de la société littéraire, septembre 1791. Petit in-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré cuivre, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Le père Duchêne était un personnage imaginaire au nom duquel de nombreux libels furent imprimés. Deux de ces publication eurent plus de succès: celle d'Hébert, et celle d'Antoine-François Lemaire. Dans cette 175° lettre (il en publia 400), Lemaire s'en prend aux colons qui refusent d'accepter la légalité des droits aux libres de couleurs des colonies mais qui ne dédaignent pas de prendre leus femmes comme compagnes: "quarante mille hommes nés libres et égaux en droits, séparés par une nuance imperceptible, qui n'éloigne cependant pas les aristocrates de ce pays infortuné de leurs femmes rembrunies, puisque la chair, plus forte que l'orgueil, leur fait vaincre en amour ce qui leurs inspire de la répugnance en politique, et, foutre, multiplie les marmots olivâtres comme les lapins dans les garennes (pages 2 et 3). Bon exemplaire. Hatin, 191. — Monglond, I, 1288.
Réponse à monsieur Rouvellat de Cussac.
Paris, Firmin Didot, 1845. In-8 de 28 pp.; toile noire, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Réponse à un ouvrage intitulé Situation des esclaves dans les colonies françaises, publié en 1845 par un ancien magistrat en poste aux Antilles, et qui y dénonçait la misère extrême des esclaves. Dans sa réponse, l'auteur, se dit "ne possédant rien aux colonies", mais avoir "aux Antilles des amis que, depuis longtemps, je connais comme bons et humains […] Je veux au nom de ces amis, protester contre l'accusation de cruauté que vous faites peser sur les colons." Bon exemplaire. Ryckebusch, 7298. — Sabin, 73509.
Réponse à la brochure intitulée Le pour et le contre.
Londres, 1785. In-4 de 63 pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre rouge, non rogné (reliure moderne).
En 1784, le colon Jean-Baptiste Duboscq publia une brochure intitulée Le pour et le contre sur un objet de grande discorde et d'importance majeure . Convient-il à l'administration de céder part ou de ne rien céder aux étrangers dans le commerce de la métropole avec ses colonies ? Il défendait la possibilité pour les colons des Antilles de pouvoir commercer directement avec l'étranger sans passer par le monopole de la marine française sur ce commerce. L'auteur de la présente réponse, Charles Le Mesle, négociant au Havre et directeur de la chambre de commerce de Bordeaux (probablement lié aux armateurs), démonte tous les arguments de son contradicteur, tant historiques qu'économiques, considérant que "Si les colonies se sont enrichit sous l'origine des loix prohibitives, elles peuvent donc continuer à s'enrichir par la même voie" (page 10). Bon exemplaire. Mouillure claire marginale. Sabin, 69715.
Les colonies françaises depuis l'abolition de l'esclavage.
Paris, librairie de Guillaumin et Cie, 1859. In-8 de vj-(1)-(1 bl.)-67 pp.; broché, couverture beige imprimée.
Tiré à part d'une étude publiée dans la Revue des Deux-Mondes de janvier 1858. Originaire d'une des plus anciennes familles de la Martinique, l'auteur fut avocat à Saint-Pierre et à Fort-de-France, avant de faire carrière dans l'administration coloniale à Paris. En 1848, il fut favorable à l'abolition, mais avec une indemnisation des propriétaires, et, en 1854, il fut nommé président de l'agence centrale des banques coloniales. Dans cette étude, il analyse les conséquences de l'abolition dans les colonies françaises sur le travail, l'immigration africaine et asiatique, la production, et la propriété. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Envoi autographe signé de l'auteur. Ryckebusch, 5041. — Sabin, 40127.
Trois mémoires sur les questions coloniales.
Paris, librairie de Guillaumin et Cie, 1859. In-8 de (2) ff., 91-viij-161-vj-(1)-(1 bl.)-67 pp.; demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné, tranches marbrées (reliure de l'époque).
Réunion, sous un titre commun de trois essais publiés par l'auteur : - De la représentation des colonies dans le Parlement. Paris, librairie d'Amyot, 1847. L'auteur constate une incompatibilité de fait entre l'existence de l'esclavage et la représentation parlementaire des colonies. - Les Antilles françaises. Question monétaire. Entrepôts réels. Paquebots transatlantiques. Paris, librairie de Guillaumin et Cie, 1859. Avec une planche de monnaies. - Les colonies françaises depuis l'abolition de l'esclavage. Le travail. L'imigration africaine et asiatique. La production. La propriété. Paris, librairie de Guillaumin et Cie, 1859. Originaire d'une des plus ancienne familles de La Martinique, l'auteur fut avocat à Saint-Pierre et à Fort-de-France, avant de faire carrière dans l'administration coloniale à Paris. En 1848, il fut favorable à l'abolition, mais avec une indemnisation des propriétaires, et en 1854 il fut nommé président de l'agence centrale des banques coloniales. Bel exemplaire provenant de la collection du comte de Chasseloup-Laubat avec son ex-libris gravé aux armes, et avec un long envoi autographe signé de l'auteur. Ryckebusch, 5041 (pour le dernier texte). — Sabin, 40129 (pour le second texte)
L'évolution de l'esclavage dans les diverses races humaines.
Paris, Vigot frères, 1897. In-8 de xxi-(3 bl.)-538 pp.; broché, couverture verte imprimée.
Première édition. Vaste panorama historique dans lequel l'auteur considère l'évolution de l'esclavage depuis le règne animal, dans les îles du Pacifique, en Afrique, en Amérique, en Égypte, en Grèce, à Rome et dans l'Europe médiévale. On trouve notamment pp.132 à 144, un chapitre sur l'esclavage chez les Peaux-Rouges. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine.
Colonies françaises. Martinique. Amérique du Sud.
Paris, [1861]. Gravure originale (29 x 41,6 cm).
Belle carte de la Martinique, issue de l'Atlas national illustré des 89 départements et des possessions de la France. L'illustration, réalisée par le peintre Raymond Bonheur, montre les principales productions de l'île et un buste de Joséphine. Bel et rare exemplaire avec l'intérieur des terres finement aquarellé à l'époque.ne.
Histoire impartiale des évènemens militaires et politiques de la dernière guerre, dans les quatre parties du monde.
Paris, Veuve Duchesne, 1785. 3 volumes in-12 de 558-(1) pp. - 523 pp. & (1) f., 620 pp.; veau marbré, dos à nerfs orné, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et vert, coupes filetées, tranches rouges (reliure de l'époque).
Première édition. La dernière guerre dont il est question est celle de l'Indépendance des états-Unis dont l'auteur donne une description chronologique jusqu'au traité de Paris de 1783. Outre les évènements se déroulant sur le sol américain, l'auteur décrit également les combats qui se déroulèrent aux Antilles, en Inde et à Gibraltar où la France avait attaqué les Anglais, les forçant à disperser leurs forces. Bel exemplaire. Déchiures sans manques pages 137 à 140 du tome 2. Sabin, 41905.
La France demande Saint-Domingue.
Paris, Le Normant, 1817. In-8 de 15 pp. ; cartonnage de papier marbré, pièce de titre de maroquin noir au dos avec le titre en long (reliure moderne).
L'auteur, colonel d'infanterie et originaire de Saint-Domingue, considère que la France doit recouvrer la colonie car elle est indispensable à sa prospérité et à sa paix intérieure. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 6518.
Récit de la perte du bâtiment de la compagnie des Indes le Kent.
Paris, Servier, 1826. In-12 de (2) ff., xj-(1 bl.)-108 pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre rouge, couverture imprimée conservée, non rogné (reliure moderne).
Edition originale de la traduction française par le baron Auguste-Louis de Staël-Holstein. Le 28 février 1825, un vaisseau de la Compagnie anglaise des Indes, le Kent, rencontra un violent coup de vent dans le golfe de Gascogne. Le navire, qui avait quitté l'Angleterre 9 jours plus tôt pour se rendre au Bengale, transportait plus de 650 personnes, dont une centaine de femmes et d’enfants. Pendant la tempête, un violent incendie se déclara à bord. Le feu se propagea avec une extrême rapidité dans tout le navire et menaçait d'atteindre la soute aux poudres. Le brick anglais Cambria, alerté par le pavillon de détresse du Kent, parvint à s'approcher du navire. Malgré les opérations de transbordement, rendues dramatiques par la tempête, il y eut de nombreuses victimes. Bon exemplaire. Piqûres.
Ensemble de 75 cartes postales anciennes.
S.l., [vers 1920].
On trouve ainsi représenté différentes ethnies ou tribues (Betsimisaraka, Anjouanais, Bara-Imamono, Sakalaves, Yeso, Hovas, Zafimaniry, Betsileo, Masikoro, Tanal, Ambaniandro, ou encore Tongobory), ainsi que des vues (ancien hôpital militaire du Cap Diego, environs de Tananarive, vue d'Ambositva, Fianarantsoa, ou Tamatave). Très bon état de conservation.
Madagascar.
Paris, L'Agence de la France d'Outre-Mer, 1952. Lithographie originale en couleurs (66,5 x 103 cm).
Superbe et très grande affiche publicitaire de l'île de Madagascar, dessinée par Maurice Tranchant et publiée par L'Agence de la France d'Outre Mer. Dans le style des portulans anciens, la carte est décorée d'un titre inscrit sur une bannière, d'une rose des vents et d'un cartouche contenant une description de l'île, et illustré de personnages, de produits locaux et d'un portrait du maréchal Gallieni. Militaire et administrateur colonial français, ce dernier contribua à l'expansion de l'empire colonial français en Afrique, et notamment à Madagascar, à la fin du XIXe siècle. L'île est décorée de nombreuses vignettes figurant les productions de ses terres, ainsi que la faune et la flore. Les villes et les montagnes principales sont nommées. Maurice Tranchant de Lunel (1869-1944) était un artiste peintre, architecte et illustrateur français. En 1912, il fut nommé directeur du Service des antiquités, beaux-arts et monuments historiques du protectorat du Maroc par Lyautey. Il fut aussi le concepteur de la Grande Mosquée de Paris. Bel exemplaire, non entoilé. Pliures.
Note sur le développement économique de la vallée du Niger. Tapuscrit signé, avec corrections autographes.
Paris 6 janvier 1906 Petit in-folio (32,1 x 20,6 cm) de 40 pp. et 1 carte manuscrite volante ; broché, agrafes métalliques, étiquette de titre sur le plat supérieur, couverture défraîchie. On joint, du même, 10 manuscrits autographes, 2 lettres autographes (en brouillon), 3 lettres à lui adressées par divers correspondants et 6 tapuscrits sur la vallée du Niger, la question cotonnière en Afrique occidentale, la politique indigène en Afrique du Nord et le Sahara; ainsi que 5 manuscrits autographes sur des sujets historiques et 1 lettre de la librairie Hachette à lui adressée.
Important dossier d’études coloniales sur l’Afrique. Officier français et explorateur, Octave Meynier (1874-1961) avait été chef de poste à Bamba, sur le Niger, entre Tombouctou et Gao, avant de participer à la mission Joalland-Meynier qui atteignit le Tchad en octobre 1899. Dans la présente «Note», il propose, en s’appuyant sur les travaux de différents auteurs, de développer l’économie de la vallée du Niger, principalement dans la région de Tombouctou, en y introduisant la culture intensive du coton, celle-ci étant rendue possible par l’irrigation des terres. Cette étude est dédiée à Albert Esnault-Pelterie (1842-1913), industriel et président du Syndicat général de l’industrie cotonnière. Elle traite des sujets suivants: Coup d’œil d’ensemble sur la vallée du Niger entre Kouroussa et Tombouctou. - Description de la vallée du Niger entre le Faguibine et le défilé de Tossaye. - Régime des eaux du Niger dans la région de Tombouctou. - Niveau des eaux. - Irrigation proprement dite. - Canaux d’irrigation. - Canaux de drainage. - Engrais. - Population et main d’œuvre locale. - Fin des guerres entre ethnies. - Sécurité. - Moyens de transport. - Mise en application du projet. Extraits: «Les nombreuses randonnées que j’ai faites dans toute cette région (4 fois le trajet de Tombouctou à Goundam [et] à El Oualedji, 13 fois celui de Tombouctou à Bamba, 7 fois celui de Bamba à Ouani et à Gao) par terre, par eau, par la rivière gauche, par la rive droite, aux hautes eaux, au moment de l’étiage), m’ont donné la conviction, sinon la certitude, que des travaux perfectionnés d’irrigation y ont été jadis entrepris […]. Il faut encore pouvoir se procurer à bon compte les engrais nécessaires pour régénérer les terres fatiguées […]. Les troupeaux de bœufs, de chèvres et de moutons, qui sont élevés dans la riche région de pâturages qui borde le Nord du Niger se développent incessamment. Leurs pasteurs, les Touaregs, sont de merveilleux éleveurs et plus à l’Ouest vers le Fati et le Faguibine les Foulbés et les Maures leur font eux-mêmes concurrence. Pendant toute une partie de l’année ces troupeaux chassés du désert par la sécheresse doivent venir boire au fleuve. Pourquoi en attendant mieux, n’utiliserait-on pas l’engrais naturel qu’ils donneraient?… » (pp. 18-19). Dans les dernières pages se trouve un questionnaire destiné aux commandants de postes ou de cercles de la région de Tombouctou, afin de recueillir des renseignements sur le sol, le climat, le régime des eaux et la main-d’œuvre disponible. La carte manuscrite, à l’échelle 1/1.000.000, représente la partie de la vallée du Niger comprise entre le lac Faguibine (à l’ouest de Tombouctou) et le défilé de Tossaye (à l’est de Bamba). Elle mentionne les zones inondables, les populations locales (Maures, Peuhl, Touareg), les hauteurs rocheuses et les principales villes. Non mentionné dans les catalogues de la BnF et du CCFr. Numa Broc, Dictionnaire illustré des explorateurs français du XIXe siècle, Afrique, p. 229. Documents joints: 1. Manuscrits autographes et correspondance: - Etude sur le développement économique de la vallée du Niger. A M. Esnault Pelterie. Ensemble de 3 manuscrits portant des titres identiques. Paris, 2 mai 1905 et s.d., petits in-folio de (8), (12) et (28) pp., en feuilles, ratures et corrections, pagination discontinue, certains feuillets manquent. Manuscrits de travail préparatoires au tapuscrit mentionné ci-dessus. - Sommaire des idées développées dans la Ière partie de la «Note sur le Développement économique de la Vallée du Niger». S.l.n.d., petit in-folio de 4 pp. sur 2 ff. numérotés I et II. - La Question cotonnière en Afrique Occidentale. Dossier comprenant une lettre autographe (en brouillon) à Albert Esnault-Pelterie (S.l.n.d., 31 pp. petit in-folio); une lettre autographe (en brouillon) au biologiste Henri Lecomte (Dinard, 16 juillet 1905, 1 p. in-12 et 7 pp. in-folio); trois lettres autographes signées de différents correspondants à lui adressées (1905, 8 pp. in-8 ou in-12); un ensemble de notes autographes sur le questionnaire à envoyer aux commandants de poste (1897-1905, 15 pp. petit in-folio). Dans les lettres à Esnault-Pelterie et à Lecomte, Meynier préconise la construction d’ouvrages d’art : barrages, digues, canaux d’irrigation. - Nécessité d’une politique saharienne soudanaise. Ce qu’elle pourrait être. S.l.n.d., petit in-folio de (2) pp. L’auteur explique que le développement des cultures au Soudan français (le Mali actuel) permettrait de lutter contre l’avancée du désert. - La politique saharienne du Soudan Français. S.l.n.d., petit in-folio de (6) pp. (la fin manque). Meynier déplore le déboisement, la disparition des grandes exploitations et l’avancée du Sahara, qu’il faut contrer par une mise en valeur de la vallée du Niger. - Nouvelle France d’Afrique. Principes de politique indigène dans l’Afrique du Nord. S.l.n.d., petit in-folio de (9) pp. Plan détaillé d’une vaste étude sur la colonisation de l’Afrique du Nord depuis l’Antiquité jusqu’au début du XXe siècle. - Essai de cadre méthodique pour une étude de la politique indigène en Algérie. S.l.n.d., petit in-folio de (7) pp. L’auteur cherche à attacher l’Algérie à la France par des «liens de solidarité indestructibles». - IIe article. Les intérêts de la France au Sahara. S.l.n.d., petit in-folio de 6 pp. Note sur les ressources du Sahara et son commerce. - III. La police du Sahara. S.l.n.d., petit in-folio de 6 pp. Etude sur les troupes sahariennes de l’Algérie et de l’A.O.F. - [Conférences d’histoire militaire]. Ensemble de 5 études comprenant: Campagnes d’Espagne. - La guerre de Crimée. - L’armée de Lorraine. - Bataille de Sedan. - Tactique aux colonies. S.l.n.d., 6 fascicules petit in-4, brochés, agrafes métalliques, environ 250 pp. au total. - Lettre signée d’un responsable de la librairie Hachette, répondant à la proposition de Meynier de publier «un volume de récits d’aventures et d’impressions coloniales». Paris, 2 septembre 1905, 1 p. in-4, en-tête imprimé. 2. Tapuscrits: - Nouvelle France d’Afrique. Principes de politique indigène dans l’Afrique du Nord. S.l.n.d., petit in-folio de (9) pp., broché, agrafes métalliques. Version dactylographiée du manuscrit mentionné ci-dessus. - IIe partie. Livre I. Les oasis sahariennes et les Arabes. Chapitre II. L’oasis d’Ouargla. Les Arabes Chaamba. S.l.n.d., petit in-folio de (11) pp., broché. Description de la ville et de l’oasis de Ouargla. - Livre I. Les oasis algériennes. Les Arabes du Sahara. Chapitre V. Les oasis du Tidikelt. S.l.n.d., petit in-folio de (15) pp., broché. Etude sur la mise en valeur de cette région aride. - 2ème partie. Livre II. Le pays des Touareg. Chapitre I. Coup d’œil d’ensemble. S.l.n.d., petit in-folio de (8) pp., broché. Contient: Le Sahara touareg. - Climat et production. - Les Touareg dans le passé. - Mœurs des Touareg. - Rôle de la femme en pays touareg. - La société touareg. - Evolution de la société touareg depuis la conquête française. - L’avenir des Touareg. - Livre II. Chapitre II. Le pays des Hoggar. S.l.n.d., petit in-folio de (9) pp., broché. Géographie, climat, ressources en eau, population, agriculture, commerce. - 2e partie. Livre II. Chapitre III. Le pays des Ajjeur. S.l.n.d., petit in-folio de (10) pp., broché. Contient: Le grand Erg oriental. - Ghadamès. - Le commerce transsaharien. - Le Tassili des Ajjeur.
