Référence :LBW-7776

[Inventaire d’une habitation]. Manuscrit.

[OCEAN INDIEN].

[fin XVIIIe ou début XIXe]. In-4 (24,3 x 18,4 cm) de 6 pp. ; en feuilles.

Liste détaillée des biens d’une habitation cotonnière, divisée en trois lots. Pour chaque lot, le descriptif indique la superficie totale (en arpents), les cultures (maïs, coton), les bâtiments (maison, magasins), les installations (moulins à coton et à maïs, poulaillers, pigeonniers), le matériel (pioches, haches, serpes, couteaux, presses, pirogues), le cheptel (volailles, canes, truies) et les esclaves, avec leurs noms et leurs qualifications (commandeur, charpentier, équarisseur, moulineur, scieur, et «pioche», c’est-à-dire affecté au travail de la terre). L’origine des esclaves est également indiquée: Malabar, Mozambique, Malgache. Extrait: «1er lot de 265 arpents environ contenant ce qui suit: 110 arpents en mahys & cotton [maïs et coton], le reste en bois debout. - 14 pioches, 6 haches, 2 serpes, 8 couteaux pour couper les cottons. - 1 pirogue de 18 pieds environ. - 1 maison de 36 pieds de long sur 16 de large couverte en bardeaux [en bois]. - 1 magasin couvert en paille de 55 pieds de long sur 18 de large. - 1 magasin contenant une presse montée et ferrée. - Huit moulins à cotton avec 4 cylindres en fer […]. - Noirs: Sipaye, Malabard, commandeur. - Rosalie, femme de Sipaye, Malabarde. - Edouard, charpentier, Mozambique. - Couromba, Malabard & commandeur. - Sans Souci, scieur, Mozambique. - Lahemar, écarisseur, Mozambique. - Pierre, pioche, négrillon, Mozambique. - Jérôme, pioche, Mozambique…». Dans le premier lot, 60 esclaves sont ainsi mentionnés. Le deuxième lot comprend 357 arpents, dont 100 en coton, 50 en maïs et 8 en patates, et compte 61 esclaves; quant au troisième, il possède 213 arpents, dont 30 en coton, et contient 58 esclaves. Cette division en lots pourrait s’expliquer par un partage, une succession ou le départ du colon, les esclaves ayant été répartis en nombre à peu près égal dans chacun des trois lots. Compte tenu de l’origine géographique de ces derniers, on peut supposer que l’habitation en question était située dans l’océan Indien: il pourrait s’agir de l’île Bourbon (actuellement La Réunion), de l’île de France (île Maurice) ou de l’archipel des Seychelles; ces deux dernières colonies passèrent respectivement sous contrôle britannique en 1810 et 1811. Concernant les Seychelles, les communications s’effectuaient principalement par pirogues et le coton en était la principale culture jusque vers 1820. L’encre a pâli mais le document reste lisible; quelques taches d’encre sur certaines pages. Sur les populations d’esclaves dans l’océan Indien, cf. JAUZE (Albert), Malgaches et Africains à Bourbon: La Réunion à l’époque de l’esclavage, in «Hommes & Migrations», 2008, n° 1275, pp. 150-157, et EYMERET (Joël), Population et vie quotidienne aux Seychelles sous le Premier Empire, in «Revue française d’histoire d’outre-mer», 1984, n° 262-263, pp. 5-29.

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