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Arrest du conseil d'estat du roy, qui ordonne que le sieur Jacques Auriol & ses associez joüiront pendant dix années, à commencer au premier janvier 1731, au lieu & place de la Compagnie des Indes, du commerce de la coste de Barbarie, pour en jouir & y faire commerce exclusif, sous le nom de Compagnie d'Afrique.

Paris, Veuve Saugrain & Pierre Prault, 1731. In-4 de 11 pp.; broché, sans couverture.

Arrêt qui autorise Jacques Auriol, associé à un groupe de négociants marseillais, de reprendre, pendant 10 ans, les droits de la Compagnie des Indes, concernant le commerce en Afrique. L'arrêt autorisant la reprise des activités de la Compagnie des Indes est suivi du règlement de la nouvelle Compagnie. Manque à Ryckebusch.

Loi relative au commerce du Sénégal.

Aix, Pierre-Joseph Calmen, 1791. In-4 de 3 pp. ; broché, non rogné.

Loi du 23 janvier 1791 qui déclare dans son premier article que "le commerce du Sénégal est libre pour tous les François". Il est mentionné également que les Membres de la Compagnie du Sénégal pourront faire une demande d'indemnisation. Exemplaire imprimé à Aix portant une mention manuscrite disant que le texte a été certifié d'après l'exemplaire envoyé par le rapporteur de la loi aux archives d'Aix.

Précis pour la Compagnie du Sénégal.

S.l., 1790. In-4 de 11 pp.; cartonnage de papier marbré rouge, pièce de titre rouge (reliure moderne).

Mémoire rédigé, au nom de la Compagnie du Sénégal, par son administrateur-directeur, M. Fraisse dans lequel il dresse un bilan des opérations de commerce et des divers traités avec le gouvernement. Il y demande le renouvellement de la concession exclusive qu'à la compagnie pour le commerce avec le Sénégal, arguant que "le privilège de la compagnie est un titre de propriété sacré qu'on ne peut anéantir sans une indemnité proportionnée". Bon exemplaire. Roquincourt, 4118.

ADANSON (Michel).

Histoire naturelle du Sénégal. Coquillages. Avec la relation abrégée d'un voyage fait en ce pays pendant les années 1749, 50, 51, 52 et 53.

Paris, Claude-Jean-Baptiste Bauche, 1757. In-4 de (4) ff., 190-xvci-275 pp. ; veau havane marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque, dos refait à l'imitation du XVIIIe siècle).

Édition originale, illustrée d'une carte dépliante du Sénégal et de 19 planches dépliantes, représentant des mollusques et des coquillages, dessinées et gravées d'après nature par Marie-Thérèse Reboul. La première partie traite du voyage et des explorations de l'auteur au Sénégal, notamment l'île de Gorée et le fleuve Sénégal. La seconde partie est consacrée à l'histoire de la conchyliologie et des mollusques. Botaniste français, Adanson entra au service de la Compagnie française des Indes orientales afin d'étudier l'histoire naturlle du Sénégal. Il y séjourna pendant cinq années et en rapporta de nombreuses descriptions, principalement sur les coquillages, mais aussi sur la faune, les productions, l'industrie et les mœurs des habitants de ce pays. Un second volume sur la faune et la flore devait paraître, mais il ne fut jamais publié. Bel exemplaire, comportant un reçu autographe signé de l'auteur, contrecollé sur une page de garde, dans lequel il déclare avoir reçu une somme en souscription de Mr Dufour pour cet ouvrage. Boucher de La Richarderie, IV, 88. — Gay, 2883. — Nissen, ZBI, 27.

ALGERIE.

Livret de transporté.

1852. 16,3 x 10,7 cm; broché, couverture blanche muette

Livret de Prosper Durand, né en 1823 à Ancône, dans la Drôme, et condamné à la déportation en Algérie à la colonie de Saint-André-de-Mascara. Le livret, daté du 9 juin 1852, comprend 4 page pour l'état civil, 6 pages du règlement sur le régime des transportés, et 14 pages de compte (dont 3 seulement utilisées), détaillant les comptes des dépenses en habillement. Le 2 décembre 1851, le président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, élu au suffrage universel, fit un coup d’Etat pour conserver le pouvoir et, bientôt après, faire proclamer l’Empire. Contre cette violation éclatante de la Constitution, une résistance républicaine se produisit, mais elle fut vaincue. Le pouvoir se débarrassa alors de ses adversaires. Près de 27000 personnes furent arrêtées. Sur simple décision administrative, 19500 surent condamnées à des peines diverses, dont 9820 à la « transportation » à Cayenne ou en Algérie. Livret manié, trace de pliure longitudinale, coins écornés, couverture tachée.

ALGERIE — VERNET (Horace)

Prise de la S'Mala d'Abd-El-Kader.

Vers 1850. Gravure originale (126 x 43 cm avec marges).

Spectaculaire gravure panoramique par Augustin Burdet d'après un tableau d'Horace Vernet, représentant la bataille de la Smala ou combat de Taguine. Cette bataille qui se conclua par la prise de la smala d'Abd el-Kader par le duc d'Aumale le 16 mai 1843, est un épisode important de la conquête de l'Algérie par la France. A la demande de Louis-Philippe, elle fut immortalisée par Horace Vernet en 1843 par un tableau mesurant 21,39 m de large et 4,89 m de haut. Considéré comme le plus grand tableau du XIXe siècle, il est l'attraction principale des salles d'Afrique au musée de l'histoire de France à Versailles. La présente gravure est sans nul doute une des plus belles et impressionnantes reprises du tableau. Réalisée par Augustin Burdet, ce travail lui demanda cinq ans d'efforts, et constitue son principal titre de gloire. Très bon état de conservation.

BORY DE SAINT-VINCENT (Jean-Baptiste-Georges-Marie).

Ensemble de 2 lettres autographes signées.

Paris, 1826-1843. In-4 de 1 p. chacune ; apostilles marginales.