Histoire d'Haïti (île de Saint-Domingue), depuis sa découverte jusqu'en 1824, époque des dernières négociations entre la France et le gouvernement Haïtien.
Paris, Louis Janet, Ponthieu, 1825. In-8 de VII, 480 pp. ; demi-veau fauve, dos lisse orné, tranches mouchetées (reliure de l'époque).
Nouvelle édition sur l'histoire de Saint-Domingue, enrichie de "pièces officielles et justificatives". On y trouve notamment la Lettre de Toussaint-Louverture à Bonaparte, le Cérémonial du couronnement de Dessalines, l'Acte constitutionnel d'Haïti ou encore la Loi constitutionnelle par l'établissement de la royauté. Bon exemplaire. Quelques rousseurs, habiles restaurations. Chadenat, 3575. — Max Bissainthe, 6779. — Sabin, 44141.
Vues de Marrakech et de Talaat N’Yacoub.
Marrakech, Talaat N’Yacoub, [première moitié du XXe siècle]. Ensemble de 2 aquarelles originales signées, montées sur papier fort (17,9 x 27,7 cm hors montage, 24,8 x 34,7 cm avec montage).
Les monuments du Maroc vus par un artiste européen. La première aquarelle montre une vue des remparts de Marrakech, avec de nombreux personnages en costume traditionnel dont certains se dirigent vers l’une des portes de la ville. Derrière les remparts se trouve une agglomération dense d’où émergent deux minarets, celui de droite appartenant probablement à la mosquée Koutoubia, construite au XIIe siècle. A l’arrière-plan, on aperçoit un paysage montagneux qui correspond aux premiers contreforts de l’Atlas. Cette aquarelle est signée dans l’angle inférieur gauche. La seconde représente des bâtiments anciens à Talaat N’Yacoub, devant lesquels coule un petit cours d’eau. Deux personnages se dirigent vers l’entrée de ce qui pourrait être un ancien palais ; à l’arrière-plan, on aperçoit une tour qui domine l’ensemble. Au pied des constructions, ainsi qu’à l’arrière-plan, se trouve une végétation assez dense. Au loin, un paysage montagneux est esquissé. Le dessin est signé dans l’angle inférieur droit. Située dans le centre du Maroc, au pied des montagnes de l’Atlas, la ville de Marrakech est surnommée la « ville rouge », ou la « ville ocre », en référence à la couleur rouge d’une grande partie de ses constructions. Cité impériale, au même titre que Fès, Meknès et Rabat, elle fut la capitale du Maroc pendant près de 350 ans. Commune rurale de la région de Marrakech-Safi, Talaat N’Yacoub (ou Talat N’Yaaqoub) ne dispose pas de centre urbain ; elle a été totalement détruite lors du séisme du 8 septembre 2023 au Maroc. Cet artiste est mentionné dans le journal La vigie marocaine du 9 juin 1941 comme exposant dans la Galerie Art et Livres à Casablanca. Bon état de conservation. Petite déchirure sans manque dans la partie supérieure d'une aquarelle. Non mentionné dans Bénézit, Bellier de La Chavignerie, Gérald Schurr (Dictionnaire des petits maîtres de la peinture, 1820-1920).
Lettre autographe signée [probablement au marquis de Forbin d’Oppède].
Paris, 13 août 1843. In-4 (24,4 x 19,5 cm) de (4) pp.; sur une feuille double. On joint, du même, 2 pièces autographes (8 pp. in-4).
L’annulation de la vente d’une habitation à la Martinique. Ancienne propriété des familles Lahaye, d’Arros d’Argelos puis Thomassin de Peynier, l’habitation-sucrerie du Fond Lahaye était située près de Case-Pilote. En 1810, la comtesse de Peynier mit la propriété en vente; celle-ci fut alors vendue par adjudication à Michel Benoît Clauzel, un planteur de la Martinique, pour la somme de 484500 livres coloniales. Or, ce dernier n’en régla qu’une partie. Une procédure de folle enchère fut engagée et, le 27 novembre 1841, l’habitation fut vendue une nouvelle fois par adjudication pour un montant de 60000 francs à Louis de Percin de Montgaillard. Mais celui-ci ne disposait pas des fonds nécessaires pour en faire l’acquisition; de plus, il s’aperçut que 13 esclaves avaient été soustraits de l’habitation, ce qui conduisit à l’annulation de la vente. La présente lettre, écrite par Charles de Leyritz, notaire à Fort-Royal, est probablement adressée au marquis Sextius de Forbin d’Oppède (1764-1853), le mari de l’une des deux filles du comte de Peynier. Le notaire explique sa décision d’annuler la vente: «Je vous avais mandé qu’un traité avait été conclu entre M. Fabre et M. de Percin […]. Ce traité était chose illusoire puisque M. de Percin ne possède absolument rien et que jamais il n’aurait été en état de réaliser le comptant de 25000 qu’il devait donner. Je me suis donc décidé à le résilier de commun accord avec lui. Vous trouverez ci-inclus copie de l’acte qui a été passé entre nous […]. J’ai été visiter l’habitation; tous les bâtiments tombent en ruine; il ne faudrait pas moins de 15000 pour la mettre, non pas en bon état, mais en position de faire du revenu un peu régulièrement… (13 août 1843). «En signant le traité […] M. de Percin avait entendu que ladite habitation Fond Lahaye lui serait adjugée avec toutes ses circonstances et dépendances existant au moment dudit traité, et notamment l’intégralité des esclaves qui y étaient alors attachés. Il ignorait entièrement que par jugement du tribunal de première instance de St Pierre du 17 août 1839 les enfants mineurs du Sr Benoît Clauzel avaient été autorisés à distraire de ladite habitation Fond Lahaye les esclaves dépendant de la succession de leur mère et ci-après nommés, savoir: Antoinette, Joséphine, St Jean, Aimée et ses enfants nommés Louisia, Delphine, Ismène, Marie Elisabeth et Toussaint; Robertine, Constance et ses deux enfants Aline et Amélie…» (1e pièce jointe). «Les héritiers de Peynier (qui sont lesdites dames constituantes dudit Me Leyritz) possèdent une créance liquidée à 93000 f en capital par jugement du 23 mai 1829. Cette créance repose avec un droit de folle enchère sur l’habitation Fond Lahaye, située à la Case Pilote, dépendant de la succession bénéficiaire Benoît Clauzel. Les héritiers Clauzel soutiennent en ce moment (et ce sera probablement l’objet d’une instance) qu’en déduction de cette créance, ils ont, à diverses époques, payé […] une somme de quarante mille francs. Si la prétention des héritiers Clauzel est admise, il y aura lieu à une diminution de la créance telle qu’elle est énoncée ci-dessus…» (2e pièce jointe, comprenant une liste de 56 esclaves avec leurs noms et âges). Actuellement, Fond Lahaye se trouve sur la commune de Schœlcher, près de Fort-de-France. Intéressante lettre concernant une habitation-sucrerie à la Martinique.
Lettre signée [probablement au marquis de Forbin d’Oppède].
[Fort-Royal], 15 février 1843. In-4 (27,1 x 20,7 cm) de (17) pp.; broché.
Les dettes de l’habitation du Fond Lahaye à la Martinique. Située près de Case-Pilote, l’habitation-sucrerie du Fond Lahaye avait appartenu à la famille Lahaye jusqu’en 1760, date à laquelle elle passa à la famille d’Arros par le mariage de la dernière héritière du domaine avec le baron Jean François d’Arros d’Argelos, officier de marine. A la mort de ce dernier (1791), elle passa à la famille de son gendre, Louis Antoine de Thomassin, comte de Peynier, ancien gouverneur de Saint-Domingue. Celui-ci mourut en 1809; l’année suivante, sa veuve mit la propriété en vente: le 18 juin 1810, Michel Benoît Clauzel, un planteur de la Martinique, en fît l’acquisition sur adjudication pour 484500 livres coloniales. Or, ce dernier ne versa qu’une partie de la somme; lorsqu’il disparût, en 1817, la famille Clauzel hérita du domaine mais ne régla pas la totalité du solde qui restait à payer. De son côté, la comtesse de Peynier, décédée en 1815, laissait deux héritières: Henriette de Thomassin de Peynier (1789-1864), épouse du marquis de Forbin d’Oppède, et Louise de Thomassin de Peynier (1791-1846), épouse séparée de biens de Jean-Baptiste de Villeneuve de Beauregard. Représentées à la Martinique par des fondés de pouvoir, les deux sœurs engagèrent des procédures pour tenter de récupérer les sommes qui leur étaient dues. La présente lettre, rédigée par Charles de Leyritz, notaire à Fort-Royal, semble être adressée au mari de l’une des deux héritières, probablement le marquis Sextius de Forbin d’Oppède (1764-1853). Dans sa lettre, le notaire énumère les griefs qu’il formule contre MM. Forsans, Pécoul et Fabre, trois fondés de pouvoir successifs de la famille Peynier depuis 1810. Il est aussi question du décès de Michel Benoît Clauzel, de sa succession, des paiements déjà effectués entre 1823 et 1827, de l’état de la dette envers la famille Peynier (93710,60 francs en 1829), de l’émission de billets à ordre, de la livraison de boucauts de sucre en paiement, de la procédure de folle enchère engagée contre la famille Clauzel, des jugements en première instance et en appel, de l’insolvabilité du dernier acquéreur lors d’une nouvelle adjudication en 1841, etc. «Le 18 mai 1839, M. Fabre a formé contre les Clauzel une demande de mise en séquestre de l’habitation. C’était là une excellente mesure, parce que forcer les Clauzel à sortir de l’habitation, leur enlever les revenus, c’était leur ôter les moyens de faire une guerre de procédure, qui ne tendait qu’à prolonger indéfiniment la vente de l’habitation. Un jugement du tribunal de St Pierre du 17 août 1839 prononça effectivement cette mise en séquestre, mais sur la demande des Clauzel il ordonna en même temps que treize esclaves et des bœufs de cabrouet seraient distraits de l’habitation comme propriété particulière des mineurs Clauzel […]. Les esclaves distraits l’ont été sous le prétexte qu’ils dépendent de la succession de Mad. Clauzel, et que ce n’est que la succession de M. Clauzel qui vous doit: mais Mad. Clauzel elle-même vous doit par suite du sous seing privé du 7 8bre 1830; M. Fabre devait former appel du jugement et faire valoir cette circonstance; il n’en a rien fait. Aujourd’hui il est trop tard, les esclaves seront détachés de l’habitation…» (p. 14). Belle lettre montrant la complexité des procédures juridiques liées à une habitation sucrière. Bruneau-Latouche (Eugène), 209 anciennes familles subsistantes de la Martinique, t. I, Paris, Aix, Fort-de-France, 2002, pp. 251-252 (Clauzel).
Mémoire pour Monsieur Bastin. Pièce autographe signée.
Saint-Pierre, 11 avril 1778. 1 p. in-folio (32,7 x 21,3 cm) ; traces de plis.
Une commande d’objets d’orfèvrerie par un négociant martiniquais. Ce mémoire récapitule les différents articles commandés à Paris : « Vingt-quatre couverts avec quatre cuillères à ragoût d’argent à filets. - Trente-six garnitures boucles d’argent à la charte grande et petite avec leurs chapes en argent des nouveaux modèles à la mode. - Quatre paires d’éperon à chaîne. - Une épée d’argent doré grande et à la mode avec lame et fourreau de galuchat blanc […]. - Une tabatière en ovale long en or de couleur du poids de 4 à 5 onces. - Quatre petites tabatières du poids d’une once, à vue once et demy. - Un étui ovale en or de couleur du poids d’une once six gros, avec son étui de galuchat […]. - Deux joncs de 40 pour chaque d’une jolie couleur et menus et bien effilés avec leurs pommes en or de couleur du poids de six gros chaque… ». Marchand orfèvre et garde-poinçon à Saint-Pierre (Martinique), Jean Ninot Ménard était associé à Guillaume Costet. En 1784, ces derniers firent l’acquisition d’une maison à Saint-Pierre, située sur les rues Longchamp et Miral, pour la somme de 22 500 livres (source : Jacques Guérout, Vente en 1784 d’une maison à Saint-Pierre de la Martinique, in « Généalogie et histoire de la Caraïbe », mai 2022). Le destinataire du présent mémoire est probablement Jean Nicolas Bastin, reçu maître-orfèvre en 1774 à Paris. Cote d’inventaire notarié en milieu de page : « Soixante sixe invée quatorze ». Rare document sur l’orfèvrerie à la Martinique au XVIIIe siècle.
Conseil supérieur de la Martinique (et) Chambre d'Agriculture.
S.l., ler et 11 février 1765. 2 manuscrits à lui adressés, 6 et 11 pp. in-folio.
Intendant de la Guadeloupe depuis 1763, le marquis de Peinier fut nommé, l'année suivante, intendant de la Martinique. À cette occasion, il reçut deux rapports détaillés, l'un sur les membres du Conseil supérieur de la colonie, et l'autre sur ceux de 1a Chambre d'agriculture. Ces rapports fuent rédigés par un proche de l'ancien intendant, Pierre Le Mercier de La Rivière, économiste de l'Ecole des physiocrates, qui venait d'être rappelé en France pour avoir tenté de favoriser le commerce de la Martinique avec les pays étrangers. Le premier rapport, consacré au Conseil supérieur, dresse un portrait sans complaisance des 14 membres qui le composent; ainsi, "M. Dubochet, Doyen. Il a le malheur d'être rarement de sang-froid, on s'en aperçoit davantage aux audiences de l'après-dîner... M. Mainant. Sous-doyen. C'est un homme âgé, excessivement borné, et qui n'a jamais été magistrat. Voilà les deux personnages qui sont à la tête du Conseil. Cela est affligeant". Mais la plupart sont des "honnêtes hommes" : "M. Perinelle. Conseiller. Il est très instruit, plus magistrat que ne le sont nos conseillers des Colonies. Nous en avons été fort contens M. de La Rivière et moy... M. Le Vacher Desepinais. Conseiller. I1 a beaucoup d'esprit : il est Subdélégué de l'Intendance dans la partie du Pêcheur. C'est un homme qui cherche à capter la bienveillance des gens en place... M. de Beuve Ste Catherine. Conseiller. C'est un de Mrs les Conseillers dont j'estime le plus la droiture, l'amour du bien et de la règle : excellent habitant d'ailleurs, et d'un caractère ennemi de l'intrigue...". Certains ont obtenu leur poste grâce à leurs appuis à la Cour : "M. Aubepin, assesseur (Na. Il se nomme de l'Aubepine). Il nous est arrivé avec la plus forte recommandation de feue Mme de Pompadour, voilà tout ce que j'en puis dire : nous ne l'avons pas encore vü à la besogne... M. Bourdin, greffier en chef. Il n'a d'autre mérite que la protection de Mr le Duc de Penthièvre; sa famille est attachée à cette maison. C'est un homme qui n'a pas bonne réputation : il est en France, et il a laissé la Caisse des Nègres justiciés dont il étoit chargé, dans un désordre qui ne lui fait pas honneur". Considérant les membres de ce Conseil "peu munis des grands principes de jurisprudence", l'auteur du rapport constate qu'ils sont"plus habitants que magistrats", et qu'ils ont "des (liens) d'intérêt, d'amitié et de parenté qui peuvent être, dans l'administration de la justice, la porte à de grands abus...". Le portrait des 8 membres de la Chambre d'agriculture est encore moins flatteur. Cette assemblée, qui se tient à Saint-Pierre "a cherché à se mêler beaucoup plus du gouvernement de la Colonie et de tous les objets qui ne la regardent pas, qu'elle n'a été occupée de ceux que l'ordonnance lui prescrit de traiter... Il y a eu jusqu'à présent beaucoup d'irrégularités dans sa marche. C'est M. Dubucq de Ste Preuve qui la mène comme il veut et où il veut... je le regarde comme l'ennemi personnel de M. La Rivière et le mien, comme 1'antagoniste de toutes nos opérations". "M. de Ste Preuve dans toutes les occasions décèle malgré lui un esprit républicain et d'indépendance qui depuis 50. ans a toujours été le caractère distinctif de ce qui porte son nom... IL est préoccupé du système de l'imposition sur la sortie de la denrée, il vouloit aussi imposer de même l'entrée de celles de France. Il a de bonnes raisons et les siens aussi pour être amoureux de ce système là : possesseurs de presque tous les biens-fonds de La Trinité où la tribu des Dubucq est très nombreuse, ils ont tant de facilité pour faire entrer et sortir ce qu'ils voudront...". "M. Girardin. Il a été proposé par M. de La Rivière plutôt à raison du zèle et des bonnes intentions que luy et sa famille ont toujours témoigné, qu'à raison des qualités qu'il peut avoir pour cette place... M. de Surirey. Il est moins que rien; il n'a point d'opinion à luy; hors de la Chambre, il ne pense pas comme M. de Ste Preuve, mais quand il y est, les sophismes et le faux-brillant de celuy-ci l'étourdissent... MM. Marraud & Leiritz sont d'abord les plus honnêtes gens de la colonie, la tête bien faite l'un et l'autre, bons habitans et capables... mais ils sont un peu foibles. M. Brunet, Secrétaire. C'est une créature et dans le fait âme damnée de M. de Ste Preuve. C'est lui qui l'a placé là, et pour cause, il tient les registres de toutes les délibérations de la Chambre, c'est luy qui tient la plume, et par qui toute la correspondance avec la Cour passe". L'auteur de ce rapport, qui demande son rappel, conclut : "Au reste il faut s'attendre que cette Chambre ayant la prérogative de nous juger, croit avoir celle de nous tenir en bride... Je plains M. de Peinier : il regrettera la tranquilité de la Guadeloupe. M. de Ste Preuve et la Chambre lui donneront de la peine". Bon état de conservation.
