Référence :LBW-7984

Le fleuve devant la Pointe aux Chameaux. Aquarelle datée et signée dans l’angle inférieur gauche, montée sur papier fort, sous marie-louise.

[SENEGAL] — BRIAULT (Maurice).

[Saint-Louis], 1919. In-4 oblong (20 x 34,6 cm hors montage ; 27,4 x 42,4 avec montage) ; titre inscrit au crayon sous la marie-louise.

Belle aquarelle montrant plusieurs cabanes de pêcheurs le long du fleuve Sénégal. On y voit trois grandes cabanes disposées près du rivage, avec de nombreux poteaux plantés à proximité. Le toit de ces constructions est de forme pyramidale. Aucun personnage n’est visible sur le dessin ; le reste du paysage est constitué de dunes ou de rochers. La Pointe aux Chameaux se trouve sur une île du fleuve Sénégal, à Saint-Louis, près de l’embouchure du fleuve. Cette ville, fondée par des colons français au XVIIe siècle, fut la capitale du Sénégal de 1872 à 1957 ; elle joua un rôle économique et culturel prépondérant dans l’ensemble de l’Afrique occidentale. Missionnaire, ethnologue, peintre et aquarelliste, Maurice Louis Briault naquit à Percy (Manche) en 1874. En 1892, il entra dans la Congrégation des Pères du Saint-Esprit et fut ordonné prêtre deux ans plus tard. Il exerça son apostolat au Gabon, où il séjourna à trois reprises entre 1898 et 1912, puis au Cameroun et au Sénégal entre 1916 et 1919. A son retour, il prit la direction des Annales spiritaines et continua de voyager en Afrique et aux Antilles. Il mourut à Paris en 1953. Auteur de plusieurs ouvrages tels que Sous le zéro équatorial (1926) et Sur les pistes de l’A.E.F. (1945), qui lui firent obtenir le prix Montyon de l’Académie française en 1928 et 1946, le Père Briault réalisa de nombreux dessins lors de ses voyages : « Nul, peut-être, n’a saisi et rendu comme lui la grave beauté de la nature équatoriale, la lumière de ses ciels orageux, les eaux noires des grands fleuves, les verts profonds de la forêt vierge, les herbes roussies des savanes, la terre rouge où s’alignent les villages, les lointains bleus qu’a lavés la dernière tornade. Devant ces tableaux, le plus souvent de dimensions modestes, mais qui témoignent d’une sincérité profonde et d’une puissance d’évocation étonnante, aucun ‘africain’ ne saurait demeurer insensible » (Joseph Bouchaud, Bulletin de la province de France, n° 66, janvier 1954, p. 193 et suivantes). Sur le montage, envoi autographe signé de l’auteur : « Au Docteur Coffin, pour son ruban. Hommage de l’auteur et client, MB. Mai 1921 ». Il s’agit de Louis Georges Ernest Coffin, né à Paris en 1860, docteur en médecine établi au 16, rue Soufflot depuis 1890, chevalier de la Légion d’honneur en 1921. Son père, Pierre Emile Coffin, était aussi docteur en médecine et avait caché chez lui, pendant la Commune, des prêtres de l’église Saint-Etienne-du-Mont menacés d’être fusillés (source : site gw.geneanet.org). Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, édit. 1999, t. II, p. 802.

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