Intéressantes lettres évoquant ses difficultés et ses travaux. La première lettre, datée du 14 mars 1826, est adressée à « Monseigneur et illustre ami ». Le célèbre naturaliste et voyageur est alors emprisonné pour dettes à Sainte-Pélagie : « Toujours philosophiquement résolu à ne pas donner un sou à des coquins d’usuriers que j’ai payé deux ou trois fois avant de venir ici, conséquemment toujours décidé à demeurer où je suis tant que la loi révolutionnaire de germinal an VI ou VII ne sera pas réformée… ». Il remercie son correspondant d’avoir cherché à lui venir en aide, puis il ajoute : « Je charge ma fille chérie de vous porter elle-même le tome IX de mon Dictionnaire d’histoire naturelle qui paraît aujourd’hui même… ». Bory de Saint-Vincent ne quittera la prison de Sainte-Pélagie qu’à la fin de 1827 ; l’année suivante, il prit la direction de la commission scientifique de l’Expédition de Morée et explora ainsi, en 1829, le Péloponnèse, l’Attique et les Cyclades. Datée du 14 juillet 1843, la seconde lettre est destinée à « Monseigneur ». Le naturaliste, devenu membre de l’Institut, est alors président de la commission scientifique de l’Algérie : « Accusé de divers côtés de devenir paresseux, de vieillir inutilement, de me reposer sur le fauteuil académique où je suis parvenu avec une multitude de décorations, je me suis vu réduit, pour donner un démenti à mes détracteurs […] à faire quelques lectures à l’Institut sur les choses d’Afrique. Je prends la liberté d’adresser à votre Excellence la première des notices dont j’ai occupé mes illustres confrères et que j’ai extrait de nos comptes rendus… ». A la fin, il fait allusion à son passé militaire, au service « du premier de nos hommes de guerre et d’Etat ». Né à Agen, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846) participa à la plus grande partie des campagnes de Napoléon dans la Grande Armée, devenant, en 1809, l’aide de camp du maréchal Soult. Membre de la Chambre des Cent-Jours en 1815, il fut proscrit et ne rentra en France qu’en 1820. Il se consacra à ses travaux scientifiques, publiant son Dictionnaire classique d’histoire naturelle de 1822 à 1831. Réintégré dans l’armée en 1830, il redevint député en 1831. Naturaliste, il est l’auteur d’un grand nombre de publications concernant les reptiles, les poissons, les animaux et végétaux microscopiques, les cryptogames, etc. Manque de papier sans atteinte au texte à la seconde lettre.

BRIGNON (Pierre).

Rôle du croiseur cuirassé «Pothuau» pendant la guerre. Mémoires. Manuscrit autographe.

S.l., 1914-1915. In-4 de (1) f. de titre, (104) pp. et 10 ff. restés vierges; toile grise, dos muet, plat supérieur orné d’un motif imprimé (reliure de l’époque).

Une campagne au Cameroun et au Gabon pendant la Première Guerre mondiale. Pierre Brignon était matelot-mécanicien à bord de l’Amiral Pothuau, un croiseur cuirassé de la marine française construit à partir de 1893 et mis en service en 1897; ce navire faisait partie de l’escadre de la Méditerranée basée à Toulon. Ecrit sur un cahier d’écolier, d’une écriture régulière et très lisible, avec quelques passages à l’encre rouge, le récit couvre la période du 24 octobre 1914 (appareillage de Toulon) au 18 juillet 1915 (golfe de Gascogne). Après avoir quitté Toulon, le croiseur passe le détroit de Gibraltar le 26 octobre 1914 (le détroit étant miné, il est conduit par des torpilleurs anglais), puis arrive à Dakar le 1er novembre(visites à bord, approvisionnement en charbon et en vivres). Le départ a lieu le 3: le navire fait route avec le vapeur Saint-Simon dans des conditions difficiles (il fait 36° dans les batteries et 55° dans la chaufferie). Le 5 novembre, il mouille devant Conakry (Guinée) et reçoit un ravitaillement en eau douce. Le lendemain, l’équipage capture un requin puis Brignon répare un barbotin qui sert à actionner le monte-charge de la tourelle avant. Le 14 novembre, l’Amiral Pothuau arrive au large du Cameroun (colonie allemande de 1884 à 1916). Piloté par un navire français, le Bruix, il pénètre, avec le Saint-Simon, dans la rivière Cameroun (l’estuaire du Wouri à Douala). Quelques bâtiments anglais sont aperçus. Puis le Bruix part bombarder Victoria (actuellement Limbé), au pied du mont Cameroun. Les journées suivantes se passent au mouillage dans l’estuaire où a lieu le ravitaillement en charbon. Le 20 novembre, une canonnière amène à bord 6 prisonniers allemands; le même jour, le croiseur appareille pour le Gabon. Puis il arrive à Libreville (Gabon) le 21 novembre; le surlendemain, Brignon effectue une longue visite à terre au cours de laquelle il rencontre des habitants qui lui font bon accueil. Le 25, les prisonniers allemands sont débarqués. Au mouillage, des habitants viennent en pirogues pour vendre des fruits. Le 27, le navire appareille pour se rendre à Banana (Congo), à l’embouchure du fleuve Congo, où l’arrivée a lieu le 29. Le même jour, il pénètre dans le fleuve qui sépare le Congo français du Congo belge. Quelques personnalités embarquent sur le croiseur qui retourne mouiller devant Banana. Le lendemain, des coloniaux et des tirailleurs sénégalais montent à bord pour se rendre au cap Lopez (Gabon). Le 1er décembre, l’Amiral Pothuau quitte Banana à destination de Libreville, emmenant le gouverneur général de l’Afrique occidentale française. Brignon décrit la fête de la ligne qui a lieu le même jour. Le lendemain, les passagers sont débarqués au cap Lopez et le navire arrive à Libreville où le gouverneur descend. Le récit contient la retranscription d’une circulaire du gouverneur général de l’Afrique équatoriale française du 25 septembre 1914 annonçant la prise de Cocobeach (Gabon), chef-lieu du territoire allemand du Muni, par l’action combinée de la canonnière Surprise et d’un détachement français. Le croiseur reste à Libreville jusqu’au 22 décembre, date du départ pour Kribi (Cameroun) où l’arrivée a lieu le 23. Dans cette localité, les habitants, très pauvres, demandent de la nourriture aux marins. Le 24, un espion indigène allemand est fusillé. Un nouveau séjour dans la rivière Cameroun a lieu du 26 décembre 1914 au 12 janvier 1915. Brignon effectue de nombreux travaux d’entretien et de réparation, mais doit supporter les reproches continuels de son supérieur hiérarchique. Le navire se rend ensuite à Kribi, du 13 au 16 janvier, puis à Victoria (Limbé, Cameroun) les 17 et 18. Le 19, il retourne à son mouillage dans la rivière Cameroun, avant de retourner à Libreville (Gabon) le 28 janvier. Le navire effectue ensuite plusieurs allers et retours entre le Gabon et le Cameroun, puis effectue son voyage de retour à partir du 18 juin. Les principales étapes sont Cap Saint-Paul (Togo), Monrovia (Liberia), Dakar (Sénégal) et Funchal (Madère); le journal s’arrête le 18 juillet 1915 lorsque l’Amiral Pothuau se trouve dans le golfe de Gascogne. Brignon conclut: «Et c’est un miracle que je retourne en France en bonne santé. Ce que j’ai eu à souffrir le plus c’est l’ennui, rester de longs jours sans nouvelles de la famille […]. Enfin je reprends courage et je suis content d’avoir vu des choses, que jamais de ma vie j’aurai vu. Le Gabon est un pays plat, boisé, malsain, assez intéressant, mais je préfère le Cameroun, colonie magnifique et productive…» (18 juin 1915). Le récit est accompagné de la retranscription d’une lettre reçue par l’un de ses amis, Marcel Le Scaon, relatant le naufrage du Mousquet, un contre-torpilleur français coulé par le croiseur allemand Emden au large de Poulo Penang (Malaisie) le 28 octobre 1914. Précieux témoignage, inédit, riche en détails sur la vie à bord d’un cuirassé français. Un feuillet détaché, salissures et taches d’encre sur les plats. Bon état intérieur. Roche (Jean-Michel), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. II, p. 37.

