Référence :LBW-7173

La Houille blanche à la Réunion. Rapport au sujet de l’utilisation des chutes d’eau de la Colonie au point de vue de l’électrification du C.P.R. et des autres usages possibles de l’énergie électrique.

[LA REUNION] — COSTE (Etienne).

S.l. [Saint-Denis], janvier-février 1921. Tapuscrit signé, petit in-folio (31 x 21 cm) de (1) f. et 80 pp. dactylographiées (ch. 1-37, 39-76, 78-82, sans manque); demi-toile noire, dos muet, étiquette sur le plat supérieur.

La production d’énergie hydraulique à la Réunion. Ingénieur des Ponts et Chaussées, Etienne Coste fut directeur du Chemin de fer et Port de la Réunion (C.P.R.) de 1920 à 1925. Dans ce mémoire, il propose, à partir d’une étude approfondie des cours d’eau et de la pluviométrie, d’installer des usines hydroélectriques sur les principales rivières de l’île (en particulier sur la rivière des Roches et la rivière Saint-Etienne), puis d’électrifier le chemin de fer ainsi que le port de la Réunion. Ce travail est divisé en 6 chapitres: I. Orographie, géologie, hydrographie et pluviométrie de l’île (pp. 3-29). - II. Rivières susceptibles d’être captées pour la production de l’énergie électrique (pp. 30-51). - III. Consommation de charbon par le chemin de fer et risques d’incendie des champs de canne à sucre qui bordent la ligne (pp. 52-55). - IV. Avantages à remplacer le charbon par l’électricité (pp. 56-59). - V. Frais d’établissement et prix de revient du kilowatt an et du kilowatt heure. Construction de l’usine centrale de la rivière des Roches. Transport de la force et électrification du C.P.R. Etablissement de l’usine centrale sur la rivière Saint-Etienne. Ligne reliant les deux centrales. Dépenses de premier établissement. Renouvellement de la voie de Saint-Paul à Saint-Pierre. Prix de revient du kilowatt an et du kilowatt heure pour chacune des usines. - VI. Etude de l’électrification au point de vue financier. L’illustration comprend 6 graphiques hors texte et 6 photographies in texte contrecollées. Les photographies, non signées, représentent la rivière des Roches (bassin la Mer d’après le croquis de l’auteur, bassin la Mer en crue, bassin d’Argent en crue, bassin la Paix en crue), et la rivière Saint-Etienne (2 vues). Les graphiques, tirés sur fond bleu, sont les suivants: Schéma théorique du thalweg des rivières à la Réunion. - Graphique indiquant le nombre de jours dans l’année pendant lesquels le vent souffle de diverses directions. - Schéma théorique des sources à la Réunion (coupe). - Rivière des Roches (avec l’usine desservie par un canal). - Altitude du canal de fuite de l’usine Pradel. - Altitude des principales villes entre Saint-Benoît et Saint-Pierre. Extrait: «La rivière des Roches près St-Benoît (île de la Réunion) est formée par les eaux permanentes du plateau de Bélouve (partie est et sud) et par celles d’un grand cirque qui s’étend de la Rivière du Mât à la Rivière des Marsouins. Son bassin d’alimentation est très important, ses pentes et hauts plateaux très boisés, sa situation géographique à l’ESE de l’île où règnent les vents généraux, lui assure en toute saison un débit minimum d’environ 2000 litres à la seconde et en font un des cours d’eau les plus importants de la région […]. L’utilisation industrielle de cette force hydraulique peut à mon avis être entreprise dans de bonnes conditions. Une dérivation de cette rivière au-dessus des rapides permettrait d’obtenir une chute d’environ 80 mètres et avec un débit de 2000 litres à la seconde, en basses eaux nous aurions une force de 1600 chevaux sur l’arbre des turbines. J’estime à environ 6 à 700000 francs la somme qui serait à dépenser pour avoir une station centrale d’électricité pouvant alimenter le chemin de fer et le port (600 chevaux), les usines à sucre et tapioca de la région de St-Benoît et de St-André (environ 700 chevaux) et éclairer les villages et les propriétés particulières de 6 heures du soir à 6 heures du matin…» (pp. 31-32). Exploité entre 1882 et 1976, le chemin de fer de la Réunion empruntait la côte pour relier Saint-Benoît à Saint-Pierre, en passant par Saint-Denis et Saint-Paul. Il devait permettre un acheminement plus rapide des marchandises vers un port en eau profonde (Le Port, situé à la Pointe des Galets), destiné à accueillir les nouveaux bateaux à vapeur qui devaient passer par le canal de Suez. Sur une page de garde, envoi autographe signé: «A Monsieur le Docteur Auber, sénateur de la Réunion. Hommage de l’auteur. Saint-Denis le 11 mai 1921». Il s’agit de Joseph Pierre Jules Auber (1867-1928), docteur en médecine et homme politique, ancien directeur du service de santé et d’hygiène de la Réunion. Plats de la reliure frottés, coins usés. Ryckebusch, Inventaire des ouvrages concernant l’île Bourbon, 2082 et 2083 (pour une étude similaire publiée en 1925).

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