Combat naval livré le 18 décembre 1779 par Mr. le Comte de La Motte Picquet chef d'escadre. Ce combat fut livré en vue du Fort Royal de la Martinique.
Paris, Bance, [vers 1810]. Gravure originale (53 x 72,5 cm).
Magnifique estampe figurant le combat naval dans la rade du Fort Royal de la Martinique livré le 18 décembre 1779 par le comte de La Motte Picquet contre l'escadre anglaise de l'amiral Hyde Parker. Elle a été gravée par François Jacques Dequevauviller d'après le tableau original du marquis Auguste-Louis de Rossel de Cercy, et publiée par Charles Bance à Paris. Au premier plan figurent de nombreux personnages en mouvement : canonniers qui traînent des mortiers, des canons et des boulets, compagnies de soldats qui marchent, hommes et femmes venus en spectateurs. Sous le titre figure le texte suivant : "Ce combat fut livré en vue du Fort Royal de la Martinique, contre l'Armée Anglaise aux ordres de l'Amiral Hyde Parker. Le Général Français commandant l'Annibal de 74 canons, combattit d'abord seul contre treize vaisseaux ennemis. Les vaisseaux le Vengeur et le Réfléchi de 64 canons, l'un commandé par Mr. de Sillard de Surville, et l'autre par Mr. de Fournoue, tous les deux Capitaines, les seuls qui se trouvèrent en état d'appareiller, vinrent au secours de Mr. le Comte de La Motte Picquet, combattirent toute la journée contre les forces Anglaises ; ce qui favorisa le convoi marchand Français, composé de vingt six voiles, et attaqué sous le Cap Salomon, qui rentra en partie au mouillage du Fort Royal". Ce combat naval fait partie de la série des 18 estampes exécutées à partir de la série du même nombre de tableaux illustrant les combats de la Guerre d'Indépendance américaine. Ces tableaux furent commandés par Louis XVI à Rossel de Cercy, marin et peintre, ayant lui-même accompagné La Fayette et Rochambeau, et témoignent de l'importance de ce conflit pour la Marine Française. La Motte-Picquet se distingua particulièrement lors de la Guerre d'Indépendance de États-Unis. En juin 1779, il rallia l'escadre du comte d'Estaing à la Martinique et prit part au combat de la Grenade et à l'expédition de Savannah. Le 18 décembre de la même année, devant Fort Royal de la Martinique, il attaqua avec seulement trois navires, l'Annibal, le Vengeur et le Réfléchi, l'escadre anglaise de treize navires de l'amiral Hyde Parker. L'habileté de ses manœuvres et la rigueur de son action lui valurent une lettre de félicitations de l'amiral anglais. Il existe une édition antérieure à celle-ci, publiée par Mérigot le jeune en 1790, également gravée par François Jacques Dequevauviller, et dont le titre est orné d'une allégorie. La maison d'édition de Bance fut domiciliée au 214 rue Saint-Denis entre 1805 et 1832. Bel exemplaire. Mouillure claire dans l'angle inférieur gauche. Catalogue d'estampes, livres, recueils dans tous les genres, composant le fonds de Bance aîné, graveur a Paris, rue Saint Denis, No. 214, 1817, p. 5, n°15.
Essai sur l'administration des colonies.
Paris, E. Duverger, 1837. In-8 de (2) ff., 203-(1) pp. ; broché, couverture verte imprimée, non rogné.
Edition originale, peu commune. L'auteur, qui occupa plusieurs fonctions administratives à la Martinique, dresse un historique de l'organisation judiciaire, administrative et financière des colonies françaises. Issu de la noblesse bretonne et conseiller du Roi de France, le comte de Mauny débarqua en Martinique et épousa en 1785 la créole Marie Anne Catherine Carreau du Harroc. Elle était la fille d'un planteur détenteur d'une habitation située à Rivière-Pilote, au sud de l'île, à laquelle le comte donna son nom : l'Habitation La Mauny était née. Le domaine est très longtemps une sucrerie où l’on fabrique également un peu de tafia. La distillerie La Mauny est à ce jour l'une des plus importantes de Martinique. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Petites taches sur les plats, coins écornés. Ryckebusch, 5581. — Sabin, 46944.
Ensemble de 10 cartes postales anciennes.
S.l., [vers 1920].
On trouve ainsi représenté : - Tombeau de Paul et Virginie - Jardin botanique - Cascade du Mammouth - Une cascade - Cascade Grande Rivière - Square Labourdonnais - Paysage - Place Labourdonnais - Panorama - Palais du gouvernement. Très bon état de conservation.
Du commerce des peuples de l'Afrique septentrionale dans l'antiquité, le moyen-age et les temps modernes, comparé au commerce des Arabes de nos jours.
Paris, au comptoir des imprimeurs-unis, 1845. In-8 de xi-(1)-199 pp.; demi-maroquin vert à long grain, dos lisse orné en long, couvertures conservées, non rogné (reliure de la seconde moitié du XX° de Devauchelle).
Première édition. Étant donné que la domination française ne cessait de s’agrandir en Afrique, l’auteur proposa de : « rechercher quel a pu être le commerce africain dans les temps antiques ; d’examiner sur quelles bases il reposait à cette époque ; quels peuples lui servaient d’intermédiaires, et si, les mêmes causes ou des causes semblables renaissant aujourd’hui, on peut raisonnablement espérer les mêmes résultats » (p. x). En appendice se trouve une Lettre de Ghadamès, par James Richardson, agent de la société anglaise pour l’abolition de l’esclavage. Bel exemplaire. Cachet d'une congrégation religieuse sur le faux titre et le titre. Gay, 309.
Portrait de Luis Enríquez de Guzmán.
Vers 1850. Huile sur toile (25,5 x 20 cm) montée dans un double encadrement (32, 39 cm).
Luis Enríquez de Guzmán, Conde de Alba de Liste (1610-1680), fut nommé vice-roi de la Nouvelle-Espagne le 28 mai 1648, sous le roi Philippe IV d'Espagne, fonction qu'il occupa jusqu'au 14 août 1653. Sa principale réalisation fut de réformer la trésorerie de la colonie, entraînant une augmentation considérable des revenus, dont la plupart furent envoyés en Espagne pour soulager les difficultés financières de Philippe IV. La Nouvelle-Espagne désignait les possessions de l'Espagne dans le Nouveau Monde au nord de l'isthme de Panama. Elle fut créée à la suite de la chute de l'Empire aztèque en 1521 et devint la première parmi les quatre vice-royauté espagnoles en Amérique en 1531. Elle englobait le Mexique, l'Amérique centrale, une grande partie du sud-ouest et du centre des États-Unis, les Indes occidentales espagnoles, la Floride espagnole et les Philippines ainsi que d'autres îles du Pacifique. Après 1535, elle passa sous l'autorité du vice-roi de Nouvelle-Espagne, qui était désigné par le roi d'Espagne, la capitale étant Mexico. Au fil du temps, la Nouvelle-Espagne perdit peu à peu des morceaux de territoire, du fait que certains devenaient indépendants ou qu'elle donnait des parties de territoires à d'autre puissances européennes, mais la partie centrale resta sous influence espagnole jusqu’à l'indépendance de l'empire du Mexique en 1821. Bon état de conservation.
Portrait de Pedro de Castro y Figueroa y Salazar.
Vers 1840. Huile sur toile (25,5 x 20 cm) montée dans un double encadrement (32, 39 cm).
Pedro de Castro y Figueroa y Salazar, duc de la Conquista et marquis de Gracia Real (1678-1741) était un officier de l'armée espagnole. Il fut nommé vice-roi de Nouvelle-Espagne, par Philippe V, en 1740 pour remplacer Juan Antonio de Vizarrón y Eguiarreta. Pendant sa période de vice-roi, il travailla à l'amélioration des mines de Zacatecas en améliorant le système de drainage, fit nettoyer les obstructions du port de Veracruz et ordonna la construction du fort San Juan de Ulúa. La Nouvelle-Espagne désignait les possessions de l'Espagne dans le Nouveau Monde au nord de l'isthme de Panama. Elle fut créée à la suite de la chute de l'Empire aztèque en 1521 et devint la première parmi les quatre vice-royauté espagnoles en Amérique en 1531. Elle englobait le Mexique, l'Amérique centrale, une grande partie du sud-ouest et du centre des États-Unis, les Indes occidentales espagnoles, la Floride espagnole et les Philippines ainsi que d'autres îles du Pacifique. Après 1535, elle passa sous l'autorité du vice-roi de Nouvelle-Espagne, qui était désigné par le roi d'Espagne, la capitale étant Mexico. Au fil du temps, la Nouvelle-Espagne perdit peu à peu des morceaux de territoire, du fait que certains devenaient indépendants ou qu'elle donnait des parties de territoires à d'autre puissances européennes, mais la partie centrale resta sous influence espagnole jusqu’à l'indépendance de l'empire du Mexique en 1821. Bon état de conservation.
Le Rio Usumasinta (Amérique centrale).
1853. Dessin à la plume, à l’encre noire et à la mine de plomb, signé et daté dans l’angle inférieur gauche, in-4 oblong (24,7 x 35,9 cm), monté sur papier dans un encadrement de filets colorés et d’une guirlande aquarellée, titre manuscrit dans la partie inférieure.
Vue pittoresque d’un fleuve du Mexique méridional. Elle montre deux voyageurs se déplaçant dans une pirogue, elle-même conduite par deux personnes situées respectivement à l’avant et à l’arrière de l’embarcation. Les voyageurs, habillés à l’occidentale, sont assis au milieu de la pirogue, l’un d’entre eux se protégeant du soleil par une ombrelle et l’autre tenant un fusil. A l’arrière-plan on aperçoit les rives du fleuve; celles-ci forment deux monticules recouverts d’une végétation dense avec, au sommet, quelques arbres qui se détachent sur l’horizon. Le Rio Usumacinta prend sa source au Guatemala, sert de frontière à l’Etat mexicain du Chiapas puis traverse les forêts tropicales du Tabasco avant de se jeter dans le golfe du Mexique. Il est divisé en haut et bas Usumacinta. Le haut Usumacinta coule depuis sa source au Guatemala jusqu’à la «Boca del Cerro» en Tabasco; le bas Usumacinta commence à cet endroit et se termine dans la ville de Centla, après avoir rejoint le fleuve Grijalva. Au Mexique, ce fleuve passe à une quarantaine de kilomètres au nord-est de la célèbre cité maya de Palenque. Une autre version de cette vue pittoresque a été publiée, sous la signature de A. Morellet, dans le Magasin Pittoresque de 1850, avec comme titre «Le rio Usumasinta» (p. 293). Né en 1825 aux Andelys (Eure), Charles Chaplin fut l’élève de Drolling à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1845. Il débuta comme peintre de portraits et de paysages. A partir de 1851, il se spécialisa dans les portraits féminins et les scènes de genre, s’inspirant de la peinture du XVIIIe siècle, notamment celle de François Boucher, ce qui lui permit d’acquérir une réputation de peintre intimiste de la femme. Apprécié par l’impératrice Eugénie, il reçut d’importantes commandes officielles, en particulier pour le décor des palais de l’Elysée et des Tuileries, ainsi que de l’Opéra Garnier. Il exposa au Salon de 1845 à 1868. D’origine britannique par son père, il fut naturalisé français en 1886 et mourut en 1891 à Paris. Ses œuvres sont conservées, entre autres, dans les musées de Bordeaux, Bayonne, Bourges, Londres, Mulhouse, Reims et Saintes. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, édit. 1999, t. III, pp. 479-480. – Bellier de La Chavignerie et Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, t. I, 1882, pp. 226-227 et Supplément, p. 133.
Traits de patriotisme de Polverel et de Sonthonax.
Paris, Laurens, 1794. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Brochure datée du 23 novembre 1794 et signée par Thomas Millet, Brulley, Clausson, Duny, Page, et Verneuil. Les signataires dénoncent les agissements des envoyés à Saint-Domingue, Léger-Félicité Sonthonax et Étienne Polverel, qu'ils accusent d'avoir "provoqué et fait exécuter l'incendie de la ville du Cap", mis "Saint-Domingue sans défense afin d'en rendre la conquête plus facile à l'Angleterre", et dépouillé les colons de leurs propriétés. Bon exemplaire. Manque de papier dans la marge inférieure des pages 3/4 sans manque de texte. Inconnu de Max Bissainthe et de Sabin.
Les accusateurs incarcérés de Polverel et Sonthonax, accusés et libres, à la Convention Nationale.
1794. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Brochure datée des 5 et 7 septembre 1794, et signée par Clausson et Th. Millet "commissaires des colons de Saint-Domingue, réfugiés aux États-Unis". Les signataires, qui furent incarcérés à la maison d'arrêt des ci-devant Carmes, demandaient une nouvelle fois à être remis en liberté, protestant que leurs accusateurs étaient libres. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 5137. — Inconnu de Sabin.
Voyage en Savoie, en Piémont, à Nice et à Gênes.
Paris, C. Wassermann, 1816. 2 volumes in-8 de (2) ff., VI, II, 376 pp. - (2) ff., 415 pp. ; demi-basane brune, dos lisses ornés, pièces de titre de veau orange, tranches rouges (reliure de l'époque).
Edition originale, dédiée à l'abbé Andrès, bibliothécaire du roi, et secrétaire de l'Académie royale de Naples. Après avoir visité les départements du midi pour étudier les monuments, Millin entreprit, en 1811, un voyage en Italie. Parti de Paris, il s'arrêta dans les principales villes de France situées sur la route et entra en Italie par le Piémont. Après avoir passé l'hiver à Rome, il partit pour Naples, visita les deux calabres et fut de retour dans la capitale française en 1813. Par la suite il publia le récit de son séjour en Savoie et au Piémont en donnant des descriptions sur les villes de Chambéry, Turin ou encore Nice. Bel exemplaire. Légères rousseurs. Brunet, III, 1723 ; Fossati Bellani, 473.
Le Cacao des Colonies Françaises.
Paris, Imprimerie de Vaugirard, vers 1920. Lithographie originale en couleurs (79 x 59 cm).
Affiche éducative sur le cacao, de sa récolte à sa consommation : le cacaoyer, la fleur, le fruit , la récolte, le séchage, la chocolaterie, le broyeur pour la pâte de chocolat, la confiserie-patisserie, le petit déjeuner. Bon exemplaire malgré des traces de pliure et de petits manques marginaux.
Lettre autographe signée à ses sœurs, Mesdemoiselles Bourzeis au petit hôtel de Beaufort, rue Quincampoix à Paris.
Au Port Loüis, Isle de France, 8 octobre 1764. 3 pp. in-4, adresse.
Parent de Dupleix, Charles Monneron (1735-1799) entra dans la Compagnie des Indes à l'âge de 19 ans. Nommé à Pondichéry en 1758, il devint commis de la Compagnie, puis greffier jusqu'à la prise de cette place par les Anglais. Lorsque celle-ci fut rendue à la France, Monneron s'embarqua à nouveau pour Pondichéry. A l'occasion d'une escale à l'île de France (Maurice), il écrivit à ses sœurs : "Une de mes lettres doit vous être parvenue, elle est datée de St Yago, où nous avons relâché pendant 9 jours; nous en sommes repartis le 21 may, et nous ne sommes arrivés à l'Isle de France qu'après 122 jours de traversée…". Regrettant l'éloignement et l'absence de courrier, il ajoute : "Comme il est très possible que vous ayiez changé de demeure, Montgolfier vous remettra ma lettre et sans contredit se chargera de la réponse". Il prévoit de quitter l'île de France début novembre et ne pourra pas leur écrire avant l'été prochain : "Je ne pense pas être stable à Pondichéry avant le mois de décembre 1765…". En 1769, Monneron sera nommé intendant général de Pondichéry; par la suite, il deviendra député aux Etats généraux de 1789 puis à l'Assemblée constituante. Egalement négociant et banquier, il fut le commanditaire des frères Montgolfier. Intéressante lettre en rapport avec la Compagnie des Indes.
Lettre à messieurs les habitans des isles-de-France & de Bourbon, actuellement à Paris.
Paris, L. Potier de Lille, 1790. In-4 de 12 pp.; cartonnage de papier marbré rouge, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Lettre en réponse à un mémoire d'habitants des îles de La Réunion et de Maurice, qui accusait l'auteur d'avoir voulu sacrifier les iles aux colonies des Indes Orientales. Armateur à l'Île de France avec deux de ses frères, membre des Amis Réunis de Pondichéry, Louis Monneron représenta en 1789 aux États généraux, les Indes orientales (député de Pondichéry). Il fut élu député à l'Assemblée nationale le 13 mars 1789 et le restera jusqu'à sa dissolution, le 30 septembre 1791. Il s'opposa notamment au décret donnant aux colons l'initiative des lois applicables dans les colonies, ce qui rendait impossible toute émancipation des hommes de couleur. Le 26 octobre 1798, comme émissaire, il fut chargé d'aller faire respecter la dite Constitution à la Réunion. Or l'assemblée réunionnaise ne croyant pas en une République conciliante, elle se refusa à accepter l'abolition et voyait toujours la France comme «l'ennemi de la colonie». Bon exemplaire. Roquincourt, 2170. — Ryckebusch, 5802.