CARPENTIER (P.).

Alger, M. le duc de Rovigo et M. Pichon, en mars et avril 1832. Essai politique.

Paris, Delaunay, 1832. In-8 de (4) ff., 48 pp.; cartonnage de papier marbré fauve, pièce de titre bordeaux (reliure moderne).

L'auteur séjournait à Alger au moment où Savary, duc de Rovigo, était commandant en chef des troupes françaises en Algérie. Ce dernier avait des difficultés avec M. Pichon, intendant civil, avec qui il devait partager le pouvoir. Dans cet ouvrage, l'auteur prend le parti du duc de Rovigo malgré ses méthodes décriées. On trouve à la suite une description d'Alger et des conseils et renseignemens indispensables aux personnes qui vont s'y établir. Bon exemplaire. Playfair, 489. — Tailliart, 2305.

CHERBONNEAU.

Relation du voyage de M. le capitaine de Bonnemain à R'dâmes (1856-1857).

Paris, Arthus Bertrand, 1857. In-8 de 36 pp.; cartonnage à la bradel de papier brun marbré, pièce de titre de maroquin rouge avec le titre en long (reliure moderne).

Ouvrage illustré d'une planche gravée dépliante avec l'itinéraire du capitaine de Bonnemain et le plan de Ghadames. Tiré à part de cette relation publiée dans les Nouvelles Annales des voyages de juin 1857. Fondateur de la Société archéologique de Constantine, l'auteur y relate le voyage d'exploration entrepris par la capitaine de Bonnemain, sous l'habit touareg, depuis El-Oued jusqu'à Ghadamès, dans la régence de Tripoli, en traversant le Grand Erg Oriental. Bel exemplaire. Gay, 418.

COOPER (Joseph).

Un continent perdu, ou l'esclavage et la traite en Afrique (1875). Avec quelques observations sur la manière dont ils se pratiquent en Asie et dans d'autres contrées sous le nom de système contractuel de la main-d'œuvre.

Paris, Hachette et Cie, 1876. In-8 de 160 pp.; broché non coupé, couverture imprimée.

Ouvrage traduit de l'anglais et préfacé par Edouard Laboulaye. Il est illustré d'une carte en couleurs dépliante de l'Afrique. L'auteur porte un regard critique sur la traite des esclaves toujours en vigueur en Afrique pour alimenter les marchés aux esclaves en Orient (Turquie, Egypte, et Perse) ou en Amérique (Brésil et Cuba). Il dénonce également le système des coolies indiens engagés dans les colonies hollandaises ou en Afrique du Sud. Bon exemplaire. Dos cassé avec de petits manques.

DAUMAS (Melchior-Joseph-Eugène) — FABAR (Paul-Dieudonné).

La grande Kabylie, études historiques.

Paris, L. Hachette et Cie, 1847. In-8 de viij-(1)-(1 bl.)-488 pp.; demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs orné, tranches dorées, première couverture conservée (reliure de la fin du XIX° siècle).

Première édition, illustrée d'un tableau dépliant et d'une carte dépliante lithographiée et coloriée. Eugène Daumas était un officier qui fut envoyé en Algérie en 1835. De 1837 à 1839, il fut nommé consul à Mascara auprès d'Abd-el-Kader, puis directeur des affaires arabes de la province d'Oran, responsable des affaires indigènes de l'Algérie, et directeur des affaires de l'Algérie au ministère de la guerre. Il publia cet ouvrage avec le capitaine d'artillerie Paul Fabar, alors que la conquête de la Kabylie était encore en cours. Bon exemplaire. Envoi autographe signé de l'auteur à M. Careme. Gay, 493. — Playfair, 1272. — Tailliart, 1667.

