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Discours sur l'état actuel des colonies & leurs améliorations.
Paris, Imprimerie Nationale, An 5 [1797]. In-8 de 6-(2 bl.) pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun en long (reliure moderne).
Discours prononcé le 31 mai 1798 devant le Conseil des Cinq-Cents. Député de la Gironde et armateur à Bordeaux, l'auteur demande le "rappel le plus prompt de l'agent du Directoire Sonthonax & de ses confrères à Saint-Domingue" qu'il accuse d'avoir saisi illégalement un navire de Bordeaux au prétexte que la résidence en France du propriétaire "n'est pas constatée". Bon exemplaire. Max Bissainthe, 5222. — Ryckebusch, 2033. — Inconnu de Monglond et de Sabin.
Armateurs et marins bretons d'autrefois.
Vannes, imprimerie Lafolye, 1897. In-8 de (1) f., 34 pp.; broché, couverture verte imprimée.
Tiré à part d'un article publié dans la Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou. Deuxième série, intitulée Les armateurs et les armements nantais, à Brest, de 1689 à 1789. Un supplément à l'histoire de la course nantaise avant la Révolution. L'auteur s'intéresse à l'aspect économique de la course à Nantes, à ses armateurs et à ses corsaires. On y trouve notamment un passage sur le commerce des colonies et la traite des Nègres "dont un pareil commerce soutenait la fortune de quelques riches maisons". Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Dos et bords de la couverture passés.
En Haïti, planteurs d'autrefois, Nègres d'aujourd'hui.
Paris, Armand Colin, 1910. In-8 de (2) ff., xxxv-(1 bl.)-348 pp.; demi-chagrin bleu à coins, dos lisse orné et mosaïqué de maroquin rouge (reliure d'amateur de l'époque).
Première édition, illustrée de 2 cartes en couleurs dépliantes et de 32 planches en phtototypie avec chacune deux figures. Diplomate français en poste en Haïti, l'auteur parcouru la plus grande partie de l'île entre 1904 et 1906. Au cours de ses promenades et de ses voyages, il envoya au Journal des débats des lettres qu'il a réuni dans ce volume. Il dresse un tableau de la vie menée par les habitants d'aujourdhui dans le cadre colonial d'autrefois, et a recueilli d'utiles renseignements sur la culture et la préparation du café, principale ressource de l'ile depuis l'indépendance. "Les autorités militaires m'ont conduit de poste en poste. Dans les bourgs, les prêtres bretons m'ont donné l'hospitalité. La complaisance d'amis haïtiens ou de Français créole m'a mis en contact avec la superstition populaire et le culte du Vaudoux. J'ai vu des repas, des danses, des cérémonies africaines; j'ai visité les sanctuaires de sorciers réputés. Plus que quiconque de ma couleur, je crois m'être trouvé en mesure d'observer la coutume des campagnes haïtiennes" (page XXVIII). Bon exemplaire. Ex-libris de la Baronne La Caze. Une mention manuscrite attribue la reliure à Mr Georges Noireau (1883-1974). Quelques piqûres. Max Bissainthe, 5449.
Lettre autographe signée à la citoyenne Courant la jeune, demeurant rue de Paris à Moulins, département de l'Allier
Lorient, 6 floréal an 12 [26 avril 1804]. 3 pp. in-4 (24,4 x 19,4 cm), adresse et marques postales.
Intéressante lettre sur le transport des troupes de Brest à Rochefort, puis de Nantes à Boulogne, malgré le blocus anglais. Elle est illustrée d'un dessin aquarellé représentant la frégate l'Infatigable, sur laquelle le militaire avait pris place au cours de la première traversée vers Rochefort. Courant était sergent-major de la 22e compagnie du 37e régiment d'infanterie de ligne basé à Brest. Il donne ici des nouvelles à sa femme : "Je te dirai, ma bonne amie, qu'il y a 6 compagnies de notre régiment qui ont embarqué le 15 nivôse [6 janvier 1804], du nombre desquels j'ai fait partie; sur différens batimens de guerre que nous avons conduit à Rochefort sans dangers, quoique ayant passé au milieu d'une flotte anglaise, qui, au moyen du brouillard, ne nous a pas aperçus; arrivés à Rochefort, où nous sommes restés jusqu'au 10 pluviôse [31 janvier], époque où nous en sommes partis, nous n'avons pas mis un seul instant le pied à terre, nous avons toujours restés dans nos batimens, car il nous était bien défendu d'en sortir, attendu que les Anglais nous tenaient bloqués". Il ajoute : "Cependant il est survenu un vent si violent que MM. les Anglais se sont retirés, et alors nous avons entrés en rade; où étant, nous avons débarqué pour nous rendre à Nantes; aussitôt notre arrivée dans cette ville, il s'est trouvé une division de bateaux plats que nous avons été obligés de conduire à Boulogne avec le 40e régiment; et certes cela n'a pas été sans peine, car à la hauteur de Brest, une division anglaise nous a poursuivis et ayant livré le combat nous avons été forcés d'entrer dans la baie d'Audierne, où nous avons restés pendant huit jours avec beaucoup de peine, attendu que ces bateaux sont si petits qu'on est obligé de rester toujours assis dans la calle; nous avons eu le malheur d'en perdre deux qui ont coulé à fond avec tout l'équipage et un qui a été pris par l'ennemi…". Le convoi arrive à Boulogne le 30 ventôse [21 mars 1804] : "Il n'existe rien de plus beau au monde que la réunion des batimens devant Boulogne, on présume que c'est de là que doit partir l'expédition…". Puis Courant reçoit l'ordre de rejoindre son régiment à Lorient, d'où il écrit la présente lettre. Exécuté par l'un de ses amis, le dessin aquarellé représente l'Infatigable, une frégate de 32 canons qui avait effectué, en 1802, un transport de troupes de Cherbourg au Cap Français (Saint-Domingue), puis une mission à La Havane (Cuba) avant de rejoindre Brest. En 1806, elle sera prise par les Anglais en sortant de Rochefort et deviendra le HMS Immortality; non réarmée dans la Royal Navy, la frégate sera démolie en 1811. Cf. Roche (Jean-Michel), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, I, p. 256. Petits manques de papier, légères rousseurs.
Viagem pitoresca e historica ao Brasil, aquarelas e desenhos que não foram reproduzidos na edição de Firmin Didot.
Paris, R. De Castro Maya, 1954-1955. In-folio de (3) ff., 23 pp., (6) ff. ; en feuilles, couverture imprimée et rempliée, le tout réuni dans une boîte en toile grise.
Édition originale, illustrée de 100 planches gravées au pochoir d'après des dessins et des aquarelles de l'artiste français Jean-Baptiste Debret. Peintre et voyageur, Jean-Baptiste Debret a contribué à faire connaître en France le Brésil post-colonial. En 1815, le marquis de Marialva, ambassadeur extraordinaire du Brésil, sollicita l'envoi dans son pays d'une mission d'artistes français pour créer à Rio un institut des beaux-arts. Partis du Havre le 26 janvier 1816, ils débarquèrent à Rio deux mois plus tard et se heurtèrent dès le départ à l'hostilité des artistes portugais. L'Institut ne fut inauguré qu'après dix années de difficultés durant lesquelles Debret assista à la Révolution qui fit du Brésil un état indépendant. Par la suite, il devint le peintre officiel de l'empereur Pedro et de la cour, avant d'effectuer, en 1827, un grand voyage dans le sud du pays. Il put ainsi explorer les forêts vierges sur les bords du Parana ou les gorges dans la Serra do Mar, et étudier les différents types d'Indiens. Il fut l'artiste qui a le mieux et le plus largement documenté l'environnement urbain et la vie quotidienne de Rio de Janeiro. En 1831, il revint en France, et publia peu après son Voyage pittoresque et historique au Brésil en 26 fascicules (1834-1839). Le présent recueil est constitué d'œuvres non présentées dans le livre de Debret. Elles proviennent de la collection privée de l'homme d'affaires et collectionneur brésilien Raymundo Ottoni de Castro Maya (1894-1968). Tirage à 410 exemplaires. Un des 400 sur papier d'Arches (n°398) avec un envoi autographe signé de Castro Maya. Bon exemplaire. légères piqûres, petits frottemenst à la boîte.
Café turc.
Paris, Imprimerie Bertauts, vers 1850. Lithographie originale (72 x 55 cm avec les marges).
Belle représentation d'un café turc où l'on aperçoit un groupe d'hommes buvant un café ou fumant un narguilé. Cette planche a été lithographiée par Eugène Le Roux d'après Alexandre-Gabriel Decamps. Peintre et graveur français, Decamps fut l'une des grandes figures du romantisme. En 1828, il fut envoyé en mission en Grèce en compagnie du peintre Louis Garneray, chargé de commémorer par un tableau la victoire de Navarin, et poursuivit un périple qui le conduisit à Constantinople, en Asie mineure (Smyrne) et au Moyen-Orient. Cette expérience sera décisive. Au cours de son séjour, il prit des notes, réalisa des croquis et emmagasina les images avec lesquelles il façonnera à son retour sa vision de l'Orient, devenu une source profonde d'inspiration. De retour à Paris, ses carnets remplis de dessins, Decamps lança la mode de l'orientalisme qui marquera l'art français. Bon état de conservation.
Rapport fait au nom des comités réunis de Constitution, de la Marine, d'Agriculture et de Commerce, & des Colonies, à la séance du 7 mai 1791; sur les colonies.
Paris, Imprimerie Nationale, 1791. In-8 de 11 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin bordeaux au dos avec le titre en long (reliure moderne).
Proposition de décret rédigé par le comité colonial, auquel se sont joint les comités mentionnés dans le titre, qui prévoit "qu"aucune loi sur l'état des personnes ne pourra être faite par le corps législatif, pour les colonies, que sur la demande précise & formelle des assemblées coloniales". Bon exemplaire. Ryckebusch, 2430.
Motifs de la motion faite à l'Assemblée Nationale, le 4 mars 1791.
Paris, Imprimerie Nationale, 1791. In-8 de 3 pp.; cartonnage de papier marbré vert à la bradel, pièce de titre de maroquin bordeaux avec le titre en long (reliure moderne).
Député des colons de la Martinique, l'auteur se défend d'avoir voulu stigmatiser la Société des Amis des Noirs dans une motion faite le même jour à l'Assemblée. Il dit respecter et estimer la plupart de ses membres, tout en déplorant leurs idées sur les colonies, qu'il attribue à leur ignorance des lieux. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond et de Sabin.
Notes sur l'organisation des colonies.
Paris, Paul Dupont, 1888. Grand in-8 de (2) ff., 191-(1 bl.)-(2) pp.; demi-basane verte, dos à nerfs orné de filets, tranches mouchetées (reliure de l'époque).
Première édition, sur papier vergé. Ingénieur naval et ancien directeur des colonies au Ministère de la Marine, l'auteur était vice-président du conseil d'administration de l'École coloniale au moment de la publication de son ouvrage. Ce dernier est une étude sur le mode d'organisation des colonies et de leurs relations avec la métropole. Elle se termine par plusieurs projets de lois dont la départementalisation de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion (alors qu'elle ne sera effective qu'en 1946), ainsi que d'une constitution coloniale. Bon exemplaire. Avec un envoi autographe de l'auteur au Général Joseph Brugère (1841-1918). Polytechnitien, tout comme l'auteur, et chef de la maison militaire, il était secrétaire général du président Sadi Carnot au moment de la dédicace.
Souvenirs et paysages d'Orient. Smyrne. Éphèse. Magnésie. Constantinople. Scio.
Paris, Arthus Bertrand, 1848. In-8 de (2) ff., vi-380 pp.; broché, couverture bleue imprimée, non rogné.
Première édition, dédiée à « G.F. », désignant Gustave Flaubert. Maxime Du Camp était un écrivain et un photographe français, membre de l’Académie française. La fortune de son père lui permit de satisfaire le goût très vif qu’il avait pour les voyages. Le présent ouvrage relate son premier voyage en Europe et en Orient, fait en 1844 et 1845, sitôt ses études terminées. Il le conduisit de Marseille à Malte, Smyrne, Ephèse, et Constantinople auquel il consacre de nombreux chapitres. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Envoi autographe signé de l'auteur. Petites taches sur la couverture, sans rousseurs. Hage-Chahine, 1438. — Vicaire, III, 305.
Lettre de monseigneur l'évêque d'Orléans au clergé de son diocèse sur l'esclavage.
Orléans, Georges Jacob, 1862. In-8 paginé de 387 à 399; broché, couverture beige imprimée.
Alors que les États-Unis se déchiraient en une guerre de sécession sur la question de l'esclavage, Mgr Dupanloup demanda à son clergé de dire une prière pour les esclaves "Priez, Messieurs, priez beaucoup, afin qu'une solution pacifique de ce lamentable problème de l'esclavage se prépare" (page 396). Joint: une lettre autographe signée dans laquelle l'auteur offre son opuscule et invite son correspondant à assiter à une représentation de la tragédie Les Perses d'Eschyle, donnée à Orléans par les élèves du petit séminaire, la veille de la fête de Jeanne d'Arc. Bon exemplaire. Manque à Ryckebusch.
Considérations sur la position politique de la France, de l'Angleterre et de l'Espagne.
S.l., 1790. In-8 de 30 pp.; cartonnage de papier marbré à la Bradel, pièce de titre noire (reliure moderne).
Député du baillage de Nemours à l'Assemblée Nationale, l'auteur dresse un état des lieux politico-commercial entre les trois puissances citées dans le titre. "L'Angleterre a proposé à l'Espagne un traité de commerce très-avantageux pour la Grande-Bretagne, et très-nuisible au commerce de la France et à celui de l'Espagne elle-même" (page 6). La France ne veut pas perdre son commerce avec l'Espagne "qui est le plus avantageux de tous ceux que fait la France" (page 10). Mais l'auteur ne pense pas qu'il faille faire la guerre à l'Angleterre avant une négociation sérieuse, et un réarmement des vaisseaux français pour appuyer cette dernière. Bon exemplaire.
Conférence sur le Tong-King et ses peuples.
Paris, Imprimerie Nationale, 1879. In-8 de 20 pp.; toile bordeaux, pièce de titre bordeaux (reliure moderne).
Compte rendu d'une conférence donnée le 27 août 1878 au Palais du Trocadéro, lors de l'Exposition Universelle, concernant la région du Tonkin avec des renseignements sur sa géographie, son commerce et ses différentes populations. Bon exemplaire. Envoi autographe signé de l'auteur à René de Semallé. Géographe, il fut l'auteur d'articles dans le Bulletin de la Société de géographie entre 1868 et 1883. Cordier, BI, 1624.
[Bâtiment à vapeur naviguant sur un fleuve].
S.l., [milieu du XIXe siècle]. Dessin original in-4 oblong (33 x 41,8 cm) non signé, à la mine de plomb, monté sur carton avec attache métallique au dos (35,6 x 44,2 cm avec montage).
Le transport fluvial aux Etats-Unis. Dessin finement exécuté, montrant un bâtiment à vapeur, le Nonsuch («Sans-Pareil») se déplaçant sur un fleuve américain, probablement le Mississippi. Le navire, qui mesure environ 45 m de long, possède un mât, deux ponts, deux roues à aubes et deux cheminées dont l’une laisse échapper de la vapeur. Sur le pont inférieur, une quinzaine de personnes sont visibles, vraisemblablement des membres de l’équipage ainsi que quelques passagers. Sur le pont supérieur, dont une partie est protégée par un toit, on aperçoit aussi quelques personnages. A l’arrière du navire se trouve le drapeau des Etats-Unis comprenant 16 étoiles. Au premier plan, une longue barque conduite par un marin se déplace dans une direction opposée à celle du navire, laissant derrière elle des troncs d’arbres flottants. Plus loin, dans la partie gauche du dessin, une petite embarcation est montée par trois personnes. Enfin, à l’arrière-plan, on aperçoit quelques maisons ainsi qu’un paysage montagneux recouvert d’une végétation dense. Sur le Mississippi, les premiers bateaux à vapeur apparurent au début du XIXe siècle. Construits en bois, ils mesuraient quelques dizaines de mètres de long, possédaient un faible tirant d’eau et étaient propulsés par une ou deux roues à aubes, ce qui leur permettait de naviguer aux basses eaux ou de remonter le fleuve en période de crue, lorsque le courant était au plus fort. D’une vingtaine de navires en 1810, on en recensa plus de 1000 en 1830 qui naviguaient entre la Nouvelle-Orléans et Saint-Louis. Ils permirent d’organiser les débouchés des plantations de coton et de canne à sucre vers les ports du Sud, facilitant ainsi les exportations vers l’Europe. Bon état de conservation. Source: Charpentier (S.), Navigation à vapeur sur le Mississippi au XIXe siècle, 2022, sur www.loire-odyssee.fr.