Mémoire lu à l'Assemblée Nationale en faveur des colonies françoises aux Indes.
Paris, Prault, 1790. In-4 de (1) f., 36-(4) pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre bordeaux (reliure moderne).
Mémoire lu à l'Assemblée Nationale le 25 octobre 1790 dans lequel son auteur demande l'autorisation, pour la ville de Pondichéry, d'achever la construction de ses fortifications et d'entrenir une garnison. En contrepartie, la ville assumerait une partie des frais et le reste pourra être compensé par les avantage économiques et stratégiques qu'elle apporterait à la France. Bon exemplaire. Mouillure claire marginale. Roquincourt, 2171.
Réponses aux objections contre le rétablissement de Pondichéry, présenté à MM. de l'Assemblée Nationale.
Paris, L. Potier de Lille, 1791. In-4 de 14 pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre rouge (reliure moderne).
L'auteur demande aux députés, au nom "des principes d'humanité & des intérêts très-pressans de politique & de commerce" de "maintenir sur un pied respectable de défense vos établissemens aux Indes" Bon exemplaire. Mouillure claire dans la marge inférieure. Roquincourt, 2172.
Réponse à l'adresse de quelques habitans des isles de France et de Bourbon.
Paris, L. Potier de Lille, 1790. In-4 de 19 pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre rouge (reliure moderne).
L'auteur répond point par point aux faits exposés dans un écrit intitulé Adresse à l'Assemblée Nationale par les habitans des isles de France et de Bourbon. Ces derniers l'accusent d'avoir défendu les intérêts de Pondichéry aux dépens de ceux des iles de France et de Bourbon. Bon exemplaire. Mouillure claire dans la marge inférieure. Roquincourt, 2169.
Voyage autour du monde, ou description des cinq parties du globe terrestre.
Douai, Deregnaucourt, 1829. In-12 de 12-12-24 pp.; broché, non rogné, couverture rose imprimée avec un grand bois illustré au dos représentant des Chinois.
Rare impression populaire illustré d'une vignette au titre et de 4 gravures sur bois dans le texte : costumes de certains peuples (Samoyèdes, Habitants du Sénégal et du Sahara, Amérique ou Colombie), et le tombeau de Mahomet. La description du monde se termine page 12 de la troisième partie avec une chronologie des grandes découvertes des XVe et XVIe siècle. Ils sont suivis de six feuillets, chiffrés de 13 à 24, imprimés à Chartres par l'imprimerie de Garnier fils, relatant les évènements de l'année 1830, et se terminant par les "prophéties de Napoléon à l'île Sainte-Hélène" ! Bon exemplaire. Petites taches sur la couverture, marges des feuillets et de la couverture froissées.
Opinion sur la motion de M. de Curt.
Paris, Imprimerie Nationale, 1789. In-8 de 20 pp.
Discours prononcé devant l'Assemblée Nationale le 1er décembre 1789. Moreau de Saint-Méry dénonce l'ignorance par la métropole des affaires des colonies, et considérait que les décrets de l'Assemblée Nationale ne s'appliquaient pas aux colonies car aucune mention particulière sur ce point n'y figurait. Il termine en demandant "de leur donner le comité particulier qu'elles réclament", et qui est l'objet de la motion de M. Curt présentée à l'assemblée le 27 novembre 1789. Bon exemplaire. Ryckebusch, 5833. — Inconnu de Monglond et de Sabin.
[Loi accordant la liberté du commerce avec le Mozambique aux sujets Portugais des Indes].
Lisboa, 1755. In-4 de (2) pp., broché.
Loi du 10 juin 1755 ouvrant le commerce des ports mozambicains à tous les sujets de l'État portugais de l’Inde, et à toutes les marchandises sauf les perles de verre. Mais la loi ne fut mise en place que le 29juillet 1757 à cause de l’opposition interne du gouverneur général lui-même. Colonie portugaise depuis le XV° siècle, la côte du Mozambique, et particulièrement l’île du même nom, étaient une escale majeure dans le long voyage qui menait les navires portugais de Lisbonne jusqu’en Inde. Bon exemplaire.
Bénédiction d'un africain.
XVIII° siècle. Peinture originale sur toile montée sur chassis (58 x 47).
Saint François Xavier (1506-1552) était un missionnaire jésuite navarrais. Proche ami d'Ignace de Loyola, il fut un des cofondateurs de la Compagnie de Jésus. Ses succès missionnaires en Inde et en Extrême-Orient lui acquirent le titre d'«Apôtre des Indes». Béatifié en 1619, il fut canonisé trois ans plus tard par Grégoire XV. En 1541, il embarqua pour Goa alors comptoir commercial portugais sur la côte occidentale de l'Inde, et fit notamment une longue escale au Mozambique en attendant des vents favorables pour repartir. Il visita notamment le Mozambique, l'Archipel des Comores, Ceylan, Malacca, les îles Moluques, le Japon où il convertissa de nombreuses personnes, et mourut de maladie sur l'île chinoise de Shangchuan. Bon état de conservation.
Montevideo.
Montevideo, Luciano Mége, [vers 1865]. Lithographie originale en deux feuilles jointes (0,36 x 1,14 m).
Rarissime et grand panorama de la ville de Montevideo, capitale de l'Uruguay, située en bordure du Río de la Plata. Il a été dessiné par Willems, et lithographié en deux tons par Willems et Mége à Montevideo. La vue est prise depuis la baie, que l'on voit ici animée de nombreux voiliers et bateaux à vapeur. On remarque notamment le bateau à vapeur américain Mississippi, qui effectuait, dès 1861, la liaison entre Montevideo et Buenos-Aires en Argentine. Dans la ville, on peut voir les quais et le débarcadère, l'Hôpital de la Charité, la cathédrale Matriz, et les anciens bâtiments des douanes, construits en 1855, inaugurés en 1857, et démolis en 1890 pour la construction du port. Graveur uruguayen, Luciano Mége était le propriétaire du premier établissement typographique et lithographique de Montevideo. Après 1851, il s'associa avec d'autres lithographes, comme le lithographe allemand Guillermo Willems ou Williens, vers 1860. Après sa mort, sa veuve s'associa en octobre 1862 avec Willems. Après 1869, la société fut renommée Mége y Compañía. Très rare, nous n'en avons trouvé aucune trace, et aucun exemplaire dans les collections publiques, y compris aux archives nationales de l'Uruguay. Grande déchirure dans la partie gauche restaurée, défauts au niveau du ciel et dans les marges.
Rapport fait à la chambre par M. Mérilhou, au nom d'une commission spéciale chargée de l'examen du projet de loi tendant à modifier les articles 2 et 3 de la loi du 24 avril 1833 sur le régime législatif des colonies.
1844. In-8 de 62-(2 bl.) pp. ; cartonnage de papier marbré, titre au dos (reliure moderne).
Rapport lu à la chambre des pairs, lors de la séance du 3 juillet 1844, par le rapporteur d'une commission de sept membres (parmi lesquels le duc de Broglie et le baron Dupin) chargée d'examiner un projet de loi du gouvernement sur les colonies. En désaccord avec le gouvernement, la commission recentra le projet sur le statut des esclaves, dont elle souhaitait améliorer les conditions de vie. [Joint:] - Supplément au rapport fait à la chambre par M. Mérilhou, au nom d'une commission spéciale chargée de l'examen d'un projet de loi tendant à modifier les articles 2 et 3 de la loi du 24 avril 1833 sur le régime législatif des colonies. Sans lieu ni date. 32 pp. La cession de 1844 se termina sans que la modification de la loi ait été votée, la commission présenta de nouveau son projet, avec de petites modifications qui sont détaillées dans ce rapport. Bon exemplaire. Petites tâches sur le premier feuillet. Ryckebusch, 5672, 5673. — Sabin, 47968 (pour le rapport, le supplément n'est pas mentionné).
Moniteur impérial de la Nouvelle-Calédonie et dépendances.
Port-de-France, Nouméa, Imprimerie du gouvernement, 1859-1861. Ensemble de 118 journaux reliés en un volume in-folio (43,5 x 28 cm) de (247) pp. ; demi-basane marron, dos lisse orné de filets dorés (reliure de l’époque).
Tête de série de la première publication périodique de la Nouvelle-Calédonie. Elle couvre la période du dimanche 2 octobre 1859 (n° 1) au dimanche 29 décembre 1861 (n° 118). Chaque journal, entièrement lithographié, comprend habituellement 2 pages (parfois 4). Le texte est imprimé sur 2 colonnes jusqu’au n° 43, puis, à partir du n° 44, sur 3 colonnes. En dernière page se trouve la mention de l’imprimeur gérant Poincignon (puis L. Triquéra à partir du n° 50). L’illustration comprend au total 5 gravures in texte représentant la bataille de Solférino, Port-de-France (actuellement Nouméa), l’établissement français de l’île des Pins, le Curcuma et l’établissement Paddon à l’île Dubouzet. Certains titres sont ornés d’un décor allégorique comprenant en son centre une petite vignette représentant la rade de Nouméa. Chaque numéro du Moniteur comprend une partie officielle : arrêtés et décisions du gouverneur concernant notamment les concessions, la sécurité de la colonie, les approvisionnements, etc., et une partie non officielle : cérémonies et fêtes locales, spectacles, ventes aux enchères, justice, commerce, observations météorologiques, mouvements dans le port (entrées et sorties des navires de guerre ou de commerce), bâtiments sur rade, etc. On y trouve aussi quelques études, notamment des Fragments historiques par le Père Montrouzier (1820-1897), missionnaire mariste, curé de Napoléonville (22 articles, du n° 47 au n° 68), ainsi qu’une Notice sur les îles Loyalty par Henri Jouan (1821-1907), lieutenant de vaisseau commandant la Bonite (8 articles, du n° 111 au n° 118). Extrait : « A la suite des agitations qui se sont produites sur l’habitation Payta distante de 20 km de Port-de-France, vers le NO, et de la prise d’armes des Indigènes employés sur cette concession, M. le Procureur impérial a lancé un mandat d’amener contre les Européens : Peter Licker, Daniel Sleat, H. Hawkins. Promptement arrêtés par nos brigades de gendarmerie à cheval, ils ont été écroués à la prison du fort du Nord, pour être déférés aux tribunaux, sous la prévention d’excitation à la révolte. En même temps, le caporal indigène Androu conduisait à Port-de-France le chef Jac-Kuindo de la tribu établie sur le territoire de Payta. Sévèrement admonesté par l’autorité supérieure au sujet de la conduite des indigènes de la tribu dont il est le chef, Jac-Kuindo a été bien et dument prévenu qu’il devenait personnellement responsable de tous les écarts des siens… » (n° 7, 13 novembre 1859). La présente collection regroupe tous les numéros lithographiés du Moniteur impérial. A partir du n° 119 (5 janvier 1862), la publication sera imprimée et portera comme titre : Le Moniteur de la Nouvelle-Calédonie. Journal officiel de la colonie. Puis, à partir du n° 1396 (23 juin 1886), elle sera intitulée : Le Journal officiel de la Nouvelle-Calédonie et dépendances. Très rare. Le CCFr ne mentionne que deux exemplaires dans les bibliothèques publiques françaises : BnF (incomplet : ne commence qu’au 1er juillet 1860) et Archives d’Outre-Mer à Aix-en-Provence (complet). Provenance : signature « Bonnemaison » apposée au crayon sur une dizaine de numéros. Dos frotté et insolé, traces de plis aux journaux avec parfois quelques restaurations ; une partie du titre du numéro 2 manque. O’Reilly, Bibliographie de la Nouvelle-Calédonie, 3856. Liste des numéros : Première année : Numéro 1. Dimanche 2 octobre 1859. 1 p. (restaurations au niveau des plis). [Numéro 2]. Dimanche 9 octobre 1859. 2 pp. (la partie droite du titre manque). Numéro 3. Dimanche 16 octobre 1859. 2 pp. (restaurations au niveau des plis). Numéro 4. Dimanche 23 octobre 1859. 2 pp. (la feuille est détachée, petits manques de papier). Numéro 5. Dimanche 30 octobre 1859. 2 pp., titre orné, 1 gravure de la bataille de Solferino. Numéro 6. Dimanche 6 novembre 1859. 2 pp. Numéro 7. Dimanche 13 novembre 1859. 2 pp. Numéro 8. Dimanche 20 novembre 1859. 2 pp. Numéro 9. Dimanche 27 novembre 1859. 2 pp., titre orné, 1 gravure de Port-de-France, signature au crayon « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest. au niveau des plis). Numéro 10. Dimanche 4 décembre 1859. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 11. Dimanche 11 décembre 1859. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 12. Dimanche 18 décembre 1859. 2 pp. (rest. au niveau des plis). Numéro 13. Dimanche 25 décembre 1859. 2 pp., titre orné, 1 gravure de l’établissement français de l’île des Pins (rest.). Deuxième année : Numéro 14. Dimanche 1er janvier 1860. 2 pp. (rest. au niveau d’un pli ; petit manque de papier). Numéro 15. Dimanche 8 janvier 1860. 2 pp., 1 gravure montrant le Curcuma (rest. à un pli). Numéro 16. Dimanche 15 janvier 1860. 2 pp. Numéro 17. Dimanche 22 janvier 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 18. Dimanche 29 janvier 1860. 2 pp., 1 gravure de l’établissement Paddon à l’île Dubouzet. Numéro 19. Dimanche 5 février 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 20. Dimanche 12 février 1860. 2 pp. (rest. au titre). Numéro 21. Dimanche 19 février 1860. 2 pp. Numéro 22. Dimanche 26 février 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 23. Dimanche 4 mars 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 24. Dimanche 11 mars 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 25. Dimanche 18 mars 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 26. Dimanche 25 mars 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 27. Dimanche 1er avril 1860. 2 pp. Numéro 28. Dimanche 8 avril 1860. 2 pp., signature « Brocard » au-dessus du titre. Numéro 29. Dimanche 15 avril 1860. 2 pp. Numéro 30. Dimanche 22 avril 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 31. Dimanche 29 avril 1860. 2 pp. Numéro 32. Dimanche 6 mai 1860. 2 pp. Numéro 33. Dimanche 13 mai 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 34. Dimanche 20 mai 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 35. Dimanche 27 mai 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 36. Dimanche 3 juin 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 37. Dimanche 10 juin 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 38. Dimanche 17 juin 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre. Numéro 39. Dimanche 24 juin 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 40. Dimanche 1er juillet 1860. 4 pp. (dont 2 de supplément). Numéro 41. Dimanche 8 juillet 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 42. Dimanche 15 juillet 1860. 2 pp., sign. « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 43. Dimanche 22 juillet 1860. 2 pp. Numéro 44. Dimanche 29 juillet 1860. 2 pp. Numéro 45. Dimanche 5 août 1860. 2 pp., signature « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest.). Numéro 46. Dimanche 12 août 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 47. Dimanche 19 août 1860. 2 pp., sign. « Bonnemaison » au-dessus du titre (rest. à un pli). Numéro 48. Dimanche 26 août 1860. 2 pp. (petite déchirure à un pli). Numéro 49. Dimanche 2 septembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 50. Dimanche 9 septembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 51. Dimanche 16 septembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 52. Dimanche 23 septembre 1860. 2 pp. Numéro 53. Dimanche 30 septembre 1860. 2 pp. Numéro 54. Dimanche 7 octobre 1860. 2 pp. Numéro 55. Dimanche 14 octobre 1860. 4 pp. (rest. au niveau des plis). Numéro 55 - Supplément. 2 pp. Numéro 56. Dimanche 21 octobre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 57. Dimanche 28 octobre 1860. 2 pp. (mouillures ; rest. à un pli). Numéro 58. Dimanche 4 novembre 1860. 2 pp. Numéro 59. Dimanche 11 novembre 1860. 2 pp. Numéro 60. Dimanche 18 novembre 1860. 2 pp. Numéro 61. Dimanche 25 novembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 62. Dimanche 2 décembre 1860. 2 pp. (mouillures ; rest. à un pli). Numéro 62 - Supplément. 2 pp. Numéro 63. Dimanche 9 décembre 1860. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 64. Dimanche 16 décembre 1860. 2 pp. Numéro 65. Dimanche 23 décembre 1860. 2 pp. Numéro 66. Dimanche 30 décembre 1860. 2 pp. (mouillures ; rest. à un pli). Troisième année : Numéro 67. Dimanche 6 janvier 1861. 2 pp. (mouillures dans la partie supérieure). Numéro 68. Sans date [dimanche 13 janvier 1861]. 2 pp. Numéro 69. Dimanche 20 janvier 1861. 2 pp. Numéro 70. Dimanche 27 janvier 1861. 2 pp. (rest. à un pli). Numéro 71. Dimanche 3 février 1861. 2 pp. Numéro 72. Dimanche 10 février 1861. 2 pp. Numéro 73. Dimanche 17 février 1861. 4 pp. Numéro 74. Dimanche 24 février 1861. 2 pp. Numéro 75. Dimanche 3 mars 1861. 2 pp. Numéro 76. Dimanche 10 mars 1861. 2 pp. Numéro 77. Dimanche 17 mars 1861. 2 pp. Numéro 78. Dimanche 24 mars 1861. 2 pp. Numéro 79. Dimanche 31 mars 1861. 4 pp. Numéro 80. Dimanche 7 avril 1861. 2 pp. Numéro 81. Dimanche 14 avril 1861. 2 pp. Numéro 82. Dimanche 21 avril 1861. 2 pp. (mouillures marginales). Numéro 83. Dimanche 28 avril 1861. 2 pp. Numéro 84. Dimanche 5 mai 1861. 2 pp. Numéro 85. Dimanche 12 mai 1861. 2 pp. Numéro 86. Dimanche 19 mai 1861. 4 pp. Numéro 87. Dimanche 26 mai 1861. 2 pp. Numéro 88. Dimanche 2 juin 1861. 2 pp. Numéro 89. Dimanche 9 juin 1861. 2 pp. Numéro 90. Dimanche 16 juin 1861. 2 pp. Numéro 91. Dimanche 23 juin 1861. 2 pp. Numéro 92. Dimanche 30 juin 1861. 2 pp. Numéro 93. Dimanche 7 juillet 1861. 2 pp. Numéro 94. Dimanche 14 juillet 1861. 2 pp. Numéro 95. Dimanche 21 juillet 1861. 2 pp. Numéro 96. Dimanche 28 juillet 1861. 2 pp. Numéro 97. Dimanche 4 août 1861. 2 pp. Numéro 98. Dimanche 11 août 1861. 2 pp. Numéro 99. Dimanche 18 août 1861. 2 pp. Numéro 100. Dimanche 25 août 1861. 2 pp. Numéro 101. Dimanche 1er septembre 1861. 2 pp. Numéro 102. Dimanche 8 septembre 1861. 2 pp. Numéro 103. Dimanche 15 septembre 1861. 2 pp. Numéro 104. Dimanche 22 septembre 1861. 2 pp. Numéro 105. Dimanche 29 septembre 1861. 2 pp. Numéro 106. Dimanche 6 octobre 1861. 2 pp. Numéro 107. Dimanche 13 octobre 1861. 2 pp. Numéro 108. Dimanche 20 octobre 1861. 4 pp. Numéro 109. Dimanche 27 octobre 1861. 2 pp. Numéro 110. Dimanche 3 novembre 1861. 2 pp. Numéro 111. Dimanche 10 novembre 1861. 2 pp. Numéro 112. Dimanche 17 novembre 1861. 2 pp. Numéro 113. Dimanche 24 novembre 1861. 2 pp. Numéro 114. Dimanche 1er décembre 1861. 2 pp. Numéro 115. Dimanche 8 décembre 1861. 2 pp. Numéro 116. Dimanche 15 décembre 1861. 2 pp. Numéro 117. Dimanche 22 décembre 1861. 2 pp. Numéro 118. Dimanche 29 décembre 1861. 2 pp.