GUÉRIN de FRÉMICOURT (Joseph).

Vie militaire.

Lorient, L. C. R. Baudoin, 1780. In-8 de (1) f., x-229-(1 bl.)-3-(1 bl.)-(1) pp.; veau fauve, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin tabac, filets encadrant les plats, coupes filetées, tranches rouges (reliure de l'époque).

Première et seule édition, illustrée du portrait de l'auteur en frontispice grave sur cuivre par Cathelin d’apres Philippe. Cet ouvrage est une autobiographie militaire rédigée pour son fils, non mis dans le commerce et destiné à sa famille et à ses amis, dans laquelle une bonne partie est consacrée à l'île Maurice. Né en 1721, l'auteur devint lieutenant en second en 1735, lieutenant en 1743, aide-major en 1744, puis capitaine en 1746, avant d’obtenir une commission de lieutenant-colonel en 1756 et de finir major de place en 1763. " En 1756, il fut choisi pour commander et discipliner les troupes des Iles de France et de Bourbon, et reçut à cet effet un brevet de lieutenant colonel d’infanterie de la part du roi et un traitement d’administrateur en second de l’Ile de France de la part de la Compagnie des Indes. Il séjourna à l’Ile de France du 13 mars 1757 au 5 octobre 1762, et eut à assurer les services d’arrière de l’expédition de Lally-Tollendal. Il s’acquitta admirablement de ce rôle ingrat et difficile, mais ne réussit pas, malheureusement, en raison de l’état de dénuement où se trouvait l’île, à approvisionner convenablement l’expédition. Il établit en 1759 un projet de défense de l’île dont s’inspirèrent tous ceux qui, après lui, s’occupèrent de la fortification de la colonie". Il termina sa carrière comme commandant pour le roi à Lorient. Bon exemplaire de cet ouvrage peu commun. Mention manuscrite barrée en marge du portrait. Ryckebusch, 3745. — Toussaint et Adolphe, Bibliograpy of Mauritius, 651. — Manque a Gay.

GUÉRIN (Victor).

Description des deux premières cataractes du Nil.

Paris, L. Martinet, 1859. In-8 de 19 pp.; cartonnage de papier vergé bordeaux à la bradel, pièce de titre de maroquin noir en long (reliure moderne).

Tiré à part d'un article publié dans le Bulletin de la Société de géographie de décembre 1858. Le texte est un extrait du journal sur le Nil de l'auteur et de son compagnon de voyage, en janvier 1858, relatant le passage de la première cataracte, à l'aller puis au retour des deux voyageurs. Professeur à l'école française d'Athènes, Guérin fit plusieurs voyages d'exploration en Grèce, au Proche-Orient et en égypte. Bon exemplaire. Manque à Gay et à Ibrahim-Hilmy.

ILE MAURICE.

Habitation au bord de la rivière des Lataniers.

[vers 1830]. Ensemble de 2 aquarelles originales sur papier, (22,3 x 28,9 cm pour le premier et 24,4 x 34,6 cm pour le second) ; texte manuscrit à l’encre au dos de chaque dessin.

Vues de l’habitation Courau, dans les environs de Port Louis (île Maurice). Le premier dessin montre, au premier plan, quelques animaux dans un pré. Au second plan se trouvent quatre bâtiments : d’après le commentaire figurant au verso, ces constructions correspondent, de droite à gauche, au cabinet de travail du planteur (bâtiment de forme carrée), à son logement particulier (pavillon de forme irrégulière), à la salle à manger (supportée par 4 piliers) et à la maison principale (grand bâtiment en partie caché par les arbres). Une importante végétation se trouve derrière les constructions. A l’arrière-plan, dans la partie gauche, on aperçoit la montagne des Signaux qui surplombe la ville de Port Louis, non visible sur le dessin. Sur le second dessin, on peut voir dans la partie gauche deux personnages apparemment en train de pêcher au bord d’une rivière ; au centre se trouve le logement du planteur et, dans la partie droite, son cabinet de travail. Ces deux bâtiments sont séparés par une végétation dense, également présente à l’arrière-plan ; au loin on aperçoit un paysage montagneux. Le commentaire précise : « Cette vue est pour mon père. Elle est prise comme on le voit dans le nord sur la rive droite de la petite rivière ». Le texte qui figure au verso est signé et daté « G. Courau 1834 ». Quelques références à « G. Courau » sont mentionnées dans Toussaint & Adolphe, Bibliography of Mauritius, sans qu’il soit possible d’établir un lien avec les présentes aquarelles. Le Dictionnaire de biographie mauricienne ne mentionne rien sous ce nom. G. Courau était peut-être apparenté à Alphonse Courau, auteur d’un plan lithographié de Port Louis publié en 1840 (Toussaint & Adolphe, F 748). La rivière des Lataniers est un cours d’eau de l’île Maurice qui se jette dans l’océan Indien à Port Louis. Elle est citée dans le célèbre roman de Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, dont l’action se situe dans cette île. Pliures et quelques petites déchirures marginales, manque un coin ; les couleurs ont passé. Intéressant témoignage sur une plantation à l’île Maurice au XIXe siècle.

LAGRANGE (Octavie).

Souvenirs de voyage. Algérie & Tunisie. Correspondance.

Langres, autographie Vathelet, 1868.Petit in-8 de (1) f., 407 pp.; broché, couverture beige imprimée, non rogné.