The Mathew-orama for 1824 or, "Pretty considerable d--d particular" tit bits-from America-being "all well at Nachitoches".
London, G Humphrey, 1824. Gravure originale sur papier Whatmann filigrané (33 x 44 cm).
Intéressante gravure en couleurs représentant une satire sociale sur la variété des groupes ethniques aux États-Unis. L'acteur Charles Mathews est ici représenté comme les quatorze personnages différents essayés dans son "Trip to America", un divertissement basé sur des expériences glanées au cours de sa tournée des villes américaines (dont New York, Boston et Philadelphie) au début des années 1820. Les quatorze personnes rassemblées en plein air représentent entre autres un irlandais améliorant sa fortune, une héritière hollandaise, un cordonnier du Kentucky, un tailleur émigré français et un esclave en fuitejouant du violon ; légendes satiriques en anglais. En arrière-plan sont représentés une ville américaine en hiver avec des bâtiments bas aux toits enneigés, un pin et un pigeonnier sur un poteau. Bon état de conservation. Traces d'adhésif au dos.
Ministère de la marine et des colonies. Discours prononcé par M. Félix Faure, sous-secrétaire de la marine et des colonies, le 11 février 1885, à l'ouverture de la session du conseil supérieur des colonies.
Paris, imprimerie du Journal Officiel, 1885. In-4 de 7 pp.; broché, couverture verte imprimée.
Le Conseil supérieur des Colonies fut créé en 1883 par le ministre de la marine et des colonies Alexandre Peyron. Il avait pour mission de donner son avis sur les projets de loi ou de décret, et sur les questions coloniales soumises par le ministre. Il était composé de sénateurs et de députés des colonies, de délégués élus des colonies, de membres nommés, et d'administrateurs. Le présent discours relate rapidement "les faits saillants produits pendant l'année 1884 et les principales mesures prises par l'administration" dans les différentes colonies françaises. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Très petites déchirures sans manque à la couverture.
Quelques réflexions sur les colonies.
Paris, Auguste Auffray, 1831. In-8 de 40 pp.; broché, couverture imprimée.
L'auteur explique qu'il serait stupide de ne pas renouveler la surtaxe sur les sucres produits hors des colonies françaises, et que cela n'augmenterait pas beaucoup le prix payé par les consommateurs. Bel exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Inconnu de Sabin.
Essais de poésie védique.
Paris, Alphonse Lemerre, 1876. In-16 de (3) ff., 48 pp. ; cartonnage de papier brun moucheté, dos lisse, pièce de titre de maroquin rouge (reliure de l'époque).
Première édition, tirée à 100 exemplaires. Recueil de 19 poèmes, dont les quinze premiers sont traduits du Rig-Véda (Collection d’hymnes sacrés de l’Inde antique composés en sanskrit védique), et les quatre suivants, conçus dans le même style par l'auteur "ne contiennent toutefois que des pensées et des images védiques". Marius Fontane fut le secrétaire générale de la Compagnie maritime universelle du canal de Suez, puis secrétaire de Ferdinand de Lesseps. Il fut, comme ce dernier, compromis dans le scandale de Panama. Bel exemplaire.
Carte de France physique et administrative. La France actuelle et ses anciens défenseurs.
Paris, Binet, 1838. Gravure originale (52 x 64,5 cm).
Très rare et belle carte de la France divisée par départements, dressée par Pierre Antoine Tardieu, et gravée par Gabriel-Xavier Montaut et François Houiste. Cette carte est un hommage de l'auteur au Premier Empire et à l'Empereur Napoléon, mort en 1821. Elle est encadrée d'une superbe bordure montrant les portraits de l'Empereur et des vingt maréchaux et généraux qui se sont illustrés lors de ses campagnes : Foy, Ney, Lannes, Eugène, Mortier, Lamarque, Masséna, Cambronne, Brune, Daumesnil, Junot, Berthier, Marceau, Lasalle, Hoche, Desaix, Poniatowski, Lefebvre, Kléber, et Augereau. Tous sont mis en scène dans un décor de bataille. Le général Desaix et le général Kléber, notamment, sont représentés lors de la Campagne d'Égypte. Napoléon, le chef des armées, est représenté à cheval, entouré d'une aura lumineuse, l'aigle impérial veillant au-dessus de sa tête. À ses pieds reposent un Code Napoléon, une palette de peintre symbolisant sa contribution dans le domaine des Arts, ainsi que des attributs militaires et des éléments illustrant la Campagne d'Égypte. De chaque côté de la carte figurent deux monuments érigés sur ordre de Napoléon : à gauche, la Colonne d'Austerlitz ou Colonne Vendôme, érigée en 1810 pour commémorer la victoire d'Austerlitz, à droite, la Fontaine de la Victoire ou Fontaine du Châtelet, construite en 1808 pour célébrer les victoires marquantes de l'Empire lors des batailles de Lodi et de Marengo (Italie), des Pyramides (Égypte), d'Ulm (Allemagne), et de Dantzick en Pologne. Ces portraits, ainsi que tous les éléments décoratifs, ont été dessinés par le peintre et lithographe Victor Adam. Il existe une autre édition de cette carte, publiée en 1852 par Fatout. Nous n'avons pas trouvé d'édition antérieure à la nôtre, datée de 1838, on peut donc penser qu'il s'agit de la première. Bel exemplaire, avec les contours aquarellés à l'époque, de cette carte très rare. Petites déchirures marginales restaurées. Bibliographie de la France, ou Journal général de l'Imprimerie et de la Librairie, 1852, p. 680 (édition de 1852).
Adresse à l'Assemblée Nationale de France, pour les Anglois créanciers des habitans de Tabago.
1790. In-4 de 8 pp. ; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun (reliure moderne).
Dénonciation de Philippe Roume de Saint-Laurent, commissaire général et ordonnateur de Tobago, accusé d'avoir spolié les créanciers anglais de l'île de Tobago, devenue française en 1783. Bon exemplaire. Leclerc, I, 23. — Sabin, 96079.
Tableau de Cayenne ou de la Guiane française, contenant des renseignements exacts sur son climat, ses productions, les naturels du pays, les différentes ressources que l'on y trouve, et le degré de prospérité dont cette colonie est susceptible. On y a joint des observations nautiques, recueillies par l'auteur lui-même.
Paris, veuve Tilliard, an VII [1799]. In-8 de 230 pp. ; broché, couverture de papier violine.
Première édition. Le vicomte Galard de Terraube voyagea pendant un an en Guyane dans le but de rectifier des cartes marines. Il put ainsi dresser un tableau précis de la ville de Cayenne et de la Guyane. Bel exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Abonnenc, Hurault, Saban, Bibliographie de la Guyane française, p.120. — Chadenat, 3991. — Leclerc, 607. — Monglond, IV-860. — Nouvion, 226 (194). — Sabin, 26340.
Le ramassage du café au Brésil.
S.l., 1951. Ensemble de 5 aquarelles originales sur papier (env. 41 x 29 cm.) signées et légendées par E. D. Galli.
On trouve ainsi représenté le processus : - La cueillette des cerises de café - Le ramassage des cerises de café dans les grands draps - La cueillette du café - Le séchage mis en tas des cerises de café - Pesage et entassage du café La production de café au Brésil représente environ un tiers de la production mondiale de café, ce qui fait du Brésil, le plus grand producteur du monde. Les plantations de café couvrent environ 27000km2 de terrain, principalement dans les États du sud (Minas Gerais, São Paulo et Paraná) où l'environnement et le climat offrent des conditions de croissance idéales. Le café est arrivé au Brésil au XVIIIesiècle et le pays est devenu le premier producteur dans les années 1840. L'apogée de la production brésilienne se situe dans les années 1920 quand le pays fournissait 80% du café du monde. Bon état de conservation.
Une parole de paix sur le différend entre l'Angleterre et les États-Unis.
Paris, Michel Lévy frères, 1862. In-8 de 31 pp.; cartonnage de papier chagriné bordeaux, dos lisse, pièce de titre noire (reliure moderne).
Ouvrage relatant l'affaire du Trent, un incident naval et diplomatique survenu pendant la première année de la guerre de Sécession, et qui faillit provoquer une guerre entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Le 8 novembre 1861, à 240 milles au nord de Cuba, l'USS San Jacinto, commandée par Charles Wilkes, arrêta le RMS Trent, un navire britannique non armé, dans les eaux internationales entre Cuba et les Bahamas. Ce dernier avait en effet appris que deux hommes politiques sudistes avaient pris place à bord du Trent dont le départ pour Southampton était fixé au 7 novembre. Les deux personnalités en question, James M. Mason et John Slidell, avaient « forcé » le blocus de Charleston le 12 octobre pour rejoindre La Havane, port espagnol, dix jours plus tard. Leur mission était d’amener les gouvernements français et britannique à reconnaître officiellement l'existence de la nation sudiste. Les deux diplomates et leur famille furent débarqués manu militari du Trent malgré les protestations des membres d’équipage, arguant la neutralité du navire britannique. Par crainte d'un affrontement entre les deux nations, l’affaire fut résolue de manière pacifique lorsque les deux envoyés furent libérés le 1er janvier 1862 et qu’ils furent autorisés à se rendre en Grande-Bretagne. Bon exemplaire. Sabin, 26729.
Lettre autographe signée à Jean Mathieu de Cénac-Moncaut.
La Branchoire [Saint-Herblain, près de Nantes], 8 janvier 1789. In-4 (24,3 x 19 cm) de 4 pp. sur une feuille double.
L’ouragan du 16 août 1788 à Saint-Domingue. L’auteur de cette lettre était propriétaire d’une plantation caféière située dans la Plaine de Tête-à-Bœuf, sur la commune de Grand-Goâve, à environ 30 km au sud-ouest de Port-au-Prince. Dans une orthographe très approximative, il évoque d’abord les rigueurs de l’hiver et le prix élevé du froment, puis il relate un événement survenu dans la colonie: «L’houragant s’et passé le 16 aoust dernié. Il a été plus désastrus que le tranblement de terre du 3 juin 70. Cepandant, le tranblement de terre fera toujour dresser les cheveus a celuy qui laura veu et qui san souviendra. Les deus tiers de la colonie a été ravagées, dis mille habitans ont perdu leur bien, mille ont perdu leur vie, le 18, depuis le petit goâve jusque au port au prince (15 lieues de distance). La cotte est couverte de cadavres, blancs, noiers et animeaux de toute espece, tous les batimans ranversé sur la cotte. J’aves des miliers [de] café sur le navire le Sage de Bordeaux, il fut échoué sur des vases, il fut remis a flot, il set randu a bon por, le café vandu 22 l et 6, mes il man coutera douse a quinse cent livres en sus des fres ordinere atandu lévenement […]. D’apres nos conventions, mon fermié devet suporté tous les évenemens, il s’et néanmoins pourvu par un proces verbal, il y aura un règlement pour toute la colonie. Ma perte conciste a deus batimans ranvercé tous les otres découverts quatre mulets tues, toutes les plantations arachees ou bien andomagees. Si jen doies suporté la perte, elle hira a cent veint mille livres…». La suite de la lettre se rapporte à des questions personnelles ou familiales; elle s’achève par des considérations politiques: «Notre ville et province ont fet beaucoup de demarches aupres de notre bon roy, pour que les etats géneraux soient tenus un peu plus avantageus pour le tiers ordre…». Son correspondant, Jean Mathieu de Cénac-Moncaut, était conseiller aux élus de l’élection de la ville et perche de Mirande (actuel département du Gers). Il était le père de Jean Pierre Cénac-Moncaut (1766-1840), député du Gers à la Chambre des Cent-Jours. On joint, du même, le début d’une autre lettre (s.d., 2 pp. in-12 oblong). Références (pour l’habitation Gerde): Liste des propriétaires de biens situés dans les colonies, Paris, imprimerie de la République, s.d. [an IV], p. 21. – Rouzier (Sémexant), Dictionnaire géographique et administratif universel d’Haïti illustré, t. II, Paris, imprimerie Charles Blot, s.d. [1892], p. 13.
À monsieur Jollivet, membre de la chambre des députés.
Paris, imprimerie de Lacour et Maistrasse, 1844. In-8 de [4] pp.; cartonnage de papier marbrégris, pièce de titre bleue (reliure moderne).
Curé de Fort-de-France, Édouard Goubert dût quitté la colonie après avoir dénoncé, dans un sermon, les conditions inhumaines faites aux esclaves. Rentré en France, il quitta les ordres, épousa une créole martiniquaise, et publia un ouvrage très critique du système colonial, Pauvres nègres ! Ou quatre ans aux Antilles françaises. Dans cette brochure, il répond à Thomas Jollivet, avocat de la cause esclavagiste et député d'Ille-et-Villaine, qui l'avait pris à parti lors d'une séance parlementaire. Bon exemplaire. Ryckebush, 3587.
Précis aux commissaires auxquels l'Assemblée Nationale a renvoyé l'examen de la demande faite par les représentans de la colonie, pour obtenir provisoirement la liberté de ce pocurer des farines, dont elle manque absolument.
Versailles, Baudouin, 1789. In-8 de 12 pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Député de Saint-Domingue, l'auteur publie ce petit opuscule pour préciser et appuyer une demande faite auprès de l'Assemblée Nationale. Il y pose quatre questions, et par ses réponses entend prouver que la colonie a un fort besoin de farine pour sa consommation, qu'elle n'a pratiquement plus de réserve, et que le plus simple et le plus rapide serait d'en importer depuis les ports américains. Il demande donc qu'un nouveau décret stipule que "l'ordonnance rendue le 27 mai dernier, par le sieur marquis du Chilleau, sera provisoirement rétablie". Bon exemplaire. Max Bissainthe, 7478. — Roquincourt, 1339. — Ryckebusch, 3604. — Inconnu de Sabin.
Précis sur la position actuelle de la députation de Saint-Domingue, aux États-généraux.
1789. In-8 de 16 pp.; cartonnage de papier marbré fauve, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Rédigé par Gouy-d'Arsy au nom d'un comité de la députation, le texte relate le processus électoral qui avait été mis en place à Saint-Domingue pour y élire des représentants aux États-généraux. Or ces représentants ne furent pas admis à siéger, au grand scandale du comité qui dénoncent "une prévarication". Bon exemplaire. Max Bissainthe, 6004. — Roquincourt, 4126.
Dernier paragraphe du dernier mémoire présenté au Conseil le 9 février 1784. [Suivi de :] Copie de la lettre du Cte de Grasse au marquis de Vaudreuil [et] Copie de la réponse de M. le marquis de Vaudreuil à la lettre du 9 février du comte de Grasse.
[1784]. Manuscrit in-4 (23,5 x 19 cm) de (4) pp. sur une feuille double.
La mise en cause du marquis de Vaudreuil à la suite de la bataille des Saintes. En 1782, le comte de Grasse fut chargé de rejoindre à Saint-Domingue une escadre espagnole afin d’attaquer la Jamaïque, mais, arrivé au large des Saintes, près de la Guadeloupe, il se heurta aux escadres britanniques combinées de Rodney et de Hood. Le 12 avril, cinq de ses vaisseaux furent capturés dont le navire-amiral, la Ville-de-Paris, et de Grasse fut fait prisonnier. Afin de se justifier, il rédigea plusieurs mémoires dans lesquels il rejeta la responsabilité de la défaite sur ses officiers, parmi lesquels Louis-Philippe de Rigaud, marquis de Vaudreuil : embarqué en 1781 sur le Triomphant, ce dernier avait rallié l’escadre de Grasse avant de participer à la bataille des Saintes le 12 avril 1782. « Le vaisseau amiral est […] toujours en ligne de bataille, et les autres la tiennent plus ou moins exactement suivant que par leurs mouvements ils suivent le même ordre sur la même ligne que ce vaisseau en exécutant ses signaux […]. C’est d’après ces principes que l’on doit juger si chaque vaisseau de l’armée du Roy a gardé son poste, si mes matelots moins dégréés que moy ont conservé le leur, si M. de Vaudreuil […] a bien tenu le sien en laissant le vaisseau amiral pour serre-file à l’armée en suivant simplement comme il le dit, avec la plus grande exactitude, mais à une grande distance, les continuelles oloffées [mouvements du navire autour de son axe vertical] que la Ville-de-Paris étoit obligée de faire en se battant des deux bords. M. de Vaudreuil ne faisoit donc de son aveu que oloffées ou arrivées, autant de fois que la Ville-de-Paris, il restoit donc toujours à plus de distance d’elle tandis qu’elle cherchoit à s’approcher de luy en combattant. Etois-ce tout ce que le Triomphant devoit ou pouvoit faire pour le secours efficace et pressant qu’exigeoit le vaisseau amiral ? ... ». La première lettre, en copie, se rapporte au mémoire que de Grasse a fait parvenir au roi, dans lequel il a supprimé une phrase à la fin, et aux observations sur ce mémoire que Vaudreuil avait adressées au conseil de guerre. La seconde lettre, également en copie, contient la réaction de Vaudreuil face aux accusations du comte de Grasse : « Ma qualité de commandant d’une des escadres et de votre successeur au commandement de l’armée a dû exiger un rapport fidèle de ce que j’ai vu. La vérité est au-dessus de tous les intérêts personnels ; elle ne m’a pas permis de rester spectateur impassible pendant qu’un corps respectable de braves militaires a été diffamé par des écrits incroyables qui ont inondé l’Europe… » (p. 4). Vaudreuil fut acquitté par le conseil de guerre tenu à Lorient le 21 mai 1784 ; le jugement annula les lettres, mémoires et écrits attentatoires à son honneur et à sa réputation, allusion aux mémoires publiés par le comte de Grasse. Taillemite, Dictionnaire des marins français, pp. 222-223 (de Grasse) et 523-524 (Vaudreuil).