[Inventaire d’une habitation]. Manuscrit.
[fin XVIIIe ou début XIXe]. In-4 (24,3 x 18,4 cm) de 6 pp. ; en feuilles.
Liste détaillée des biens d’une habitation cotonnière, divisée en trois lots. Pour chaque lot, le descriptif indique la superficie totale (en arpents), les cultures (maïs, coton), les bâtiments (maison, magasins), les installations (moulins à coton et à maïs, poulaillers, pigeonniers), le matériel (pioches, haches, serpes, couteaux, presses, pirogues), le cheptel (volailles, canes, truies) et les esclaves, avec leurs noms et leurs qualifications (commandeur, charpentier, équarisseur, moulineur, scieur, et «pioche», c’est-à-dire affecté au travail de la terre). L’origine des esclaves est également indiquée: Malabar, Mozambique, Malgache. Extrait: «1er lot de 265 arpents environ contenant ce qui suit: 110 arpents en mahys & cotton [maïs et coton], le reste en bois debout. - 14 pioches, 6 haches, 2 serpes, 8 couteaux pour couper les cottons. - 1 pirogue de 18 pieds environ. - 1 maison de 36 pieds de long sur 16 de large couverte en bardeaux [en bois]. - 1 magasin couvert en paille de 55 pieds de long sur 18 de large. - 1 magasin contenant une presse montée et ferrée. - Huit moulins à cotton avec 4 cylindres en fer […]. - Noirs: Sipaye, Malabard, commandeur. - Rosalie, femme de Sipaye, Malabarde. - Edouard, charpentier, Mozambique. - Couromba, Malabard & commandeur. - Sans Souci, scieur, Mozambique. - Lahemar, écarisseur, Mozambique. - Pierre, pioche, négrillon, Mozambique. - Jérôme, pioche, Mozambique…». Dans le premier lot, 60 esclaves sont ainsi mentionnés. Le deuxième lot comprend 357 arpents, dont 100 en coton, 50 en maïs et 8 en patates, et compte 61 esclaves; quant au troisième, il possède 213 arpents, dont 30 en coton, et contient 58 esclaves. Cette division en lots pourrait s’expliquer par un partage, une succession ou le départ du colon, les esclaves ayant été répartis en nombre à peu près égal dans chacun des trois lots. Compte tenu de l’origine géographique de ces derniers, on peut supposer que l’habitation en question était située dans l’océan Indien: il pourrait s’agir de l’île Bourbon (actuellement La Réunion), de l’île de France (île Maurice) ou de l’archipel des Seychelles; ces deux dernières colonies passèrent respectivement sous contrôle britannique en 1810 et 1811. Concernant les Seychelles, les communications s’effectuaient principalement par pirogues et le coton en était la principale culture jusque vers 1820. L’encre a pâli mais le document reste lisible; quelques taches d’encre sur certaines pages. Sur les populations d’esclaves dans l’océan Indien, cf. JAUZE (Albert), Malgaches et Africains à Bourbon: La Réunion à l’époque de l’esclavage, in «Hommes & Migrations», 2008, n° 1275, pp. 150-157, et EYMERET (Joël), Population et vie quotidienne aux Seychelles sous le Premier Empire, in «Revue française d’histoire d’outre-mer», 1984, n° 262-263, pp. 5-29.
Les explorations des Portugais antérieures à la découverte de l'Amérique.
Paris, Ernest Leroux, 1893. In-8 de (2) ff., viij-(1)-(1 bl.)-33 pp. , toile bordeaux, pièce de titre noire, couvertures conservées (reliure moderne).
Texte d'une conférence faite à Madrid en 1891, traduite et commentée par Alexandre Boutroue. Il est illustré d'une carte dépliante. Limité aux explorations avant 1492, l'auteur évoque la découverte des îles de l'Atlantique (Madère et les Açores), puis le début du contournement de l'Afrique par Christophe Colomb et Bartolomeo Diaz. Bon exemplaire. Envoi autographe signé du traducteur Alexandre Boutroue.
Défi aux factieux. Adresse à la Convention Nationale.
Paris, Laurens, 1794. In-8 de 16 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Brochure datée du 1er octobre 1794 et signée par "les commissaires de Saint-Domingue, députés à la Convention Nationale" Page, Brulley et Legrand. Les signataires, qui furent incarcérés à la prison du Luxembourg, demandaient qu'eux et les autres députés "disséminés dans diverses prisons", soient traduits devant le Tribunal Révolutionnaire "avec Polverel, Sonthonax, Dufay, Mils, Garnot Bellay, Poisson, Raimond et Leborgne. "Là, nous serons tous entendus contradictoirement; là seront produit les pièces, les actes, les témoins, les preuves. On écoutera, on lira, on saisira la vérité. Les coupables seront enfin connus." Bon exemplaire. Max Bissainthe, 7233. — Inconnu de Sabin.
Damas et le Liban. Extraits du journal d'un voyage en Syrie au printemps de 1860.
Londres, W. Jeffs, 1861. In-8 de vij-(1 bl.)-136 pp.; percaline marron, titre frappé or sur le dos, plats estampés à froid (reliure de l'époque).
Première édition, tirée à petit nombre. Petit-fils ainé du roi Louis-Philippe et prince sans royaume, le comte de Paris trompa son ennui en voyageant. En mai 1860, il se trouvait à Damas et s'intéressa à l'état du gouvernement turc dans cette région. Puis, en juin, il se rendit au Liban au moment des premiers massacres de Chrétiens maronites par les Druzes. Il conclut son récit en appelant à une intervention internationale. Bon exemplaire. Légères rousseurs. Hage Chahine, 3561.
L'Angleterre, la Russie et la Perse, esquisse historique, politique, et prophétique, formant le résumé de trois lettres adressées au "Globe" (journal quotidien de Londres).
Londres, imprimé pour circulation privée, 1872. In-4 de (4) ff., 35 pp.; percaline verte à la bradel, dos muet, titre et auteur en lettres dorées sur le premier plat, tranches rouges (reliure de l'époque).
Edition originale dédiée au Schah de Perse. Texte en anglais en regard. Essai tiré à petit nombre d'une analyse de la diplomatie anglaise vis à vis de la Perse d'une part, et des relations entre la Russie et la Perse d'autre part. L'auteur cherche à montrer qu'une alliance avec la Perse serait bénéfique pour le commerce et permettrait de tenir la Russie à bonne distance des possessions britanniques en Inde, soupçonnant cette dernière de les convoiter. Bel exemplaire. Envoi autographe signé de l'auteur à Amédée de Roubin "officier d'instruction de l'académie". Signature autographe sur la page de garde : Ch. de Foucauld. Il pourrait s'agir du célèbre explorateur et géographe français. Wilson, 168.
Discours sur le rétablissement de la compagnie d'Afrique.
Paris, Imprimerie Nationale, An 10 [1802]. In-8 de 10 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Discours prononcé devant le Tribunat le 30 avril 1802 dans lequel son auteur se prononce pour le rétablissement d'une Compagnie d'Afrique, sur le modèle de celle qui fut supprimée en 1791. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond.
Rapport sur le projet de loi pour l'établissement d'une compagnie d'Afrique.
Paris, Imprimerie Nationale, An 10 [1802]. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Discours prononcé devant le Tribunat, le 1er mai 1802, concernant un projet de loi de rétablissement d'une compagnie d'Afrique, pour le commerce avec la régence d'Alger. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond.
Estatutos Da Junta Do Commercio Ordenados por El Rey Nosso Senhor no seu Real Decreto de 30 de Setembro de 1755.
Lisboa, Miguel Rodrigues, 1756. In-4 de (1) f., 37 pp. ; broché, couverture de papier marbré moderne.
A l'initiative du marquis de Pombal, le roi José Ier remplaça la confrérie de l'Espírito Santo da Pedreira de Lisbonne, sorte d’association de négociants, coupable d’avoir fait des représentations contre la Compagnie de Grão-Pará et Maranhão, par une sorte de chambre de commerce, Junta do commercio. La présente brochure détaille les statuts de cet organisme, dans lesquels est mentionné le commerce dans les colonies portugaises de l'Inde et du Brésil. Les produits mentionnés sont le sucre, le tabac, le poivre, le cacao et d'autres épices. Bon exemplaire. Petites galeries de vers marginales.
[Loi sur l'affranchissement des fils d'esclaves].
Lisboa, Regia Officina Typografica, 1773. In-4 de 4 pp., broché.
En 1761, une première charte déterminait que tout esclave arrivé dans le royaume du Portugal et des Algarves venant d'Afrique, Amérique ou Asie, seraient automatiquement libres. En 1773, cette seconde charte stipulait que tout enfant né d'une esclave, serait automatiquement libre, quel que soit le statut de ses ancêtres. Cette proclamation officielle, comme les précédentes, furent initiées par le marquis de Pombal, l'homme fort du Portugal durant vingt ans, non pas pour des raisons humanitaires, étrangères à sa nature, mais parce que les esclaves constituaient une main-d'œuvre nécessaire au Brésil. Dans le même temps, il stimula le commerce d'esclaves noirs vers cette colonie, et deux compagnies furent fondées, avec le soutien et la participation directe du marquis de Pombal, la Compagnie de Grão-Pará et Maranhão, et la Compagnie générale de Pernambuco et Paraíba, dont l'activité principale était précisément le trafic d'esclaves, principalement des Africains, vers les terres brésiliennes. Ce n'est qu'en 1856 que cette dernière charte sera appliquée au Brésil, entraînant la chute de l'Empereur Dom Pedro II. Bon exemplaire.
La France et la Russie à Constantinople. La question des Lieux Saints.
Paris, Amyot, 1853. In-8 de (2) ff., 160 pp.; broché, couverture jaune imprimée, ni rogné ni coupé.
Première édition. La question des Lieux Saints (situés principalement à Jérusalem), éclata en 1850 lorsque Napoléon III réclama l'application d'anciens traités qui en confiait la gestion à la France. Car, depuis 1808, la Russie avait fait admettre ses droit à la protection des dits lieux sans que la France (très occupée par ailleurs) ne réagisse. La querelle entre la Russie et la France fut l'une des causes de la guerre de Crimée qui éclata à la fin de 1853. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Quelques piqûres. Hage Chahine, 3833. — Rôhricht, 367.
Ce que nous devons à nos colonies.
Paris-Nancy, Imprimerie Berger-Levrault, 1918. Lithographie originale (env. 65 x 45 cm).
Affiche de propagande sur la Première Guerre Mondiale, lithographiée par Victor Prouvé. Représentant un cavalier spahi, cette affiche rend hommage aux colonies françaises pour leur action durant la guerre : "Nous savons tous maintenant ce que nous devons aux milliers de volontaires indigènes qui ont combattu pour la France". Très bon état de conservation.
Éloge de la Ville de Moukden et de ses Environs ; Poeme composé par Kien-Long, Empereur de la Chine & de la Tartarie, actuellement régnant. Accompagné de notes curieuses sur la géographie, sur l'histoire naturelle de la Tartarie Orientale, & sur les anciens usages des Chinois; composées par les Editeurs Chinois & Tartares. On y a joint une piece de vers sur le thé, composé par le même Empereur.
Paris, N. M. Tilliard, 1770. In-8 de xxiv-xxxviij-381-(3) pp.; veau havane marbré, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin havane, coupes filetées, tranches rouges (reliure de l'époque).
Première édition, traduite du chinois en français par le père Joseph-Marie Amiot, père missionnaire jésuite en Chine, et publiée et annotée par Joseph de Guignes, orientaliste et professeur au Collège de France. Cet ouvrage est la première traduction occidentale du poème de Qianlong faisant l'éloge de la ville de Moukden (actuellement Shenyang), capitale de la Mandchourie de 1615 à 1644, puis capitale secondaire lorsque Pékin devint la capitale de tout l'empire. Il est accompagnée d'un petit morceau sur le Thé, également de l'Empereur, auquel s'ajoutent de nombreuses notes sur la géographie, l'histoire et les coutumes. Le père Amiot partit pour la Chine en 1740, et devint un proche confident de l'empereur Qianlong, et et traducteur officiel des langues occidentales. Bon exemplaire. Cordier, B.S., 1790. — Lowendahl, China illustrata nova, 552. — Lust, Western books of China, 179. — Sommervogel, I, 294-295.
Suite des observations sur Saint-Domingue.
Paris, Baudouin, 1797. In-8 de 40 pp. ; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun (reliure moderne).
L'auteur était membre du Conseil des Anciens, l'une des deux chambres, avec le conseil des Cinq-Cents, du Directoire; alors que le Conseil des Cinq-Cents proposait les lois, celui des Anciens les votait. Après avoir comparé la situation des propriétés et des cultivateurs en France et à Saint-Domingue, Rallier étudia la situation des "cultivateurs nouvellement affranchis" et de leurs relations avec les propriétaires et les autorités, puis proposa une série d'articles préparatoires à une nouvelle législation. Bon exemplaire. Petite galerie de ver dans la marge, rares taches brunes. Max Bissainthe, 7571. — Monglond, IV, 74. — Sabin, 67605.
Atlas géographique en relief.
Francfort-sur-le-Main, B. Dondorf, [vers 1865]. Ensemble de 16 cartes gravées, dont huit en relief avec un encadrement en bois (26,5 x 22 cm).
Première édition de cet atlas pédagogique. Il comprend un titre allégorique en couleurs, et deux ensembles assortis de 8 cartes géographiques en couleurs et de 8 cartes géographiques en relief (France, Europe, Asie, Afrique, Amérique septentrionale et centrale, Amérique méridionale, Australie et océanie, ainsi qu'une mappemonde servant à l'explication de la division mathématique et des rapports physiques du globe). Friedrich August Ravenstein (1809-1881) était un cartographe, topographe et éditeur allemand. Bien que les cartes en relief soient connues et utilisées depuis longtemps, ce n'est que dans les années 1830 que Ravenstein et son compatriote allemand George Bauerkeller ont commencé à développer des versions commercialement viables. Appelé initialement Atlas Plastischer Schul, cet atlas semble avoir rencontré un succès considérable. Il fut également publié en anglais et en français, et connut de nombreuses éditions au moins jusqu'à la fin du XIXe siècle. En raison de leur nature fragile, tous sont rares aujourd’hui. Bon état de conservation. Traces de poussière, petits défauts à certains encadrements en bois. Cet exemplaire mériterait une boîte. Phillips, Atlases, 4183 (1854 éd. allemand).
Notes et observations sur les colonies françaises des Antilles, et particulièrement sur Cayenne, avec la comparaison de ses produits à ceux des autres colonies.
Bordeaux, Pierre Beaume, mai 1825. In-8 de (2) ff., ij-30 pp.; cartonnage de papier marbé à la bradel, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Première édition. Présentation des avantages de la colonie de Guyane qui réunie "toutes les conditions qui doivent un jour la rendre la plus importantes de nos colonies (page 20). Exemplaire du directeur des douanes de Bordeaux Mr Charles des Moulins. Ce dernier fut également par la suite botaniste et malocologiste, et président de la Société linnéenne de Bordeaux. Quelques corrections autographes de l'auteur avec sa signature. Inconnu de Sabin.
Voyage sur la côte orientale de la mer Rouge, dans le pays d’Adel et le royaume de Choa.
Paris, Arthus Bertrand, 1841. In-8 de (2) ff., xxiij-(1)-439 pp; demi-veau brun, dos lisse orné, pièce de titre de veau noir, tranches marbrées (reliure de l’époque).