Première édition, probablement tirée à petit nombre, car l'autographie ne permettait pas de grands tirages. L'autrice accompagna son mari, Alphonse Lagrange, médecin et botaniste, dans son voyage de collecte de plantes. Son ouvrage reprend les lettres envoyées à sa mère, de janvier à mai 1864, dans lesquelles elle relate son voyage qui la mena à Alger, Blida, Cherchell, Tizi Ouzou, Biskra, Batna, Constantine, et Tunis. Elle y vante le colonialisme français, qui apporte selon elle sécurité et civilisation. De son côté, en 1867, son mari Alphonse Lagrange fit paraître un catalogue autographié intitulé Plantes recueillies par M. et Mme Lagrange, aux environs de Tanger (Maroc), dans un rayon de six à huit lieues. Bon exemplaire conservé dans sa brochure d'origine. Envoi autographe signé de l'autrice à son cousin et son épouse. Couverture tachée et écornée, dos cassé avec de petits manques. Playfair, 2894. — Tailliart, 781. — Inconnu de Gay.

LA REUNION.

[Vue d'une baie].

[vers 1860]. Aquarelle originale sur papier (17 x 26 cm).

Jolie aquarelle représentant une baie probablement sur l'Île de La Réunion. On y voit notamment un trois mâts ayant jeté l'ancre sur la gauche, et, sur la droite deux cases créoles ou paillottes, qui constituèrent l’essentiel de l’habitat populaire réunionnais jusqu’au milieu du vingtième siècle. A l’origine, les «paillotes» furent les premières habitations sur l’île, composée des matériaux du pays (bambou calumet, vacoa, palmes, latanier, vétiver…), puis rapidement les premières vraies cases créoles avec une armature en bois ont vu le jour, construites notamment par les premiers colons de la culture du café et des épices. Bon état de conservation. Coins coupés ou légèrement abîmés.

LESSEPS (Ferdinand de).

Souvenirs de quarante ans.

Paris, Nouvelle Revue, 1887. 2 volumes in-8 de 550-(1) pp. — 768-(1) pp.; demi-maroquin vert, dos à nerfs, couvertures conservées, non rogné (reliure du XXe siècle).

Première édition. Comme le titre l'indique, ces mémoires couvrent une quarantaine d'années de la vie de Ferdinand de Lesseps. Le premier volume couvre toute cette période, depuis sa nomination comme vice-consul en Italie (1828), jusqu'à la guerre de 1870/71. Le second volume est entièrement consacré au canal de Suez. En 1887, lors de la publication de ses mémoires, Lesseps était au sommet de sa gloire, juste avant la faillite de la compagnie du canal de Panama puis du scandale de corruption qui suivit dans lequel il fut impliqué. Bon exemplaire. Envoi autographe signé de l'auteur à M. Flourens, peut être Émile Flourens, ministre de l'intérieur au moment de la publication. Quelques piqûres. Vicaire, V, 263.

[MADAGASCAR] — TRANCHANT de LUNEL (Maurice).

Madagascar.

Paris, L'Agence de la France d'Outre-Mer, 1952. Lithographie originale en couleurs (66,5 x 103 cm).

Superbe et très grande affiche publicitaire de l'île de Madagascar, dessinée par Maurice Tranchant et publiée par L'Agence de la France d'Outre Mer. Dans le style des portulans anciens, la carte est décorée d'un titre inscrit sur une bannière, d'une rose des vents et d'un cartouche contenant une description de l'île, et illustré de personnages, de produits locaux et d'un portrait du maréchal Gallieni. Militaire et administrateur colonial français, ce dernier contribua à l'expansion de l'empire colonial français en Afrique, et notamment à Madagascar, à la fin du XIXe siècle. L'île est décorée de nombreuses vignettes figurant les productions de ses terres, ainsi que la faune et la flore. Les villes et les montagnes principales sont nommées. Maurice Tranchant de Lunel (1869-1944) était un artiste peintre, architecte et illustrateur français. En 1912, il fut nommé directeur du Service des antiquités, beaux-arts et monuments historiques du protectorat du Maroc par Lyautey. Il fut aussi le concepteur de la Grande Mosquée de Paris. Bel exemplaire, non entoilé. Pliures.

MALI — MEYNIER (Octave).

Note sur le développement économique de la vallée du Niger. Tapuscrit signé, avec corrections autographes.

Paris 6 janvier 1906 Petit in-folio (32,1 x 20,6 cm) de 40 pp. et 1 carte manuscrite volante ; broché, agrafes métalliques, étiquette de titre sur le plat supérieur, couverture défraîchie. On joint, du même, 10 manuscrits autographes, 2 lettres autographes (en brouillon), 3 lettres à lui adressées par divers correspondants et 6 tapuscrits sur la vallée du Niger, la question cotonnière en Afrique occidentale, la politique indigène en Afrique du Nord et le Sahara; ainsi que 5 manuscrits autographes sur des sujets historiques et 1 lettre de la librairie Hachette à lui adressée.