Ruines du temple de Minerve Suniade.
Cap Sounion, 5 septembre 1846. Dessin original in-16 oblong (13,2 x 23,3 cm) à la mine de plomb, avec légende manuscrite à l’encre.
Vue du cap Sounion montrant des navires français et les ruines d’un temple grec. Le dessin, daté et signé «Ch. Lq.» dans l’angle inférieur droit, montre, au premier plan, des navires français, le Cerf, le Triton et le Cassini au mouillage près du cap Sounion, dans le sud de l’Attique (Grèce). D’autres navires, la plupart en train de naviguer, sont aussi représentés. Au second plan se trouve un immense promontoire rocheux sur lequel se dressent les ruines du temple. Celles-ci sont constituées de deux colonnades: la plus petite, au nord, semble contenir 4 colonnes et la plus grande, au sud, en contient 9. Anciennement désigné sous le nom de Minerve Suniade, le temple de Poséidon est un temple grec classique construit entre 444 et 440 av. J.-C. Etabli dans le style dorique, il domine la mer à l’extrémité du cap Sounion, à une hauteur de près de 60 mètres. Ses colonnes, initialement au nombre de 38, étaient faites de marbre blanc du Laurion. Ce n’est qu’en 1889, à la suite de la découverte d’une inscription, qu’on l’attribua à Poséidon, le dieu de la mer des anciens Grecs. Situés au premier plan, les trois navires français représentés appartenaient à la station du Levant commandée par le contre-amiral Louis Turpin (1790-1848). Le bâtiment le plus important, le Triton, était un vaisseau de 80 canons qui avait participé, en 1844, aux opérations contre le Maroc, notamment au bombardement de Tanger et au débarquement de Mogador. Le Cassini était une corvette à roues mise à flot en 1845 et qui sera utilisée en 1855 lors de la prise de la forteresse de Kinburn, pendant la guerre de Crimée. Quant au Cerf, il s’agissait d’un brig de 10 canons qui avait fait partie de la station du Brésil en 1841. Bon état de conservation. Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française, I, pp. 100 (Cassini), 105 (Cerf) et 447 (Triton).
Lettre autographe signée à l’archéologue Raoul-Rochette.
Brig la Surprise, rade de Smyrne 18 septembre 1838. 7 pp. in-4 (27,2 x 20,5 cm) sur 2 feuilles doubles.
L’enlèvement des bas-reliefs du temple d’Assos (Turquie). Longue lettre du commandant de la Surprise, relatant le démontage des frises du temple d’Athéna à Assos, une ancienne cité grecque de la Troade située au nord-ouest de la Turquie actuelle, sur la mer Egée. Le début est consacré aux formalités nécessaires à leur enlèvement : réception du firman (ou décret) de la Porte, contact avec l’aga du village de Behram (Behramkale) où se trouve le site d’Assos, autorisation à demander au voïvode d’Aivagik (Ayvacik, province de Çanakkale). Puis l’auteur relate les difficultés de l’opération : « Vous savez […] combien est escarpé le pic sur lequel ils étaient situés et avec quelle difficulté on parvient à le gravir ; aussi a-t-il fallu à tout l’équipage du brig, la journée du 10 et une partie du lendemain pour y transporter trois jumelles de vaisseau et quelques espars. Pendant [ce temps], je m’occupai de reconnaître les bas-reliefs que nous avions vus ensemble, à les faire numéroter, et à tracer avec de la peinture sur les quartiers des rochers, la route qu’il nous faudrait frayer pour les descendre […]. Dans la journée du 11 nous avons mis la première pièce en mouvement. Le soir quatre de ces morceaux avaient franchi la pente la plus rapide du rocher d’Assos. Les Turcs rassemblés en grand nombre ne revenaient pas de leur extase… ». Chaigneau donne les noms des officiers qui ont dirigé les travaux : « Il a fallu six jours d’un travail assidu pour conduire au bord de mer les bas-reliefs d’Assos et près de deux pour les embarquer ». Au total, 18 sculptures furent prélevées : « Les bas-reliefs portant les n° 4, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12, 16, 17 et le chapiteau de colonne sont ceux que vous m’aves désignés ; ceux portant les n° 3, 10, 13, 14, 15 et 18 ont été trouvés par nous, et ceux portant les n° 1 et 2 ont été retirés de l’intérieur de maisons dans la construction desquelles ils entraient ». Il envoie à son correspondant, en même temps que la présente lettre, les dessins des bas-reliefs. Entré dans la Marine en 1823, François Paul Chaigneau (Lorient, 1808 - Toulon, 1874) fut nommé lieutenant de vaisseau en 1835. Il servit alors à la division du Levant et ramena, à bord de la Surprise, les bas-reliefs d’Assos donnés à Louis-Philippe par le sultan Mahmoud II. Capitaine de frégate en 1843, il effectua une expédition le long des côtes occidentales d’Afrique entre 1845 et 1848. Promu capitaine de vaisseau en 1850, il devint contre-amiral en 1861. Le destinataire de cette lettre, Désiré Raoul Rochette, dit Raoul-Rochette (Saint-Amand, 1790 - Paris, 1854), était un spécialiste de l’archéologie grecque et romaine. Conservateur du Cabinet des médailles à la Bibliothèque nationale, il était membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres ainsi que de l’Académie des beaux-arts. Auteur de nombreuses publications, il avait effectué plusieurs voyages, notamment en Italie, en Sicile et en Grèce. Les frises du temple d’Assos sont actuellement conservées au Musée du Louvre, département des Antiquités grecques, étrusques et romaines.
Les républiques de l'Amerique Espagnole.
Paris, L. Hachette et Cie, 1862. In-8 de 61 pp.; broché, couverture jaune imprimée.
Première édition. Elle est illustrée d'une carte gravée dépliante et coloriée par Vuillemin, intitulée Carte des états américains formés des anciennes colonies espagnoles. Cette brochure est une présentation des états nés de la disparition de l'empire espagnol en Amérique du sud. Le continent était en pleine évolution, alors que les États-Unis étaient en pleine guerre de sécession, que la France avait envoyé une expédition au Mexique, et que plusieurs pays connaissaient des guerres d'indépendance agitées. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Cachet de colportage sur plusieurs pages. Couverture empoussiérée et écornée. Sabin, 29059.
Arrêté concernant les dispositions à prendre pour la célébration, dans la colonie, de la fête de S.M. Louis-Philippe Ier, Roi des Français.
Cayenne, Imprimerie du Gouvernement, 1844. Affiche originale imprimée (40 x 30 cm).
Placard imprimé sur ordre du gouverneur de la Guyane Marie Jean-François Layrle concernant les dispositions prise pour la célébration de la fête du Roi. Le 1er mai, jour de la Saint-Philippe, la fête du roi était une fête religieuse et loyaliste, alliant festivités civiles et militaires, accompagnée généralement d'une célébration religieuse, afin que le Ciel soutienne le roi «dans tous ses desseins pour la paix et la prospérité de la France». Bon état de conservation.
Congé pour passer en France pour cause de maladie. Pièce manuscrite signée.
Cayenne, 6 brumaire an 7 [27 octobre 1798]. In-8 oblong (20,8 x 33,1 cm) de 1 p. ; sceau de cire rouge et cachet à l’encre noire.
Le retour d’un militaire malade en métropole. Cette pièce concerne un membre du 2e Bataillon du 53e Régiment d’infanterie: «Nous membres du Conseil d’administration, certifions avoir donné congé au Cen André Schlosser, sergent de la compagnie n° 6 audit bataillon […] né en 1758 à Ensisheim, district de Strasbourg, département du Bas-Rhin […], lequel a servi avec honneur et probité depuis le 28 août 1776 jusqu’à ce jour que nous lui avons délivré le présent par cause de maladie incurable dans la colonie, ce qui nous a été constaté par le certificat des chirurgiens…». Le document contient 7 signatures. Il est orné du sceau du 2e Bataillon du 53e Régiment, représentant un faisceau de licteur surmonté d’un bonnet phrygien. Légères déchirures au niveau des plis, sans manque.
Extrait des registres de l’état-civil du quartier d’Oyapock. (Naissances 1831).
Quartier d’Oyapock, 18 août 1831 Pièce manuscrite signée. In-folio (32 x 21 cm) de 2 pp. ; cachets administratifs.
Déclaration d’une naissance en Guyane française. « Par devant nous André Lagrange commissaire commandant et officier de l’état-civil du quartier d’Oyapock est comparu Monsieur Pierre Martin, âgé de quarante-trois ans contremaître de première classe chef du chantier royal du Gabaret demeurant sur ledit établissement lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le dix-sept août […] de lui déclarant & de Dame Jeanne Briffe son épouse et auquel il déclare donner les prénoms de Thomas Alfred… ». Les témoins sont Thomas Doudon, habitant propriétaire sur la rive gauche de l’Oyapock, et François Marie Lebihan, officier de santé de la Marine. Situé dans l’est de la Guyane, le quartier d’Oyapock tenait son nom du fleuve qui marque, de nos jours, la frontière entre le Brésil et la France. Il correspond aux communes actuelles de Ouanary et de Saint-Georges-de-l’Oyapock, ainsi qu’à une partie de l’Etat brésilien d’Amapa, région alors contestée entre les gouvernements français et brésilien. En deuxième page se trouvent 3 apostilles légalisant la signature d’André Lagrange : la première est signée « A. Poupon », lieutenant de juge près le tribunal de première instance de la Guyane. Il s’agit de Pierre Laurent Augustin Poupon, né à Port-au-Prince (Haïti), magistrat et franc-maçon, premier Vénérable Maître élu de la loge La Parfaite Union de Cayenne. La seconde apostille est signée « S. Gibelin », procureur général du roi par intérim. Né à Aix-en-Provence en 1791, Esprit Michel Toussaint Sextius Gibelin fut procureur du roi près le tribunal de 1ère instance de la Guyane, président à la Cour royale de Cayenne puis procureur général du roi près la Cour royale de Pondichéry. Enfin, la troisième est signée « Jubelin » : il s’agit de Louis Jean Guillaume Jubelin, né à Saint-Pierre (Martinique) en 1787, gouverneur de la Guyane française de 1829 à 1836, puis de la Guadeloupe de 1837 à 1841, avant de devenir sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies de 1844 à 1848. Député du Finistère en 1847-1848, il s’occupa ensuite d’affaires industrielles. Intéressante réunion de signatures de personnalités ayant exercé en Guyane. Petites déchirures et légers manques de papier sur les bords.
Description des deux premières cataractes du Nil.
Paris, L. Martinet, 1859. In-8 de 19 pp.; cartonnage de papier vergé bordeaux à la bradel, pièce de titre de maroquin noir en long (reliure moderne).
Tiré à part d'un article publié dans le Bulletin de la Société de géographie de décembre 1858. Le texte est un extrait du journal sur le Nil de l'auteur et de son compagnon de voyage, en janvier 1858, relatant le passage de la première cataracte, à l'aller puis au retour des deux voyageurs. Professeur à l'école française d'Athènes, Guérin fit plusieurs voyages d'exploration en Grèce, au Proche-Orient et en égypte. Bon exemplaire. Manque à Gay et à Ibrahim-Hilmy.
La morale en action des Noirs ou exemples de vertus et beaux traits de fidélité, de courage, de générosité et de bienséance donnés par des Noirs.
Paris, Jacques Lecoffre et Cie, 1846. In-18 de de xvi-382-(2) pp.; veau vert bouteille, dos lisse orné en long, filet en encadrement et plaque à froid sur les plats, coupes ornées, tranches marbrées (reliure de l'époque).
L'auteur, qui fut missionnaire en Guyane avant de devenir directeur du séminaire du Saint-Esprit, avait publié en 1838 un ouvrage intitulé Liberté ou travail, ou moyens d'abolir l'esclavage sans abolir le travail. C'était un partisant de l'abolition et un grand défenseur du rôle civilisateur de la religion catholique. Après avoir publié Le trésor des Noirs, qui est un recueil de prières destinée aux colonies, le présent ouvrage, Morale en action, offre "aux esclaves nos frères et aux nombreuses populations noires répandues dans le Nouveau-Monde" des "exemples de vertus et les belles actions […] recueillis chez les voyageurs anciens et modernes, ou qui nous ont été communiqué." (pages x et xi). Cette deuxième édition est augmenté (à partir de la page 299) d'un Précis des vertus et faits extraordinaires du nègre, fils de l'esclave, canonisé par Pie VI le 24 mai 1807. Il s'agit de Benoît le Maure (1526-1589), aussi connu sous le nom de Benoît l’Africain, fils de Christophe et Diane Manasseri, esclaves d’origine éthiopienne devenus chrétiens. Frère franciscain à Palerme, en Sicile, il est le protecteur céleste de cette ville et le saint patron des Noirs en Amérique du Nord comme en Amérique latine. Bon exemplaire. Piqûres sur le titre. Ryckbusch, 3846 (pour l'édition originale de 1844).
Liberté et travail, ou moyens d'abolir l'esclavage sans abolir le travail. Avec des réflexions sur les suites déplorables d'un affranchissement général et immédiat, sur l'affranchissement progressif, sur le régime de liberté dans les colonies anglaises, sur la proposition de M. Passy concernant l'affranchissement des enfans à naître dans les colonies françaises, et sur les moyens de procurer à la jeunesse esclave un affranchissement avantageux aux noirs, aux colonies et à la société.
Paris, Dentu, Gaume, Debécourt, Adrien Leclère, 1838. In-8 de (5) ff., pages x à xv-(1 bl.)-182 pp.; cartonnage de papier chagriné marron, pièce de titre marron, non rogné (reliure moderne).
Première édition. L'auteur, qui fut missionnaire en Guyane avant de devenir directeur du séminaire du Saint-Esprit, dédie son ouvrage "à messieurs les membres des deux chambres". Il plaide pour une émancipation progressive, basée sur une instruction religieuse et morale, qui aurait l'avantage d'abolir l'esclavage sans abolir le travail. Bon exemplaire. Cachet du collège Jésuite du collège du Tuquet, à Mouscron en Belgique sur le faux-titre et, sur le titre, cachet de la bibliothèque de l'Action populaire, association crée en 1903 par les Jésuites. Bon exemplaire. Piqûres, cachet de collège jésuite sur le faux-titre. Ryckebusch, 3844.
Ilha de Bôa Viagem.
Vers 1850. Lithographie originale remontée sur papier fort (env 22 x 9 cm).
L’Ilha de Boa Viagem est une île située à l'intérieur de la baie de Guanabara, dans la ville de Niterói, dans l'état de Rio de Janeiro. La petite chapelle Notre-Dame de Boa Viagem est située sur le point culminant de cette petite île. L'intendant du Trésor royal, Diogo Carvalho de Fontoura, en ordonna la construction vers 1650 afin de tenir une promesse qu'il avait faite. L'île était un point de vue important pour le contrôle de la navigation dans la baie de Guanabara. Pour assurer la défense de Rio de Janeiro, un petit fort fut construit au pied de la falaise à l'initiative du capitaine et gouverneur Artur de Sá e Meneses en 1702. Il disposait de cinq ou six pièces d'artillerie et faisait un feu croisé avec les forts de Gragoatá et Santa Cruz. Abandonné à la fin du XIXe siècle, il ne reste plus que les ruines de la chapelle. La présente lithographie est l'œuvre d'Adolphe d'Hastrel. Officier d'artillerie de marine, il servit à La Réunion, ou au Sénégal, et participa au blocus de Buenos-Aires en 1839. De retour en France en 1841, il fut nommé inspecteur d'armes à Rochefort. Pendant tous ses voyages, il réalisa de nombreux dessins qu'il publia en album dès son retour. Bon état de conservation.
Le Canada.