Première édition, peu commune, illustrée de 12 planches lithographiées (portrait, vues, objets et outils), et d'une grande carte dépliante. Négociant et aventurier, Rochet d’Héricourt fut le premier à ouvrir la route du Choa, itinéraire le plus court entre le golfe d’Aden et l’Éthiopie centrale. Parti du Caire en février 1839, il gagna Moka en cabotant et en recueillant de précieuses informations sur le commerce et la navigation en Mer Rouge. Arrivé à Tadjoura, il décida de pénétrer en Éthiopie par le Choa plutôt que par la route habituelle de Massaouah, puis se rendit au pays des Adel et la ville d'Ankober, où il fut accueilli par le roi. Il y séjourna presque une année avant de revenir en France en 1840. Il fut reçu au Ministère de la Guerre, des Affaires Étrangères et du Commerce où il recommanda l'installation de comptoirs français dans cette région. Excellent observateur, il s’intéressa surtout aux hommes, à leurs mœurs, leurs institutions, leurs religions, ainsi qu’aux problèmes politiques et économiques. On trouve, pages 371 à 432, un recueil de mots arabes, amharas et gallas employés usuellement dans la conversation. Bon exemplaire comportant un envoi autographe signé de l'auteur à "monsieur Eyries, membre de l'Institut". Rédacteur, traducteur de récits de voyages, et géographe, Jean-Baptiste Eyriès fonda, en 1807, avec Conrad Malte-Brun, les Annales des Voyages. Il fut membre fondateur de la Société de Géographie de Paris en 1821, président de la commission centrale de cette société savante en 1826, et fut élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1839. Cachet armorié à sec de la famille Journu sur une page de garde. La famille Journu est une famille subsistante de la noblesse française. Elle compte parmi ses membres de nombreux négociants et armateurs bordelais. Originaire de Villefranche-sur-Saône, elle s'installa dans la ville de Lyon, puis dans celle de Bordeaux au début du XVIIIesiècle. Elle se lança alors dans le négoce et dans l'armement de navires vers les Indes et les Antilles, et obtint rapidement une place distinguée dans la bourgeoisie bordelaise. Quelques rousseurs. Gay, 115. — Numa Broc, Afrique, 289.
Pétition adressée à l'Assemblée Nationale, par Philippe-Rose Roume, commissaire-ordonnateur de l'île de Tabago, et soldat dans la garde nationale de Paris; chargé par le ministre de la marine de répondre aux réclamation des hypothècaires Anglais.
S.l., 1791. In-8 de 10-(1) pp.; cartonnage de papier marbré fauve, pièce de titre marron (reliure moderne).
Durant la Guerre d'Indépendance des états-Unis, les Français prirent l'île de Tobago, et il fut convenu, par le traité de cession, que les lois françaises s'appliqueraient mais que les engagements antérieurs seraient soumis aux lois anglaises qui étaient alors en vigueur. De ce fait, un tribunal spécial fut créé. Mais il y eut de nombreuses contestations sur les dettes des colons contractées envers des créanciers anglais, lesquels portèrent un mémoire devant l'Assemblée Nationale. L'auteur, commissaire-général et ordonnateur de Tobago fut chargé de rédiger une réponse à ces réclamations, et dans cette pétition, il demande à l'assemblée de l'examiner avec impartialité. Inconnu de Monglond. — Roquincourt, 2871. — Sabin, 73470.
Opinion, sur l'affaire des colonies.
Paris, Imprimerie Nationale, 1791. In-8 de 8 pp. ; cartonnage de papier marbré, pièce de titre de maroquin rouge (reliure moderne).
Discours prononcé devant l'assemblée nationale, le 25 septembre 1791. L'auteur se prononce pour laisser la faculté aux assemblées coloniales de faire des lois "concernant l'état des personnes non-libres, & l'état politique des hommes de couleurs & négres libres". Bon exemplaire. Ryckebusch, 7223.
Lettre autographe signée à François Arago.
Paris, 11 février 1843. In-8 (20,3 x 13,2 cm) de 1 p. sur une feuille double.
Belle lettre du célèbre marin à son collègue de l’Académie des sciences. « Vous savez que je suis ministre de la Marine ; il n’a pas fallu moins que les instances du Roi, mes devoirs envers le corps dont je fais partie, mon amour pour mon pays, pour forcer l’éloignement que je ressentais à accepter cet honneur […]. Cette circonstance fatale ne me fera-t-elle perdre quelque chose de votre bienveillance pour moi ? J’en serais désespéré, au point que je ne le crois pas : j’espère que vous continuerez de m’ouvrir une petite porte dans ce trésor inépuisable de science que vous prodiguez si généreusement à tous ceux qui veulent y puiser… ». En post-scriptum, il ajoute : « Faites-moi connaître vos idées sur la Marine ; je ne vous promets pas d’y déférer toujours, car il y a peut-être bien des obstacles, mais je vous promets de les prendre toujours en sérieuse considération ». Né à Dijon en 1781, Albin Reine Roussin entra dans la Marine en 1793. Créé baron en 1820, il réalisa des travaux hydrographiques le long des côtes africaines et d’Amérique du Sud qui le firent élire à l’Académie des sciences en 1830. Il fut ministre de la Marine en 1834, 1840 et 1843. Elevé à la dignité d’amiral, il publia ses Mémoires en 1848 et mourut à Paris en 1854. Astronome, physicien et homme politique, François Arago naquit à Estagel (Pyrénées-Orientales) en 1786. Ancien élève de l’Ecole polytechnique, il acheva avec Biot la mesure de l’arc du méridien terrestre. Elu à l’Académie des sciences, il devint directeur de l’Observatoire où il donna des cours d’astronomie. Ministre de la Marine en 1848, il mourut à Paris en 1853. Taillemite, Dictionnaire des marins français, 2002, pp. 469-470 (Roussin).
Vues de Saint-Pétersbourg.
Vers 1860. Aquarelles originales (environ 30 x 10 cm), encadrées.
Ensemble de 2 vues panoramiques de Saint-Pétersbourg maginfiuement aquarellées. On trouve ainsi représenté divers monuments célèbres de la ville tels que la cathédrale Saint-Isaac, la Fontaine de l'Amirauté, le Monument à Nicolas Ier, ou encore le Palais Belosselski-Belozerski. Bel état de conservation.
Campagne de Chine (mai à septembre 1900). Journal d'un officier.
Paris, Henri Charles-Lavauzelle, [1905]. In-8 de 141-(1 bl.)-(2) pp.; demi-basane marron à coins, dos lisse orné, couvertures conservées (reliure de l'époque).
Ouvrage illustré de 25 figures dans le texte (8 d'après des photographies, et 17 cartes, plans ou croquis de batailles). Lieutenant, et chef de bataillon au 6ème régiment d'infanterie coloniale, l'auteur fut envoyé en Chine lors de la guerre des Boxers, nom donné à une révolte contre les Chrétiens et les étrangers en général. Cette révolte fut écrasée par une alliance de huits nations (Autriche-Hongrie, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis). L'ouvrage retrace le contexte et le déroulé des évènements de mai à septembre 1900. Bon exemplaire. Cordier, BS, 4212.
Contrat relatif à une construction. Pièce signée Barrault de Narçay, notaire.
Port-au-Prince, 1789. In-folio (31,4 x 20,2 cm) de 3 pp., sur une feuille double.
Contrat établi entre les frères Merceron, entrepreneurs en bâtiment à Port-au-Prince, et le sieur Gouin, représentant l'habitation-sucrerie Damien. Il concerne la construction d'un batardeau (digue ou barrage provisoire) sur l'habitation, aux conditions suivantes : les pilotis seront en bois de pitchpin de 22 à 27 pieds de long, fournis par l'habitation mais choisis par l'entrepreneur; ce dernier choisira les madriers ainsi que d'autres ustensiles nécessaires aux travaux, mais les ferrures seront fournies par l'habitation, etc. Il est aussi question du personnel : "Les ouvriers Blancs seront nourris aux dépens de l'habitation et ledit sieur du fief s'oblige de donner à chacun des ouvriers Nègres deux gourdins par semaine pour leur nourriture". Pour le règlement, les frères Merceron recevront 6600 livres dans la quinzaine à partir du début des travaux, et le surplus qui sera dû sera réglé pour moitié à la fin de la présente année, l'autre moitié à fin juillet 1790. En tout, 6 conditions forment ce contrat de construction. Située dans la plaine du Cul-de-Sac, près de Port-au-Prince, l'habitation Damien sera attribuée au général Rochambeau en 1802 (source : François Blancpain, La colonie française de Saint-Domingue, de l'esclavage à l'indépendance, p. 207). Intéressant manuscrit.
[Pièce signée concernant l’habitation Sacquenville].
Le Cap, 4 mars 1769. Manuscrit in-folio (37,2 x 22,8 cm) de (12) pp.; broché, rubans de soie verte, sceau de cire rouge en dernière page.
Le redressement d’une erreur dans les comptes d’une habitation. Propriétaires d’une habitation sucrière située sur la paroisse de l’Acul, à environ 10 km au sud-ouest du Cap-Français (actuellement Cap-Haïtien), les héritiers Sacquenville, qui résidaient en France, avaient chargé la maison Auger, Andrieux et Cie, négociants au Cap, de la régie et de l’administration de leur exploitation agricole. Ces derniers ont géré eux-mêmes l’habitation, avant d’en confier la gestion à un négociant nommé Duplessis. Lorsque le temps de la régie fut expiré, les régisseurs durent rendre des comptes. On s’aperçut alors d’une erreur: «Par le compte rendu par le Sieur Duplessis il se trouva un article à la date du quatorze janvier mil sept cent soixante par lequel il étoit dit qu’il avoit payé au Sieur Boissou raffineur sur ladite habitation une somme de dix mil huit cens vingt cinq livres cinq sols huit deniers pour solde de ses appointements à compter du premier janvier mil sept cens cinquante sept jusques au quatorze janvier mil sept cens soixante…». Apparemment, Duplessis aurait payé en trop au Sieur Boissou une somme de 9 228 livres 7 sols et 4 deniers. Les héritiers Sacquenville se retournèrent contre Auger, Andrieux et Cie, qui eux-mêmes menèrent une action contre Duplessis. Après un examen plus approfondi, on constata que l’erreur ne venait pas des appointements du raffineur, mais d’une somme de 8445 livres 13 sols qui correspondait à des dépenses effectuées par Boissou pour l’exploitation, et qu’on lui avait remboursées en les ajoutant par erreur à ses appointements. Or, cette somme fut enregistrée deux fois dans les comptes de l’habitation: «Il a été pleinement reconnu que le Sieur Duplessis qui avoit reçu du Sieur Boissou toutes les quittances au soutien du compte au détail […], avoit porté ces mêmes quittances au détail et article par article par ordre de date dans le compte par lui rendu aux héritiers Sacquenville […]. Cette somme il l’avoit portée deux fois dans la dépense de son compte…». Duplessis étant décédé depuis cette date, c’est le Sieur Aubert, son exécuteur testamentaire, qui devra rembourser les héritiers Sacquenville en hypothéquant les biens de Duplessis. Cet acte, ici en copie authentique, est signé par Grimperel et Pertuis, notaires du roi au Cap-Français, et contresigné par Esteve, sénéchal, juge civil et criminel au siège royal du Cap. En dernière page se trouve le sceau aux armes de France de la juridiction royale du Cap. Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint-Domingue, t. I, Philadelphie, 1797, p. 637 (sucrerie Sacquenville).
Succession de Jean-Baptiste Robineau. Ensemble de 3 pièces, dont une signée Hirel.
Le Cap et s.l., 1732-[1733]. 3 manuscrits in-folio de (2), (4) et (2) pp.; en feuilles, réunis par une épingle.
La difficile succession d’un planteur de Saint-Domingue. Propriétaire de deux habitations situées dans les environs du Cap-Français (actuel Cap-Haïtien), Jean-Baptiste Robineau disparut en octobre 1730 lors d’une traversée pour se rendre en France. Il laissait un frère, deux sœurs, un demi-frère et quatre demi-sœurs. D’après son testament, il nommait légataire universel son frère Vincent Marie, mais certains membres de la famille contestèrent le partage des biens et prirent des consultations juridiques afin d’obtenir une répartition plus équitable pour chaque héritier. Chaque document contient, dans la colonne de droite, les questions à poser au juriste, et, dans celle de gauche, les réponses obtenues. Le premier manuscrit évoque d’abord Antoine Robineau, décédé quelques années auparavant, ancien procureur général du Conseil supérieur du Cap, un «magistrat-colon» de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, père de Jean-Baptiste et Vincent Marie. Suivent trois articles dont le premier indique que les revenus de «tous les biens et esclaves» d’octobre 1730 au 20 mai 1733, date du partage, appartiennent aux héritiers et non au légataire. Les deux suivants concernent les mineurs de la succession, puis les bâtiments et travaux faits sur les biens propres, qui appartiennent aussi aux héritiers. Le second document contient les réponses de Hirel, assesseur à la sénéchaussée du Cap, sur les aspects techniques de la succession de Jean-Baptiste Robineau: les proportions reçues par les héritiers dans le cas des biens propres (provenant directement d’Antoine Robineau), les augmentations et améliorations apportées à l’habitation, les dettes et la question des esclaves: [Demande]: «Les Nègres échus au défunt par le partage général suivent-ils le sort des [biens] propres comme immeuble adhérents, ou appartiennent-ils totalement au légataire universel en vertu de la disposition du testament comme meubles ordinaires?». - [Réponse]: «Les Nègres qui sont échus au testateur par le partage de 1729 de la succession de son père n’ont point changé de nature, de meubles qu’ils étoient, ils ne sont point devenus immeubles, et on doit les regarder comme des effets mobiliers dans la succession du testateur, tout ainsy qu’ils l’ont été dans la succession du père, d’où il s’ensuit qu’ils tombent dans le legs universel, et quoy qu’ils se soient trouvés attachés à la culture de l’habitation ou plutôt de l’héritage propre échu au testateur, ils n’en sont pas moins pour cela meubles…» (p. 3). Quant au troisième document, il contient les réponses d’Auriol, notaire au Cap-Français. Les questions posées sont les mêmes que précédemment, mais les réponses sont plus brèves et moins détaillées. Référence: Marcel Chatillon, Gabriel Debien, Xavier du Boisrouvray et Gilles de Maupeou, Les papiers Robineau, in Papiers privés sur l’histoire des Antilles, Revue française d’histoire d’outre-mer, n° 216, 1972, pp. 438-442 (ne mentionne pas les présents manuscrits). Mouillures et déchirures avec perte de quelques mots dans le premier document.
Sur les traites de Saint-Domingue.
[vers 1805]. Lettre manuscrite in-folio (31,8 x 20,7 cm) de (8) pp.; broché, ruban de soie rouge.
Le remboursement des traites de Saint-Domingue. Cette lettre, ici en copie, a été écrite par un négociant français qui s’adresse à l’Empereur en tant que «tiers-porteur» de traites de Saint-Domingue. Celles-ci lui avaient été remises en échange de son bâtiment et de sa cargaison lorsqu’il se trouvait à Saint-Domingue, probablement en 1802 ou au début de 1803. Or, ces traites, émises par les autorités coloniales, avaient été tirées sur le Trésor public. Elles furent d’abord acquittées, puis leur paiement fut suspendu par le ministre, d’où la présente lettre: «Les porteurs de traites de St Domingue ont déjà fait parvenir aux pieds du trône, leurs légitimes réclamations. Vous voulez, sans doute, leur rendre justice; mais la Commission de liquidation ne pourra remplir vos intentions, tant qu’il ne lui sera pas permis de distinguer ni d’examiner les droits de chacun des porteurs […].Il est de fait que les traites, à 60 jours de vue, se négociaient, sur la place de Paris, à 5 et 6 pour cent, avant la suspension. C’est cette suspension qui a donné naissance à un agiotage scandaleux […]. On pourrait attribuer à cette mesure le complément de la ruine de St Domingue. Les dépenses ont doublé, les périls du petit nombre de braves qui résiste encore, en ont été augmentés; et les colons échappés au fer de Dessalines, voyant s’anéantir, dans leurs mains, le dernier gage de leur recours, ont été dispersés par la misère, non moins destructive que les Noirs» (pp. 1-4). «Ainsi, ces traites qu’on a prétendu avoir été émises par masses énormes, et avilir avec scandale, ne sont que des acomptes sur une dette beaucoup plus considérable. Il est authentique que jamais la liquidation ne réduira les comptes, au-dessous du montant des traites. Mais cela fut-il possible, des traites visées ne peuvent en aucun cas y être comprises, car elles sont devenues par le visa, la dette immédiate du gouvernement […]. L’exactitude avec laquelle les traites avaient été acquittées jusqu’au 2 floréal an 11, en avait assuré la circulation, et les faisait confondre avec les effets de commerce dont on leur avait imprégné le caractère. En les dénaturant, l’on a spolié indistinctement tous les tiers-porteurs, l’on a surtout méconnu les droits des porteurs de traites visées…» (pp. 5-6). «C’est comme tiers-porteur, c’est au nom de plusieurs familles qui m’ont soutenu de leur crédit, c’est en faveur de l’intéressante manufacture de Cholet, à peine sortie des ruines de la Vendée que j’implore Votre Majesté. Je ne suis point fournisseur. Les formalités prescrites ne peuvent me concerner. Je suis allé à St Domingue en qualité de négociant; et c’est à titre de lettres de change, à titre d’effets de commerce, que j’ai reçu des traites en retour de mon bâtiment et de sa cargaison. Il est de notoriété qu’en les prenant au pair, dans la crise où se trouvait la colonie, mon exemple produisit l’effet le plus favorable. Je supplie Votre Majesté d’ordonner qu’un nouveau rapport soit fait sur les traites de St Domingue; et que sur l’état qui lui sera présenté par sa Commission, de celles acceptées ou visées au 2 floréal an 11, il soit fait provisoirement un fonds spécial pour les acquitter…» (pp. 7-8). La manufacture de Cholet (Maine-et-Loire) produisait des toiles et des articles en coton qui étaient ensuite acheminés vers Bordeaux puis expédiés à Saint-Domingue. Elle avait été dirigée par la famille Cambon, l’une des plus importantes familles de négociants et de manufacturiers dans le secteur des cotonnades au XVIIIe siècle. Document très lisible et bien conservé.