Important dossier d’études coloniales sur l’Afrique. Officier français et explorateur, Octave Meynier (1874-1961) avait été chef de poste à Bamba, sur le Niger, entre Tombouctou et Gao, avant de participer à la mission Joalland-Meynier qui atteignit le Tchad en octobre 1899. Dans la présente «Note», il propose, en s’appuyant sur les travaux de différents auteurs, de développer l’économie de la vallée du Niger, principalement dans la région de Tombouctou, en y introduisant la culture intensive du coton, celle-ci étant rendue possible par l’irrigation des terres. Cette étude est dédiée à Albert Esnault-Pelterie (1842-1913), industriel et président du Syndicat général de l’industrie cotonnière. Elle traite des sujets suivants: Coup d’œil d’ensemble sur la vallée du Niger entre Kouroussa et Tombouctou. - Description de la vallée du Niger entre le Faguibine et le défilé de Tossaye. - Régime des eaux du Niger dans la région de Tombouctou. - Niveau des eaux. - Irrigation proprement dite. - Canaux d’irrigation. - Canaux de drainage. - Engrais. - Population et main d’œuvre locale. - Fin des guerres entre ethnies. - Sécurité. - Moyens de transport. - Mise en application du projet. Extraits: «Les nombreuses randonnées que j’ai faites dans toute cette région (4 fois le trajet de Tombouctou à Goundam [et] à El Oualedji, 13 fois celui de Tombouctou à Bamba, 7 fois celui de Bamba à Ouani et à Gao) par terre, par eau, par la rivière gauche, par la rive droite, aux hautes eaux, au moment de l’étiage), m’ont donné la conviction, sinon la certitude, que des travaux perfectionnés d’irrigation y ont été jadis entrepris […]. Il faut encore pouvoir se procurer à bon compte les engrais nécessaires pour régénérer les terres fatiguées […]. Les troupeaux de bœufs, de chèvres et de moutons, qui sont élevés dans la riche région de pâturages qui borde le Nord du Niger se développent incessamment. Leurs pasteurs, les Touaregs, sont de merveilleux éleveurs et plus à l’Ouest vers le Fati et le Faguibine les Foulbés et les Maures leur font eux-mêmes concurrence. Pendant toute une partie de l’année ces troupeaux chassés du désert par la sécheresse doivent venir boire au fleuve. Pourquoi en attendant mieux, n’utiliserait-on pas l’engrais naturel qu’ils donneraient?… » (pp. 18-19). Dans les dernières pages se trouve un questionnaire destiné aux commandants de postes ou de cercles de la région de Tombouctou, afin de recueillir des renseignements sur le sol, le climat, le régime des eaux et la main-d’œuvre disponible. La carte manuscrite, à l’échelle 1/1.000.000, représente la partie de la vallée du Niger comprise entre le lac Faguibine (à l’ouest de Tombouctou) et le défilé de Tossaye (à l’est de Bamba). Elle mentionne les zones inondables, les populations locales (Maures, Peuhl, Touareg), les hauteurs rocheuses et les principales villes. Non mentionné dans les catalogues de la BnF et du CCFr. Numa Broc, Dictionnaire illustré des explorateurs français du XIXe siècle, Afrique, p. 229. Documents joints: 1. Manuscrits autographes et correspondance: - Etude sur le développement économique de la vallée du Niger. A M. Esnault Pelterie. Ensemble de 3 manuscrits portant des titres identiques. Paris, 2 mai 1905 et s.d., petits in-folio de (8), (12) et (28) pp., en feuilles, ratures et corrections, pagination discontinue, certains feuillets manquent. Manuscrits de travail préparatoires au tapuscrit mentionné ci-dessus. - Sommaire des idées développées dans la Ière partie de la «Note sur le Développement économique de la Vallée du Niger». S.l.n.d., petit in-folio de 4 pp. sur 2 ff. numérotés I et II. - La Question cotonnière en Afrique Occidentale. Dossier comprenant une lettre autographe (en brouillon) à Albert Esnault-Pelterie (S.l.n.d., 31 pp. petit in-folio); une lettre autographe (en brouillon) au biologiste Henri Lecomte (Dinard, 16 juillet 1905, 1 p. in-12 et 7 pp. in-folio); trois lettres autographes signées de différents correspondants à lui adressées (1905, 8 pp. in-8 ou in-12); un ensemble de notes autographes sur le questionnaire à envoyer aux commandants de poste (1897-1905, 15 pp. petit in-folio). Dans les lettres à Esnault-Pelterie et à Lecomte, Meynier préconise la construction d’ouvrages d’art : barrages, digues, canaux d’irrigation. - Nécessité d’une politique saharienne soudanaise. Ce qu’elle pourrait être. S.l.n.d., petit in-folio de (2) pp. L’auteur explique que le développement des cultures au Soudan français (le Mali actuel) permettrait de lutter contre l’avancée du désert. - La politique saharienne du Soudan Français. S.l.n.d., petit in-folio de (6) pp. (la fin manque). Meynier déplore le déboisement, la disparition des grandes exploitations et l’avancée du Sahara, qu’il faut contrer par une mise en valeur de la vallée du Niger. - Nouvelle France d’Afrique. Principes de politique indigène dans l’Afrique du Nord. S.l.n.d., petit in-folio de (9) pp. Plan détaillé d’une vaste étude sur la colonisation de l’Afrique du Nord depuis l’Antiquité jusqu’au début du XXe siècle. - Essai de cadre méthodique pour une étude de la politique indigène en Algérie. S.l.n.d., petit in-folio de (7) pp. L’auteur cherche à attacher l’Algérie à la France par des «liens de solidarité indestructibles». - IIe article. Les intérêts de la France au Sahara. S.l.n.d., petit in-folio de 6 pp. Note sur les ressources du Sahara et son commerce. - III. La police du Sahara. S.l.n.d., petit in-folio de 6 pp. Etude sur les troupes sahariennes de l’Algérie et de l’A.O.F. - [Conférences d’histoire militaire]. Ensemble de 5 études comprenant: Campagnes d’Espagne. - La guerre de Crimée. - L’armée de Lorraine. - Bataille de Sedan. - Tactique aux colonies. S.l.n.d., 6 fascicules petit in-4, brochés, agrafes métalliques, environ 250 pp. au total. - Lettre signée d’un responsable de la librairie Hachette, répondant à la proposition de Meynier de publier «un volume de récits d’aventures et d’impressions coloniales». Paris, 2 septembre 1905, 1 p. in-4, en-tête imprimé. 2. Tapuscrits: - Nouvelle France d’Afrique. Principes de politique indigène dans l’Afrique du Nord. S.l.n.d., petit in-folio de (9) pp., broché, agrafes métalliques. Version dactylographiée du manuscrit mentionné ci-dessus. - IIe partie. Livre I. Les oasis sahariennes et les Arabes. Chapitre II. L’oasis d’Ouargla. Les Arabes Chaamba. S.l.n.d., petit in-folio de (11) pp., broché. Description de la ville et de l’oasis de Ouargla. - Livre I. Les oasis algériennes. Les Arabes du Sahara. Chapitre V. Les oasis du Tidikelt. S.l.n.d., petit in-folio de (15) pp., broché. Etude sur la mise en valeur de cette région aride. - 2ème partie. Livre II. Le pays des Touareg. Chapitre I. Coup d’œil d’ensemble. S.l.n.d., petit in-folio de (8) pp., broché. Contient: Le Sahara touareg. - Climat et production. - Les Touareg dans le passé. - Mœurs des Touareg. - Rôle de la femme en pays touareg. - La société touareg. - Evolution de la société touareg depuis la conquête française. - L’avenir des Touareg. - Livre II. Chapitre II. Le pays des Hoggar. S.l.n.d., petit in-folio de (9) pp., broché. Géographie, climat, ressources en eau, population, agriculture, commerce. - 2e partie. Livre II. Chapitre III. Le pays des Ajjeur. S.l.n.d., petit in-folio de (10) pp., broché. Contient: Le grand Erg oriental. - Ghadamès. - Le commerce transsaharien. - Le Tassili des Ajjeur.