Montréal, John Lovell, 1855. In-8 de 106 pp.; percaline bleue, dos lisse muet, encadrement à froid sur les plats et titre doré sur le premier (cartonnage de l'éditeur).
Ouvrage publié simultanément en français et en anglais, et illustré de 2 grandes cartes dépliantes. En 1855, à l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris, le comité canadien, chargé d'assurer la représentation du pays, décida d'un concours dont le but était d'obtenir un ouvrage court et précis pour faire connaitre le Canada. Et la victoire revint à l'auteur du présent ouvrage. Bon exemplaire. Quelques rousseurs en fin de volume. Sabin, 32422.
Apostille autographe signée sur une lettre de François Guizot à lui adressée.
Paris, 2 décembre 1835. 1 p. in-4 (25,4 x 20,1 cm) avec en-tête imprimé; petite déchirure sans manque.
Parution du Voyage dans l’Inde de Victor Jacquemont. Entre 1828 et 1832, Victor Jacquemont effectua un important voyage en Inde, visitant notamment la haute vallée du Gange, l’Himalaya et le Cachemire. Il fit parvenir au Muséum de nombreuses collections d’histoire naturelle et la relation de son voyage fut publiée à partir de 1835 à la demande de Guizot, alors ministre de l’Instruction Publique. Celui-ci accorda un exemplaire de cet ouvrage au baron Alexandre de Humboldt, membre de l’Institut: «Les livraisons déjà publiées sont à votre disposition et vous pourrez les faire retirer, quand vous le voudrez, dans les bureaux de la Division des sciences et des lettres». Humboldt, ne pouvant se déplacer lui-même, ajouta en marge de la lettre: «Mr Maze libraire rue de Seine n° 31, veut bien se charger de retirer en mon nom les livraisons du Voyage de Victor Jacquemont que je dois à la munificence de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Instruction publique. Alexandre Humboldt. Paris le 3 Déc. 1835». Celui-ci avait effectué, de 1799 à 1804, un voyage scientifique en Amérique du Sud et en Amérique Centrale avec le botaniste Bonpland. La relation de ce voyage, en trente volumes, fut publiée à Paris de 1807 à 1834. L’œuvre de Humboldt, considérable, concerne aussi bien les sciences naturelles et la biogéographie, que la physique du globe et la géographie physique. Intéressante lettre associant les noms de deux grands explorateurs du XIXe siècle.
Habitation au bord de la rivière des Lataniers.
[vers 1830]. Ensemble de 2 aquarelles originales sur papier, (22,3 x 28,9 cm pour le premier et 24,4 x 34,6 cm pour le second) ; texte manuscrit à l’encre au dos de chaque dessin.
Vues de l’habitation Courau, dans les environs de Port Louis (île Maurice). Le premier dessin montre, au premier plan, quelques animaux dans un pré. Au second plan se trouvent quatre bâtiments : d’après le commentaire figurant au verso, ces constructions correspondent, de droite à gauche, au cabinet de travail du planteur (bâtiment de forme carrée), à son logement particulier (pavillon de forme irrégulière), à la salle à manger (supportée par 4 piliers) et à la maison principale (grand bâtiment en partie caché par les arbres). Une importante végétation se trouve derrière les constructions. A l’arrière-plan, dans la partie gauche, on aperçoit la montagne des Signaux qui surplombe la ville de Port Louis, non visible sur le dessin. Sur le second dessin, on peut voir dans la partie gauche deux personnages apparemment en train de pêcher au bord d’une rivière ; au centre se trouve le logement du planteur et, dans la partie droite, son cabinet de travail. Ces deux bâtiments sont séparés par une végétation dense, également présente à l’arrière-plan ; au loin on aperçoit un paysage montagneux. Le commentaire précise : « Cette vue est pour mon père. Elle est prise comme on le voit dans le nord sur la rive droite de la petite rivière ». Le texte qui figure au verso est signé et daté « G. Courau 1834 ». Quelques références à « G. Courau » sont mentionnées dans Toussaint & Adolphe, Bibliography of Mauritius, sans qu’il soit possible d’établir un lien avec les présentes aquarelles. Le Dictionnaire de biographie mauricienne ne mentionne rien sous ce nom. G. Courau était peut-être apparenté à Alphonse Courau, auteur d’un plan lithographié de Port Louis publié en 1840 (Toussaint & Adolphe, F 748). La rivière des Lataniers est un cours d’eau de l’île Maurice qui se jette dans l’océan Indien à Port Louis. Elle est citée dans le célèbre roman de Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, dont l’action se situe dans cette île. Pliures et quelques petites déchirures marginales, manque un coin ; les couleurs ont passé. Intéressant témoignage sur une plantation à l’île Maurice au XIXe siècle.
Collège colonial de Pondichéry dirigé par MM. les prêtres de la Congrégation des Missions étrangères.
[Pondichéry], 1851-[1858]. Manuscrit in-folio (34 x 22 cm) de (1) f. de titre et (240) pp. ; daim vert (reliure de l’époque).
Le livre de comptes du collège français de Pondichéry. Il s’ouvre par l’ « Inventaire du mobilier, de l’argenterie, des livres pour bibliothèque et de divers articles appartenant à la maison des Missions Etrangères ». Daté du 31 décembre 1851, cet inventaire occupe les 36 premières pages et contient les meubles, la vaisselle, la verroterie, les vases et ustensiles divers, l’argenterie, la coutellerie, les objets et ornements de la chapelle, puis les livres de la bibliothèque : cours de littérature, de philosophie et d’histoire, dictionnaires, livres de grammaire et de géographie, ouvrages de logique, de poésie et de mythologie, cours de rhétorique, traductions d’auteurs latins et grecs, etc. Viennent ensuite les dépenses et les recettes, comptabilisées entre le 1er janvier 1855 et le 31 décembre 1858. On y trouve notamment les dépenses de cuisine, les achats de denrées (café, sucre, riz, viande, lait, huile d’olives, pain, beurre…), les frais de chauffage, la liste des élèves avec le montant des émoluments dus par les familles, avec distinction entre les internes et les externes, la liste du personnel et celle des professeurs. Le registre inclut aussi les frais d’entretien du jardin de Virampatnam (ou Veerampattinam, à 7 km de Pondichéry) : salaire du gardien, solde du jardinier, journées d’ouvriers, frais d’arrosage des tamariniers, achat de palmiers, etc. Extraits : Personnel du Collège : « 1856, 1er décembre : traitement des professeurs laïcs : 272 ; id., traitement des domestiques : 52,40 ; 15 décembre : avancé à Doïriam, 15 ; 22 décembre : avancé à M. Adoille, 5 ; 26 décembre, au Père Bally, 5 ; 31 décembre : traitement des professeurs laïcs (décembre), 272 ; à MM. les professeurs ecclésiastiques, 27 ; traitement des domestiques, 46,4… ». Eclairage et chauffage : « 1857, 31 janvier : pour 12 charrettes de bois, 13,2 ; 1er février : Huile de coco, 21,3 ; id., Huile de palma, 4,2 ; pour 12 charrettes de bois, 16,1… ». Comestibles : « 1857, 1er septembre : huile d’olives, 5 ; id., vinaigre d’Europe, 0,4 ; id., vermicelle et petits pois, 2,2 ; thé et confitures, 1,3 ; 1er novembre : fromage, 6 ; flacon de prune, 2,4 » ; etc. Destiné initialement à « l’éducation des jeunes de la classe blanche », le Collège royal de Pondichéry fut créé en 1826 par Eugène Desbassayns de Richemont, administrateur général des Etablissements français de l’Inde. En 1834, sa direction fut confiée aux Missions étrangères de Paris qui en gardèrent le contrôle jusqu’en 1899. Devenu Collège colonial de Pondichéry en 1848, son administration et son enseignement devinrent entièrement laïcs à partir de 1900, l’établissement étant accessible à tous en fonction du seul mérite. En 1954, il devint le Collège français, puis à partir de 1972, le Lycée français international de Pondichéry. Reliure très usagée, dos manquant, renforcé par une bande adhésive noire, plats usés et décolorés, de nombreux feuillets sont déreliés.
Copie de la lettre de M. le Cher de Peinier à M. le marquis de Bussy.
Goa, 19 janvier 1784. 3 pp. in-folio (43 x 27,4 cm) sur une feuille double, pliée.
L’approvisionnement des comptoirs français en Inde. Officier de marine, Peynier relate son passage dans différents ports (Colombo, Galles, Cochin, Mahé, Goa) afin d’y acheter des denrées destinées aux comptoirs français de la côte de Coromandel, ainsi qu’aux vaisseaux de son escadre. Il est essentiellement question de blé, de riz, d’animaux (bœufs, cochons) et de salaisons. Peynier mentionne les négociants qui servent d’intermédiaires, les quantités achetées ou disponibles, les règlements par lettres de change ainsi que les monnaies utilisées, leur valeur variant d’une ville à l’autre. Il évoque aussi l’état sanitaire des marins dont certains sont soignés à terre. Extraits : « A Colombo ou à Galles, il y a cinq cents milliers de riz dont une grande partie a été reçue par la Compagnie […]. A Galles il y a de 4 à 5 cents milliers de bled, que je voudrais faire passer à la côte de Coromandel et que je crains fort de ne pas pouvoir prendre dans nos vaisseaux, il y a également un peu de biscuit avarié. A Cochin il y avait cent bœufs et mille cochons au Roy, les vaisseaux en ont pris pour leur journalier et rafraîchissements pendant le temps que j’y ai resté et y en reprendront à mon retour. J’ai passé 24 heures à Mahé où j’ai vu M. de Cossigni […]. Vous avez dû recevoir de ses nouvelles par des officiers qu’il vous a envoyés, il y a très longtemps qu’il n’en a reçu de vous. De Mahé je suis venu à Goa où j’ai mouillé le premier janvier et où nous nous sommes tous réunis… » (p. 1). « J’ai trouvé à Goa 118 316 L. de bled que j’ai fait embarquer dans les vaisseaux. M. le gouverneur en a pris 50 000 L. qu’il me rendra à mon retour de Surate […]. Toutes ces provisions provenant des approvisionnements faits par feu M. de Beaubrun et non de celles que je devais trouver ici pour l’entière exécution du contrat passé à Colombo par M. Louis Monneron avec M. de Riboira - que vous me marquez devoir être de 1 000 000 L. de bled, 115 000 L. de bœuf salé et de 40 000 L. de cochon salé […]. En arrivant ici j’y ai trouvé une quarantaine d’hommes qui y sont entretenus par le Roy depuis près de 6 mois […]. J’ai embarqué tous les biens portants dans les vaisseaux. J’ai été obligé de mettre plusieurs malades à terre, il y en a actuellement environ 60 presque tous scorbutiques et plaies graves… » (p. 2). Né à Aix-en-Provence, Louis-Antoine de Thomassin de Peynier (1731-1809) appartenait à une importante famille de la noblesse provençale. Entré dans l'armée à 14 ans, il fut nommé lieutenant en 1747, puis passa dans la marine. Devenu capitaine de vaisseau, il participa à la guerre d'indépendance américaine avant d’effectuer, de 1782 à 1785, une longue campagne dans les mers de l'Inde. En 1789-1790, il fut gouverneur de la partie française de Saint-Domingue. Il était le fils de Louis de Thomassin, marquis de Peynier (1705-1794), intendant de la Guadeloupe en 1763, puis intendant de la Martinique de 1765 à 1771. Son correspondant, Charles-Joseph de Bussy-Castelnau (vers 1720 - 1785) était à l’époque gouverneur des Etablissements français en Inde. Il avait effectué l’essentiel de sa carrière militaire dans ce pays, travaillant successivement avec La Bourdonnais, Dupleix et Lally-Tollendal, puis avec le bailli de Suffren qui venait de quitter l’Inde à la fin de 1783. Document bien conservé, sauf quelques petites déchirures sans gravité.
Village.
[Vers 1880]. Dessin original à la mine de plomb sur papier (env 24 x 16 cm).
Beau dessin représentant un village situé en Indonésie, probablement dans la région du Kalimantan occidental, province située dans l'île de Bornéo. On y trouve ainsi représentées des maisons traditionnelles montées sur pilotis appellées Rumah Panjang (maison longue). Bon état de conservation.
[Vue d’une sucrerie].
S.l., [milieu du XIXe siècle]. Dessin original in-4 oblong (24,1 x 39 cm), non signé, exécuté à la mine de plomb et à l’aquarelle sur un ton bistre, sur papier fort.
Vue animée d’une usine à sucre, probablement en Indonésie. Au premier plan se trouve un petit massif de végétation d’où s’élèvent deux palmiers, et, à proximité, on aperçoit un groupe de quatre personnes ainsi qu’un habitant conduisant un charriot tiré par des bœufs, transportant vraisemblablement de la canne à sucre. Au second plan est représentée une usine en activité; celle-ci est composée d’un bâtiment principal constitué de deux étages recouverts d’un toit en forme de pagode, avec, sur le côté, une grande cheminée, et, du côté opposé, un bâtiment de forme allongée constitué d’un rez-de-chaussée sur lequel s’ouvrent plusieurs fenêtres et une porte. Un hangar est attenant au bâtiment principal; quelques personnes se trouvent à l’intérieur. Dans la partie droite du dessin, on aperçoit une construction basse dont le toit s’élève à peine au-dessus du niveau du sol; on voit aussi une grande gerbe de canne à sucre et plusieurs personnes en train de vaquer à leurs occupations ou se déplaçant entre cette construction et le hangar. Enfin à l’arrière-plan, on remarque, dans la partie gauche, une rade parcourue par deux voiliers et, dans la partie droite, un paysage montagneux. Originaire de Mélanésie où elle serait apparue vers 15000 à 8000 avant J.-C., la canne à sucre se développa d’abord en Inde, puis en Chine et en Perse. A partir de la fin du XVe siècle, les Espagnols et les Portugais contribuèrent à répandre sa culture aux Antilles et en Amérique. Les Néerlandais s’y intéressèrent aussi: en 1596, une expédition débarqua à Java et y trouva une industrie sucrière florissante qui était aux mains d’émigrants chinois; ils devaient par la suite la consolider et l’étendre. Source: Radt (Charlotte), Aperçu sur l’histoire de la canne à sucre, in «Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée», 1970, XVII, pp. 141-147. Quelques rousseurs, plus prononcées au dos.
Notice sur les pêches du Danemark, des îles Féroé, de l'Islande et du Groenland.
Paris, Challamel aîné, 1863. In-8 de 16 pp.; broché, couverture verte imprimée.
Tiré à part d'un article publié dans la Revue maritime et coloniale de septembre 1863. Amiral et hydrographe danois, l'auteur effectua une campagne hydrographique en 1854 au large de l'Islande et du Groenland, durant laquelle il laissa son nom à plusieurs lieux explorés : - le Courant d'Irminger, une composante nord-ouest du Gulf Stream ; - la mer d'Irminger, une partie de l'océan Atlantique au sud-ouest de l'Islande - le Bassin d'Irminger, bassin sous-marin entre les côtes orientales du Groenland à l'est, la ride de Reykjanes à l'ouest et le détroit du Danemark au nord. Dans cette petit étude sur la pêche, il passe en revue les pêches au saumon, hareng, morue, requin et cétacés, et décrit plus particulièrement les pratiques des îles Féroé. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Couverture légèrement écornée.
Discours sur le budjet de la marine (service des colonies).
Paris, Mme Vve Agasse, 1838. In-8 de 24 pp.; toile noire, pièce de titre bordeaux (reliure moderne).
Discours prononcé devant la chambre des députés le 23 mai 1838. Son auteur dénonce la mauvaise volonté des colonies à faire le recensement des esclaves, conformément à l'ordonnance de 1833, car elle était considérée comme une mesure préparatoire à l'émancipation. Bon exemplaire. Ryckebusch, 4134.
Lettres à M. Hernoux, député, raporteur de la commission du budget de la marine et des colonies.
Paris, Guiraudet et Jouaust, 1837. In-8 de 8 pp.; toile bordeaux à la Bradel, pièce de titre marron (reliure moderne).
L'auteur, délégué de la Guadeloupe, proteste contre la publication d'un rapport dont il juge le ton hautain, parce que le rapporteur explique "que la chambre est fatiguée" d'une lutte sourde entre les intérêts de la métropole et ceux des colonies. Bon exemplaire. Inconnu de Sabin.
Troisième rapport fait au nom du comité des colonies, sur les secours à accorder à Saint-Domingue, & sur l'acquittement des lettres-de-change tirées par les administrateurs de la colonie sur le trésor public.
Paris, Imprimerie Nationale, 1792. In-8 de (1) f., 14 pp. ; cartonnage de papier marbré, titre au dos (reliure moderne).
