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[LUNE] Carte générale de la Lune.
Paris, 1854-1855. 578 x 418 mm.
Très rare et belle carte de la Lune, réduite de la carte dressée par les astronomes allemands Johann Heinrich von Mädler et son associé, Wilhelm Beer, et publiée en 1854 pour les cours de géodésie à l'École impériale polytechnique. Cette carte, qui précède en France les cartes de Charles-Henri Lecouturier et de Casimir Marie Gaudibert, publiées respectivement en 1860 et en 1887, est le fruit de quatre années d’observations et de relevés, et "doit être considérée comme la première représentation exacte et complète de la Lune" (L'Institut. Journal universel des sciences et des sociétés savantes en France et à l'étranger, 1838, p. 410). En 1830, Wilhelm Beer, banquier à Berlin, établit dans sa campagne un petit observatoire, qu'il munit d'une lunette de Fraunhoffer. Il s'associe à l'astronome amateur Johann Heinrich von Mädler, avec qui il publie sept ans plus tard une carte de la Lune, intitulée Mappa Selenographica, ou carte sélénographique, la sélénographie étant l'étude de la surface et du relief de la Lune. De grandes dimensions (un mètre de diamètre), ce fut la première carte de la Lune divisée en quadrants, et celle-ci resta inégalée dans ses détails jusqu'à la carte de J.F. Julius Schmidt de 1878. La carte que nous présentons ici est une version réduite de la Mappa Selenographica, dressée pour les élèves des cours de géodésie de l'École impériale polytechnique sous le Second Empire, lithographiée et imprimée par Lemercier à Paris. Pour cette version, chaque quadrant est accompagné de la liste de tous ses cratères, numérotés et suivis de leur hauteur en mètres. Sur la carte, on a nommé les plaines, les lacs et les mers, dont la célèbre Mer de la Tranquillité, sur laquelle se posa la mission Apollo 11 en 1969. La légende donne également les noms des dix plus hautes chaînes de montagnes, ainsi que les noms de personnages célèbres que le jésuite et astronome italien Giovanni Battista Riccioli avait attribués aux principales montagnes au XVIIe siècle. C'est au père Riccioli que l'on doit la nomenclature lunaire en usage aujourd'hui. Il fut le premier à nommer tous les lieux sur la face visible de la Lune, et plus particulièrement les mers lunaires. Bel exemplaire. Bibliographie de la France, ou Journal général de l'Imprimerie et de la Librairie, 1854, p. 80, n°21 ; L'Athenæum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux-Arts, 1854, p. 135.