MAROC — PAUL (Marcel).

La Région Nord-Est d’Ouezzan. Album de photographies.

Kénitra Maroc, [vers 1900-1910]. In-8 oblong (17,9 x 25 cm) de (1) f. imprimé de table et (15) ff. de photographies ; cartonnage marron, lacet (reliure de l’époque).

Rare album de 27 photographies de la région de Ouezzane, dans le nord du Maroc. Les photographies, non signées, sont montées au recto et au verso de chaque feuillet ; les légendes se trouvent au début de l’album, sur le feuillet imprimé. On y voit des paysages montagneux situés au nord-est d’Ouezzane, dans la partie sud du Rif. Les localités ou les sites mentionnés sont : Mokrisset, ravins et pitons de Bab Temesguilda, Ighladène, Tazimrane, poste d’Asserdoun, Beni Maouïa, poste de Kaoulech, Kelaa des Bou Korra, Beni Mziet, rocher de la Kelaa, vallée de l’oued Dessaya, Zoumi, Bou Nizer, etc. Les photographies n° 7 et 14, montées vers la fin de l’album, sont deux dépliants : Ighladène : vue d’ensemble vers l’Est (3 vues) et Beni Maouïa : la vallée de l’Aoudour (2 vues). Au bas du feuillet de table se trouve l’indication : « Marcel PAUL, photographe, rue Albert Ier, Kénitra ». Marcel Paul fut l’un des premiers photographes de Kénitra, dont il photographia les rues ainsi que l’arrivée de l’automobile au Maroc. Ses clichés furent édités par Sabas après 1914 (source : site maisondelaphotographie.ma). Monté à la fin de l’album, on trouve : - Un dépliant constitué de 6 photographies. S.l.n.d. [ca. 1900-1910]. Il représente des paysages montagneux quasi désertiques, probablement dans la région de Bab Nefsi, au nord-est d’Ouezzane. - Un ensemble de 12 photographies. S.l.n.d. [ca. 1900-1910]. Il montre des militaires, des scènes de groupe, un cavalier, un campement etc. Intéressant album sur le Nord du Maroc.

MOZAMBIQUE — PORTUGAL — JOSE Ier;

[Loi accordant la liberté du commerce avec le Mozambique aux sujets Portugais des Indes].

Lisboa, 1755. In-4 de (2) pp., broché.

Loi du 10 juin 1755 ouvrant le commerce des ports mozambicains à tous les sujets de l'État portugais de l’Inde, et à toutes les marchandises sauf les perles de verre. Mais la loi ne fut mise en place que le 29juillet 1757 à cause de l’opposition interne du gouverneur général lui-même. Colonie portugaise depuis le XV° siècle, la côte du Mozambique, et particulièrement l’île du même nom, étaient une escale majeure dans le long voyage qui menait les navires portugais de Lisbonne jusqu’en Inde. Bon exemplaire.

[MOZAMBIQUE]. — SAINT FRANCOIS-XAVIER.

Bénédiction d'un africain.

XVIII° siècle. Peinture originale sur toile montée sur chassis (58 x 47).

Saint François Xavier (1506-1552) était un missionnaire jésuite navarrais. Proche ami d'Ignace de Loyola, il fut un des cofondateurs de la Compagnie de Jésus. Ses succès missionnaires en Inde et en Extrême-Orient lui acquirent le titre d'«Apôtre des Indes». Béatifié en 1619, il fut canonisé trois ans plus tard par Grégoire XV. En 1541, il embarqua pour Goa alors comptoir commercial portugais sur la côte occidentale de l'Inde, et fit notamment une longue escale au Mozambique en attendant des vents favorables pour repartir. Il visita notamment le Mozambique, l'Archipel des Comores, Ceylan, Malacca, les îles Moluques, le Japon où il convertissa de nombreuses personnes, et mourut de maladie sur l'île chinoise de Shangchuan. Bon état de conservation.

PARK (Mungo).

Second voyage dans l'intérieur de l'Afrique, pendant l'année 1805.

Paris, J. G. Dentu, 1820. In-8 de (2) ff., vij-(1)-clxxj-(1 bl.)-245 pp.; demi-maroquin rouge à petits coins, dos lisse orné, chiffre couronné sur les plats, non rogné (reliure de l'époque).

Première édition française, illustrée du portrait de l'auteur, d'une carte gravée dépliante avec les itinéraires de l'auteur rehaussés à l'aquarelle, et de 7 planches gravées. Cette traduction, faite d'après la seconde édition anglaise, est précédée d'une biographie de Mungo Park, et comprend des additions tirées de la Narration de Robert Adams en Afrique, en 1810. Après un premier voyage en 1795 à la recherche des sources du Niger, l'explorateur écossais Mungo Park accepta de mener une nouvelle expédition sur le Niger. Il partit de Gorée en janvier 1806, gagna Bamako, et construisit un bateau qui lui permit, malgré de nombreuses difficultés, de descendre le Niger sur 1600 km. Mais il fut attaqué par les Haoussa, et se noya près de Boussa (actuellement au Nigéria). Très bel exemplaire au chiffre de Marie-Louise d'Autriche (1791-1847), seconde épouse de Napoléon. Quelques piqûres. Brunet, IV, 376. — Gay, 2788. — O. H. R. 2654.