Rapport se terminant par un projet de décret, dans lequel son auteur demande que soient régularisées les mesures financières prises par le gouverneur et l'ordonnateur de Saint-Domingue, et qu'ils soient autorisés à tirer, sur le trésor public, jusqu'à un million de livres par mois. Bon exemplaire. Inconnu des principales bibliographies.
De la fièvre jaune observée aux Antilles et sur les vaisseaux du roi, considérée principalement sous le rapport de sa transmission.
Paris, Imprimerie Royale, 1823. In-8 de (4) ff., 64 pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre marron (reliure moderne).
Ouvrage illustré d'un frontispice lithographié par Villain d'après Arago. Inspecteur général du service de santé de la marine, l'auteur livre une synthèse des connaissances sur la fièvre jaune, une fièvre hémoragique présente en Afrique et en Amérique tropicale, avec des incursions dans les port européens. Mais il ne peut trancher sur son caractère épidémique, le rôle des moustiques dans la transmission de la maladie n'étant pas encore connu. La première partie est un examen des motifs d'après lesquels on prétend que la fièvre jaune n'est jamais contagieuse. La deuxième partie montre les nouveaux faits concernant la transmission de la fièvre jaune et traite de la prophylaxie de la fièvre jaune sur les vaisseaux. Bon exemplaire. Quelques piqûres, frontispice rogné un peu court. Polak, 4847 (pour l'édition de 1822 publié sans frontispice). — Sabin, 37610.
Les États-Unis et la France.
Paris, E. Dentu, 1862. In-8 de 72 pp.; cartonnage de papier chagriné bordeaux, dos lisse, pièce de titre noire (reliure moderne).
Tiré à part de deux articles publiés dans le Journal des Débats en août 1862. C'est une analyse de l'ouvrage de Gasparin, l'Amérique devant l'Europe dont l'auteur partage les pensées. Tous deux considéraient que la question de l'esclavage était bien la cause de la sécession des états du sud, et que la France devait rester neutre dans ce conflit. Professeur de législation comparée au Collège de France et spécialiste des États-Unis, Édouard Laboulaye fut aussi l'un des initiateurs de la Statue de la Liberté cadeau de la France aux États-Unis d'Amérique. Bon exemplaire. Sabin, 38437.
Réflexions sur l'affranchissement des esclaves dans les colonies françaises.
Paris, Guiraudet et Ch. Jouaust, 1838. In-8 de (1) f., 38 pp. ; cartonnage de papier marbré, pièce de titre marron (reliure moderne).
L'auteur se prononce pour un affranchissement progressif, et propose d'attendre la fin de l'expérience anglaise qui s'était engagé dans ce processus depuis 1833. Bon exemplaire. Premier cahier jauni. Max Bissainthe, 6398. — Ryckebusch, 4544.
Souvenirs de voyage. Algérie & Tunisie. Correspondance.
Langres, autographie Vathelet, 1868.Petit in-8 de (1) f., 407 pp.; broché, couverture beige imprimée, non rogné.
Première édition, probablement tirée à petit nombre, car l'autographie ne permettait pas de grands tirages. L'autrice accompagna son mari, Alphonse Lagrange, médecin et botaniste, dans son voyage de collecte de plantes. Son ouvrage reprend les lettres envoyées à sa mère, de janvier à mai 1864, dans lesquelles elle relate son voyage qui la mena à Alger, Blida, Cherchell, Tizi Ouzou, Biskra, Batna, Constantine, et Tunis. Elle y vante le colonialisme français, qui apporte selon elle sécurité et civilisation. De son côté, en 1867, son mari Alphonse Lagrange fit paraître un catalogue autographié intitulé Plantes recueillies par M. et Mme Lagrange, aux environs de Tanger (Maroc), dans un rayon de six à huit lieues. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Envoi autographe signé de l'autrice à son cousin et son épouse. Couverture tachée et écornée, dos cassé avec de petits manques. Playfair, 2894. — Tailliart, 781. — Inconnu de Gay.
Opinion sur les colonies.
Paris, Hacquart, 1819. In-8 de 11 pp. ; cartonnage de papier marbré, pièce de titre de maroquin bordeaux (reliure moderne).
Discours lu à la chambre des député lors de la séance du 5 juin 1819. L'auteur, député du Loiret, demande qu'on accorde les mêmes drpots aux hommes de couleurs libres qu'aux colons blancs. Suivi, du même auteur: Extrait du discours prononcé dans la séance du 7 juin 1819. Paris, Lenormant, 1819. In-8 de 4 pp. L'auteur explique que la France peut retrouver sa souveraineté sur Saint-Domingue pour peut qu'elle reconnaisse la liberté à ses habitant et leur droits qu'ils ont prit sur les propriétés des colons, moyennant une indemnisation der ses derniers. Inconnus des principales bibliographies.
Ensemble de 10 cartes postales anciennes.
S.l., [vers 1920].
On trouve ainsi représenté : - Sation thermale de Helle-Bourg - Paquebot des messageries Maritimes dans le port à Pointe-des-Galets - Le pont de l'Escalier (route de Salazie) - Cases de Noirs, près Saint-Pierre - Panorama de Saint-Denis - Eglise de Salazie - Les courses a Saint-Denis - Station thermale de Cilaos - Habitation de planteurs blancs dans les Hauts - Le piton d'Anchir (Salazie). Très bon état de conservation.
Rapport sur le port des Galets. [Suivi de]: Correspondance et rapports de voyage, principalement à bord du Peï Ho.
1888-1891. Manuscrit in-folio (34,2 x 21 cm) de (93) pp. ; demi-toile noire (reliure de l’époque).
Etude sur le port de la Pointe des Galets à La Réunion. Elle est divisée en trois chapitres. Le premier est consacré à la description du port: situation, entrée, avant-port, canal de communication, port intérieur, ateliers. Le second se rapporte aux relâches des paquebots dans le port: entrée des bâtiments à vapeur, courants, raz-de-marée, cyclones, corps-morts, bouée en grande rade, moyens de déchargement, remorqueurs. Le troisième présente les conclusions de l’auteur: tarifs de l’approvisionnement en charbon, examen du port au point de vue nautique, instructions nautiques, service sanitaire, résumé. A la suite se trouvent 16 copies de lettres et de rapports de voyage concernant le paquebot Peï Ho, de la Compagnie des Messageries Maritimes, entre Marseille et Tamatave (Madagascar), plus la copie d’un rapport de voyage sur le paquebot Yang Tsé, de la même compagnie, entre Marseille et Yokohama (Japon). Destinés pour la plupart au directeur de l’exploitation des Messageries Maritimes à Marseille, ces rapports contiennent un grand nombre d’observations sur les voyages de l’auteur, principalement dans l’océan Indien, entre 1888 et 1891. Extraits: «Depuis l’inauguration du port des Galets, en février 86, jusqu’à aujourd’hui, il y est entré 29 bâtiments à vapeur dont 3 navires de guerre. La plupart des navires de commerce qui y sont entrés appartiennent à la Cie Péninsulaire havraise favorisée par un tarif spécial dont l’existence n’est un secret pour personne […]. Quoique le nombre des navires qui ont fréquenté le port des Galets soit encore relativement restreint, il n’en est pas moins établi que les grands bâtiments peuvent y entrer sans difficulté. Les 24 entrées et sorties accomplies aujourd’hui l’ont été sans incident et les bâtiments qui se sont présentés n’ont jamais eu à attendre un changement de circonstances nautiques ou météorologiques…» (chap. II). «Le temps de notre séjour au port des Galets a été employé à d’importants travaux. La machine motrice, les machines accessoires, ont été démontées et visitées ainsi que les grandes et petites chaudières. On a fait un nettoyage à fond de toutes les cales qui en avaient grand besoin […]. La coque a été repeinte ainsi que la partie accessible des œuvres-vives. Tout le matériel a été visité, aéré et nettoyé. Les ateliers du port et leur outillage ont été mis gracieusement à notre disposition par le chef de l’exploitation […]. J’ai dû recourir au concours des ateliers eux-mêmes pour quelques travaux urgents… » (A bord du Peï Ho, 21 novembre 1888). Lancé le 7 octobre 1870 à La Ciotat, le Peï Ho assura régulièrement la ligne d’Extrême-Orient jusqu’en 1885, date à laquelle il fut transformé (suppression d’une cheminée, remplacement des chaudières) et placé sur la ligne de Madagascar. En 1888, il fut le premier navire à accoster dans le nouveau port de la Pointe des Galets à La Réunion. Par la suite, il participa au transport des troupes du corps expéditionnaire de Madagascar (1895), puis à l’expédition de Chine (1900). Il fut démoli à Marseille en 1902 (source: site internet messageries-maritimes.org). Situé au nord-ouest de La Réunion, le port de la Pointe des Galets comprend actuellement deux sites: le Port Ouest, construit entre 1879 et 1886, et le Port Est, inauguré un siècle plus tard, en 1986. Il est le seul port de France à cumuler les activités de port de commerce, port militaire, gare maritime, port de plaisance et port de pêche. L’auteur pourrait être Jean-Baptiste Louis Marie Trocmé (1840-1916), capitaine au long cours à la Compagnie des Messageries Maritimes. Lors d’une navigation sur le Peï Ho, il subit un important cyclone les 12 et 13 février 1892 près de l’île Maurice. Cf. Journal de Monaco n° 1770, 5 juillet 1892, p. 2. Ce manuscrit ne semble pas avoir été publié. Dos et coins usés, mais bon état intérieur.
[Vue d'une baie].
[vers 1860]. Aquarelle originale sur papier (17 x 26 cm).
Jolie aquarelle représentant une baie probablement sur l'Île de La Réunion. On y voit notamment un trois mâts ayant jeté l'ancre sur la gauche, et, sur la droite deux cases créoles ou paillottes, qui constituèrent l’essentiel de l’habitat populaire réunionnais jusqu’au milieu du vingtième siècle. A l’origine, les «paillotes» furent les premières habitations sur l’île, composée des matériaux du pays (bambou calumet, vacoa, palmes, latanier, vétiver…), puis rapidement les premières vraies cases créoles avec une armature en bois ont vu le jour, construites notamment par les premiers colons de la culture du café et des épices. Bon état de conservation. Coins coupés ou légèrement abîmés.
Certificat de vie et résidence.
Saint-André, 8 avril 1811. Pièce manuscrite signée de 2 pp. in-4 (25,6 x 19,6 cm), sur une feuille double.
Rare document établi sous la domination britannique (1810-1814). « Nous, Antoine Amédée Bruna, commissaire civil et de police du quartier Saint-André, île de Bourbon, soussigné, sur l’attestation de Messieurs Charles Perrier d’Hauterive, Mathias Vetteo, Laurent Fantony et Toussaint Charles François Buttié, tous quatre habitants majeurs de ce dit quartier, certifions à tous qu’il appartiendra que Mademoiselle Louise Henriette Quesnel native de cette île, âgée de trente-deux ans […] a résidé et réside dans ce dit quartier de Saint-André, depuis fin de l’année mil huit cent six qu’elle a fait son retour d’Europe en cette île avec feu son père, jusqu’à ce jour, et qu’elle y a payée toutes ses contributions… ». La pièce comporte d’autres signatures : Perrier d’Hauterive, Vetteo, Fantoni, Buttié et Louise Quesnel. Suivent deux apostilles signées de légalisation de la signature de Bruna. Né à Cuneo (Italie) en 1749, Antoine Amédée Bruna s’embarqua en 1768 comme pilotin sur le Marquis de Castres allant au Bengale. Débarqué en juillet à l’île Bourbon (La Réunion), il resta dans la colonie et devint contrôleur des magasins du roi. Par la suite, il fut nommé commissaire civil et de police du quartier Saint-André. Epoux de Marguerite Suzanne Ricquebourg, il mourut dans cette localité en 1814 (source : site gw.geneanet.org). Rousseurs sur le 2e feuillet ; timbres d’enregistrement en première page
Lettre signée à M. Marais, à Saint-Denis.
Nantes, 25 mars [et 9 mai 1825]. 3 pp. in-4 (25,8 x 20,4 cm) sur une feuille double ; adresse, marques postales.
Le commerce des denrées provenant de l’île Bourbon (La Réunion). Armateur à Nantes, Félix Queneau fait parvenir à son correspondant le duplicata d’une lettre qu’il lui a envoyée le 25 mars 1825. Elle concerne la remise d’une lettre de change tirée sur les armateurs nantais Perchais & Meade, ainsi que l’envoi d’objets à Saint-Denis : fusils, tissus et livres. Il est ensuite question du prix des denrées : « Les sucres sont à des prix satisfaisants pour les expéditeurs, & l’on peut compter sur un beau prix pour cette année, la récolte des Antilles étant très peu de chose ; les belles qualités se vendent de 85 à 87 fr. Les cafés par continuation jouent un triste rôle, & ceux qui ont profité d’un moment de hausse qui a eu lieu sur cette fève, ont bien fait, car aujourd’hui l’on vend difficilement à 25 et 26 s pour les bonnes qualités » (25 mars 1825). Suit la lettre du 9 mai, dans laquelle Queneau accuse réception d’une lettre du 3 janvier arrivée par la Victorine, puis annonce à Marais qu’il a assuré l’envoi des objets mentionnés dans la lettre précédente pour 2 200 fr. Il précise aussi que la traite tirée sur Perchais & Meade a été acceptée et qu’il a pu créditer son compte pour le même montant. Puis il ajoute : « Dans le cas où vous feriez quelques envois de denrée, donnez la préférence aux sucres, qui donneront toute l’année de beaux résultats, vu que la récolte des Antilles a manqué & que nous n’avons pas d’approvisionnements. J’ai vendu 6 000 [de] sucre pour Mr Félix Delpit qui donnent de produit net $ 9,40/100 du quintal ; ainsi je pense qu’avec de semblables résultats l’on doit être tenté d’expédier. Les cafés se vendent difficilement & ne présentent que de la perte… » (9 mai 1825). Enfin, il demande à son correspondant de lui faire obtenir quelques consignations, compte tenu de la concurrence qu’il y aura cette année pour le fret, puis il l’invite à contribuer au chargement de son navire l’Eole. Document bien conservé.
L'industrie française et l'esclavage des Nègres aux Etats-Unis. Lettre au rédacteur en chef du Journal des Débats.
Paris, E. Dentu, 1860. In-8 de 16 pp. ; cartonnage de papier gris, titre au dos (reliure moderne).
Edition originale. Citoyen américain en séjour à Paris, Lawrence répond au Journal des Débats à propos des calomnies que ce périodique avait écrite au sujte de l'attentat de Harper's Ferry en Virginie en octobre 1859 dont le but était le soulèvement des esclaves. Pour lui, l'esclavage dans le sud des Etats-Unis n'est pas une cruauté mais une nécessité économique, notamment pour la culture du coton, pour l'Amérique mais aussi pour la France et toute l'Europe. Bel exemplaire. Quelques rousseurs. Sabin, 39381.
Motion d'ordre sur la marine.
Paris, Imprimerie Nationale, An 6 [1797]. In-8 de 14 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun en long (reliure moderne).
Discours lu lors de la séance du 16 novembre 1797. Le 26 octobre 1797, le Directoire décida du rassemblement d'une nouvelle armée, placée sous le commandement du général Bonaparte, dans le but d'envahir l'Angleterre. Mais, d'après l'orateur, la marine française était en piteux état, faute de moyens et de volonté politique. Il fallait donc la remettre sur pied et il proposa le vote d'une motion pour que la commission des colonies et de la marine se saisisse du problème. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond. — Polak, 5508.
Réponse à la brochure intitulée Le pour et le contre.
Londres, 1785. In-4 de 63 pp.; cartonnage de papier marbré marron, pièce de titre rouge, non rogné (reliure moderne).
En 1784, le colon Jean-Baptiste Duboscq publia une brochure intitulée Le pour et le contre sur un objet de grande discorde et d'importance majeure . Convient-il à l'administration de céder part ou de ne rien céder aux étrangers dans le commerce de la métropole avec ses colonies ? Il défendait la possibilité pour les colons des Antilles de pouvoir commercer directement avec l'étranger sans passer par le monopole de la marine française sur ce commerce. L'auteur de la présente réponse, Charles Le Mesle, négociant au Havre et directeur de la chambre de commerce de Bordeaux (probablement lié aux armateurs), démonte tous les arguments de son contradicteur, tant historiques qu'économiques, considérant que "Si les colonies se sont enrichit sous l'origine des loix prohibitives, elles peuvent donc continuer à s'enrichir par la même voie" (page 10). Bon exemplaire. Mouillure claire marginale. Sabin, 69715.
Trois mémoires sur les questions coloniales.
Paris, librairie de Guillaumin et Cie, 1859. In-8 de (2) ff., 91-viij-161-vj-(1)-(1 bl.)-67 pp.; demi-chagrin rouge, dos à nerfs orné, tranches marbrées (reliure de l'époque).