Transaction entre les intéressés aux Maisons de Saint-Domingue et de la Martinique, d’une part, et le Sr J. André Cropp, d’autre part.
Nantes, 23 octobre 1755. Manuscrit in-folio (38,5 x 25 cm) de (3) pp. ; en feuilles.
Le cautionnement d’une société établie à Saint-Domingue. Jean André Cropp dirigeait une société, probablement une maison de commerce ou une habitation, située à Léogane, dans l’ouest de la partie française de Saint-Domingue. Endettée, cette maison ne pouvait pas négocier avec ses créanciers pour étaler ses remboursements parce qu’elle n’était pas couverte par un cautionnement. La présente transaction (ici en copie), conclue entre Cropp et les actionnaires, a pour objectif de nommer une personne qui se portera garante de cette société. « Nous soussignés intéressés aux Maisons et Sociétés établies à l’Amérique, l’une à Léogane sous la direction du Sr J. André Cropp, l’autre à la Martinique sous la direction du Sieur Louis François Hellin, sommes convenus de ce qui suit, à savoir que sur ce qui nous a été représenté par le Sr Cropp, que les propositions d’arrangement qu’il avoit faites en diverses fois à la généralité de ses créanciers, ont été sans effet, principalement à cause qu’il ne pouvoit leur fournir caution de leur exécution… ». L’existence d’un procès à Rennes sur la validité ou l’invalidité des sociétés de l’Amérique, empêchait également de trouver une caution. Finalement, le choix se porte sur Martin Linoeno, négociant à Nantes, beau-frère de Cropp, aux conditions suivantes : « Nous susdits intéressés, d’une part, et Jean André Cropp de l’autre […] avons accepté et acceptons la présente transaction et dès à présent ses offres de nous céder et abandonner, comme il nous cède et abandonne l’intérêt de quarante mille livres à lui comptant dans la société de St Domingue, et de celuy de cent vingt mille livres dans celle de la Martinique ; et en conséquence nous autorisons le Sr Martin Linoeno à se porter caution envers les créanciers dudit Sr Cropp… ». Cropp cède ainsi ses parts : « Moy Jean André Cropp adhérant aux conventions accordées cy dessus par Messieurs les Intéressés aux Maisons de l’Amérique, et aux conditions à moy imposées, m’engage à faire l’éligement des fonds de la maison que j’ay gérée avec tous les soins et l’exactitude dont je seray capable, moyennant ma provision de deux pour cent, approuver autant qu’il sera en mon pouvoir la prompte rentrée des fonds ; à ne faire aucune opération sans l’avis de la personne qui me sera donnée pour conseil… ». La transaction est approuvée par Linoeno, « tant comme acceptant le cautionnement porté en la transaction cy dessus, que comme intéressé pour cinquante mille livres aux dites Maisons de l’Amérique ». Quelques légères rousseurs.
Etat des services et campagnes du citoyen Etienne Félix Hénin, chef d’escadron. Pièce manuscrite signée (en copie).
Au quartier-général du Cap, 29 brumaire an 12 (21 novembre 1803). 1 p. in-folio (47,8 x 37,2 cm), annotations au verso, traces de plis.
Brevet d’adjudant commandant d’un officier de l’armée de Saint-Domingue. « Le général en chef, capitaine général de la colonie de Saint-Domingue, voulant récompenser la conduite distinguée et la bravoure, que le Cit. E. Félix Hénin chef d’escadron adjoint à l’état-major général de l’armée de St Domingue a montrées en diverses occasions et notamment dans l’affaire qui a eu lieu le 26 brumaire dernier (18 novembre 1803), devant le Cap, le nomme adjudant commandant. Il jouira à compter du 26 brumaire an 12, des honneurs et émolumens attachés à ce grade… ». Ce brevet contient deux tableaux : le premier, intitulé « Détails des services » indique ses différents grades, principalement à l’armée d’Italie et à l’armée de Saint-Domingue ; le second, nommé « Campagnes, actions, blessures » précise qu’il fut blessé à la bataille d’Arcole et qu’il eut un cheval tué sous lui lors de la bataille du Cap le 26 brumaire an 12. Né à Baloy (Yonne) en 1755, Etienne Félix d’Hénin de Cuvillers entra dans l’armée en 1779 comme cadet gentilhomme au régiment de Languedoc-Dragons. A partir de 1788, il effectua une carrière diplomatique en tant que chargé d’affaires, d’abord à Venise, puis à Constantinople. En 1796, il réintégra l’armée et servit à l’état-major général de l’armée d’Italie. Passé à l’armée de Saint-Domingue en 1802, il devint chef d’état-major de la division du Nord et commandant du Cap. Le 1er décembre 1803, il fut fait prisonnier par les Anglais. Rentré en France, il devint baron de l’Empire en 1810 puis maréchal de camp en 1819. Auteur d’ouvrages sur la vie politique, le clergé et le magnétisme, il mourut à Paris en 1841. Général de la Révolution et de l’Empire, Jacques Boyé (Montauban, 1766 - Saint-Pétersbourg, 1838) servit à Saint-Domingue à partir de 1793. Il mena plusieurs campagnes contre les rebelles, les Espagnols et les Anglais qui le firent prisonnier en 1804. Libéré en 1811, il participa, l’année suivante, à la campagne de Russie. Fait prisonnier à bataille de la Bérézina, il fut libéré en 1814. Ayant pris la nationalité russe, il changea son nom en Yakov Petrovitch Boyko et devint conseiller d’Etat auprès du tsar. Il ne doit pas être confondu avec le général Jean-Pierre Boyer (1776-1850), homme d’Etat haïtien. On joint : LOUIS XVIII. Lettres de chevalier de l’Ordre militaire de Saint-Louis en faveur d’Etienne Félix, baron d’Hénin de Cuvillers. Pièce signée, contresignée par le maréchal Soult, duc de Dalmatie. Paris, 14 novembre 1814, 1 p. in-4 oblong sur parchemin, sceau de cire rouge conservé dans une boîte en fer
Pièce signée, contresignée par son secrétaire Joseph Balthazar Inginac.
Port-au-Prince, 10 novembre 1825. In-folio (30,5 x 20 cm) de 1 p. sur une feuille double ; grande vignette gravée de la République d’Haïti accompagnée de l’intitulé « Jean-Pierre Boyer Président d’Haïti ».
L’arrivée d’un diplomate français au Cap-Haïtien. « Vu les provisions de vice-consul de France au Cap-Haïtien, accordées par Sa Majesté Charles X, Roi de France et de Navarre, à Monsieur Mollien, le quatorze août mil huit cent vingt-cinq ; mandons et ordonnons à tous ceux qu’il appartiendra que Monsieur Mollien soit admis et reconnu au Cap-Haïtien, comme vice-consul de France, et qu’il en exerce les fonctions sans trouble ni empêchement… ». Militaire et homme politique, Jean-Pierre Boyer (1776-1850) participa à la guerre d’indépendance haïtienne avant de devenir premier ministre d’Haïti de 1809 à 1815. En 1818, il fut nommé président à vie, succédant à Alexandre Pétion dont il était proche. En 1820, il unifia le nord et le sud de l’ancienne colonie, puis il annexa la partie espagnole de l’île. Devenu chef suprême d’Haïti, il fut renversé par la révolution de 1843 et s’exila. Explorateur et diplomate, Gaspard Théodore Mollien (1796-1872) fut l’un des rares rescapés du naufrage de la Méduse en 1816 au large des côtes africaines. Il explora ensuite le Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie et le Niger. En 1823, il visita la Colombie avant d’occuper plusieurs postes consulaires en Haïti, d’abord au Cap-Haïtien, puis à Port-au-Prince. Il quitta Haïti en 1831 pour devenir consul général à La Havane, poste qu’il occupa jusqu’en 1848. Précieux document. Numa Broc, Dictionnaire illustré des explorateurs français du XIXe siècle, Afrique, pp. 234-235.
Copie de la proclamation du S. La Buissonière de Léogane. Manuscrit autographe.
Léogane, 3 décembre 1791. 1 p. petit in-4 (19 x 18,5 cm), texte sur 2 colonnes.
La révolte des esclaves et l’incendie de Port-au-Prince en 1791. En août 1791, de nombreux esclaves de la partie française de Saint-Domingue se révoltèrent, principalement dans le Nord de la colonie, marquant ainsi les débuts de la révolution haïtienne. De leur côté, les mulâtres libres et les Noirs affranchis, qui n’avaient pu obtenir l’égalité des droits avec les Blancs, se révoltèrent dans plusieurs endroits de l’Ouest et du Sud, où ils remportèrent des victoires dès l’été 1791. Dirigés par les généraux Beauvais et Rigaud, ils prirent la capitale, Port-au-Prince, qui fut en grande partie incendiée au mois de novembre. La présente proclamation, ici en copie d’époque, a été rédigée peu après l’incendie de Port-au-Prince par un officier nommé La Buissonnière. Ce dernier était capitaine général de la Garde nationale des citoyens de couleur de la paroisse de Léogane. Dans sa proclamation, il condamne les attaques contre les colons, interdit aux cabaretiers de vendre de l'alcool aux citoyens de couleur, et demande à ces derniers, qu'il qualifie de "frères et amis", de faire cesser "des brigandages qui déshonorent l'humanité, et qui sont destructeurs de tout lien politique". Puis il ajoute: «Que dirait la colonie et la France, si au lieu d’aller sauver les restes fumants du Port au Prince, en exterminant les brigands qui l’infestent, vous égorgez les paisibles cultivateurs d’une paroisse qui a avec nous […] tenu la conduite la plus franche et la plus loyale; d’une paroisse qui fait cause commune avec nous, en se rangeant sous la bannière de notre frère Rigaud commandant du poste de Bisotou; d’une paroisse enfin qui s’écrase en frais, pour vous procurer les moyens de vous venger, et avec vous tous les honnêtes gens de la Colonie…». Cette proclamation a été publiée par Louis Prudhomme dans «Révolutions de Paris, dédiées à la Nation » n° 135, 4-11 février 1792, pp. 274-276. On joint: - CAMBIS (Joseph de). Copie de la let[tre] de l'As[semblée] génér. de la partie françoise de St Domingue au Roi [et] à l'Assemblée nationale. Manuscrit autographe. [Cap François, 13 septembre 1791], 1 p. in-4. Copie de deux lettres sur la révolte des esclaves : "Cent mille Noirs sont révoltés dans la partie du N., plus de 200 sucreries sont incendiées : les maîtres sont massacrés et si quelques femmes se trouvent épargnées, leur captivité est un état pire que la mort même. Déjà les Nègres ont gagné les montagnes, le fer et le feu y montent avec eux…". - CAMBIS (Joseph de). [Notes sur les troubles de Saint-Domingue]. Manuscrit autographe. S.l.n.d., 1 p. in-8. Il est question du défaut d'organisation intérieure de la colonie ainsi que des décrets pris par les Commissaires. - CAMBIS (Joseph de). Objets traités à l'Assemblée nationale. Manuscrit autographe. S.l.n.d., 1 p in-8 oblong. Notes personnelles concernant un arrêté de l'Assemblée nationale, qui déclare qu'aucun citoyen ne doit être inquiété pour avoir dit librement ses opinions. - Copie de la lettre de l'Assemblée coloniale de la partie française de St Domingue à MM. les maires et officiers municipaux de la commune du Môle St Nicolas. Manuscrit. S.l.n.d., 1 p. in-4. Au sujet des navires venant de France, qui ne doivent pas mouiller dans certains ports. Officier de marine, Joseph de Cambis (1748-1825) participa à la guerre d’indépendance américaine où il se distingua au siège de Savannah (Géorgie). Favorable aux idées révolutionnaires, il conduisit à Saint-Domingue, en 1791, les premiers commissaires de l’Assemblée nationale. Resté dans la colonie, il dirigea la station navale des îles Sous-le-Vent. Il était membre de la Société des Cincinnati. Bel ensemble évoquant les débuts de la révolution haïtienne.
[Notes sur la colonie française de Saint-Domingue]. Ensemble de 7 manuscrits autographes.
1792-1793 et s.d. 18 pp. in-4 (pour la plupart), en feuilles.
Notes sur la géographie et l’administration de Saint-Domingue, sur l’établissement d’une colonie, le commerce et la comptabilité. Elles sont classées sous forme de notices, avec titres et rubriques: - St. Domingue. S.l.n.d. [ca. 1792], 1 p. in-4, plus p. en anglais. Notes sur la géographie, évoquant notamment la plaine du Cap : «C'est le pays de l'Amérique qui produit le plus de sucre et de meilleure qualité", ainsi que le Cap François dont le port est "admirablement placé pour recevoir les vaisseaux qui arrivent d'Europe… Plus de la moitié des denrées de la colonie entière sont versées dans cet entrepôt…» (p. 2). - Station St. Domingue. Administrateurs du pays. S.l., 1792-1793, 2 pp. in-4. Notes sur l'administration de la colonie, le rôle de la marine et ses rapports avec le gouvernement. Contient aussi une adresse au maire et aux officiers municipaux du Cap, en mars 1793, dans laquelle Cambis exprime son attachement et sa fidélité à la patrie (p. 2). - Délits militaires. Insubordination. S.l.n.d., 2 pp. petit in-folio, ratures et corrections. Notes sur la mutinerie, la désobéissance et la désertion. - Préfet colonial. S.l.n.d., 1 p. in-4. Liste des responsabilités d'un préfet colonial : levée de contributions, solde et entretien des troupes, approvisionnements, inscription maritime, répression du commerce interlope, répartition des prises, etc. - Colonie (Etablissement de). S.l.n.d. [ca. 1793], 1 p. in-4. Contient le plan d'établissement d'une colonie, où l’auteur préconise «des lois précises, qui règlent l'échange des services mutuels qui doivent remplacer la domesticité et l'esclavage». Il ajoute aussi: «Avancer le système de civilisation par les mariages avec les filles du pays: ce lien si cher et si sensible éteint ces distinctions odieuses qui nourrissent des haines éternelles et qui séparent à jamais des peuples habitant la même région et vivant sous les mêmes lois». - Commerce. S.l.n.d., 8 pp. (dont une en anglais, d'une écriture penchée). Code marchand, sociétés, lettres de change, intérêts, capital, bilan, profits et pertes, comptes, factures et charte-partie (contrat entre un fréteur et un affréteur). - Comptabilité. S.l.n.d., 1 p. . Principes généraux de la comptabilité, tenue des comptes, registre journal, contrôle par l’ordonnateur, etc. Entré dans la marine en 1764, Joseph de Cambis participa, de 1778 à 1782, à la guerre d'indépendance américaine. Favorable aux idées révolutionnaires, il conduisit à Saint-Domingue les premiers commissaires de l'Assemblée nationale. Resté dans la colonie, il dirigea, en 1793, la station navale des îles Sous-le-Vent. Entré en conflit avec les commissaires civils Sonthonax et Polverel, il fut destitué par eux en juin 1793 et renvoyé en France. Débarqué à Lorient en octobre, il fut arrêté et destitué le mois suivant. Libéré en octobre 1794, il fut réintégré dans son grade en septembre 1795. Cf. Taillemite, Dictionnaire des marins français.
Documents relatifs aux demandes d'indemnisation.
Paris, 1825-1826. 2 pp. in-4 imprimées, et 1 p. in-4 imprimée.
Ensemble de deux imprimés : - Instruction à suivre par les Anciens Propriétaires et Colons de Saint-Domingue, pour faire liquider l'indemnité qui leur est allouée en vertu de la loi du 30 avril 1826. [Paris, 1826]. Note d'instructions destinée aux anciens propriétaires qui dresse la liste complète des documents à fournir, notamment les renseignements sur les propriétés : localisation, superficie, cultures, abornements, distance de l'embarcadère, moyens d'exploitation, nombre d'esclaves, animaux, bâtiments et usines, nature des denrées récoltées en 1789 ou dans l'année la plus rapprochée. Le cabinet Jonquières et Augé prendra une commission de 4 % au-dessous de 4000 fr. d'indemnité, 3 % de 4001 à 10000 fr. et 2 % au-dessus de 10000 fr. - Avis aux anciens colons de Saint-Domingue.[Paris, 1826]. Imprimé contenant, en 14 points, la liste des renseignements à fournir pour constituer le dossier d'indemnisation : localisation, nom de l'habitation, superficie, cultures, matériel, animaux, revenu annuel, valeur présumée de l'habitation, etc. Dans la marge, on a ajouté à la main : "7° Le nombre de nègres qui existaient dans l'habitation. 8° La nature des moulins". Etabli d'abord au 12 rue de Ménars, le cabinet Jonquières et Augé fut transféré au 65 rue Neuve des Petits-Champs à Paris. En 1825, un traité fut signé entre le roi Charles X et le président de la République haïtienne, selon lequel Haïti consentait une indemnité de 150 millions en faveur des colons dépossédés, en échange de la reconnaissance de la République haïtienne par la France. Une commission d'indemnisation fut nommée, et examina, entre 1826 et 1833, plus de 27000 demandes de propriétaires de Saint-Domingue et de leurs ayants droits, retenant finalement 12000 dossiers. Bon état de conservation.