PERRÉE-DUHAMEL (Pierre-Nicolas).

Discours sur le rétablissement de la compagnie d'Afrique.

Paris, Imprimerie Nationale, An 10 [1802]. In-8 de 10 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).

Discours prononcé devant le Tribunat le 30 avril 1802 dans lequel son auteur se prononce pour le rétablissement d'une Compagnie d'Afrique, sur le modèle de celle qui fut supprimée en 1791. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond.

PERRÉE-DUHAMEL (Pierre-Nicolas).

Rapport sur le projet de loi pour l'établissement d'une compagnie d'Afrique.

Paris, Imprimerie Nationale, An 10 [1802]. In-8 de 8 pp.; cartonnage de papier marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin rouge en long (reliure moderne).

Discours prononcé devant le Tribunat, le 1er mai 1802, concernant un projet de loi de rétablissement d'une compagnie d'Afrique, pour le commerce avec la régence d'Alger. Bon exemplaire. Inconnu de Monglond.

PROUVE (Victor).

Ce que nous devons à nos colonies.

Paris-Nancy, Imprimerie Berger-Levrault, 1918. Lithographie originale (env. 65 x 45 cm).

Affiche de propagande sur la Première Guerre Mondiale, lithographiée par Victor Prouvé. Représentant un cavalier spahi, cette affiche rend hommage aux colonies françaises pour leur action durant la guerre : "Nous savons tous maintenant ce que nous devons aux milliers de volontaires indigènes qui ont combattu pour la France". Très bon état de conservation.

SAUGNIER.

Relation des voyages de Saugnier, à la côte d'Afrique, à Maroc, au Sénégal, à Gorée, etc.

Paris, Lamy, an VIII-1799. In-8 de (2) ff., xliv-viij-341 pp.; demi-veau fauve, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées (reliure à l'imitation du XIXe siècle).

Troisième édition, augmentée d'un avertissement contenant une biographie et une bibliographie de Jean-Benjamin de Laborde qui publia cet ouvrage, d'après le journal de l'auteur. L'ouvrage est divisé en trois parties. La première relate le voyage de l'auteur vers le Sénégal, son naufrage sur la côte mauritanienne où il fut capturé et vendu comme esclave au Maroc, puis racheté et libéré (1783-1784). La seconde retrace un nouveau voyage au Sénégal où Saugnier remonta le fleuve pour acheter des esclaves à Galam et les livrer sur la côte aux navires négriers (1785-1786). La troisième traite du commerce avec le Sénégal "avec des détails intéressans pour ceux qui se destinent au commerce de l'or, de l'ivoire, et autres productions de ce pays". Bon exemplaire. Boucher de La Richarderie, IV, 112. — Gay, 388. — Monglond, II, 337.

[SENEGAL] — AMICI (Domenico).

[Vue animée d’un comptoir français, probablement Saint Louis au Sénégal].

1872. Aquarelle originale datée et signée (26,4 x 36,9 cm) sur papier fort.

Cette aquarelle, signée et datée «D. Amici 1872» dans la partie inférieure, représente, au premier plan, un petit bassin délimité par une digue, d’où émergent de nombreux rochers. Deux personnages, dont l’un agenouillé sur la jetée et l’autre maniant une longue perche, vaquent à leurs occupations. Au second plan se trouvent trois constructions, montées sur pilotis: disposées parallèlement aux quais, elles semblent correspondre aux magasins et à la direction du comptoir. Un grand mât surmonté du drapeau français domine cet ensemble. Devant ces bâtiments, l’artiste a représenté des personnes vêtues à l’européenne, discutant entre elles ou se déplaçant, parmi lesquelles plusieurs jeunes femmes munies d’une ombrelle. Une petite embarcation, de couleur verte, est amarrée à proximité. Puis on aperçoit, à l’arrière-plan, une partie des quais où circulent des piétons ainsi qu’une calèche. Deux palmiers y ont été représentés. On remarque aussi deux bâtiments, l’un donnant sur le quai et l’autre construit en hauteur, avec un escalier ou une rampe permettant d’y accéder. Une large rangée d’arbres termine l’arrière-plan. Né en 1808 à Rome, Domenico Amici réalisa de nombreuses gravures et eaux-fortes représentant, pour la plupart, des vues d’architecture et des paysages pris dans cette ville. Il est notamment l’auteur d’un album intitulé «Principali vedute di Roma» (1832-1835, 42 pl.) et d’un autre portant comme titre: «Nuova raccolta delle vedute antiche e moderne di Roma e suoi contorni (1835-1847, 50 pl.). Parmi ses œuvres aquarellées, on peut citer «Assemblée devant une villa romaine, 1861» et «Le Forum, 1873». Sa signature est toujours composée de grandes lettres penchées tantôt vers la gauche, tantôt vers la droite, selon la disposition des éléments du dessin. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, I, p. 270. – Site internet artnet.fr (indique par erreur 1871 comme date de décès).

[SENEGAL] — DRANER (Jules Renard, dit).

[Colon à l'éventail].

Vers 1870. Aquarelle originale et rehaut de blanc sur papier (29 x 20,5 cm), signée en bas à droite.

Très jolie aquarelle représentant un colon se pavanant au Sénégal, dessinée par le caricaturiste belge Draner. En arrière-plan se trouve un batiment arborant le drapeau français, ainsi qu'un couple d'africains dont l'homme porte une ombrelle. En 1814, le Sénégal fut donné à la France par le Traité de Paris, et se vit, par la suite, accorder le monopole du commerce. De 1854 à 1865, Louis Faidherbe fut nommé gouverneur de la colonie, et créa le port de Dakar. Bon état de conservation.