Réunion, sous un titre commun de trois essais publiés par l'auteur : - De la représentation des colonies dans le Parlement. Paris, librairie d'Amyot, 1847. L'auteur constate une incompatibilité de fait entre l'existence de l'esclavage et la représentation parlementaire des colonies. - Les Antilles françaises. Question monétaire. Entrepôts réels. Paquebots transatlantiques. Paris, librairie de Guillaumin et Cie, 1859. Avec une planche de monnaies. - Les colonies françaises depuis l'abolition de l'esclavage. Le travail. L'imigration africaine et asiatique. La production. La propriété. Paris, librairie de Guillaumin et Cie, 1859. Originaire d'une des plus ancienne familles de La Martinique, l'auteur fut avocat à Saint-Pierre et à Fort-de-France, avant de faire carrière dans l'administration coloniale à Paris. En 1848, il fut favorable à l'abolition, mais avec une indemnisation des propriétaires, et en 1854 il fut nommé président de l'agence centrale des banques coloniales. Bel exemplaire provenant de la collection du comte de Chasseloup-Laubat avec son ex-libris gravé aux armes, et avec un long envoi autographe signé de l'auteur. Ryckebusch, 5041 (pour le dernier texte). — Sabin, 40129 (pour le second texte)
L'évolution de l'esclavage dans les diverses races humaines.
Paris, Vigot frères, 1897. In-8 de xxi-(3 bl.)-538 pp.; broché, couverture verte imprimée.
Première édition. Vaste panorama historique dans lequel l'auteur considère l'évolution de l'esclavage depuis le règne animal, dans les îles du Pacifique, en Afrique, en Amérique, en Égypte, en Grèce, à Rome et dans l'Europe médiévale. On trouve notamment pp.132 à 144, un chapitre sur l'esclavage chez les Peaux-Rouges. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine.
La France demande Saint-Domingue.
Paris, Le Normant, 1817. In-8 de 15 pp. ; cartonnage de papier marbré, pièce de titre de maroquin noir au dos avec le titre en long (reliure moderne).
L'auteur, colonel d'infanterie et originaire de Saint-Domingue, considère que la France doit recouvrer la colonie car elle est indispensable à sa prospérité et à sa paix intérieure. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 6518.
La vérité sur les Etats confédérés d'Amérique.
Paris, E. Dentu, 1862. In-8 de 32 pp.; cartonnage de papier chagriné bordeaux, dos lisse, pièce de titre noire (reliure moderne).
Ouvrage illustré d'un portrait lithographié de Jefferson Davis, président des Etats Confédérés. Originaire de Caroline du Sud, l'auteur était Consul en Egypte lors de la déclaration de sécession des Etats du sud. Il rentra chez lui en contournant le blocus et fut envoyé par Jefferson Davis en Europe pour obtenir la reconnaissance de la Confédération du Sud. Il contourna de nouveau le blocus et se rendit en Angleterre puis en France. Dans sa brochure, il nie les faiblesses attribuées aux Confédérés: le blocus n'est pas efficace (son propre exemple le prouve), il n'y a pas de manque d'approvisionnement, les esclaves restent loyaux à leurs maitres, et il termine par un éloge vibrant de Jefferson Davis, président des Etats Confédérés qui "est à la seconde révolution américaine ce que Washington était à la première". Bon exemplaire. Légères rousseurs. Howes, D239. — Sabin, 40071.
Ensemble de 75 cartes postales anciennes.
S.l., [vers 1920].
On trouve ainsi représenté différentes ethnies ou tribues (Betsimisaraka, Anjouanais, Bara-Imamono, Sakalaves, Yeso, Hovas, Zafimaniry, Betsileo, Masikoro, Tanal, Ambaniandro, ou encore Tongobory), ainsi que des vues (ancien hôpital militaire du Cap Diego, environs de Tananarive, vue d'Ambositva, Fianarantsoa, ou Tamatave). Très bon état de conservation.
Madagascar.
Paris, L'Agence de la France d'Outre-Mer, 1952. Lithographie originale en couleurs (66,5 x 103 cm).
Superbe et très grande affiche publicitaire de l'île de Madagascar, dessinée par Maurice Tranchant et publiée par L'Agence de la France d'Outre Mer. Dans le style des portulans anciens, la carte est décorée d'un titre inscrit sur une bannière, d'une rose des vents et d'un cartouche contenant une description de l'île, et illustré de personnages, de produits locaux et d'un portrait du maréchal Gallieni. Militaire et administrateur colonial français, ce dernier contribua à l'expansion de l'empire colonial français en Afrique, et notamment à Madagascar, à la fin du XIXe siècle. L'île est décorée de nombreuses vignettes figurant les productions de ses terres, ainsi que la faune et la flore. Les villes et les montagnes principales sont nommées. Maurice Tranchant de Lunel (1869-1944) était un artiste peintre, architecte et illustrateur français. En 1912, il fut nommé directeur du Service des antiquités, beaux-arts et monuments historiques du protectorat du Maroc par Lyautey. Il fut aussi le concepteur de la Grande Mosquée de Paris. Bel exemplaire, non entoilé. Pliures.
Lettre autographe signée [probablement au marquis de Forbin d’Oppède].
Paris, 13 août 1843. In-4 (24,4 x 19,5 cm) de (4) pp.; sur une feuille double. On joint, du même, 2 pièces autographes (8 pp. in-4).
L’annulation de la vente d’une habitation à la Martinique. Ancienne propriété des familles Lahaye, d’Arros d’Argelos puis Thomassin de Peynier, l’habitation-sucrerie du Fond Lahaye était située près de Case-Pilote. En 1810, la comtesse de Peynier mit la propriété en vente; celle-ci fut alors vendue par adjudication à Michel Benoît Clauzel, un planteur de la Martinique, pour la somme de 484500 livres coloniales. Or, ce dernier n’en régla qu’une partie. Une procédure de folle enchère fut engagée et, le 27 novembre 1841, l’habitation fut vendue une nouvelle fois par adjudication pour un montant de 60000 francs à Louis de Percin de Montgaillard. Mais celui-ci ne disposait pas des fonds nécessaires pour en faire l’acquisition; de plus, il s’aperçut que 13 esclaves avaient été soustraits de l’habitation, ce qui conduisit à l’annulation de la vente. La présente lettre, écrite par Charles de Leyritz, notaire à Fort-Royal, est probablement adressée au marquis Sextius de Forbin d’Oppède (1764-1853), le mari de l’une des deux filles du comte de Peynier. Le notaire explique sa décision d’annuler la vente: «Je vous avais mandé qu’un traité avait été conclu entre M. Fabre et M. de Percin […]. Ce traité était chose illusoire puisque M. de Percin ne possède absolument rien et que jamais il n’aurait été en état de réaliser le comptant de 25000 qu’il devait donner. Je me suis donc décidé à le résilier de commun accord avec lui. Vous trouverez ci-inclus copie de l’acte qui a été passé entre nous […]. J’ai été visiter l’habitation; tous les bâtiments tombent en ruine; il ne faudrait pas moins de 15000 pour la mettre, non pas en bon état, mais en position de faire du revenu un peu régulièrement… (13 août 1843). «En signant le traité […] M. de Percin avait entendu que ladite habitation Fond Lahaye lui serait adjugée avec toutes ses circonstances et dépendances existant au moment dudit traité, et notamment l’intégralité des esclaves qui y étaient alors attachés. Il ignorait entièrement que par jugement du tribunal de première instance de St Pierre du 17 août 1839 les enfants mineurs du Sr Benoît Clauzel avaient été autorisés à distraire de ladite habitation Fond Lahaye les esclaves dépendant de la succession de leur mère et ci-après nommés, savoir: Antoinette, Joséphine, St Jean, Aimée et ses enfants nommés Louisia, Delphine, Ismène, Marie Elisabeth et Toussaint; Robertine, Constance et ses deux enfants Aline et Amélie…» (1e pièce jointe). «Les héritiers de Peynier (qui sont lesdites dames constituantes dudit Me Leyritz) possèdent une créance liquidée à 93000 f en capital par jugement du 23 mai 1829. Cette créance repose avec un droit de folle enchère sur l’habitation Fond Lahaye, située à la Case Pilote, dépendant de la succession bénéficiaire Benoît Clauzel. Les héritiers Clauzel soutiennent en ce moment (et ce sera probablement l’objet d’une instance) qu’en déduction de cette créance, ils ont, à diverses époques, payé […] une somme de quarante mille francs. Si la prétention des héritiers Clauzel est admise, il y aura lieu à une diminution de la créance telle qu’elle est énoncée ci-dessus…» (2e pièce jointe, comprenant une liste de 56 esclaves avec leurs noms et âges). Actuellement, Fond Lahaye se trouve sur la commune de Schœlcher, près de Fort-de-France. Intéressante lettre concernant une habitation-sucrerie à la Martinique.
Lettre signée [probablement au marquis de Forbin d’Oppède].
[Fort-Royal], 15 février 1843. In-4 (27,1 x 20,7 cm) de (17) pp.; broché.
Les dettes de l’habitation du Fond Lahaye à la Martinique. Située près de Case-Pilote, l’habitation-sucrerie du Fond Lahaye avait appartenu à la famille Lahaye jusqu’en 1760, date à laquelle elle passa à la famille d’Arros par le mariage de la dernière héritière du domaine avec le baron Jean François d’Arros d’Argelos, officier de marine. A la mort de ce dernier (1791), elle passa à la famille de son gendre, Louis Antoine de Thomassin, comte de Peynier, ancien gouverneur de Saint-Domingue. Celui-ci mourut en 1809; l’année suivante, sa veuve mit la propriété en vente: le 18 juin 1810, Michel Benoît Clauzel, un planteur de la Martinique, en fît l’acquisition sur adjudication pour 484500 livres coloniales. Or, ce dernier ne versa qu’une partie de la somme; lorsqu’il disparût, en 1817, la famille Clauzel hérita du domaine mais ne régla pas la totalité du solde qui restait à payer. De son côté, la comtesse de Peynier, décédée en 1815, laissait deux héritières: Henriette de Thomassin de Peynier (1789-1864), épouse du marquis de Forbin d’Oppède, et Louise de Thomassin de Peynier (1791-1846), épouse séparée de biens de Jean-Baptiste de Villeneuve de Beauregard. Représentées à la Martinique par des fondés de pouvoir, les deux sœurs engagèrent des procédures pour tenter de récupérer les sommes qui leur étaient dues. La présente lettre, rédigée par Charles de Leyritz, notaire à Fort-Royal, semble être adressée au mari de l’une des deux héritières, probablement le marquis Sextius de Forbin d’Oppède (1764-1853). Dans sa lettre, le notaire énumère les griefs qu’il formule contre MM. Forsans, Pécoul et Fabre, trois fondés de pouvoir successifs de la famille Peynier depuis 1810. Il est aussi question du décès de Michel Benoît Clauzel, de sa succession, des paiements déjà effectués entre 1823 et 1827, de l’état de la dette envers la famille Peynier (93710,60 francs en 1829), de l’émission de billets à ordre, de la livraison de boucauts de sucre en paiement, de la procédure de folle enchère engagée contre la famille Clauzel, des jugements en première instance et en appel, de l’insolvabilité du dernier acquéreur lors d’une nouvelle adjudication en 1841, etc. «Le 18 mai 1839, M. Fabre a formé contre les Clauzel une demande de mise en séquestre de l’habitation. C’était là une excellente mesure, parce que forcer les Clauzel à sortir de l’habitation, leur enlever les revenus, c’était leur ôter les moyens de faire une guerre de procédure, qui ne tendait qu’à prolonger indéfiniment la vente de l’habitation. Un jugement du tribunal de St Pierre du 17 août 1839 prononça effectivement cette mise en séquestre, mais sur la demande des Clauzel il ordonna en même temps que treize esclaves et des bœufs de cabrouet seraient distraits de l’habitation comme propriété particulière des mineurs Clauzel […]. Les esclaves distraits l’ont été sous le prétexte qu’ils dépendent de la succession de Mad. Clauzel, et que ce n’est que la succession de M. Clauzel qui vous doit: mais Mad. Clauzel elle-même vous doit par suite du sous seing privé du 7 8bre 1830; M. Fabre devait former appel du jugement et faire valoir cette circonstance; il n’en a rien fait. Aujourd’hui il est trop tard, les esclaves seront détachés de l’habitation…» (p. 14). Belle lettre montrant la complexité des procédures juridiques liées à une habitation sucrière. Bruneau-Latouche (Eugène), 209 anciennes familles subsistantes de la Martinique, t. I, Paris, Aix, Fort-de-France, 2002, pp. 251-252 (Clauzel).
Mémoire pour Monsieur Bastin. Pièce autographe signée.
Saint-Pierre, 11 avril 1778. 1 p. in-folio (32,7 x 21,3 cm) ; traces de plis.
Une commande d’objets d’orfèvrerie par un négociant martiniquais. Ce mémoire récapitule les différents articles commandés à Paris : « Vingt-quatre couverts avec quatre cuillères à ragoût d’argent à filets. - Trente-six garnitures boucles d’argent à la charte grande et petite avec leurs chapes en argent des nouveaux modèles à la mode. - Quatre paires d’éperon à chaîne. - Une épée d’argent doré grande et à la mode avec lame et fourreau de galuchat blanc […]. - Une tabatière en ovale long en or de couleur du poids de 4 à 5 onces. - Quatre petites tabatières du poids d’une once, à vue once et demy. - Un étui ovale en or de couleur du poids d’une once six gros, avec son étui de galuchat […]. - Deux joncs de 40 pour chaque d’une jolie couleur et menus et bien effilés avec leurs pommes en or de couleur du poids de six gros chaque… ». Marchand orfèvre et garde-poinçon à Saint-Pierre (Martinique), Jean Ninot Ménard était associé à Guillaume Costet. En 1784, ces derniers firent l’acquisition d’une maison à Saint-Pierre, située sur les rues Longchamp et Miral, pour la somme de 22 500 livres (source : Jacques Guérout, Vente en 1784 d’une maison à Saint-Pierre de la Martinique, in « Généalogie et histoire de la Caraïbe », mai 2022). Le destinataire du présent mémoire est probablement Jean Nicolas Bastin, reçu maître-orfèvre en 1774 à Paris. Cote d’inventaire notarié en milieu de page : « Soixante sixe invée quatorze ». Rare document sur l’orfèvrerie à la Martinique au XVIIIe siècle.
Conseil supérieur de la Martinique (et) Chambre d'Agriculture.
S.l., ler et 11 février 1765. 2 manuscrits à lui adressés, 6 et 11 pp. in-folio.