Lettre autographe signée.
Roseaux, paroisse Saint-Marc, 20 mai 1790. 4 pp. in-4 d'une écriture régulière et très lisible.
Lettre d'un français établi à Saint-Domingue, adressée à son oncle demeurant à Toulouse. Il est d'abord question de l'héritage de ses parents, dont il n'a encore rien reçu. Désireux de récupérer sa part, il a signé une procuration qu'il a envoyée à Toulouse en juin dernier. Ne sachant pas si les biens de ses parents ont été vendus, il demande à son oncle de lui fournir des explications. Il souhaiterait aussi avoir des nouvelles de son frère, Joseph Laban, et demande qu'on adresse son courrier dans une enveloppe au nom de "Monsieur Roux et Cie, négociant à Saint-Marc, isle St Domingue". Il précise aussi que les lettres à destination des îles ou de l'étranger doivent être affranchies de Toulouse pour Bordeaux (ou autre port de mer), sinon elles ne sont pas acheminées. La dernière partie évoque la situation dans la colonie : "Vers la fin de décembre dernier le paÿs a été sagement gardé par les Blancs et gens de couleur libres, plusieurs nègres annonçant ou laissant voir qu'ils auroient secoué le joug de l'esclavage le jour du premier de l'an, sur les faux bruits que ces êtres brutaux avoient ouï que le Roy les avoit affranchis… En mars dernier les gens de couleur au lieu-dit la Petite Rivière ont voulu se révolter. Le commandant de St Marc, M. de Campan, homme brave, les a repoussés et les a obligés de prêter en place publique le serment de fidélité, les chefs de cette conjuration ont été proscrits. Leur tête est à prix, on en a saisi quelques-uns, ils sont retenus en prison, et je pense qu'ils seront punis selon qu'ils le méritent. L'assemblée générale a été convoquée à St Marc d'où elle n'est pas prête à sortir. Il y a présentement dans cette ville deux ou trois cents membres qui composent ce corps…". Intéressante lettre, écrite un an avant le soulèvement des esclaves de Saint-Domingue (1791).
Lettre signée à M. Estienne, au Plessis, près Châteaudun (Eure-et-Loir).
Jérémie, Isle d’Haïti, 1er janvier 1817. In-4 (23,8 x 19,5 cm) de 8 pp., en feuilles, cachet de cire noire, adresse, marques postales (Colonies par Nantes).
Longue lettre sur la situation économique de l’ancienne colonie de Saint-Domingue. Négociant à Jérémie, Laforest évoque le voyage de Santiago de Cuba qu’il avait effectué sur l’un des bâtiments de son correspondant, puis il aborde la situation d’Haïti : « Le Général Pétion connu sous le titre de Président d’Haïti reçoit avec candeur généralement toutes les nations qui viennent dans la colonie pour commercer ; les Français en font partie, pourvu qu’ils n’y viennent point sous pavillon français. Les Français d’après notre constitution ne peuvent y résider à titre de maître ni de propriétaire. Tous les biens des anciens colons ont été vendus au profit du gouvernement, nul n’a droit d’y prétendre… ». Il ne peut fournir les renseignements demandés par son correspondant au sujet de plusieurs propriétés : « Les habitations dans toute l’étendue du quartier de Jérémie ont été incendiées par l’insurrection qui y existe depuis dix ans ; cependant on commence à les relever ; les nouveaux propriétaires y travaillent à force et sous peu de temps selon les apparences ce quartier offrira encore une très belle perspective… ». « Les denrées sont extrêmement chères cette année, rapport à un ouragan qui a abîmé les plantations dans toute l’étendue de l’isle ; Le café vaut de 2 à 3 S la livre. Le sucre $ 13 le %. Le coton $ 30 le %. Le cacao $ 12 à $ 13 le %. L’acajou 10 S le pied. Le bois de campêche $ 12 le tonneau… ». Laforest mentionne les prix d’autres denrées (vin, huile, farine, etc.) ainsi que les droits d’exportation et d’importation. Il ajoute que le commerce se porte bien : « Il y a souvent des bâtiments de toutes nations dans nos ports, tels qu’Anglais, Américains, Espagnols, Hollandais, Prussiens, etc., ils font tous bien leurs affaires et jouissent de la protection du gouvernement […]. Les bâtiments venant de France jouissent des mêmes protections, mais ils n’y viennent point sous pavillon français… ». Puis il précise : « Il n’y a en fait de négociants étrangers établis en cette place que des Anglais. Tous les autres sont Haïtiens et je fais partie de leur nombre : je suis établi dans le commerce depuis sept ans, je reçois des consignations, soit bâtiments, soit marchandises. Notre maison est connue sous le rapport de Laforest & Brierre… ». Il propose à son correspondant d’entrer en relations commerciales avec lui, et termine sa lettre en donnant quelques renseignements sur des parents qui avaient résidé dans la colonie. La maison Laforest et Brière, établie à Jérémie, est mentionnée dans l’Almanach-Bottin du commerce (1842, p. 1150). Quant à Hippolyte Laforest, il était apparenté à la famille Tabuteau (source : Généalogie et Histoire de la Caraïbe). Cote d’inventaire inscrite ultérieurement en première page, probablement à l’occasion de la demande d’indemnisation des anciens colons de Saint-Domingue.
Lettre autographe signée.
La Grande Anse, 23 juillet 1770. Petit in-folio (33,7 x 21,5 cm) de 4 pp. ; traces de plis.
Intéressant témoignage sur le tremblement de terre du 3 juin 1770. L’auteur, un négociant établi dans le sud de la colonie, décrit ce qu’il a observé lors de cet événement : « Je me promenois avec deux autres personnes devant mon magasin lorsque j’entendis un bruit sourd et violent, qui venoit du fond de la maison et en même tems le mouvement de la terre, je courus du côté du bord de la mer, le mouvement devint si violent que couché ventre à terre je roulois comme une boule, je me retenois à tout ce que je pouvois […]. Dans le moment toute la ville vint bas, ainsi que ma maison ras terre, la poussière fut si épaisse qu’il n’étoit pas possible de bouger de place. La terre se fendoit, et s’ouvroit de tous côtés autour de moy, il ne restoit d’autre espérance que d’être englouty ou par la terre, ou par la mer. Les cris de miséricorde mon Dieu étoient épouvantables. Lorsque la poussière me permit d’ouvrir les yeux, je cherchois à gagner les hauteurs… ». Après une nuit passée à la campagne, il retourne le lendemain sur l’emplacement de sa maison où il retrouve son personnel : « Mes commis et domestiques me joignirent. Les larmes alors me vinrent aux yeux tant par l’affreux spectacle que le jour éclairoit que de joye intérieure de voir que personne de ma maison n’étoit tué… ». Ne pouvant régler ses créanciers, il demande à son correspondant de lui faire payer la moitié ou du moins le tiers de ses « malheureux papiers du Mississipi », ou de les remettre à une personne qui pourra les négocier. Le tremblement de terre du 3 juin 1770 eut lieu à 7 heures 15 du soir, avec deux secousses de 4 minutes environ à Port-au-Prince et dans les régions du sud, provoquant la destruction des villes. Document très lisible.
Lettre signée à M. Mérot fils aîné, à Jersey.
Londres, 25 novembre 1796. 3 pp. in-4 (22,8 x 18,2 cm) sur une feuille double, en français.
Le remplacement du gérant de l’habitation Mérot à Saint-Domingue. Originaire de Nantes, la famille Mérot possédait une habitation-sucrerie au Boucassin, dans la paroisse de l’Arcahaye, au nord de Port-au-Prince. Au moment de la Révolution, une partie de la famille émigra en Angleterre et continua à suivre les affaires de Saint-Domingue par l’intermédiaire de la maison Simond, Hankey et fils, de Londres, auteur de la présente lettre. Il est d’abord question du courrier reçu et envoyé, d’un crédit non encore utilisé, d’un « paquet » en provenance de Saint-Domingue et qui n’est pas arrivé, du départ du général britannique Simcoe, des renforts attendus (3 000 hommes) et de la guerre que l’Espagne veut déclarer au Portugal. Viennent ensuite les nouvelles de l’habitation : « [On] vient de recevoir à l’instant lettre […] annonçant que […] Mr Guy de Mareil gérant votre habitation est décédé dans la nuit du 28 au 29 août dernier avant que la fièvre dont il étoit attaqué lui ait laissé le tems de consommer ses dispositions en faveur de Mr Goyon des Murlières. [Cependant] après un mûr entretien avec notre ami commun [celui-ci] pense que Mr de La Tullaye major des vaisseaux & à son défaut Mr de La Tullaye lieutenant des vaisseaux frère du susdit, méritent votre confiance entière, ils avoient celle de leur famille ainsi que de Mr Drouet général des finances, qui habitoit souvent la Ville-au-Blanc, mais dont l’habitation à Léogane est au pouvoir des brigands ; ils sont à la tête de l’artillerie à St Domingue, jouissent de la réputation & du crédit le plus distingué, sont vos concitoyens nantais & sûrement capables de tenir une place de confiance dont dépend le bonheur de votre famille respectable… ». Une procuration va être envoyée à Mérot qui devra la remplir et la retourner à Simond, Hankey et fils ; il devra aussi donner des instructions précisant que son nouveau gérant aura pour correspondant la maison E.J. Guieu Bion & Cie, négociants à Port-au-Prince. Le destinataire de la lettre est probablement Jean Mérot (1754-1843), qui confia la gestion de ses biens à Saint-Domingue à la famille de La Tullaye. Il était le frère de François Mérot du Barré (1761-1843), dont l’un des fils, Edouard, naquit à Londres en 1796. Rentré en France en 1802, François devint alors entreposeur des tabacs et poudres à Nantes (source : Archives départementales de Loire-Atlantique). La maison Simond, Hankey et fils (ou Simond, Hankey et Cie) était une banque nouvellement créée qui accordait de nombreux crédits aux réfugiés des Antilles. Cf. Chevalier (G.A.), Debien (G.), Dermigny (L.) et al., Les Papiers privés de l’Amérique française (suite et fin), in « Revue d’histoire de l’Amérique française », 1953, 7 (2), p. 279.
Carte de l'isle de Sainte Lucie.
1763. En 8 sections montées sur toile et pliées, formant une carte de 59,2 x 90,2 Cm ; titre manuscrit à l'encre au dos.
Belle et grande carte de Sainte-Lucie, île des Antilles située entre la Martinique et Saint-Vincent. Elle est ornée d'un beau cartouche de titre décoré des armoiries royales, et d'une rose des vents indiquant le nord, placé à gauche de la carte. L'île est divisée en deux parties : Basse Terre à l'ouest, et Cabesterre à l'est. Trois symboles désignent les endroits où les gros vaisseaux et les petits bâtiments de 40 à 50 tonneaux peuvent mouiller, ainsi que les terrains défrichés où l'on a planté anciennement du manioc et du mahy. La partie haute de la carte est occupée par trois plans : plan du port du Carénage, au nord-ouest de l'île, renommé Castries en 1785, et aujourd'hui capitale de Sainte-Lucie ; plan du cul de sac des Roseaux, à l'ouest ; et un plan des mouillages du Grand Islet et du Choc, au nord-ouest de l'île. À l'intérieur de l'île, très peu détaillé, on peut voir le volcan de la Soufrière. La carte a été dressée par Jacques-Nicolas Bellin. Ingénieur hydrographe français, IL entra en 1721 au Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine, créé en 1720 par le Régent. C’est grâce à lui que le Dépôt de la Marine, constitué à partir des archives de la Marine, devint l’une des plus belles collections d’Europe. Il publia de nombreux ouvrages et atlas tels que la Description géographique de la Guyane en 1763 ou le Neptune François en 1773. Très bon exemplaire. Deux petites taches dans le coin inférieur droit. Tooley, MCC n°81, Printed maps of St. Kitts, St. Lucia and St. Vincent, p. 11.
Rapport sur l'administration de la justice aux colonies.
Paris, Imprimerie Royale, 1836. In-8 de 27 pp. ; cartonnage de papier gris, titre au dos (reliure moderne).
Pour la première fois, et sur le même modèle que cela se pratiquait pour la métropole, le conseiller d'état Saint-Hilaire, directeur des colonies, dresse un tableau de l'administration de la justice dans les colonies. L'auteur du rapport déplore un manque de données qui ne lui permettent pas de poursuivre très loin son analyse, mais il constate tout de même que, avec des effectifs moindres, les justices coloniales règlent un nombre d'affaire comparable à celui de la plupart des département français. Bel exemplaire.
Pièce signée.
Paris, 7 mars 1782. 1 p. in-12 oblong (16,7 x 20,1 cm) ; cachet de cire armorié.
Certificat en faveur d’un officier ayant servi à la Martinique. «Nous […] certifions à tous qu’il appartiendra que M. Laurent chevalier d’Epernay, officier au corps royal de l’artillerie, a débarqué à la Martinique dans cette qualité avec un détachement dudit régiment auquel il était attaché dans l’année 1767, lorsque nous étions commandant général en ladite île; et que pendant les deux années que nous avons commandé dans cette qualité, nous n’avons que des éloges à donner au zèle, à l’intelligence et à l’activité que cet officier a toujours montré pour le service du Roy…». Issu de l’une des plus anciennes familles de la noblesse de Franche-Comté et colonel d’un régiment portant son nom, le chevalier de Saint-Mauris fut commandant en second de la Martinique, avant de devenir, en 1767, gouverneur par intérim après le départ du comte d’Ennery, gouverneur général. Rentré en France, il devint par la suite gouverneur de Péronne et maréchal de camp; c’est à ce titre qu’il signa le présent document. Référence: Saint-Mauris (Charles Emmanuel Polycarpe), Généalogie historique de la maison de Saint-Mauris, Vesoul, Imprimerie de C.-F. Bobillier, 1830, p. 254.
Exposé de la conduite de M. Santo-Domingo, commandant le vaisseau le Léopard, en station à Saint-Domingue.
Paris, Imprimerie de Quillau, 1791. In-8 de 16 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin bordeaux au dos avec le titre en long (reliure moderne).
Récit en forme de justification du capitaine en second du Léopard, en mouillage à Port-au-Prince en juillet 1790. Nommé capitaine par l'équipage (car son titulaire était à terre et refusait de remonter à bord), et il embarqua, après une escale à Saint-Marc, les membres de l'Assemblée Générale (nouveau nom de l'Assemblée Coloniale) et les mena en France. [Joint, du même:] - Conduite de M. de Santo-Domingo, lue par lui-même à l'Assemblée Nationale, le 7 octobre 1790. Paris, Didot fils aîné, 1790. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbé à la bradel, pièce de titre de maroquin citron au dos avec le titre en long (reliure moderne). Bons exemplaires. Correction manuscrite de l'époque page 5 du premier texte. Max Bissainthe, 5714, 7916, 7917. — Sabin, 76875 & 76874.
Perdre ou sauver les colonies, voilà la question.
Paris, Auguste Mié, 1831. In-8 broché de 36 pp.; cartonnage de papier chagriné marron, pièce de titre noire (reliure moderne).
Avec la révolution de 1830 et l'arrivée sur le trône de France du roi Louis-Philippe, le statut des colonies changea. La Charte de 1830 déclarait que les colonies seraient régies par des loix (article 64) et non plus par des ordonnances. Dans cette brochure, l'auteur demande que la Charte soit appliquée et que des loix soient votées. Il s'oppose également aux demandes des colons tel que priver les esclaves affranchis de droits politiques, ou nommer eux-mêmes les magistrats. Il dénonce les conditions faites aux esclaves et la cruauté des colons: "les esclaves sont aux yeux du colon une espèce de bétail à deux pieds" (page 28). Bon exemplaire. Inconnu de Sabin et de Ryckebusch.
[Vue animée d’un comptoir français, probablement Saint Louis au Sénégal].
1872. Aquarelle originale datée et signée (26,4 x 36,9 cm) sur papier fort.
Cette aquarelle, signée et datée «D. Amici 1872» dans la partie inférieure, représente, au premier plan, un petit bassin délimité par une digue, d’où émergent de nombreux rochers. Deux personnages, dont l’un agenouillé sur la jetée et l’autre maniant une longue perche, vaquent à leurs occupations. Au second plan se trouvent trois constructions, montées sur pilotis: disposées parallèlement aux quais, elles semblent correspondre aux magasins et à la direction du comptoir. Un grand mât surmonté du drapeau français domine cet ensemble. Devant ces bâtiments, l’artiste a représenté des personnes vêtues à l’européenne, discutant entre elles ou se déplaçant, parmi lesquelles plusieurs jeunes femmes munies d’une ombrelle. Une petite embarcation, de couleur verte, est amarrée à proximité. Puis on aperçoit, à l’arrière-plan, une partie des quais où circulent des piétons ainsi qu’une calèche. Deux palmiers y ont été représentés. On remarque aussi deux bâtiments, l’un donnant sur le quai et l’autre construit en hauteur, avec un escalier ou une rampe permettant d’y accéder. Une large rangée d’arbres termine l’arrière-plan. Né en 1808 à Rome, Domenico Amici réalisa de nombreuses gravures et eaux-fortes représentant, pour la plupart, des vues d’architecture et des paysages pris dans cette ville. Il est notamment l’auteur d’un album intitulé «Principali vedute di Roma» (1832-1835, 42 pl.) et d’un autre portant comme titre: «Nuova raccolta delle vedute antiche e moderne di Roma e suoi contorni (1835-1847, 50 pl.). Parmi ses œuvres aquarellées, on peut citer «Assemblée devant une villa romaine, 1861» et «Le Forum, 1873». Sa signature est toujours composée de grandes lettres penchées tantôt vers la gauche, tantôt vers la droite, selon la disposition des éléments du dessin. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, I, p. 270. – Site internet artnet.fr (indique par erreur 1871 comme date de décès).