Intendant de la Guadeloupe depuis 1763, le marquis de Peinier fut nommé, l'année suivante, intendant de la Martinique. À cette occasion, il reçut deux rapports détaillés, l'un sur les membres du Conseil supérieur de la colonie, et l'autre sur ceux de 1a Chambre d'agriculture. Ces rapports fuent rédigés par un proche de l'ancien intendant, Pierre Le Mercier de La Rivière, économiste de l'Ecole des physiocrates, qui venait d'être rappelé en France pour avoir tenté de favoriser le commerce de la Martinique avec les pays étrangers. Le premier rapport, consacré au Conseil supérieur, dresse un portrait sans complaisance des 14 membres qui le composent; ainsi, "M. Dubochet, Doyen. Il a le malheur d'être rarement de sang-froid, on s'en aperçoit davantage aux audiences de l'après-dîner... M. Mainant. Sous-doyen. C'est un homme âgé, excessivement borné, et qui n'a jamais été magistrat. Voilà les deux personnages qui sont à la tête du Conseil. Cela est affligeant". Mais la plupart sont des "honnêtes hommes" : "M. Perinelle. Conseiller. Il est très instruit, plus magistrat que ne le sont nos conseillers des Colonies. Nous en avons été fort contens M. de La Rivière et moy... M. Le Vacher Desepinais. Conseiller. I1 a beaucoup d'esprit : il est Subdélégué de l'Intendance dans la partie du Pêcheur. C'est un homme qui cherche à capter la bienveillance des gens en place... M. de Beuve Ste Catherine. Conseiller. C'est un de Mrs les Conseillers dont j'estime le plus la droiture, l'amour du bien et de la règle : excellent habitant d'ailleurs, et d'un caractère ennemi de l'intrigue...". Certains ont obtenu leur poste grâce à leurs appuis à la Cour : "M. Aubepin, assesseur (Na. Il se nomme de l'Aubepine). Il nous est arrivé avec la plus forte recommandation de feue Mme de Pompadour, voilà tout ce que j'en puis dire : nous ne l'avons pas encore vü à la besogne... M. Bourdin, greffier en chef. Il n'a d'autre mérite que la protection de Mr le Duc de Penthièvre; sa famille est attachée à cette maison. C'est un homme qui n'a pas bonne réputation : il est en France, et il a laissé la Caisse des Nègres justiciés dont il étoit chargé, dans un désordre qui ne lui fait pas honneur". Considérant les membres de ce Conseil "peu munis des grands principes de jurisprudence", l'auteur du rapport constate qu'ils sont"plus habitants que magistrats", et qu'ils ont "des (liens) d'intérêt, d'amitié et de parenté qui peuvent être, dans l'administration de la justice, la porte à de grands abus...". Le portrait des 8 membres de la Chambre d'agriculture est encore moins flatteur. Cette assemblée, qui se tient à Saint-Pierre "a cherché à se mêler beaucoup plus du gouvernement de la Colonie et de tous les objets qui ne la regardent pas, qu'elle n'a été occupée de ceux que l'ordonnance lui prescrit de traiter... Il y a eu jusqu'à présent beaucoup d'irrégularités dans sa marche. C'est M. Dubucq de Ste Preuve qui la mène comme il veut et où il veut... je le regarde comme l'ennemi personnel de M. La Rivière et le mien, comme 1'antagoniste de toutes nos opérations". "M. de Ste Preuve dans toutes les occasions décèle malgré lui un esprit républicain et d'indépendance qui depuis 50. ans a toujours été le caractère distinctif de ce qui porte son nom... IL est préoccupé du système de l'imposition sur la sortie de la denrée, il vouloit aussi imposer de même l'entrée de celles de France. Il a de bonnes raisons et les siens aussi pour être amoureux de ce système là : possesseurs de presque tous les biens-fonds de La Trinité où la tribu des Dubucq est très nombreuse, ils ont tant de facilité pour faire entrer et sortir ce qu'ils voudront...". "M. Girardin. Il a été proposé par M. de La Rivière plutôt à raison du zèle et des bonnes intentions que luy et sa famille ont toujours témoigné, qu'à raison des qualités qu'il peut avoir pour cette place... M. de Surirey. Il est moins que rien; il n'a point d'opinion à luy; hors de la Chambre, il ne pense pas comme M. de Ste Preuve, mais quand il y est, les sophismes et le faux-brillant de celuy-ci l'étourdissent... MM. Marraud & Leiritz sont d'abord les plus honnêtes gens de la colonie, la tête bien faite l'un et l'autre, bons habitans et capables... mais ils sont un peu foibles. M. Brunet, Secrétaire. C'est une créature et dans le fait âme damnée de M. de Ste Preuve. C'est lui qui l'a placé là, et pour cause, il tient les registres de toutes les délibérations de la Chambre, c'est luy qui tient la plume, et par qui toute la correspondance avec la Cour passe". L'auteur de ce rapport, qui demande son rappel, conclut : "Au reste il faut s'attendre que cette Chambre ayant la prérogative de nous juger, croit avoir celle de nous tenir en bride... Je plains M. de Peinier : il regrettera la tranquilité de la Guadeloupe. M. de Ste Preuve et la Chambre lui donneront de la peine". Bon état de conservation.
Combat naval livré le 18 décembre 1779 par Mr. le Comte de La Motte Picquet chef d'escadre. Ce combat fut livré en vue du Fort Royal de la Martinique.
Paris, Bance, [vers 1810]. Gravure originale (53 x 72,5 cm).
Magnifique estampe figurant le combat naval dans la rade du Fort Royal de la Martinique livré le 18 décembre 1779 par le comte de La Motte Picquet contre l'escadre anglaise de l'amiral Hyde Parker. Elle a été gravée par François Jacques Dequevauviller d'après le tableau original du marquis Auguste-Louis de Rossel de Cercy, et publiée par Charles Bance à Paris. Au premier plan figurent de nombreux personnages en mouvement : canonniers qui traînent des mortiers, des canons et des boulets, compagnies de soldats qui marchent, hommes et femmes venus en spectateurs. Sous le titre figure le texte suivant : "Ce combat fut livré en vue du Fort Royal de la Martinique, contre l'Armée Anglaise aux ordres de l'Amiral Hyde Parker. Le Général Français commandant l'Annibal de 74 canons, combattit d'abord seul contre treize vaisseaux ennemis. Les vaisseaux le Vengeur et le Réfléchi de 64 canons, l'un commandé par Mr. de Sillard de Surville, et l'autre par Mr. de Fournoue, tous les deux Capitaines, les seuls qui se trouvèrent en état d'appareiller, vinrent au secours de Mr. le Comte de La Motte Picquet, combattirent toute la journée contre les forces Anglaises ; ce qui favorisa le convoi marchand Français, composé de vingt six voiles, et attaqué sous le Cap Salomon, qui rentra en partie au mouillage du Fort Royal". Ce combat naval fait partie de la série des 18 estampes exécutées à partir de la série du même nombre de tableaux illustrant les combats de la Guerre d'Indépendance américaine. Ces tableaux furent commandés par Louis XVI à Rossel de Cercy, marin et peintre, ayant lui-même accompagné La Fayette et Rochambeau, et témoignent de l'importance de ce conflit pour la Marine Française. La Motte-Picquet se distingua particulièrement lors de la Guerre d'Indépendance de États-Unis. En juin 1779, il rallia l'escadre du comte d'Estaing à la Martinique et prit part au combat de la Grenade et à l'expédition de Savannah. Le 18 décembre de la même année, devant Fort Royal de la Martinique, il attaqua avec seulement trois navires, l'Annibal, le Vengeur et le Réfléchi, l'escadre anglaise de treize navires de l'amiral Hyde Parker. L'habileté de ses manœuvres et la rigueur de son action lui valurent une lettre de félicitations de l'amiral anglais. Il existe une édition antérieure à celle-ci, publiée par Mérigot le jeune en 1790, également gravée par François Jacques Dequevauviller, et dont le titre est orné d'une allégorie. La maison d'édition de Bance fut domiciliée au 214 rue Saint-Denis entre 1805 et 1832. Bel exemplaire. Mouillure claire dans l'angle inférieur gauche. Catalogue d'estampes, livres, recueils dans tous les genres, composant le fonds de Bance aîné, graveur a Paris, rue Saint Denis, No. 214, 1817, p. 5, n°15.
Ensemble de 10 cartes postales anciennes.
S.l., [vers 1920].
On trouve ainsi représenté : - Tombeau de Paul et Virginie - Jardin botanique - Cascade du Mammouth - Une cascade - Cascade Grande Rivière - Square Labourdonnais - Paysage - Place Labourdonnais - Panorama - Palais du gouvernement. Très bon état de conservation.
Du commerce des peuples de l'Afrique septentrionale dans l'antiquité, le moyen-age et les temps modernes, comparé au commerce des Arabes de nos jours.
Paris, au comptoir des imprimeurs-unis, 1845. In-8 de xi-(1)-199 pp.; demi-maroquin vert à long grain, dos lisse orné en long, couvertures conservées, non rogné (reliure de la seconde moitié du XX° de Devauchelle).
Première édition. Étant donné que la domination française ne cessait de s’agrandir en Afrique, l’auteur proposa de : « rechercher quel a pu être le commerce africain dans les temps antiques ; d’examiner sur quelles bases il reposait à cette époque ; quels peuples lui servaient d’intermédiaires, et si, les mêmes causes ou des causes semblables renaissant aujourd’hui, on peut raisonnablement espérer les mêmes résultats » (p. x). En appendice se trouve une Lettre de Ghadamès, par James Richardson, agent de la société anglaise pour l’abolition de l’esclavage. Bel exemplaire. Cachet d'une congrégation religieuse sur le faux titre et le titre. Gay, 309.
L'Égypte contemporaine. 1840-1857. De Méhémet-Ali à Said Pacha.
Paris, Didier et Cie, 1858. In-8 de (2) ff., lj-(1 bl.)-338 pp.; demi-maroquin vert, dos à nerfs, tranches mouchetées (reliure de l'époque).
Première édition, avec une préface de Ferdinand de Lesseps. Après une introduction relatant brièvement l'histoire de l'Égypte, l'ouvrage est consacré à l'administration et aux réformes de Mohamed Saïd Pacha (1822-1863), quatrième fils de Méhémet Ali et son troisième successeur. Il fut gouverneur d'Égypte et du Soudan de 1854 à 1863. [Relié avec:] LESSEPS (Ferdinand de). Égypte et Turquie. Paris, Plon, 1869. In-8 de 51-(1) pp. Édition séparée de deux chapitres publiés en 1860 dans Question du canal de Suez ; l'un sur la condition physique et politique de l'Égypte, l'autre sur l'intérêt de la Turquie au percement de l'isthme de Suez. Bel exemplaire. Chiffre M surmonté d'une couronne comtale en pied du dos. Gay, 2148. — Ibrahim-Hilmy, II, 32. — Maunier, 125. (pour le premier ouvrage). — Gay, 2112. (pour le second ouvrage).
Portrait de Luis Enríquez de Guzmán.
Vers 1850. Huile sur toile (25,5 x 20 cm) montée dans un double encadrement (32, 39 cm).
Luis Enríquez de Guzmán, Conde de Alba de Liste (1610-1680), fut nommé vice-roi de la Nouvelle-Espagne le 28 mai 1648, sous le roi Philippe IV d'Espagne, fonction qu'il occupa jusqu'au 14 août 1653. Sa principale réalisation fut de réformer la trésorerie de la colonie, entraînant une augmentation considérable des revenus, dont la plupart furent envoyés en Espagne pour soulager les difficultés financières de Philippe IV. La Nouvelle-Espagne désignait les possessions de l'Espagne dans le Nouveau Monde au nord de l'isthme de Panama. Elle fut créée à la suite de la chute de l'Empire aztèque en 1521 et devint la première parmi les quatre vice-royauté espagnoles en Amérique en 1531. Elle englobait le Mexique, l'Amérique centrale, une grande partie du sud-ouest et du centre des États-Unis, les Indes occidentales espagnoles, la Floride espagnole et les Philippines ainsi que d'autres îles du Pacifique. Après 1535, elle passa sous l'autorité du vice-roi de Nouvelle-Espagne, qui était désigné par le roi d'Espagne, la capitale étant Mexico. Au fil du temps, la Nouvelle-Espagne perdit peu à peu des morceaux de territoire, du fait que certains devenaient indépendants ou qu'elle donnait des parties de territoires à d'autre puissances européennes, mais la partie centrale resta sous influence espagnole jusqu’à l'indépendance de l'empire du Mexique en 1821. Bon état de conservation.
Portrait de Pedro de Castro y Figueroa y Salazar.
Vers 1840. Huile sur toile (25,5 x 20 cm) montée dans un double encadrement (32, 39 cm).
Pedro de Castro y Figueroa y Salazar, duc de la Conquista et marquis de Gracia Real (1678-1741) était un officier de l'armée espagnole. Il fut nommé vice-roi de Nouvelle-Espagne, par Philippe V, en 1740 pour remplacer Juan Antonio de Vizarrón y Eguiarreta. Pendant sa période de vice-roi, il travailla à l'amélioration des mines de Zacatecas en améliorant le système de drainage, fit nettoyer les obstructions du port de Veracruz et ordonna la construction du fort San Juan de Ulúa. La Nouvelle-Espagne désignait les possessions de l'Espagne dans le Nouveau Monde au nord de l'isthme de Panama. Elle fut créée à la suite de la chute de l'Empire aztèque en 1521 et devint la première parmi les quatre vice-royauté espagnoles en Amérique en 1531. Elle englobait le Mexique, l'Amérique centrale, une grande partie du sud-ouest et du centre des États-Unis, les Indes occidentales espagnoles, la Floride espagnole et les Philippines ainsi que d'autres îles du Pacifique. Après 1535, elle passa sous l'autorité du vice-roi de Nouvelle-Espagne, qui était désigné par le roi d'Espagne, la capitale étant Mexico. Au fil du temps, la Nouvelle-Espagne perdit peu à peu des morceaux de territoire, du fait que certains devenaient indépendants ou qu'elle donnait des parties de territoires à d'autre puissances européennes, mais la partie centrale resta sous influence espagnole jusqu’à l'indépendance de l'empire du Mexique en 1821. Bon état de conservation.
Le Rio Usumasinta (Amérique centrale).
1853. Dessin à la plume, à l’encre noire et à la mine de plomb, signé et daté dans l’angle inférieur gauche, in-4 oblong (24,7 x 35,9 cm), monté sur papier dans un encadrement de filets colorés et d’une guirlande aquarellée, titre manuscrit dans la partie inférieure.
Vue pittoresque d’un fleuve du Mexique méridional. Elle montre deux voyageurs se déplaçant dans une pirogue, elle-même conduite par deux personnes situées respectivement à l’avant et à l’arrière de l’embarcation. Les voyageurs, habillés à l’occidentale, sont assis au milieu de la pirogue, l’un d’entre eux se protégeant du soleil par une ombrelle et l’autre tenant un fusil. A l’arrière-plan on aperçoit les rives du fleuve; celles-ci forment deux monticules recouverts d’une végétation dense avec, au sommet, quelques arbres qui se détachent sur l’horizon. Le Rio Usumacinta prend sa source au Guatemala, sert de frontière à l’Etat mexicain du Chiapas puis traverse les forêts tropicales du Tabasco avant de se jeter dans le golfe du Mexique. Il est divisé en haut et bas Usumacinta. Le haut Usumacinta coule depuis sa source au Guatemala jusqu’à la «Boca del Cerro» en Tabasco; le bas Usumacinta commence à cet endroit et se termine dans la ville de Centla, après avoir rejoint le fleuve Grijalva. Au Mexique, ce fleuve passe à une quarantaine de kilomètres au nord-est de la célèbre cité maya de Palenque. Une autre version de cette vue pittoresque a été publiée, sous la signature de A. Morellet, dans le Magasin Pittoresque de 1850, avec comme titre «Le rio Usumasinta» (p. 293). Né en 1825 aux Andelys (Eure), Charles Chaplin fut l’élève de Drolling à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1845. Il débuta comme peintre de portraits et de paysages. A partir de 1851, il se spécialisa dans les portraits féminins et les scènes de genre, s’inspirant de la peinture du XVIIIe siècle, notamment celle de François Boucher, ce qui lui permit d’acquérir une réputation de peintre intimiste de la femme. Apprécié par l’impératrice Eugénie, il reçut d’importantes commandes officielles, en particulier pour le décor des palais de l’Elysée et des Tuileries, ainsi que de l’Opéra Garnier. Il exposa au Salon de 1845 à 1868. D’origine britannique par son père, il fut naturalisé français en 1886 et mourut en 1891 à Paris. Ses œuvres sont conservées, entre autres, dans les musées de Bordeaux, Bayonne, Bourges, Londres, Mulhouse, Reims et Saintes. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, édit. 1999, t. III, pp. 479-480. – Bellier de La Chavignerie et Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’Ecole française, t. I, 1882, pp. 226-227 et Supplément, p. 133.
Traits de patriotisme de Polverel et de Sonthonax.
Paris, Laurens, 1794. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Brochure datée du 23 novembre 1794 et signée par Thomas Millet, Brulley, Clausson, Duny, Page, et Verneuil. Les signataires dénoncent les agissements des envoyés à Saint-Domingue, Léger-Félicité Sonthonax et Étienne Polverel, qu'ils accusent d'avoir "provoqué et fait exécuter l'incendie de la ville du Cap", mis "Saint-Domingue sans défense afin d'en rendre la conquête plus facile à l'Angleterre", et dépouillé les colons de leurs propriétés. Bon exemplaire. Manque de papier dans la marge inférieure des pages 3/4 sans manque de texte. Inconnu de Max Bissainthe et de Sabin.
Les accusateurs incarcérés de Polverel et Sonthonax, accusés et libres, à la Convention Nationale.
1794. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Brochure datée des 5 et 7 septembre 1794, et signée par Clausson et Th. Millet "commissaires des colons de Saint-Domingue, réfugiés aux États-Unis". Les signataires, qui furent incarcérés à la maison d'arrêt des ci-devant Carmes, demandaient une nouvelle fois à être remis en liberté, protestant que leurs accusateurs étaient libres. Bon exemplaire. Max Bissainthe, 5137. — Inconnu de Sabin.
Voyage en Savoie, en Piémont, à Nice et à Gênes.
Paris, C. Wassermann, 1816. 2 volumes in-8 de (2) ff., VI, II, 376 pp. - (2) ff., 415 pp. ; demi-basane brune, dos lisses ornés, pièces de titre de veau orange, tranches rouges (reliure de l'époque).
Edition originale, dédiée à l'abbé Andrès, bibliothécaire du roi, et secrétaire de l'Académie royale de Naples. Après avoir visité les départements du midi pour étudier les monuments, Millin entreprit, en 1811, un voyage en Italie. Parti de Paris, il s'arrêta dans les principales villes de France situées sur la route et entra en Italie par le Piémont. Après avoir passé l'hiver à Rome, il partit pour Naples, visita les deux calabres et fut de retour dans la capitale française en 1813. Par la suite il publia le récit de son séjour en Savoie et au Piémont en donnant des descriptions sur les villes de Chambéry, Turin ou encore Nice. Bel exemplaire. Légères rousseurs. Brunet, III, 1723 ; Fossati Bellani, 473.
Lettre autographe signée à ses sœurs, Mesdemoiselles Bourzeis au petit hôtel de Beaufort, rue Quincampoix à Paris.
Au Port Loüis, Isle de France, 8 octobre 1764. 3 pp. in-4, adresse.
Parent de Dupleix, Charles Monneron (1735-1799) entra dans la Compagnie des Indes à l'âge de 19 ans. Nommé à Pondichéry en 1758, il devint commis de la Compagnie, puis greffier jusqu'à la prise de cette place par les Anglais. Lorsque celle-ci fut rendue à la France, Monneron s'embarqua à nouveau pour Pondichéry. A l'occasion d'une escale à l'île de France (Maurice), il écrivit à ses sœurs : "Une de mes lettres doit vous être parvenue, elle est datée de St Yago, où nous avons relâché pendant 9 jours; nous en sommes repartis le 21 may, et nous ne sommes arrivés à l'Isle de France qu'après 122 jours de traversée…". Regrettant l'éloignement et l'absence de courrier, il ajoute : "Comme il est très possible que vous ayiez changé de demeure, Montgolfier vous remettra ma lettre et sans contredit se chargera de la réponse". Il prévoit de quitter l'île de France début novembre et ne pourra pas leur écrire avant l'été prochain : "Je ne pense pas être stable à Pondichéry avant le mois de décembre 1765…". En 1769, Monneron sera nommé intendant général de Pondichéry; par la suite, il deviendra député aux Etats généraux de 1789 puis à l'Assemblée constituante. Egalement négociant et banquier, il fut le commanditaire des frères Montgolfier. Intéressante lettre en rapport avec la Compagnie des Indes.
Mémoire lu à l'Assemblée Nationale en faveur des colonies françoises aux Indes.
Paris, Prault, 1790. In-4 de (1) f., 36-(4) pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre bordeaux (reliure moderne).
Mémoire lu à l'Assemblée Nationale le 25 octobre 1790 dans lequel son auteur demande l'autorisation, pour la ville de Pondichéry, d'achever la construction de ses fortifications et d'entrenir une garnison. En contrepartie, la ville assumerait une partie des frais et le reste pourra être compensé par les avantage économiques et stratégiques qu'elle apporterait à la France. Bon exemplaire. Mouillure claire marginale. Roquincourt, 2171.
Réponses aux objections contre le rétablissement de Pondichéry, présenté à MM. de l'Assemblée Nationale.
Paris, L. Potier de Lille, 1791. In-4 de 14 pp.; cartonnage de papier marbré vert, pièce de titre rouge (reliure moderne).
L'auteur demande aux députés, au nom "des principes d'humanité & des intérêts très-pressans de politique & de commerce" de "maintenir sur un pied respectable de défense vos établissemens aux Indes" Bon exemplaire. Mouillure claire dans la marge inférieure. Roquincourt, 2172.
Opinion sur la motion de M. de Curt.
Paris, Imprimerie Nationale, 1789. In-8 de 20 pp.
Discours prononcé devant l'Assemblée Nationale le 1er décembre 1789. Moreau de Saint-Méry dénonce l'ignorance par la métropole des affaires des colonies, et considérait que les décrets de l'Assemblée Nationale ne s'appliquaient pas aux colonies car aucune mention particulière sur ce point n'y figurait. Il termine en demandant "de leur donner le comité particulier qu'elles réclament", et qui est l'objet de la motion de M. Curt présentée à l'assemblée le 27 novembre 1789. Bon exemplaire. Ryckebusch, 5833. — Inconnu de Monglond et de Sabin.
[Loi accordant la liberté du commerce avec le Mozambique aux sujets Portugais des Indes].
Lisboa, 1755. In-4 de (2) pp., broché.
Loi du 10 juin 1755 ouvrant le commerce des ports mozambicains à tous les sujets de l'État portugais de l’Inde, et à toutes les marchandises sauf les perles de verre. Mais la loi ne fut mise en place que le 29juillet 1757 à cause de l’opposition interne du gouverneur général lui-même. Colonie portugaise depuis le XV° siècle, la côte du Mozambique, et particulièrement l’île du même nom, étaient une escale majeure dans le long voyage qui menait les navires portugais de Lisbonne jusqu’en Inde. Bon exemplaire.
Bénédiction d'un africain.
XVIII° siècle. Peinture originale sur toile montée sur chassis (58 x 47).
Saint François Xavier (1506-1552) était un missionnaire jésuite navarrais. Proche ami d'Ignace de Loyola, il fut un des cofondateurs de la Compagnie de Jésus. Ses succès missionnaires en Inde et en Extrême-Orient lui acquirent le titre d'«Apôtre des Indes». Béatifié en 1619, il fut canonisé trois ans plus tard par Grégoire XV. En 1541, il embarqua pour Goa alors comptoir commercial portugais sur la côte occidentale de l'Inde, et fit notamment une longue escale au Mozambique en attendant des vents favorables pour repartir. Il visita notamment le Mozambique, l'Archipel des Comores, Ceylan, Malacca, les îles Moluques, le Japon où il convertissa de nombreuses personnes, et mourut de maladie sur l'île chinoise de Shangchuan. Bon état de conservation.
Les explorations des Portugais antérieures à la découverte de l'Amérique.
Paris, Ernest Leroux, 1893. In-8 de (2) ff., viij-(1)-(1 bl.)-33 pp. , toile bordeaux, pièce de titre noire, couvertures conservées (reliure moderne).
Texte d'une conférence faite à Madrid en 1891, traduite et commentée par Alexandre Boutroue. Il est illustré d'une carte dépliante. Limité aux explorations avant 1492, l'auteur évoque la découverte des îles de l'Atlantique (Madère et les Açores), puis le début du contournement de l'Afrique par Christophe Colomb et Bartolomeo Diaz. Bon exemplaire. Envoi autographe signé du traducteur Alexandre Boutroue.
Défi aux factieux. Adresse à la Convention Nationale.
Paris, Laurens, 1794. In-8 de 16 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Brochure datée du 1er octobre 1794 et signée par "les commissaires de Saint-Domingue, députés à la Convention Nationale" Page, Brulley et Legrand. Les signataires, qui furent incarcérés à la prison du Luxembourg, demandaient qu'eux et les autres députés "disséminés dans diverses prisons", soient traduits devant le Tribunal Révolutionnaire "avec Polverel, Sonthonax, Dufay, Mils, Garnot Bellay, Poisson, Raimond et Leborgne. "Là, nous serons tous entendus contradictoirement; là seront produit les pièces, les actes, les témoins, les preuves. On écoutera, on lira, on saisira la vérité. Les coupables seront enfin connus." Bon exemplaire. Max Bissainthe, 7233. — Inconnu de Sabin.
[Vue animée d’un village indochinois].
S.l., [milieu du XXe siècle]. Dessin original in-4 oblong (39,5 x 55 cm), signé dans l’angle inférieur gauche, exécuté à la gouache sur papier fort teinté.
La vie quotidienne d’un village vietnamien au milieu du XXe siècle. Grand dessin montrant, au premier plan, deux personnes assises, vues de dos, entourées de plusieurs plats posés ou empilés sur le sol. Au second plan se trouve un groupe de villageois s’occupant d’une récolte, probablement de bambous, autour d’une charrette à bras en train d’être déchargée. Une jeune femme transportant un panier au moyen d’un bâton posé sur son épaule passe à proximité du groupe en pleine activité. Au second plan se dresse un hangar, le long duquel des tiges de bambous ont été posées. On aperçoit aussi, dans la partie gauche du dessin, des huttes, un vélo et des villageois vaquant à leurs occupations. Bénézit, X, p. 641, signale un artiste américain du nom de William Arthur Patty, né en 1889 à New Hartford (Connecticut), peintre de paysages, marines et natures mortes. Cependant, la signature du présent dessin («Patty») ne correspond pas à celles figurant sur les œuvres reproduites en ligne («Wm. A. Patty»). Une autre hypothèse serait celle du major Patty, membre des services secrets américains (Office Strategic Services) qui effectua des missions secrètes au Vietnam vers 1945: parachuté au Tonkin, il livra des armes au Vietminh, soutenu à l’époque par les Etats-Unis qui voulaient évincer la France de l’Indochine. Cf. Pierre Labrousse, La Méthode vietminh. Indochine 1945-1954, Lavauzelle, 1996, pp. 25 et 31. Curieux dessin, montrant le Vietnam rural quelques années avant la fin de l’Indochine française.
Discours sur le rétablissement de la compagnie d'Afrique.
Paris, Imprimerie Nationale, An 10 [1802]. In-8 de 10 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).
Discours prononcé devant le Tribunat le 30 avril 1802 dans lequel son auteur se prononce pour le rétablissement d'une Compagnie d'Afrique, sur le modèle de celle qui fut supprimée en 1791. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond.
Estatutos Da Junta Do Commercio Ordenados por El Rey Nosso Senhor no seu Real Decreto de 30 de Setembro de 1755.
Lisboa, Miguel Rodrigues, 1756. In-4 de (1) f., 37 pp. ; broché, couverture de papier marbré moderne.
A l'initiative du marquis de Pombal, le roi José Ier remplaça la confrérie de l'Espírito Santo da Pedreira de Lisbonne, sorte d’association de négociants, coupable d’avoir fait des représentations contre la Compagnie de Grão-Pará et Maranhão, par une sorte de chambre de commerce, Junta do commercio. La présente brochure détaille les statuts de cet organisme, dans lesquels est mentionné le commerce dans les colonies portugaises de l'Inde et du Brésil. Les produits mentionnés sont le sucre, le tabac, le poivre, le cacao et d'autres épices. Bon exemplaire. Petites galeries de vers marginales.
[Loi sur l'affranchissement des fils d'esclaves].
Lisboa, Regia Officina Typografica, 1773. In-4 de 4 pp., broché.
En 1761, une première charte déterminait que tout esclave arrivé dans le royaume du Portugal et des Algarves venant d'Afrique, Amérique ou Asie, seraient automatiquement libres. En 1773, cette seconde charte stipulait que tout enfant né d'une esclave, serait automatiquement libre, quel que soit le statut de ses ancêtres. Cette proclamation officielle, comme les précédentes, furent initiées par le marquis de Pombal, l'homme fort du Portugal durant vingt ans, non pas pour des raisons humanitaires, étrangères à sa nature, mais parce que les esclaves constituaient une main-d'œuvre nécessaire au Brésil. Dans le même temps, il stimula le commerce d'esclaves noirs vers cette colonie, et deux compagnies furent fondées, avec le soutien et la participation directe du marquis de Pombal, la Compagnie de Grão-Pará et Maranhão, et la Compagnie générale de Pernambuco et Paraíba, dont l'activité principale était précisément le trafic d'esclaves, principalement des Africains, vers les terres brésiliennes. Ce n'est qu'en 1856 que cette dernière charte sera appliquée au Brésil, entraînant la chute de l'Empereur Dom Pedro II. Bon exemplaire.
Ce que nous devons à nos colonies.
Paris-Nancy, Imprimerie Berger-Levrault, 1918. Lithographie originale (env. 65 x 45 cm).
Affiche de propagande sur la Première Guerre Mondiale, lithographiée par Victor Prouvé. Représentant un cavalier spahi, cette affiche rend hommage aux colonies françaises pour leur action durant la guerre : "Nous savons tous maintenant ce que nous devons aux milliers de volontaires indigènes qui ont combattu pour la France". Très bon état de conservation.
Histoire de l'esclavage en Afrique (pendant trente-quatre ans) de P. J. Dumont, natif de Paris, maintenant à l'hospice royal des incurables.
Paris, Pillet ainé, 1819. In-8 de (2) ff., 159-(1) pp.; cartonnage de papier bleu, dos lisse, pièce de titre rouge, tranches mouchetées (reliure moderne).
Ouvrage illustré de 3 planches gravées (2 portraits et un fac-similé d'écriture). Récit recueilli et retranscrit par Jacques Salbigoton Quesné, d'après des entretiens qu'il eut avec Pierre-Joseph Dumont. Ce dernier, jeune assitant d'un officier de marine, avait été fait prisonnier et réduit en esclavage en 1782, après qu'une tempête eut fait échouer son navire sur la côte algérienne. Il ne fut libéré qu'en 1816 lorsque la flotte anglaise de la Méditerranée bombarda Alger et força le Dey à libérer plus de mille esclaves. Bon exemplaire. Cachet de collection sur le faux titre. Gay, 161. — Playfair, 328. — Ryckebusch, 6740. — Tailliart, 1596.
Suite des observations sur Saint-Domingue.
Paris, Baudouin, 1797. In-8 de 40 pp. ; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin brun (reliure moderne).
L'auteur était membre du Conseil des Anciens, l'une des deux chambres, avec le conseil des Cinq-Cents, du Directoire; alors que le Conseil des Cinq-Cents proposait les lois, celui des Anciens les votait. Après avoir comparé la situation des propriétés et des cultivateurs en France et à Saint-Domingue, Rallier étudia la situation des "cultivateurs nouvellement affranchis" et de leurs relations avec les propriétaires et les autorités, puis proposa une série d'articles préparatoires à une nouvelle législation. Bon exemplaire. Petite galerie de ver dans la marge, rares taches brunes. Max Bissainthe, 7571. — Monglond, IV, 74. — Sabin, 67605.
La Marine Française et les Marines étrangères.
Paris, Blaisot, 1865. Grand in-8 de 56 pp. ; percaline verte d'éditeur.
Edition originale peu commune, rédigée par Léon Renard. L'illustration se compose de 44 planches gravées d'après les dessins de Morel-Fatio (43 double page de navires, et une grande dépliante représentant un célèbre combat entre la Bayonnaise et l'Embuscade en 1796). Les albums de Morel-Fatio constituent l’une des plus précieuses sources iconographiques sur la marine à voiles au XIXe siècle. A la fin de sa carrière, il fut nommé conservateur du Musée de la Marine et des collections ethnographiques du Louvre. Il rédige en 1854 la Notice des collections maritimes du Louvre. Bel exemplaire conservé dans sa percaline d'origine. Envoi autographe signé de l'auteur. Quelques piqûres. Polak, 8102.
Notes et observations sur les colonies françaises des Antilles, et particulièrement sur Cayenne, avec la comparaison de ses produits à ceux des autres colonies.
Bordeaux, Pierre Beaume, mai 1825. In-8 de (2) ff., ij-30 pp.; cartonnage de papier marbé à la bradel, pièce de titre rouge (reliure moderne).
Première édition. Présentation des avantages de la colonie de Guyane qui réunie "toutes les conditions qui doivent un jour la rendre la plus importantes de nos colonies (page 20). Exemplaire du directeur des douanes de Bordeaux Mr Charles des Moulins. Ce dernier fut également par la suite botaniste et malocologiste, et président de la Société linnéenne de Bordeaux. Quelques corrections autographes de l'auteur avec sa signature. Inconnu de Sabin.
De l'intérêt qu'à la marine française à l'ouverture de l'isthme américain par le canal du Darien, territoire de la Nouvelle-Grenade.
Paris, Ernest Meyer, 1861. In-8 de 20 pp. ; broché, couverture beige imprimée.
Défense d'un projet du percement de l'isthme de Panama dans la région du Darien par l'administrateur de la Société civile du canal de Darien. La région du Darién, à cheval sur le Panama et la Colombie, constitue la zone d’union entre l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Elle fut explorée à partir de 1861 par Lucien de Puydt puis, en 1876-1878, par Armand Reclus et Lucien Napoléon Bonaparte-Wyse. Tous étaient désireux d'établir le meilleur tracé pour un futur canal transocéanique. Les cols s'avérant trop hauts, le passage par le Darién fut abandonné au profit du Panama Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Quelque piqûres. [Joint:] - Ouverture de l'isthme américain par un canal maritime projeté dans le Darien, territoire de la Nouvelle-Grenade. Paris, Ernest Meyer, 1860. 3 pp. Traduction française d'une lettre de William M'Dermott, chirurgien à bord d'un navire anglais qui avait mené une mission d'exploration au Darien. - Extrait du Moniteur du mercredi 30 mars 1853. (2) ff. Au sujet d'une réception d'une députation anglaise de la Compagnie anglaise pour la jonction des deux Océans par Napoléon III.